Mea Culpa, je n’avais jamais entendu la moindre note dispensée par Dirty Three, avant d’aller les découvrir, ce 6 juin, à l’AB de Bruxelles. Mais on m’avait tellement dit du bien à leur sujet, et notamment en ‘live’, que je me suis finalement décidé à me rendre à un de leurs concerts. Paraît même que c’est un des meilleurs groupes, au monde, sur scène…
Bien sûr, je savais vaguement que Warren Ellis avait milité chez les incontournables Bad Seeds chers à Nick Cave et que le trio australien était responsable d’une musique instrumentale dominée par le violon de son leader charismatique ; mais c’était à peu près tout !
Le public qui assiste à ce set dans l’AB Box est clairsemé (quel bonheur, finalement !) pour accueillir le trio issu de Melbourne. Il fait suite à celui de Papa M (David Pajo). Warren Ellis a une aura presque magnétique. A cause de son look de père spirituel vaudou (NDR : non, ce n’est pas Sébastien Tellier !)
Dès le morceau d’ouverture, on se rend compte être en présence de musicos tout bonnement fabuleux. Outre sa présence scénique, Ellis est un véritable virtuose. Et puis, il peut s’appuyer sur deux excellents collaborateurs. Aux drums, Jim White maîtrise parfaitement toute la puissance qu’il libère. Quant aux interventions de Mick Turner à la guitare, elles sont aussi précises que diaboliques. Leurs longues constructions sonores mêlent le post-rock (oui, oui !), le blues et le jazz. Et le résultat est fascinant, effrayant et divertissant, à la fois. On comprend mieux pourquoi le band est régulièrement sollicité pour composer des B.O. de films, car leur musique est éminemment cinématographique. Pas la moindre faiblesse au cours de leur spectacle. Et puis, on apprécie ce contraste parfait entre l’humour décalé et ravageur (NDR : en français, le rockeur habite Paris) du leader et le climat ténébreux de leur musique.
Après deux heures de prestation, l’auditoire en redemande. Au sein de cette ambiance électrique, les Dirty Three ont démontré que les véritables musiciens de rock existaient encore… Pas étonnant qu’un spectateur leur a demandé de reprendre une compo des Stooges, dont l’esprit hantait, ce soir, les lieux…
(Organisation AB)