Il a donc fallu attendre cinq longues années avant que je puisse enfin assister à un concert de Two Door Cinema Club. Certes le trio nord-irlandais s’est produit à maintes reprises, dans notre plat pays ; mais un concours de circonstances m’a toujours empêché d’y assister. Qu’à cela ne tienne, lundi il était présent au Botanique à Bruxelles, et votre serviteur également…
Cette date bruxelloise coïncidait avec la fin de la (première partie de la) tournée européenne du groupe ; ce qui laissait planer un doute sur la forme du combo. N’était-elle pas trop fatiguée par quatorze concerts dispensés en dix-neuf jours sur le Vieux continent ? Il faut avouer que depuis la sortie, en septembre dernier, du très bon second album (« Beacon »), les Britanniques n’ont cessé de trimballer leur bonne humeur aux quatre coins du globe, justifiant les louanges colportées par la presse spécialisée.
J’aurais aimé voir et écouter la première partie, assurée par Kowalski ; mais une horde d’agriculteurs en colère, luttant pour la cause laitière, en a décidé autrement. Je me contente donc des dernières notes d’un synthé doucement envoûtant, s’évaporant à tout jamais dans l’air humide d’une Orangerie déjà à moitié pleine, vers 20h30.
C’est donc méfiant, que je regarde la tête d’affiche de la soirée, monter sur les planches. Méfiance vis-à-vis de leur réelle qualité scénique, méfiance vis-à-vis de leur état de fatigue et surtout, méfiance à propos de cette mystification que je me suis fabriquée durant ces cinq dernières années. Je ne pouvais être déçu. Pas ce soir. Et surtout pas par eux !
Il n’a fallu que quatre minutes pour dissiper toutes mes appréhensions. « Sleep Alone » déferle langoureusement dans les tympans d’un auditoire déjà rallié à la cause du combo.
Alea Jacta Est…
La déferlante Two Door Cinema Club déboule et elle ne s’arrêtera qu’une heure vingt plus tard, dans la sueur et la bonne humeur.
Il n’aurait pu en être autrement, tant la formation maitrise à merveille son sujet, une justesse scénique rarement égalée, agrémentée de tubes tous plus réussis les uns que les autres (« Do You Want It All ? » et « I Can Talk » pour ne citer qu’eux).
De plus, la capitale a offert à T.D.C.C. un public tout sourire monté sur ressort, ivre de bonheur et agité de spasmes d’excitation à la manière d’un petit enfant découvrant la myriade de cadeaux que le Père Noël a déposé sous le sapin. Oui, en quelque sorte, c’était un peu Noël avant l’heure dans l’Orangerie, une fête chaleureuse où tout un chacun dans l’assistance a retrouvé son âme d’enfant le temps d’un concert, les yeux pétillants et un sourire bienheureux flanqués sur l’ensemble des visages.
Une ode à la joie gracieusement orgasmique.
Setlist
1. Sleep Alone
2. Undercover Martyn
3. Do You Want it All ?
4. This Is The Life
5. Wake Up
6. You’re Not Stubborn
7. Sun
8. Pyramid
9. I Can Talk
10. Costume Party
11. The World Is Watching
12. Next Year
13. Something Good Can Work
14. Handshake
15. Eat That Up, It’s Good For You
Encore
16. Someday
17. Come Back Home
18. What You Know
(Organisation Botanique)
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