Traversant des fleuves en folie, s’abreuvant à la pluie d’irraison et battant constamment la campagne qui mène en Absurdie, l’Empereur conquiert peu à peu l’Europe.
Rien n’arrête la marche de l’Empereur. Et si musicalement, il ne casse pas une patte à un ornithorynque, ce n’est pas pour autant un manchot.
Une louve adoptée, au service de ce général, haut comme trois pommes.
Chaque jour, son œil saisit la fulgurance des instantanés d’une vie bariolée de milles couleurs, peuplées d’espèces rares et en voie de disparition.
Abrasives détonations d’un Electro clash rehaussé d’un chutney de Punk.
Regard de biais sur cette invasion où le mauvais goût rehausse la saveur fadasse d’un morne quotidien.
Déglingues et guenilles, s’embrassant sous le gui.
Vision polymorphe d’une Chantal Goya noyée dans la térébenthine des pinceaux d’un Jérôme Bosch marié à James Ensor. Et encore une fois, James Ensor bien. Très bien, même.
Vous n’y comprenez rien ?
Rien à foutre !
L’instant ! Comprenez-vous ?
C’est l’instant précis où le fil de la raison se rompt.
L’instant où on bascule, chute vertigineuse dans l’iconoclaste, le loup phoque et sous un tapis de paillettes toutes chues des étoiles, là-haut dans le firme Allemand.
Sus aux conventions ! Au bon sens, à l’ordinaire ! Sus à l’ennui ! Sus, sus, sus !!!!!!!
Lundi 10 décembre, à quelques pas de la butte de Waterloo, morne peine…
C’était l’instant. Cet instant.
Un navire qui tangue sur un chef Altier. Chétif, au bord du gouffre. Stromboscopé de centaines d’éclairs.
Une offensive annoncée par le tintement de cloches de montagnes.
Un zèbre exalté sous les injonctions d’une guitare incendiaire.
Napoléon est Prusse. Il se campe sur un trampoline. Il éructe, il vocifère. Vous, vous y feriez vous ?
Des insectes grouillant de poils mal entretenus, borgnes et claudicants.
Retour en arrière. Rewind.
reitlA fehc nu rus eugnat iuq erivan nU.
Vingt heures et quelques…
Un bonhomme rondouillard.
Time Fite.
Vidéo conférence avec un allumé en léger (très léger) différé.
Leçon de franglais.
Stop.
Etrange entertainer dédoublé, détriplé, copié-collé.
Stop.
Miam Monster Miam cloné ?
Version 1.0
Version décade danse.
Seul, face à la bande-son.
Enthousiaste et bon enfant.
Clap.
Fast Forward.
Stop.
Focus sur Bonaparte, les yeux enduits de mascara, dégoulinant sous l’effet de la chaleur moite d’une cagoule épaisse.
Le cheveu hirsute, le cheval poilant.
Enlèvement du zèbre, happé depuis sa fosse (notre fosse commune) et emmené de gré plus que de force par le bel équidé aux mœurs ostentatoires.
Pause.
Flanqués de tenues sportives, leçon de gym sur écran géant, diversion, hop !
Ça repart de plus belle.
« Computer In Love » sur le mode CTRL ALT Copulate.
Bambin hydrocéphale et Monseigneur lascif, chien fidèle.
Projection buccale de miettes gaufrées, latex ondulant et tentations charnues autant que charnelles.
Bigre !
Il m’asperge sans sourciller, de ce suc tout mouillé.
La naissance de Vénus en colorama.
Ses petits seins qui rebondissent et roulent dans l’air.
Fantôme au juste corps se glissant dans l’interstice d’un rayon de lumière violacé.
Le pénis se devinant sous de bien pâles auspices.
Déferlante affolante et écume aux lèvres.
L’Empereur s’en va, l’Empereur revient.
Plébiscité par une foule en liesse.
Monarque et souverain, l’œil torve tout convulsé, le torse bombé.
Napoléon n’est pas mort à Sainte-Hélène, mais à Rio de Janeiro.
Un soir de carnaval.
Travesti et méconnaissable.
Napoléon est mort, vive Bonaparte !
(Organisation : Botanique)