C’est la troisième fois que le Botanique accueille le groupe irlandais Villagers. La première, c’était lors de la sortie de leur elpee initial, « Becoming a Jackal ». A l’époque, la Rotonde était loin d’être comble. Quelques mois plus tard, le band était revenu dans le cadre des Nuits Botanique et avait confirmé toutes les bonnes critiques, recueillies lors de leur premier passage. Deux ans plus tard donc, Villagers se produit à l’Orangerie pour défendre son second opus, « Awayland », un elpee paru en janvier. Et preuve du succès croissant de la formation, la salle est pleine à craquer. Pour leur nouvelle tournée, elle a emmené dans ses valises, Luke Sital-Singh ; et les organisateurs ont également programmé à la même affiche, Aidan and The Italian Weather Ladies.
Aidan ouvre le bal. Le Dublinois est soutenu par l’ensemble belge, The Italian Weather Ladies. Une formule qui a déjà fait ses preuves, précédemment, au Botanique. Leur folk énergique passe assez bien la rampe et le public semble apprécier le show. Tant mieux !
A 20h50, Luke Sital-Singh prend le relais. Le songwriter anglais est seul. Il est uniquement armé de sa six cordes. Et il a une grosse pression sur les épaules. Mais manifestement, l’artiste semble très à l’aise et enchaîne les morceaux le plus naturellement possible, même si on ne peut pas dire que ses chansons soient exceptionnelles. M’enfin, comme son set se limite à une petite demi-heure, la lassitude n’a pas le temps de s’installer, dans l’esprit des spectateurs…
Villagers accuse un retard d’une dizaine de minutes sur l’horaire prévu, quand il débarque sur les planches. Depuis la tournée qui a suivi l’enregistrement d’un premier opus, Conor O’Brien ne se sépare plus de ses quatre musiciens (drums, claviers, basse, guitare). D’ailleurs, lors de ce show, on se rend compte que Villagers est devenu un véritable groupe et plus seulement le projet d’un seul homme.
Le set s’ouvre par « My Lighthouse », un nouveau morceau. A contrario des spectacles précédents accordés au Botanique, O’Brien laisse désormais plus de liberté à ses musicos. Et cette métamorphose est vraiment judicieuse. Ainsi, « I Saw the Dead », « That Day », « Set the Tigers Free », « The Pact (I’ll Be Your fever) » et d’autres anciennes compos, affichent une puissance en ‘live’ que nous ne soupçonnions pas. Mais c’est réellement sur les morceaux du dernier opus que l’on découvre le nouveau visage de Villagers. Les guitares électriques, les chœurs tout comme les claviers sont davantage présents. Du folk, il en reste. Oui, mais il a muté en solution plus complexe. Et certains passages instrumentaux de titres comme « Earthly Pleasure », « Judgement Call » ou encore « Rythm Composer », évoquent même Mogwai ! Quant à la voix de Conor O’Brien, elle est toujours aussi caractéristique. En outre, du haut de son mètre soixante, l’Irlandais commence vraiment à avoir du charisme. Bref, le set proposé par Villagers, ce soir, m’a franchement épaté. Comme le combo est responsable de superbes albums, on peut allègrement déclarer qu’il vient de rentrer dans la cours des (très) grands. Et ce n’est pas parce que le claviériste a rencontré quelques problèmes techniques, en fin de parcours, qu’il faut tout remettre en question. Je le répète, ce concert était vraiment impressionnant.
(Organisation Botanique)