Très étonnant que la salle du Grand Mix ne soit qu’à moitié remplie pour accueillir la nouvelle sensation de la scène électro-pop française. En l’occurrence, La Femme. Enfin, la raison procède peut-être du rôle qui lui est dévolu ce mercredi soir : le supporting act. En vedette, pour ce spectacle, se produira le collectif extravagant Bonaparte, réputé pour ses prestations scéniques. Malgré ce peut d’engouement, l’auditoire va passer une excellente soirée, en compagnie de ces deux formations…
Dès 20h30, La Femme débarque sur les planches. Emmené par Sacha Got et Marlon Magnée, le combo est entouré d’une belle panoplie de claviers. Un matos qui lui permet de nous balancer de jolies vignettes pop, particulièrement marquées par les eighties. Tout en affichant une attitude décalée et résolument kitsch, le band issu de Biarritz parvient à mêler des influences a priori contre nature. Un peu comme si on avait organisé une rencontre hypothétique entre Taxi Girl, The Drums et… Sttellla ! Quoique superficiels et très accessibles, les hits –dont le fameux et radiophonique « Sur la Planche »– sont chics et frais mais ne devraient pas passer l’été. La Femme est légèrement surfaite. Et le buzz qui va avec aussi. Mais le concert s’est toutefois avéré plaisant…
Vers 22h, les doux allumés de Bonaparte déboulent à leur tour sur l’estrade. Ils portent, comme d’hab, des déguisements aussi loufoques que trash. Basé à Berlin, ce collectif réunit des musicos issus des quatre coins de la planète (Suisse, Etats-Unis, Nouvelle-Zélande, etc.) Drivé par Tobias Jundt, une véritable pile électrique, qui a teint ses cheveux en rose, le band ne permettra jamais au public de reprendre son souffle. Alignant les saillies punks (« Anti Anti »), s’autorisant d’incroyables chorégraphies (NDR : enfin ses divas) qui ne reculent devant rien –même pas une séance de gym collective– dans le but ultime d’exciter un auditoire qui ne demande que ça… Ajoutez-y des danseuses couvertes de sang, une femme chef d’orchestre à tête de cheval, un ‘cannonman’ mélomane mais adepte du pogo, des combinaisons en latex ainsi qu’une femme-ordinateur… Pas toujours facile, d’ailleurs de se concentrer sur la musique, vu le spectacle. La setlist pioche principalement dans le répertoire du premier album, « Too Much ». Le titre-phare va d’ailleurs clôturer le set ; enfin, pas tout à fait, puisqu’on aura encore droit à un rappel particulièrement déjanté. Et le mot est faible ! En 1h30, Bonaparte a démontré qu’il était un des meilleurs groupes ‘live’ au monde. Suivant l’adage, les absents ont eu tort…
(Organisation : A gauche de La Lune + Le Grand Mix)