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The Power of The Black Celebration Spécial

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On les attendait au tournant. Trente-trois années de carrière, treize albums, dont le petit dernier, "Delta Machine", une œuvre qui a enchanté les uns et déçu les autres. En outre, quatre ans plus tôt, la dernière tournée de ces pionniers de la synth-pop avait été bien en deçà des espérances, surtout à cause des prestations en demi-teinte de Dave Gahan, qui se battait à l'époque contre un cancer.

En ce soir du mois de janvier, le Sportpaleis est archi-comble. Comme de nombreux amis, nous avons été bloqués pendant deux heures sur l'autoroute Bruxelles-Anvers à cause de travaux (inutiles?). Heureusement, nous débarquons juste au moment où retentit "Welcome To My World", la chanson d'introduction du concert. Sur la scène, derrière les musiciens, on découvre un énorme écran vidéo, composé de plusieurs triangles, qui évoquent le logo de Delta Machine. Les musiciens sont disposés suivant un même rituel : Martin Gore est à gauche et Dave Gahan, au centre ; derrière eux Christian Eigner siège derrière la batterie, et sur deux petits podiums placés en retrait sont installés Peter Gordeno à gauche et 'Fletch', aka Andrew Fletcher, le troisième membre original de la formation, à droite, tous deux aux claviers.

Ce n'est pas un hasard si les deux premiers morceaux du set, "Welcome…" et "Angel", sont issus de "Delta Machine" : les Anglais sont très fiers de leur dernière production et il faut reconnaître que leur mélange de blues, de rock et d'électro fonctionne parfaitement en ‘live’ également. Plus tard, "You Should Be Higher", un des titres de "Delta Machine" composés par Dave Gahan, recueillera aussi un joli succès. Mais, sans surprise, ce sont les classiques qui emportent le plus l'adhésion du public. D'abord "Walking In My Shoes", caractérisé par le final très puissant de Christian Eigner, "Precious", agrémenté de jolis chiots en vidéo ou encore "Black Celebration", très dark et hypnotique, surtout quand le public reprend en choeur le refrain.

Les deux leaders principaux, Martin Gore et Dave Gahan ont l'air très en forme et heureux d'être là. Gore est, comme toujours, habillé très 'glam', ne négligeant pas la touche androgyne, tandis que Gahan a revêtu sa traditionnelle veste sans manches. Ce dernier déborde d'énergie et démontre clairement qu'il est à nouveau au top de sa forme. C'est qu'il a abandonné depuis longtemps les substances illicites au profit d'activités plus saines comme le jogging ou le fitness! Le résultat est beau à voir : il virevolte comme une ballerine de gauche à droite de la scène, engageant le public à chanter sur les refrains. Un des meilleurs showmen de histoire du rock, ce cher Dave!

Après le très efficace "Policy of Truth", on a déjà droit à la première pause du concert. Gore et Gordeno restent seuls sur l’estrade pour interpréter des versions acoustiques de "Slow", un blues pur et dur, très chaud, qui révèle à ceux qui ne le savaient pas encore que Martin Gore possède une voix exceptionnelle, et "But Not Tonight", un nouvel extrait de l'album "Black Celebration". Bien qu’en général très discret, voire timide, Martin Gore s'avance sur la rampe de la scène au milieu du public et incite ce dernier à reprendre les ‘ouh ouh’ qui clôturent la compo. La foule ne se fait pas prier et continue même à chanter quand la musique s'arrête, pendant plusieurs minutes, jusqu'à ce que Dave Gahan revienne pour la suite du set et constate, émerveillé, ce qui est en train de se passer : un moment magique.

En guise de transition, le combo, revenu au complet, nous offre un autre blues figurant sur "Delta Machine", le très beau "Heaven", rehaussé par une vidéo hallucinante d'Anton Corbijn. La 'machine DM' se met alors en marche. Tout d'abord au travers de "Behind The Wheel", suivi de la version Jacques Lu Cont remix du très Reznorien "The Pain I Used To Know", sur laquelle Gordeno quitte ses claviers pour venir taquiner la basse au devant du podium. On continue plein pot par "A Question of Time", au cours duquel Gahan est carrément déchaîné, et on atteint enfin le paroxysme tant attendu: les première notes de guitare de "Enjoy The Silence" retentissent déclenchant un vacarme assourdissant. Plus de 20 000 fans chantent à tue-tête le refrain à la place de Gahan. Le final est assuré par un "Personal Jesus" d'anthologie. Un début très lent, en 'teaser' parfait, puis c'est la déferlante. Un moment de pur orgasme sonore.

La formation se retire pour quelques minutes et ce sont à nouveau Gore et Gordeno qui reviennent pour attaquer une version acoustique de "Shake The Disease". Sublime ! La mélodie est ensorcelante et pendant le passage "Understand Me...", Gore clape dans les mains, un geste repris comme un seul homme par un public subjugué. Le rappel se poursuit ensuite par la version Goldfrapp remix de "Halo", qui bénéficie miraculeusement d'un son très clair, suivi par "I Just Can't Get Enough", le titre que Depeche Mode a joué le plus sur scène en 32 ans, et toujours un des favoris des fans. "I Feel You" est assez décevant, noyé dans une bouillie sonore mais le moment le plus fort sera, sans surprise, le final : "Never Let Me Down Again". C'est une tradition devenue célèbre des concerts de Depeche Mode : à un moment précis de la chanson, Gahan vient au devant de la scène et lève les bras en l'air. 20 000 fans tendent également les leurs, et lorsque le riff final démarre toute la salle se met à les balancer de gauche à droite. La foule ressemble alors à un champ de blé qui ondule par la force des vents. Un événement qui, chaque fois, vous communique la chair de poule...

En conclusion, un excellent concert. Depeche Mode est de retour et dégage à nouveau autant sur scène. C'est en grande partie grâce à Dave Gahan, qui est de la race des grands showmen à la Mick Jagger, Bono, etc. Il possède un charisme étonnant et cette faculté unique de s'adresser à tout le monde, du premier rang aux gradins les plus éloignés. La setlist était parfaite même si l'on regrettera l'absence de bijoux tels que "Strangelove", "People Are People" ou "Everything Counts".  Seuls bémols, la 'salle' et le son, très confus, comme d'habitude au Sportpaleis. Il serait grand temps qu’il soit rénové et adapté à la technologie moderne! Mais l'approche du son de Depeche Mode est aussi critiquable : en ‘live’, il est trop brut et le choix de Christian Eigner aux drums est contestable. Son jeu est trop lourd et l'ensemble manque cruellement de finesse, de clarté et de variation dans les dynamiques. Enfin, ne boudons pas notre plaisir: les concerts de Depeche Mode sont des moments uniques, de véritables 'célébrations' de la musique et de la vie... Gahan est passé très près de la mort ; aujourd'hui, lui et son groupe sont plus vivants que jamais!

Setlist

Intro (Excerpt from 'Welcome to My World')
Welcome to My World
Angel
Walking in My Shoes
Precious
Black Celebration
Should Be Higher
Policy of Truth
Slow (Acoustic; Sung by Martin)
But Not Tonight (Acoustic; Sung by Martin)
Heaven
Behind the Wheel
A Pain That I'm Used To ('Jacques Lu Cont's Remix' version)
A Question of Time
Enjoy the Silence
Personal Jesus

Encore:

Shake the Disease (Acoustic; Sung by Martin)
Halo ('Goldfrapp Remix' version)
Just Can't Get Enough
I Feel You
Never Let Me Down Again

(Organisation : Live Nation)

 

Informations supplémentaires

  • Band Name: Depeche Mode
  • Date: 2014-01-25
  • Concert Place: Sportpaleis
  • Concert City: Anvers
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