Avi Buffalo est une formation californienne qui a publié son premier elpee en 2010. A l’époque, son leader, Avi Zahner-Isenberg, n’avait que 19 ans. Depuis, hormis l’un ou l’autre travail de production, il s’était montré plus que discret. Le combo vient donc de graver son second opus. Et manifestement, le songwriter n’a rien perdu de son art à torcher des pépites pop-rock. L’opus a d’ailleurs reçu d’excellentes critiques de la part de la presse spécialisée. Et deuxième bonne nouvelle, l’Américain se produisait, ce mercredi 15 octobre, dans l’intimité de la Rotonde du Botanique…
Après une première partie assurée par une jeune Belge répondant au nom de Leonore, place à la tête d’affiche. Le backing group d’Avi réunit une drummeuse, un claviériste et un bassiste. Armé de sa guitare, Zahner-Isenberg s’installe au centre du podium. A vue de nez la moyenne d'âge du combo de doit pas dépasser les 25 printemps. Pourtant, les musicos ont l'air à l'aise et dès leur entrée en scène, n’hésitent pas à discuter avec leur public. Malheureusement, les deux premiers morceaux sont perturbés par une sonorisation pas encore au point. Les claviers sont trop mis en évidence alors que la guitare et la voix passent quasi inaperçues. Et même si au fil du set, le son va s’améliorer, il ne sera jamais totalement parfait. Pourtant, au bout d’une vingtaine de minutes, Avi a déjà démontré ses talents de guitariste. Ses doigts se baladent sur le manche avec une aisance impressionnante. C'est d'autant plus flagrant lorsqu'il entame en solo un morceau de son premier opus (« Summer Cum ») sur lequel un arpège d'une efficacité remarquable est exécuté. Il attaque ensuite deux titres à la sèche, uniquement épaulé par son claviériste. Mais le charme n’opère pas et on est finalement heureux de voir revenir les autres membres du band. La set list se consacre essentiellement au dernier elpee ; et peu à peu, l’auditoire commence à ressentir une certaine frustration. Pas que la qualité des titres soit en cause. D’ailleurs les mélodies son solides, et Avi maîtrise parfaitement son sujet. Par contre, hormis le claviériste –qui impressionne par sa dextérité sur les touches de son instrument– la section rythmique fait un peu pâle figure. Le bassiste n’est pas un prodige, mais il assume plus ou moins correctement son job. C’est plutôt la drummeuse qui est à la traîne. Désinvolte, lymphatique, elle se contente de caresser ses fûts. Résultat des courses, elle ne parvient pas à communiquer le moindre dynamisme aux compos. Ses acolytes ont beau se décarcasser, rien n'y fait, la mayonnaise ne prend pas et l’auditoire perd progressivement son enthousiasme.
Quand on quitte la salle, on reste sur un sentiment mi-figue, mi-raisin, convaincu que les morceaux –excellents sur disque, je le rappelle– auraient pu atteindre une autre dimension, si le backing group avait été à la hauteur. On réécoutera volontiers la discographie d’Avi Buffalo, mais on réfléchira à deux fois, avant d’aller le voir en concert. Ou tout au moins, on se renseignera sur les musicos qui accompagnent Zahner-Isenberg…
(Organisation : Botanique)