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‘Adios Tour’ featuring Omara Portuondo, Guajiro Mirabal, Barbarito Torres y Jesús ‘Aguaje’ Ramos Spécial

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Ce soir l’AB est archi-comble pour accueillir l’Orquesta Buena Vista Social Club. On va donc vibrer aux sonorités cubaines de la guajira, du danzon, du bolero, du cha-cha-cha et de la rumba. Entre autres. C'est la tournée d'adieu du Buena Vista Social Club. Elle a d’ailleurs été baptisée 'The Adios Tour'. Et la nouvelle mise en scène devrait permettre au répertoire, pourtant classique, de prendre une nouvelle dimension.   

Le Buena Vista Social Club est à l'origine, une mythique boîte de nuit située dans la banlieue de La Havane, à Cuba. A l’issue de la révolution cubaine de 1959, ce night club a disparu. Cinquante ans après sa fermeture, le nom a été repris pour baptiser un projet musical imaginé par Nick Gold de la maison de disques World Circuit et le guitariste américain Ry Cooder. L'idée de ce projet était de réunir dans un même enregistrement des musiciens cubains ‘campesinos’ (soneros légendaires des années 1930, 40 et 50) et d'Afrique de l'Ouest. Retenus à l'aéroport de Paris, les Africains n’avaient pu rejoindre Cuba. Finalement l'enregistrement de l'album sera réalisé sans eux. Intitulé « Buena Vista Social Club », il va rencontrer un tel succès que le groupe sera invité à se produire sur scène. D’abord à Amsterdam, en 1998 ; puis pour une série de concerts au Carnegie Hall de New York. Le cinéaste Wim Wenders sera même sollicité pour filmer ces événements. Il va en réaliser un documentaire, en ajoutant des interviews accordées par plusieurs musiciens, à La Havane. Et le film va même porter le même titre, 'Buena Vista Social Club'.

Avant le spectacle, l’impatience est palpable dans la grande salle de l'Ancienne Belgique. L’auditoire est constitué essentiellement de quadras et de quinquas pour cet avant-dernier show. A 20h30 pétantes, les lumières s'éteignent. Rolando Luna se dirige vers son piano, placé à l’extrême gauche du podium. Il est seul pour rendre un premier hommage. A Ruben Gonzales, décédé en 2003. En interprétant « Como Sento Yo ». Tout au long de ce récital, une vidéo consacrée à Ruben défile en arrière-plan, sur un écran. Bouleversant ! Le combo déboule ensuite sur les planches, sous la houlette du tromboniste Aguaje Ramos. Pour cet ‘Adios Tour’, il a entraîné dans le périple, plusieurs musiciens qui avaient participé à la confection de l’opus ainsi qu’au film, il y a plus de 15 ans. Et tout particulièrement Eliades Ochoa, le guitariste au chapeau de cow-boy, le trompettiste Guajiro Mirabal et le virtuose du laud, Barbarito Torres. Ils sont soutenus, ce soir, par de nombreux musicos qui les ont rejoints au cours de l'aventure, dont le vétéran Papi Oviedo, particulièrement dynamique à la guitare 'tres', le jeune pianiste –un virtuose !– Rolando Luna, et une fameuse section rythmique composée du contrebassiste Pedro Pablo et des percussionnistes Andres Coyao (congas), Filiberto Sánchez (timbales) et Alberto 'La Noche' (bongos). Sans oublier le trio de trompettiste drivé par Luis Allemany et le célèbre chanteur de 'son', Carlos Calunga. Chef d’orchestre, Jesús 'Aguaje' se consacre également au chant. Il y est secondé, par la très belle Idania Valdés.

Le second hommage est réservé au contrebassiste Israel ‘Cachao’ López, disparu en 2008. Et c’est évidemment Pedro Pablo qui donne le ton, tout au long de « Tumbao », alors qu’en arrière-plan, ce sont les images de Cachao qui sont projetées. On en arrive donc à « Santa Lucia ». Là en fermant les yeux (NDR : surtout si on a vu le film), on se sent transporté à la Havane, dans la rue, où défilent devant vous des vieilles bagnoles américaines rafistolées. « Rincon Caliente », « Carretera » et « Trombon Majadero » permettent d’entretenir ce voyage. Comme son titre l’indique, « La Percusion » va démontrer tout le talent du trio de percussionnistes, installés sur une estrade, au fond de la scène. Après « El Ruisenor », on a droit à un troisième hommage à travers « Bruca Manigua ». Il s’adresse à Ibrahim Ferrer qui s’est éteint en 2005. Votre serviteur avait eu la chance d’assister à un concert de ce personnage, physiquement frêle, mais grand pas son talent de vocaliste, un an avant son départ. Je regarde donc attentivement les images qui défilent sur l’écran. Et un quatrième est dédié au guitariste Manuel Galbán, qui nous a quittés en 2011, lors de l’interprétation de « Marieta ». Après « Batanga », j’assiste à l'arrivée triomphale d'Omara Portuondo. Ce moment est particulièrement attendu par l’auditoire. Car, cette jeune fille n’a que 84 ans. C’est l'une des dernières icônes vivantes de la grande 'Musica Cubana'. Et quand elle déboule sur les planches, c’est pour mettre le feu. Tout d’abord lors des trois premières chansons qu’elle interprète. Omara et le Rolando Luna sont très complices. Et « Mulata En Cha Cha Cha », « 20 Anos » et « Quizas Quizas » en sont de belles illustrations, des compos au cours desquelles, la voix de Mrs Portuondo vous prend littéralement aux tripes. Elle s’éclipse alors sous un tonnerre d'applaudissements. Deux ans, que je n'avais pas vu la grande diva et je dois vous avouer jubiler de bonheur en revivant de tels instants magiques. Sa voix vous fait fondre comme un glaçon au soleil.

« Chan Chan » constitue le cinquième hommage. Il s’adresse à Compay Secundo, un remarquable guitariste décédé en 2003. Lui et Ibrahim formaient un duo infernal. Les images nous feraient presque croire que Compay est présent parmi nous. Le sixième concerne Pio Leiva, la voix de Buena Vista Social Club. Il a rejoint l’autre monde en 2006. Idania Valdés et Carlos Calunga saluent divinement sa mémoire, à travers « El Cuarto De Tula ». Le concert est fini. Mais ce n’est pas la fin...

Omara, la grande dame, est de retour. Mon coeur frétille comme un gardon avant même qu’elle ne se mette à chanter. « Dos Gardienas » et « Candela » constituent assurément les cerises sur le gâteau des 95 minutes de ce fabuleux spectacle. Que je n'oublierai pas de si tôt. En finale, on retiendra encore les exercices de style de Guajiro Mirabal et les pirouettes de Barbarito Torres, qui va même jouer de son laud, dans le dos.  

(Organisation : Ancienne Belgique + Jazztronaut)

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