Malgré le climat particulier qui règne depuis quelques jours, suite aux attentats de Paris, la foule s’est déplacée en nombre pour assister au concert de John Grant, ce mardi soir, prévu dans l’Orangerie du Botanique. D’ailleurs, comme le dira plus tard le grand barbu, durant son spectacle, si on se laisse intimider, il ne nous restera plus qu’à rester dans son canapé. Option que ce dernier a donc choisi de ne pas suivre.
Après avoir fait la file à l’entrée et bravé la fouille, votre serviteur débarque dans la salle. Mais le supporting act vient de terminer sa prestation. Qui était assurée par un groupe islandais répondant au nom de Fufanu. Un sextuor dont le chanteur (Kaktus) n’est autre que le fils d’Einar Einarsson, ex-membre des Sugarcubes, formation qui avait servi de tremplin à Björk). Et qui a publié un excellent Ep, « Adjust to the light » (voir chronique ici), en juin dernier…
Il est 21 heures, lorsque John Grant monte sur l’estrade. Il est venu défendre son troisième elpee, intitulé « Grey Tickles, Black Pressure », paru début du mois dernier. Il est suivi par quatre musicos : un claviériste, un bassiste, un guitariste et un drummer.
En début de parcours, le Texan privilégie les compos empreintes de charme et de mélancolie, des chansons paisibles, balisées par le piano. A l’instar du titre maître de son nouvel elpee, « Grey Tickles, Black Pressure », de « Marz » (NDR : un extrait de son premier LP, gravé en 2010) ou encore « Down Here »), trois excellents morceaux. Après une demi-heure de set dominé par la tendresse, le concert change de cap et adopte un profil plus électro. Manifestement, l’amplitude de styles embrassée par John est large. Et le light show s’adapte au nouveau climat, stroboscopes et spots colorés balayant le podium. « Pale Green Ghosts », titre éponyme du premier long playing, amorce ce changement. La température commence à grimper dans l’auditoire. Certains spectateurs commencent à se dandiner. Les titres défilent, la set list épinglant au passage le disco-kitsch « Disappointing » et l’électro/hip hop « Snug Slacks ». Mais le sommet du concert est atteint lors du splendide « Queen of Denmark », une composition qui vous flanque la chair de poule. Après un peu plus heure de show, le quintet s’éclipse. Puis revient pour accorder un rappel, au cours duquel Grant va nous réserver « Caramel », seul en s’accompagnant aux ivoire. Un encore de 15 bonnes minutes qui va permettre à la voix de John de nous confirmer tout son potentiel…
Malgré ses lyrics chargés de spleen, l’Américain est ravi de recevoir une belle acclamation. Une joie finalement communicative. Manifestement, la magie de la musique semble encore avoir opéré…
(Organisation Botanique)