Alors qu’on vient d’apprendre que Nick Cave allait se produire, au cours de l’automne prochain, au sein d’une grande salle anversoise sans âme, votre serviteur se rend, ce soir, dans une autre bien plus intimiste et conviviale : la Rotonde du Botanique. Facile d’accès, l’endroit est devenu le rendez-vous des mélomanes, des journalistes, des organisateurs indépendants de concerts et autres passionnés de musiques. Et tout ce beau monde semble émoustillé à l’idée d’assister au concert de Future of The Left. Qui est sold out depuis quelques jours. Et manifestement, l’hémicycle est plein à craquer.
Curieux, car si Future of The left est une référence en matière de rock alternatif, Ed Harcourt –pourtant à l’affiche du Rock Werchter en 2002– ne fait pas salle comble, à l’Orangerie, aménagée en configuration assise pour la circonstance.
Passée une intro sonore vintage, « Adeadenemyalwayssmellsgood » s’ouvre par un a cappella répétitif : ‘Roll on, roll on,…’. Le ton est donné. Le set peut démarrer. Et sur les chapeaux de roues ! Bien sculptés, les riffs si caractéristiques du band déferlent…
Les compos de Future of The Left sont brutes de décoffrage et sans concession. Un peu comme les buts que nos Diables Rouges avaient encaissés, lors de la dernière coupe d’Europe, sans qu’on ne les ait vus venir. Blonde, charmante, rayonnante Julia envoûte l’auditoire de ses interventions de basse.
Avant « Manchasm », Andrew (NDR : c’est le leader) abandonne sa gratte et passe derrière le clavier. Lui, qui d’habitude est si bavard, communique enfin avec le public. Mais il va largement se rattraper, son discours divertissant la galerie. Il essaie même d’entourer de mystère la reprise que la formation va interpréter. Mais bon, la solution n’était pas trop difficile à trouver, puisqu’il s’agissait d’une compo de McLusky, au sein duquel le chanteur et batteur ont évolué. « Without MSG I Am Nothing» nous replonge donc brièvement dans l’univers de ce groupe culte. En nous rappelant également que le team avait dispensé un set particulièrement décapant, une chaude après-midi de 2002, dans le cadre du festival de Dour.
L’ambiance monte encore d’un cran. Le public s’enflamme et les premiers pogos éclatent enfin. Un peu tardivement, car le show est en fin de parcours.
Titre qui ouvre son dernier elpee, « The Peace & Truce of Future of the Left », sorti en avril 2016, « If AT&T Drank Tea What Would BP Do ? » renverse carrément tout sur son passage. Les premiers rangs s’agitent alors qu’Andy démonte littéralement les drums. Puis les lumières se rallument. Et on se doute qu’il n’y aura pas de rappel. Comme lors du dernier Euro, ce team gallois a fait le gros dos dans l’adversité, avant de nous terrasser, sans nous laisser un temps de réaction… nous privant même de prolongations tant espérées…
Set list (merci à l’ingé son) :
1. Adeadenemyalwayssmellsgood
2. Arming Eritrea leader
3. Chin Music
4. Miner's Gruel
5. Small Bones Small Bodies
6. The Limits of Battleships
7. Beneath the Waves an Ocean
8. Manchasm
9. You Need Satan More Than He Needs You
10. Without MSG I Am Nothing (Mclusky)
11. Robocop 4 - Fuck Off Robocop
12. Eating for None
13. If AT&T Drank Tea What Would BP Do?
(Organisation : Botanique)