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Liberation Time Spécial

Écrit par - Ben Camberlein -

S’adresser à tous, tout en adressant un clin d’œil à chacun : c’est le credo d’un projet fou mais tellement vrai réunissant deux artistes, dont la sincérité et le brio ravissent nos oreilles par leurs nombreuses productions sur les scènes Reggae et Dub.

A peine arrivé dans la chaleureuse salle de l’Atelier 210, réputée pour son ambiance familiale et empreinte d’humanité, nous entendons déjà les grosses basses balancées par les belges du Roots Corner. Ils assurent le warm up de cette grand-messe destinée aux amateurs du style. Installé à la régie derrière leur platine vinyle et leur préampli –repiqué sur la sono de la salle– le crew belge propose une musique qui oscille entre reggae rockers, UK-dub, roots-reggae ou encore dub-stepper. Et pour le plaisir de l’assemblée.

Sans transition, Martin Nathan –plus connu sous le pseudo Brain Damage– débarque sur les planches et prend le contrôle du système sonore, armé de sa table numérique qu’il maîtrise à merveille. Cette dernière est d’ailleurs reliée à un DAW recelant l’instrumentation et les mélodies composées et arrangées dans son studio, à Saint-Étienne. Les petits sons mystérieux surgissent de tous côtés et dans une scénographie épurée et intimiste. Il distille un dub intelligent et subtil en guise d’introduction. Nous reconnaissons d’emblée la patte du dubmaker qui joue entre silence et nappes sonores. Le contrôle de chaque élément permet d’accrocher de suite le public pour ce voyage sonore inédit.

Ce soir, le duo défend son nouvel album « Liberation Time », dont la sortie est prévue pour ce 20 octobre 2017, chez Jarring Effects. Chaque morceau a été composé, produit et arrangé par Brain Damage. Ensuite, Harrison Stafford s’est réapproprié les morceaux, en Californie, afin d’y poser sa voix douce et si particulière, reconnaissable à travers mille. Une rencontre entre l’univers du Dub et celui très large et varié du Reggae façon Groundation. Il est déjà sur le podium entonnant le sublime « Liberation Time » pour séduire le public déjà conquis. Un morceau stepper dansant et énergique embraie. De quoi (re)découvrir l’ampleur du talent de Brain Damage. Côté jardin, Harrison Stafford accompagne et ponctue les morceaux par quelques percussions et accessoires qui sont mixés et dubbés en direct par son compagnon installé côté cour. Pas de temps à perdre, « Rebel Music » fait la part belle au caractère militant de la musique rastafari qui sera également mise en exergue grâce à un transcendant « Singing Soldiers ». Cette œuvre rend hommage à tous les chanteurs qui ont milité ou militent encore pour plus de paix, de justice sociale et de solidarité dans ce monde. Harrison Stafford est comme habité par un danseur fou ; et Martin, de son côté, se balance tel un métronome infernal tout en assurant le mix en ‘live’. Quelle performance ! La foule danse et remue suivant le tempo de la grosse caisse syncopée par la partie de clavier bien connue du Reggae/Dub, toujours en contretemps. Tout au long de « Baby », la voix du leader charismatique de Groundation se balade littéralement. Ce moment plus romantique passé, les deux comparses balancent leur fameux « Raw Talking Rebel », suppléé d’une seconde partie exclusive complètement explosive, tellement explosive qu’elle ira jusqu’à générer un petit couac technique en toute fin de parcours. L’enchaînement ne se fait pas attendre dès « Pick up Yourself ». Cette collaboration vient rallumer la flamme créatrice qui hante les deux gaillards et le résultat est époustouflant. L’ambiance atteint son apogée sur « Stand by me », morceau représentant à merveille le sens qu’insufflent les artistes à cette prestation. Un track sans concession dans lequel se mêle la voix aérienne et mystique d’Harrison Stafford et le Dub agressif mais poétique de Brain Damage qui finira cette première session seul sur l’estrade pour dispenser un dernier dub aux accents électroniques toujours bidouillé à une vitesse incroyable.

La soirée aurait pu se terminer à ce moment là, mais le duo a plus d’un tour dans son sac. Harrison revient seul sur le podium pour une session acoustique guitare/voix, chargée d’émotion. Il reprend deux grands morceaux de Groundation dont « Waterfall » et… l’homme aux machines le rejoint pour attaquer l’audacieux et très original « Everyone a Christ ». Des sourires sur toutes les lèvres traduisent un réel partage entre musicos et spectateurs. Il est clair que dans ces moments, l’artiste se retrouve totalement porté par l’énergie qui règne dans la salle. Cette épatante prestation se termine par Brain Damage qui retourne la salle à l’aide d’une création endiablée dans laquelle il joue parfaitement sur la longueur d’ouverture et de clôture des effets. Pour conclure, « Le XXIe siècle sera mystique ou ne sera pas » disait Malraux. Au niveau musical, cette citation a trouvé sa concrétisation à travers l’œuvre commune de Brain Damage et Harrison Stafford.

A l’issue du show, votre serviteur a pu rencontrer les deux artistes quelques minutes, le temps de leur poser quelques questions… Le tandem incarne quelque chose de très fort, grâce à une présence scénique puissante qui génère une énergie dingue et fait parfois penser à quelque chose de spirituel. Mais estiment-ils qu’il existe un lien entre cette dimension spirituelle et l’acte de création (musicale ou autre) ? A cette question, Harrison Stafford (Groundation) & Martin Nathan (Brain Damage) partagent un même point de vue : « Oui, totalement ! Tout est spirituel et lorsque vous êtes dans une démarche créative, c’est toujours une forme de challenge, de défi que nous nous lançons. Nous croyons beaucoup à la nécessité d’être en phase avec nos créations. Que le message porté soit honnête et élevé… » Bien qu’évoluant chacun dans son univers, le duo embrasse une démarche artistique qui s’apparente à la quête de la pierre philosophale ou d’un nouveau diamant à découvrir. Une réflexion qui fait rire nos interlocuteurs : « Oui, nous cherchons tous le diamant. Quand vous venez nous voir en live et que vous nous soutenez en y mettant l’énergie, vous êtes aussi à la quête de cette pierre précieuse. Nous sommes tous connectés. D’ailleurs, c’est justement ces instants magiques que nous explorons sur scène en se permettant d’improviser, en se laissant porter librement… » Mais à contre-courant des standards du genre et en se permettant la liberté d’explorer différents registres musicaux, n’est-il pas parfois difficile de faire reconnaître son travail à sa juste valeur ? La réponse fuse : « Non car nous ne pourrions pas faire la musique que nous aimons sans respecter notre identité propre. Nous ne voulons pas scander ‘Smoke the weed’ ou d’autre slogans du genre pour recueillir du succès et attirer des foules devant notre scène. Ce qui nous intéresse, c’est justement de pouvoir se permettre d’innover dans des domaines diversifiés… »

 

 

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