Ces 8 et 9 février, l’Ancienne Belgique accueille l’étoile allemande de la musique néo-classique, Nils Frahm. Programmées quelques mois plus tôt, les deux performances consécutives du pianiste affichent ‘complet’ depuis belle lurette. Il faut dire que le musicien établi à Berlin est un digne représentant de cette scène musicale qui réalise un pont entre la musique indé et le classique. C’est lui qui a ouvert la voie à des artistes tels qu’Olafur Arnalds ou encore Peter Broderick. Son dernier opus, « All Melodies », paru au début du mois a, tout comme ses précédentes productions, récolté des avis unanimement favorables. Votre chroniqueur se consacre à la soirée du vendredi. Compte-rendu
Il est près de 20h30 lorsque Nils Frahm grimpe sur les planches. La salle est pleine à craquer. Votre serviteur opte pour le balcon. Il y restera bien confortablement assis dans son fauteuil de velours rouge, y bénéficiant, en outre, d’une vue imprenable.
Six pianos, orgues et autres filtres trônent devant la fosse et entourent l’artiste. Pendant deux heures, Nils Frahm va courir de l'un à l'autre. Ou de l'autre à l'un, selon. Quelque part entre classique, électro, rock et jazz, il crée sa propre musique en jouant de ou en bidouillant sur ses instruments.
Les plages de « Spaces » et du dernier LP, « All Melodies », se succèdent, entrecoupées par les remarques mi-gênées mi-amusantes de Nils. Hypnotiques, les plus enlevées passent parfaitement la rampe. Le public est enthousiaste, sans pour autant se lancer dans le pogo.
Le bât blesse lorsque Nils Frahm s'assoit devant son piano droit. Les bières tombent, les ‘chut !’, tout aussi désagréables, y répondent. Certaines personnes s’imaginent à la messe ou dans un stade de foot, pas à un concert à l'AB. Ici, la musique vit. Casque et canapé seraient peut-être à privilégier pour certains énergumènes.
Le concert se poursuit cependant et les morceaux se succèdent. Finalement, Nils annonce qu’il interprétera encore deux titres. Il n’en accordera pas davantage. Il ne consent d’ailleurs jamais de rappel ! En fin de set, il s'amuse à marteler son majestueux piano à queue avant de quitter la salle sous les applaudissements d’un public heureux d’avoir pu assister à une expérience musicale particulière, loin des concerts dits conventionnels. Ici, seules comptent la musique et l’ambiance. Exit le jeu de scène et le superflu, il ne reste que le musicien face à son public.
(Organisation AB + Toutpartout)