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Vive La Fête - 11/04/2024

Wish you were there... Spécial

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Oh oui : ceux qui n'étaient pas présents vont le regretter en lisant ce compte-rendu. Affichant déjà 74 printemps, ce brave Roger reste un des artistes les plus impressionnants à voir en 'live'. Est-il nécessaire de rappeler qu'il est un des fondateurs et le chanteur/bassiste/compositeur de Pink Floyd, un des groupes majeurs de l'histoire du rock, qui a vendu plus de 250 millions d'albums ? Ce soir, au sein d’un Sportpaleis archi-comble, le Britannique accorde le premier des deux concerts programmés à Anvers, dans le cadre de sa tournée mondiale baptisée ‘Us+Them’...

La période d'attente est rythmée par une musique ambient et, sur l'écran géant disposé en fond de scène, par une vidéo, très relaxante d'une femme assise sur une dune, devant la mer. Vers 20h20, le ciel dans cette projection commence à rougeoyer et le décor idyllique se transforme en cauchemar alors que des sons effrayants retentissent... Les musiciens sont à peine montés sur le podium qu’une explosion assourdissante et en quadriphonie éclate, avant de déboucher –et c’est un contraste absolu– sur les deux accords harmonieux et célestes de « Breathe », le classique de Pink Floyd. Une entrée en matière époustouflante, qui laisse présager un show spectaculaire...

Sur les planches, on reconnaît, bien entendu Roger Waters, traditionnellement vêtu d'un jean et d'un t-shirt noirs. A droite de l’estrade, Jonathan Wilson a la lourde tâche de prendre en charge les parties vocales de David Gilmour, mission dont il s'acquittera avec maestria tout au long du set. Au passage, signalons que le musicien californien mène une carrière solo très intéressante, dans un style proche du Floyd mais également de The War On Drugs.

La première partie de la setlist fait tout naturellement la part belle aux chefs d'oeuvre du Floyd, enfilant « Time », « One of These Days », « Welcome To The Machine » et un superbe « A Great Gig in The Sky » interprété en duo par les deux chanteuses, Jess Wolfe et Holly Laessig (également dans Lucius). Les nouvelles compositions de Waters, parues l'année dernière sur l'excellent opus, « Is This What We Really Want », tiennent parfaitement la route pendant le show. « Dejà Vu » et « The Last Refugee » font mouche et « Picture That » surprend par sa puissance et son côté engagé. Ici, comme à de nombreuses reprises, Donald Trump en prend pour son grade et ses photos sont copieusement conspuées par la foule.

La première partie du set se clôture par un grand moment : « Wish You Were Here » enchaîné à « The Happiest Days of Our Lives » et enfin « Another Brick in The Wall part 2 & 3 ». Suivant une tradition désormais bien établie, Waters a invité des enfants à rejoindre la formation pour un premier final endiablé. ‘Merci, les enfants ! Magnifique’, ajoute-t-il, en français, avant de se retirer…

Au cours de la pause, des inscriptions et des slogans tels que ‘Resist’ sont projetés sur l'écran géant. Dès le début du second acte, on comprend l’affectation de l'énorme rail disposé à l'avant du podium, au-dessus du parterre. Durant les premières notes de « Dogs », une structure semble sortir du rail pour s'élever jusqu’au plafond : c'est un gigantesque écran en huit parties qui s'installe ainsi perpendiculairement à la scène et projette l'image de l'usine iconique de l'album « Animals ». A la fin du track, les musiciens enfilent un masque de cochon et organisent un petit intermède ‘champagne’ sur les planches : très fun ! Waters saisit ensuite une pancarte sur laquelle est mentionné ‘Pigs Rule The World’, un geste qui introduit la version complète (plus de 11 minutes quand même !) de « Pigs (Three Different Ones) », une compo qui lui permet de fustiger tous les dictateurs et les puissants de ce monde. A l’avant du podium, il adopte une posture quasi-christique, les deux bras tendus devant lui, comme pour exhorter le public à prendre conscience de la situation et à agir ! Les images récentes projetées sur les écrans confirment que le morceau (NDR : il remonte à 1977 !) n'a pas pris une ride et son propos est, plus que jamais, d'actualité. Jolie surprise en fin de parcours, lorsque s’affiche sur l’écran l’inscription, en néerlandais, ‘Trump is een idioot’ (Trad : Trump est un idiot) !

En toute logique, Waters poursuit dans la même veine par « Money », une autre pure merveille de Pink Floyd, au cours de laquelle Dave Kiliminster et Jonathan Wilson exécutent à l'unisson le solo de David Gilmour et ce, avec une précision chirurgicale. Coup de chapeau au passage à Kiliminster, qui, d'une façon générale, reproduit à la perfection les parties de Gilmour, même si, dans le legato et certains sons, le génie de Gilmour reste inimitable. Pendant « Us and Them », les images sélectionnées par Waters font clairement allusion au conflit syrien et aux réfugiés. On a la gorge serrée, bouleversés par la beauté de la musique et la tristesse véhiculée par les images.

Mais ce diable de Waters nous réserve encore de belles surprises ! Après avoir goûté au sublime « Brain Damage », place au titre de clôture, « Eclipse ». Soudain, des lasers blancs installés devant l’estrade s’élèvent, dessinant une monumentale pyramide. L’auditoire clame son émerveillement ; et lors de la partie finale de la composition, hypnotique et solennelle, d'autres lasers, colorés ceux-là, descendent pour épouser la forme du dessin de la célèbre pochette de « The Dark Side of The Moon ». L'effet est tel qu'au moment de la dernière note, le public, assez calme jusqu’alors, se lève comme un seul homme et laisse échapper une clameur inouïe…

Au bout de quelques minutes, le groupe revient sur les planches et Roger Waters reste de longues minutes debout dans la lumière, baignant dans les applaudissements, les deux poings serrés en croix sur le coeur. ‘Merci...’, murmure-t-il, visiblement ému. ‘Cet amour que nous ressentons ici ce soir est palpable. Lui seul peut nous aider à changer le monde...’ Il se saisit ensuite de sa guitare acoustique et entame seul le très beau « Mother », un autre grand moment avant l'orgasme final, qui est, comme prévu, procuré par un « Comfortably Numb » d'anthologie.

Au moment de quitter la salle, on a l’impression d’avoir assisté à un concert d'exception, magistral à tous points de vue. Musicalement, bien sûr, même si l'on connaît la difficulté de produire un bon son dans le Sportpaleis, mais surtout visuellement grâce à un show multimédia et multimodal particulièrement innovant. Enfin, il y a le contenu, car ce que Waters nous a apporté ce soir, c'est une vision acerbe, sans concession de notre société et un regard profondément humain sur notre condition...

Pour les photos, c'est ici

Setlist:

Set 1:

Speak to Me
Breathe
One of These Days
Time
Breathe (Reprise)
The Great Gig in the Sky
Welcome to the Machine
Déjà Vu*
The Last Refugee*
Picture That*
Wish You Were Here
The Happiest Days of Our Lives
Another Brick in the Wall Part 2
Another Brick in the Wall Part 3

Set 2:

Dogs
Pigs (Three Different Ones)
Money
Us and Them
Smell the Roses*
Brain Damage
Eclipse

Encore:

Mother
Comfortably Numb

* From Roger Waters' latest album (all the other songs are from Pink Floyd)

Organisation : Live Nation

Informations supplémentaires

  • Band Name: Roger Waters
  • Date: 2018-05-11
  • Concert Place: Sportpaleis
  • Concert City: Anvers
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