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Avec en filigrane, une stigmatisation, à peine voilée, des réseaux sociaux… Spécial

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Abandonnée à son triste sort, suite au déclin de l'industrie sidérurgique, l'usine de ‘La Providence’ renaît depuis quelques années. En effet, les anciennes forges ont été réaménagées en un centre urbain dédié aux cultures populaires, sociales et alternatives. Ce soir Angèle Van Laeken s’y produit. Dans la grande salle. C’est la dernière date de sa tournée et la seule qui ne soit pas soldout.

Lorsque Juicy grimpe sur l’estrade, il y a déjà un bon millier de spectateurs dans le Rockerill. Réunissant Julie Rens et Sasha Vonck, ce duo belge pratique un r’n’b insolite et complètement déjanté. Il s’était produit en supporting act de La Chiva Gantiva, à la Rotonde du Botanique, en novembre 2017. Depuis, il a publié un premier Ep, intitulé, « Cast A Spell », en mars dernier, un disque dont deux plages ont été traduites en clips, « Count Our Fingers Twice » et « Die baby Die ». Issues du conservatoire de Bruxelles, les deux artistes cherchent à remettre au goût du jour le r’n’b et le hip-hop des années 2000, dans un style minimaliste et électrique.

Sasha se réserve la guitare et Julie, la boîte à rythmes. Les deux filles se consacrent également aux synthés samplers et au chant. Plutôt jolies, elles montent sur le podium presque tout de rouge vêtues, y compris la fourrure à longs poils et les chapeaux ornés de rubans ! Elles s’installent derrière leurs instruments et attaquent « Bollywood », un titre de hip hop insolent, traversé par un air de flûte arabisant…

Il fait de plus en plus chaud. Les donzelles se débarrassent de leurs vestes et de leurs couvre-chefs. Tout au long de « Mouldy Beauty », elles se tortillent sensuellement, comme des geishas. Même les mains ondulent sur les instrus. Mélodieuses, les voix semblent habitées. Conjuguées, elles libèrent des mélodies qui font mouche. On a parfois l’impression que le tandem est fusionnel, tellement il est homogène. Après l'imparable « Count Our Fingers Twice », elles changent de place pour proposer un instrumental à quatre mains. « Something Is Gone » est un r’n’b mélancolique, tragique même. Insolite et ponctué de noms de volatiles, « Didn't Knock » baigne dans une forme de nu soul, mais surtout vise un certain Théo Franken. Alors que Sasha empoigne sa gratte, Julie caresse délicatement les lamelles des chimes (NDR : utilisé comme accessoire de batterie, notamment dans l’univers du r’n’b, cet instrument percussif est composé de tubes en laiton de longueurs différentes tenus par une barre ; et c’est la matière métallique qui produit un son chromatique et cristallin). Les deux filles rappent pour aborder le sujet du GHB. Et « For Hands On As », celui des agressions sexuelles. A l’avant de l’estrade, elles continuent d’ondoyer lascivement, tout au long de la nouvelle compo qui clôt le set, « Da Beat »…

Place ensuite à la tête d’affiche. Les musiciens –un drummer, un bassiste et un claviériste– débarquent théâtralement sur les planches et s’installent derrière leurs instruments respectifs. Angèle arrive à son tour. Elle a enfilé un pantalon rouge et un body blanc, sur lesquels elle a revêtu, de nouveau, un manteau de geisha. « Les Matins » ouvre le show. Angèle campe derrière ses claviers. Entre ombre et lumière, elle ondule sur place. Dès la fin de la chanson, elle vient s’asseoir sur un siège, juste devant votre serviteur. Le band embraie par son futur single, « La Thune », un titre qui traite des dégâts causés par les réseaux sociaux et les smart phones. Elle demande de ne pas filmer afin de simplement vivre le moment présent. Angèle se déhanche et arpente les planches de long en large, comme si elle était sous le soleil de Kingston. Indolent, « Oh Non » adopte un profil beaucoup plus électro. Même le drummer utilise ses drum pads. Le discours de la Bruxelloise affiche une grande maturité, alors que constant, son flow est empreint de sensualité. Elle excelle (NDLR : ça rime !) en mode piano/voix. A l’instar du lent « Jalousie », même si apparemment, il n’y a pas de jaloux dans la salle. A cet instant, sa voix semble hantée par Béatrice Martin, aka Cœur de Pirate. Pendant « Balance Ton Koi », elle susurre qu’elle n’aime pas casser les codes et qu’une fille qui rappe n’est pas stylée. Elle présente ses musicos (NDR : Sam à la batterie, Brieux à la basse et Géronimo aux claviers), avant que ceux-ci s’autorisent, chacun leur tour, un petit solo. Brûlot co-écrit par Veence Hanao et Matthew Irons, le chanteur de Puggy, « La Loi De Murphy » met littéralement le feu. L’interactivité entre Angèle et le public est totale. Le public connaît les paroles du refrain et les reprend en chœur. Pas de « J’ai Vu » au programme, ni de Roméo Elvis sur les planches. Elle parle de son succès dû à Instagram, mais malmène, une nouvelle fois, les réseaux sociaux à travers « Big Shit », une compo qui oscille entre lounge et jazz. Pendant « Je Veux Tes yeux », l’auditoire est invité à exécuter des exercices de fitness. C’est un rituel ! Tout le monde se prête au jeu puis se lève au signal d’Angèle. Elle ajoute ironiquement que la gym c’est bon pour le cul. Le set s’achève par « Troubles ».

En rappel, on aura droit à trois chansons, dont l’excellente reprise du « Bruxelles » de Dick Annegarn, limité aux ivoires et à la voix. Et deux titres électro. D’abord « Nombreux », au cours duquel les musiciens vont modifier la position de leur tête en fonction des sonorités dispensées. Puis, en final, « La flemme », sous les lumières qui flashent. Bref, on n’a pas vécu le même concert qu’au Botanique. Moins de pression et une setlist mieux équilibrée. 

(Organisation : Rockerill)

Informations supplémentaires

  • Band Name: Angèle Van Laeken
  • Date: 2018-05-10
  • Concert Place: Rockerill
  • Concert City: Charleroi
  • Rating: 0
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