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Une danse des sentiments… Spécial

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Le Festival Des Libertés s’ouvre par le concert de Brigitte, au Théâtre National. Cet événement constitue le rendez-vous automnal des défenseurs des droits humains, des agitatrices de réflexion, des amateurs de subversion, des brasseuses de diversité et des inventeurs de possible. S’y déroulent une multitude de documentaires, de débats, de spectacles, d’expositions et, bien sûr, de concerts. Toutes les formes d’expression se concentrent sur leur époque, engagées dans une démarche critique, inspirées par la promotion d’un monde plus juste et mélangées dans une ambiance conviviale et festive qui fait aussi sa renommée. 

Le concert est soldout. Le duo Brigitte réunit Aurélie Saada et Sylvie Hoarau. Elles viennent de fêter les dix ans de scène du duo, en publiant un troisième elpee baptisé « Nues », un disque qui leur colle parfaitement à la peau (?!?!?). Une décennie que cette paire glamour et langoureuse apporte un vent de fraîcheur à la chanson française.

Réalisatrice, Aurélie Saada est la plus sexy. Elle nous parle avec humour et passion de ses deux filles, Shalom et Scarlett, de leur père, de son paternel, de ses déboires ou passages à vide au cours desquels elles le soutenaient. Elle porte des bagues à chaque doigt comme dans « Le tourbillon de la vie », une chanson que Jeanne Moreau interprétait pour le film « Jules et Jim », en 1962. Plus réservée, Sylvie Hoarau est chaussée de lunettes rondes qui lui confèrent un air intello, mais pas coincé. Sur les planches, ce sont de véritables show girls.

Le podium est recouvert d’une cinquantaine de serpents factices qui portent en bouche une lampe. Six colonnes en tout ! Sans oublier les grappes de raisins, les serpentins et les colliers de fleurs. Et au milieu du jeu de quilles, en hauteur, trône une tête de taureau bien illuminée. Probablement celle qui représente Apis, le symbole de la force physique, de la fertilité et de la puissance sexuelle… Le décor est planté.

Les nanas sont soutenues par quatre musicos ; en l’occurrence un guitariste, un bassiste, un drummer et une claviériste. Elles apparaissent dans des longues robes blanches, dignes de celles de mariées, des toilettes signées Alexis Mabille, leur couturier fétiche. Des accords de gratte semi-acoustiques et d’ivoires ouvrent délicatement « Palladium » (NDR : très fréquentée au cours des sixties et des seventies par, notamment, Salvador Dali et les Beatles, le Bus Palladium est une boîte parisienne branchée ; Téléphone y a même enregistré son premier 45trs en ‘live’). Comme deux sirènes, elles ondulent déjà langoureusement le corps. Les textes sont explicites : ‘On boira du rock'n'roll, sur des vieux hits a la gomme’. Le set nous entraîne dans une forme de danse des sentiments, valsant au gré des chansons de « Nues », un album dont le message féministe s’inspire tour à tour de Lilith, Marie Leveau, Zelda Fitzgerald ou encore Frida Kahlo, à travers des histoires de femmes, de sœurs, de filles, de mères, d’amantes et d’amies. Certaines d’entre elles s’extirpent des clichés en misant sur la sincérité. Ainsi « Zelda » nous entraîne dans le Paris des années folles. Le recours au piano y est plus fréquent, et le sémillant « La Baby Doll De Mon Amour », un morceau electro/funky/disco en est une belle illustration. Caractérisé par ses rythmes endiablés, « Hier Encore » s’enfonce dans la culture malienne. Nos deux dames entonnent un vibrant « Ma benz » a cappella. A vous flanquer des frissons partout !  

La seconde partie va se révéler davantage intimiste et acoustique. Alors que les filles ont pris place sur un banc, les musicos sont tous en ligne à l’avant du podium, pour attaquer « Cœur de chewing-gum », le drummer s’asseyant sur un cajon face à des percus africaines. Et enthousiaste, la foule reprend le refrain en chœur. Le gratteur a opté pour la pedal steel alors que Sylvie est armée de sa Gibson de couleur brune pour « Insomniaque », une compo qui baigne au sein d’un climat western. Aurélie dédie « Mon Intime Etranger » à son père, une chanson vraiment bouleversante : ‘Il paraît qu'on reproduit les schémas. Ma mère est psychanalyste, ça ne m'a pas empêché de reproduire les schémas, hein maman?’’. Puis, un sanglot dans la voix, elle précise : ‘Cette chanson est pour le père de mes filles’. Après le dansant « Paris », « La Morsure » nous emmène en Afrique du Nord et plus exactement en Tunisie, là d’où est originaire Aurélie Saada. Le morceau évoque une femme blessée qui essaye d’aimer et de se laisser aimer. Evoquant la difficulté de quitter un homme qui la détruit, « Sauvez Ma Peau » rend hommage à Michel Berger, France Gall et surtout Véronique Sanson. Un bel hommage à ces icônes de la chanson française. Et après les inévitables « A Bouche Que Tu Veux » et « Oh La La », le concert s’achève par un « Battez Vous » démentiel. Les artistes saluent le public et sont longuement applaudis.

Deux morceaux seront accordés lors du rappel. Tout d’abord « La Vengeance d’Une Louve », moment propice aux déhanchements sensuels. Dos à dos, elles se trémoussent indolemment et menacent : ‘Touche pas à mon homme, sinon je te mange tout cru’. On suppose que le message est passé. Elles en profitent encore pour prendre un dernier bain de foule, alors que la foule est invitée à s’asseoir, pendant le morceau final, « La goutte de Sel De Tes Larmes », une compo qui fait fondre les cœurs, comme neige au soleil. Et c’est en triomphe que Brigitte quitte les planches…

Setlist : « Palladium », « La Baby Doll De Mon Idole », « Tomboy Manque », « Plurielle », « Suzanne », «  Zelda », « Hier Encore », « Ma Benz », « Cœur de Chewing Gum », « English Song », « Insomniaque », « Monsieur je t’Aime », « Mon Intime Etranger », « Carnivore », «  La Morsure », « Paris », « Sauvez Ma Peau », « J’Sais Pas », « A Bouche Que Tu Veux », « Oh La La », « Battez Vous ».

Rappel : « La Vengeance d’Une Louve », « La goutte de Sel De Tes Larmes ».

(Organisation : Festival Des Libertés et Bruxelles Laïque)

Informations supplémentaires

  • Band Name: Brigitte
  • Date: 2018-10-18
  • Concert Place: Théâtre national
  • Concert City: Bruxelles
  • Rating: 7
  • Comment: Festival des Libertés
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