Présent sur la quatrième compilation du collectif liégeois Startin’Pop, I’m Big In Japan porte la griffe du projet solo de Didier Van Wambeke (ex-chanteur de Keaton). Ce pseudonyme, volontairement emprunté au célèbre « Big In Japan » de Tom Waits, affiche résolument les couleurs musicales du quatuor liégeois. Un projet ambitieux qui fait face, sans rougir et avec beaucoup de maturité artistique, à la vaste et talentueuse scène rock/folk étasunienne. L’écoute des chaleureuses harmonies de « Revolution » suffit amplement pour conforter cette intuition. C’est entouré d’un brillant staff artistique et technique que le chanteur/guitariste liégeois pose les premières pierres fondatrices du groupe lors de plusieurs concerts livrés durant cette année 2009 à travers la Belgique. Etape incontournable avant la sortie de son premier Ep qui bénéficie de la précieuse collaboration de Julien Paschal (ex-batteur de Sharko) et devrait voir le jour dans le courant de l’année 2010. Ecrin rock composé de son éternel complice Jacques Pironet (lead guitar) et du drummer Renaud Dethioux. Trio rapidement rejoint par le clavier Korg d’Ingrid Van Wambeke.
Ce sont précisément les notes de velours du Korg qui, en ouverture, grise rapidement l’ambiance cosy et feutrée du salon concert du 210. Atmosphère idéale pour accueillir l’univers musical de I’m Big In Japan. Lieu où les quatre de bord de Meuse nous offrent un rock dégraissé qui explore des mélodies chagrinées avec une lumineuse simplicité. Un soft rock faisant place à la légèreté des guitares, la finesse et la limpidité des mélodies sans saturation excessive de riffs agressifs. Univers mélancolique et doux-amer dessiné délicieusement à travers les événements tragiques d’« Altmont We Are Love ». Architecture musicale qui embrase l’âme sans jamais l’écorcher. On se laisse naturellement emporter par l’aisance mélodique qui coule sur de lentes et lugubres mélopées habitées par des morceaux comme « Captain Fandango ». Ou encore par des sons électriques et des inflexions vocales où l’ombre de Jeff Buckley s’imprimerait en filigrane sur « Revolution ». Un ensemble se mouvant adroitement sur des ballades subtiles qui habilleraient l’âme de Tom Waits de la voix chaleureuse de Ray LaMontagne.
Ce set en retenue monte crescendo, s’énerve en guitares et, par moments, secoue brutalement les drums de Renaud Dethioux (« American Hardcore »). Une setlist en équilibre qui ne s’ennuie jamais et se referme nerveusement sur un « Not Kirk ». Un final orageux qui témoigne à nouveau de l’étendue sonore du quatuor liégeois. A (re)découvrir d’urgence !