Curiosité bien ordinaire que de venir découvrir les derniers phénomènes émergents indie-pop d’outre-Manche ce mardi 26 janvier au Botanique. C’est principalement en 2007, en assurant des premières parties de groupes tels que The Rakes, Kaiser Chiefs, Maxïmo Park ou encore Blood Red Shoes, que le quatuor londonien s’était fait connaître et nous avait présenté les contes adolescents de son premier elpee, « Think Before You Speak ». Un premier album prometteur mais trahissant un manque de maturité.
Peu avant la sortie du deuxième long playing (« No Hope, No Future »), Rhys Jones, leader de la formation, élevait cependant le discours en nous annonçant la sortie d’un elpee ‘plus complexe et plus lourd’. Encore fallait-il le démontrer sur les planches de la Rotonde, à Bruxelles.
Les Kids anars de Mordem (banlieue Sud de Londres) n’avaient pas laissé la promo de « No Hope, No Future » au hasard et avaient la ferme intention de se faire entendre, d’emblée, sur toutes les scènes d’Europe. Leur agenda d’horloger en est témoin : sortie belge de l’album le 25.01.2010, suivi d’un concert à Bruxelles le 26.01.2010 ; sortie française prévue le 26.01.2010, suivi, sans transition, d’un live au Point Ephémère à Paris le 27.01.2010…
La variation annoncée entre le premier et le deuxième album n’est cependant pas à la hauteur des ambitions affichées. Quelques minutes live suffisent pour comprendre que Good Shoes ne représente qu’un groupe indie britannique de plus (ou de trop !) Une formation qui chante, une fois de plus, la vie ordinaire et cruelle de banlieusards londoniens et souffre cruellement de personnalité : Futureheads et Artic Monkeys pour le versant punk-rock et Robert Smith pour le côté new-wave nostalgique.
Good Shoes propose une setlist expéditive aux mélodies répétitives. Un pop-rock nerveux, pas franchement mauvais, mais insipide et indolore. Pas de secousse sismique au sein de la Rotonde. 100 DBA qui ne s’envolent jamais et nous présentent une prestation globalement punk-rock et sans sueur. Un set aux enchaînements rapides et expéditifs qui nous rappellerait presque les Ramones. « Ice Age », coloré d’une voix sans émotion, se fait d’ailleurs remarquer par ses refrains ‘ramonesques’.
A vrai dire, ce concert évoque davantage la performance d’un bon groupe animant un bal de fin d’année dans un collège. Les jeunes Londoniens aux allures de teenagers désabusés accusent déjà des signes de fatigue sur scène et adoptent un comportement légèrement ‘sick of it all’.
Et, malheureusement, c’est contagieux ! Zéro rappel confirmera cette tendance.
(Organisation Botanique)