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Shaka Ponk - 14/03/2024

4 rappels et puis dodo… Spécial

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La salle Jean Noté était aux deux-tiers remplie pour accueillir Dominique A. A vue de nez, il devait donc y avoir plus ou moins 600 spectateurs. Une belle performance lorsqu’on sait qu’une semaine plus tôt, la Maison de la Culture de Tournai n’avait alors enregistré que 250 préventes. Mais ce manque d’intérêt est incompréhensible, surtout quand on sait que la plupart des concerts accordés par le natif de Provins (NDR : c’est en Seine et Marne), dans le Nord de la France, affiche sold out ! Comme quoi, il ne suffit pas de chanter en français pour remplir une salle dans la cité des Cinq Clochers. A cet égard, cette situation me permet allègrement de battre en brèche les arguments fallacieux justifiés par certains mélomanes et journalistes locaux, lorsqu’ils ne veulent pas se rendre à un spectacle. En fait, ces censeurs imitent la foule en ne se déplaçant que lorsque l’artiste jouit d’une popularité certaine ou est matraqué sur les ondes radiophoniques formatées (NDR : les deux conditions étant souvent liées). La langue de Shakespeare, ce n’est qu’un prétexte ! Bref, on ne va pas refaire le monde, mais il est bon, de temps à autre, de remettre les pendules à l’heure…

En première partie, l’ex-leader de Venus, Marc Huyghens était venu présenter son nouveau projet : Joy. Un trio au sein duquel milite une percussionniste (Françoise Vidick, son épouse), également vocaliste (NDR : très beau timbre !) et une violoncelliste (Anja Naucler, de nationalité suédoise). Bref, on retrouve chez Joy, cet esprit ‘classique’ qui hantait déjà l’ex-formation du Gantois. Le trio rôde son show depuis plus de six mois et il faut reconnaître qu’il est parfaitement au point. La texture musicale est très soignée, ténébreuse (NDR : drôle d’idée de choisir Joy pour patronyme), contemplative, minimaliste. Un univers sonore parfois déchiré par les accords de la six cordes de Marc ou du violoncelle (NDR : les deux musiciens ont recours aux pédales de distorsion), et subtilement martelés de rythmes celtiques et circonstanciellement tribaux. La voix de Marc me fait parfois penser à celle de Mark Chadwick, le leader des Levellers. Et quand elle se conjugue en crescendo avec celle de son épouse, c’est absolument superbe. Quant aux envolées lyriques, parfaitement en harmonie, elles lorgnent plutôt du côté de Muse. Le seul problème c’est que l’ensemble est tellement bien huilé, qu’il manque de relief. Le climat mélancolique, à la limite mélodramatique, accentuant cette impression. Le set aurait même pu s’étaler sur un seul et long morceau, dans l’esprit prog si cher au 70’s. Pas encore d’album pour Joy, mais quelques démos à découvrir sur leur MySpace.

La dernière fois que j’ai assisté à un concert de Dominique A, c’était en 2002, dans le cadre des Nuits Botanique. Faut dire que jusqu’alors, j’étais quelque peu indifférent à sa musique. Or, lors de ce spectacle, j’avais eu une excellente surprise. Seul au milieu d'une multitude de pédales, ce véritable homme-orchestre avait montré une facette de son talent que je ne lui connaissais pas. En outre, son timbre vocal était devenu bien plus mûr qu’à ses débuts. Superbe il m’avait même fait penser celui de Léo Ferré. Enfin, paru l’an dernier, son dernier elpee, « La musique », m’avait beaucoup plu. Raison pour laquelle je m’étais décidé à me rendre à la Maison de la Culture de Tournai, pour assister à son show.

Pour la circonstance, Dominique est soutenu par 3 musiciens. Tout d’abord un drummer qui double également (NDR : probablement ?) à la boîte à rythmes et un claviériste. Plutôt appliqués et impassibles. Et puis un guitariste/claviériste/bidouilleur assez étourdissant. Il est jeune, brillant et se multiplie pour assurer ses différentes tâches. Ce soir, c’est un peu lui l’homme-orchestre. Et quand on peut s’appuyer sur un tel musicien, on peut dérouler. Et c’est ce qui s’est produit ce soir. Dominique est au sommet de sa forme. Cold wave, new wave, valse, tango, paso doble, ballades, noisy, rock, tout y passe. “Hasta- que el cuerpo aguante”, “Immortels”, “Le bruit blanc de l’été”, « Sur nos forces motrices » ainsi que l’inévitable et remarquable “Le courage des oiseaux” sont passés en revue. On a même droit à une nouvelle chanson dont les accords de gratte scintillants, déchiquetés, semblent empruntés à Kitchens of Distinction. Le light show est sobre, mais efficace. Un éclairage essentiellement placé à l’arrière de la scène, projetant des ombres chinoises. Des lumières parfois stroboscopiques, qui traversent également des panneaux tournants, toujours en arrière-plan. Des images d’OMD, Ultravox, Noir Désir et même Bashung traversent mon esprit. Dominique est généreux. Il frappe du pied, secoue la tête (NDR : raison de son regard oblique ?) Et puis, il émane une telle force, une telle beauté et une telle sérénité de ses textes qu’on en est complètement retournés. Le public est conquis, mais gourmand. Il en veut encore et toujours. Et Dominique lui accorde quatre rappels. Dont le dernier, sous forme de slow, histoire de calmer un peu l’enthousiasme, ajoutant : ‘C’est la dernière, et puis Dodo !) Je regarde ma montre, il est 11h45 ! Il doit avoir joué plus de deux heures. Impressionnant !

(Organisation Maison de la Culture de Tournai)

 

Informations supplémentaires

  • Band Name: Dominique A
  • Date: 2010-03-01
  • Concert Place: Maison de La Culture
  • Concert City: Tournai
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