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Entre miel et fiel… Spécial

Écrit par - Eric Ferrante -

Que serait devenu Brett Dennen s’il avait été suédois et talentueux ? Certainement Peter von Poehl.

Mentionnons brièvement les introspections narratives dont usait le chanteur suédois pour exorciser ses mélancolies de l’exil (NDR : l’auteur-compositeur-interprète scandinave vivait alors entre Paris, Malmö et Berlin) sur son brillant premier opus intitulé « Going to where the tea-trees are ». Errance musicale et thérapeutique qui s’exhalait sur toutes les scènes européennes comme le parfum de son sillage.

Las de traîner ses guêtres sans fin vers l’horizon, Peter von Poehl pose enfin ses valises à Paris et y concocte « May Day ». Lieu de sédentarisation où il fait la rencontre de Marie Modiano (fille du célèbre écrivain français prix Goncourt 78 pour ‘Rue des boutiques obscures’). De cette rencontre artistique naît « May Day ». Un album écrit, composé et mis en scène par le duo couple franco-suédois. Apaisé, Peter von Poehl imprime des influx plus sereins à sa création artistique : ‘J'accompli fait beaucoup de concerts en solo, surtout en Grande-Bretagne où il n'est pas toujours facile de te faire entendre et c’est à cause de cela que j'ai probablement mis davantage l'accent sur l'intensité dans les nouvelles chansons. Je voulais sentir qu'il y avait quelqu'un sur l'autre extrémité. Ecouter quelqu'un. Ce n'était vraiment pas une préoccupation à l'époque du premier album’. Cette autre extrémité se nomme Marie Modiano.

Grâce à cet album, Peter von Poehl exorcise ses peurs et quitte les sentiers troubles de l’exil. Son univers jadis tissé de sentiments ombragés, éphémères et destructeurs finit par se dissoudre dans des eaux plus limpides. Les replis abyssaux de la nuit intérieure s’estompent peu à peu. Le visage lumineux de Peter quitte alors la chambre obscure de son existence et se projette sur les planches de la Rotonde.

Théâtre subtilement habillé de cordes, de cuivres, de percussions et de piano d’où émerge la voix angélique du chanteur nomade qui touche le public par sa sincérité. Lieu cousu de fils d’or mélodiques et finement brodé d’orchestrations cuivrées, paradoxalement policées et grinçantes. Mais aussi d’accords de piano vaporeux, aux sonorités Hammond, et d’un mélodica improvisé. Lieu insolite et personnel à l’écart des modes et des courants, sans filiation musicale : ni folk, ni pop, ni rock…

Autour de ce cocon musical, Peter von Poehl architecture son sens inné de la mélodie de sons travaillés, d’harmonies de chœurs... Ses compositions claires tirent sur une corde sensible mais sans lyrisme sous les sons caressants du clavier de Marie Modiano.

Un set entre miel et fiel qui alterne le nouveau et l’ancien, le radieux et l’obscur, l’intime et le public. Quand "Parliament", morceau rythmé, s’amuse de piano, synthés et cuivres, "May Day" ronronne d'une basse très sonore sur laquelle se posent alternativement des cordes et un joli ensemble piano/cuivres.

Malgré un set globalement plus lumineux, Peter Von Poehl n'est cependant jamais aussi touchant que lorsqu'il chante en spleen. L'histoire d’une funeste balade vers nulle part contée sur "Forgotten Garden" en témoigne délicieusement. Quant au final ("Lost In Space"), il nous habite somptueusement d’une sensation de solitude orchestrée de claviers et de chœurs aériens.

Trois rappels viendront finalement clôturer ce délicieux moment sur terre. Un dernier morceau sous forme d’impro session mêlant un rock-jazz-cabaret explosif, posera le dernier souffle sonore du combo franco-suédois. Ultime cadeau qui ravira un public conquis de la première à la dernière note.

(Organisation Botanique)

 

Informations supplémentaires

  • Band Name: Peter Von Poehl
  • Date: 2010-03-04
  • Concert Place: Botanique (Rotonde)
  • Concert City: Bruxelles
  • Rating: 0
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