Tout au long de leur premier LP, Crystal Castles était parvenu à donner une nouvelle dimension au ‘chiptune’, en l’assénant d’un électrochoc punk bien balaise. Les Canadiens, réputés pour leurs shows chaotiques, ne se sont pas laissés impressionnés par un vulgaire nuage de cendres. Ils ont donc, comme prévu, posé leurs semblants de bagages sur la scène de l’Orangerie et terrorisé l’assemblée au son des tueries qui composeront leur deuxième œuvre éponyme, à paraître ‘incessamment sous peu’.
Sur le coup des 21 heures, l’Orangerie du Botanique est bondée. Peut-être même davantage que d’ordinaire. Et le public bouillonne déjà. Ce qui explique peut-être les barrières placées devant le podium. Oui, oui, des barrières de sécurité ! Au Botanique ! Ca promet… Alice Glass et Ethan Kath vont être servis en matière d’ambiance. La salle est soudainement plongée dans une obscurité intégrale. Un son strident marque le début des hostilités. Le duo, accompagné en mouture ‘live’ d’un batteur, apparaît sur les planches et engage un premier extrait de son nouveau recueil. Seul un subtil jeu de lumière éclaire la scène par intermittence. Alice malmène le micro d’une main, et un stroboscope de l’autre. Pas plus de 5 minutes plus tard, on comprend que Crystal Castles est un véritable rouleau compresseur en matière de prestation ‘live’.
Les nouveaux morceaux produits par Paul Epworth (Bloc Party, The Rapture, etc.) emballent le public presque autant que les extraits du premier éponyme. « Baptism», « Celestica » ou l’incendiaire « Doe Deer » passent sans encombre l’étape de la scène. Mais ce sont essentiellement les vieux tubes qui font péter les plombs de l’assistance. Ainsi, les premières notes de « Air War », « Courtship Dating », « Crimewave » ou ceux de « Alice Practice » soulèvent instantanément l’Orangerie. Et pourtant, certains demeurent statiques. Incompréhensible…
Ethan est plutôt discret, dissimulé derrière ses manettes. A l’inverse, Alice chauffe le public comme pas deux. A plusieurs reprises, elle s’élance au cœur de la foule. La petite Canadienne est simplement impressionnante. Le set de Crystal Castles est plutôt dark et d’une intensité rare. Un vrai show ‘in-your-face’. Mais la fin du concert survient brusquement, au bout d’une heure pile. La formation se retire sans crier gare et les lumières de la salle rappellent le public à la réalité. Pas de rappel. Les salauds ! Il faudra attendre cet été et le Festival Les Ardentes pour obtenir une nouvelle dose de Crystal. Et le manque se fait déjà ressentir.
(Organisation : Botanique)