Dorian Sorriaux croit au changement…

Guitariste-chanteur dans l’univers du psyché/folk, Dorian Sorriaux a sévi comme guitariste au sein du groupe suédois Blues Pills. Il s’émancipe en explorant de nouveaux univers musicaux, et notamment à travers un folk plus acoustique et des textes plus…

RIVE sous tension…

Entre la nuit et le jour, RIVE propose "Tension", un 4ème extrait de son album…

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mercredi, 23 février 2011 01:00

Cement Postcard With Owl Colours

On ne peut pas dire que les membres de Phantom Buffalo soient vernis. Le sort et la malchance semble d’ailleurs vouloir s’acharner sur le groupe. Et pour cause. Jusqu’en 2004, le combo répondait au patronyme de The Ponys. Mais le quintet issu de Portland (NDR : c’est dans le Maine, à ne pas confondre avec la grande ville située dans l’Oregon) doit changer de nom, car une formation de garage rock issu de la région de Chicago le revendique également. Après avoir publié plusieurs albums, bien accueillis par la presse spécialisée, le band se rebaptise donc Phantom Buffalo. C’est encore sous l’appellation The Ponys que le groupe avait sorti, ce qui reste à ce jour, leur meilleur album : « ShiShiMuMu ». Chez Rough Trade, en 2002. Malgré les excellents échos recueillis, le succès n’est pas au rendez-vous et l’écurie anglaise remercie la formation. Celle-ci publie encore quelques elpees sur différents labels, mais le public reste insensible aux charmes, pourtant évidents, des Américains.

« Cement Postcard With Owl Colours » constitue donc le dernier-né du quintet. Et pour la circonstance, difficile de tomber plus bas, car ce long playing n’est même pas sorti aux States, et ne doit sa publication qu’à un label européen, qui croit encore en leur étoile.

Quoique ne bénéficiant pas d’une production haut-de-gamme, « Cement Postcard With Owl Colours » tient la route. Sculptées dans la pop lo-fi, les compos sont excellentes, de petites pépites qui auraient pu naître d’une hypothétique rencontre entre Pavement et les Byrds, même si la voix du chanteur rappelle plutôt celle de Stuart Murdoch (Belle & Sebastian). Esthétiques, émouvantes, elles font mouche à chaque fois. Un coup de cœur ? « Bad Disease », une compo qui devrait mettre tout le monde d’accord.

Si Phantom Buffalo ne jouit guère de la reconnaissance, il a le mérite de ne pas laisser tomber les bras. Et cette persévérance est tout à son honneur. D’autant plus que cet album est de toute bonne facture. Qu’on se le dise !

 

mercredi, 23 février 2011 01:00

La Ligne âpre

Bien que fondé en 2006, Tormenta, nouvelle signature du label African Tape, vient seulement de publier son premier album. Et il s’intitule « La Ligne âpre ». Pourtant, les deux compères, Vincent Beysselance et de Jeff Grimal, n’en sont pas à leur coup d’essai, puisque le tandem a sévi au sein d'un autre projet, Cheval de Frise, entre 1998 et 2004, alors que le second a également été le guitariste d’Elusiv. L’un est originaire de Paris et l’autre de Bordeaux. Les deux musicos ont mis quatre longues années pour accoucher de cet elpee ; mais, à la première écoute, il faut reconnaître que le jeu en valait la chandelle. 

A l’instar de la majorité des artistes relevant de l’écurie indépendante African Tape !, Tormenta frappe fort et juste. Et vise dans le mille. Le choix de leur patronyme ne pouvait être plus judicieux ; car tout au long des plages de ce long playing, les coups de tonnerre provoqués par l’orage (tormenta en espagnol) grondent, ne nous accordant que peu de répit.  La musique évolue clairement au sein d’un univers sonore math-rock ; mais contrairement à Pneu ou à Chevreuil, Tormenta creuse davantage dans la veine métal. Puissants, hypnotiques, les riffs de guitare sont parfaitement et distinctement soutenus par les interventions survoltées des drums. Derrière ses fûts, Vincent se révèle tout bonnement époustouflant ; et à chaque coup de baguette on prend une claque. Néanmoins, malgré la dépense d’énergie et la répétition des breaks, Tormenta s’accorde de temps à autre, une pause, le temps de reprendre sa respiration. Et après plusieurs écoutes, on se surprend, à découvrir un sens mélodique, pourtant bien caché sous ce chaos sonore apparent.

Si vous estimez que mes chroniques consacrées aux artistes du label African Tape sont systématiquement positives, n’y voyez aucune duplicité. Simplement, la plupart d’entre eux le méritent. C’est vrai qu’ils évoluent dans un style plus ou moins proche. Mais ils y excellent. Et puis c’est ma tasse de thé ! Ne soyez donc plus étonnés si mes analyses sont opérées dans le même état d’esprit. D’ailleurs, j’attends déjà impatiemment, la prochaine sortie de l’écurie…

 

mercredi, 23 février 2011 01:00

Dying Breed

A l’instar de Shellac et de Jesus Lizard, Big’n est une véritable institution sur la scène Noise chicagolaise des années 90. En à peine deux albums (« Cutthroat » en 94 et « Discipline Through Sound » en 96), le groupe est parvenu à se forger une certaine notoriété, mais dans l’univers underground. Vous l’aurez compris, il n’est jamais réellement parvenu à percer.

Fondé en 1990 et séparé en 1997, le groupe a décidé de renaître de ses cendres. Tout d’abord en publiant une compile intitulée « Dying Breed », un recueil réunissant toute une collection de singles et d’inédits parus entre 1990 et 1995, dont une cover d’AC/DC, « Dirty Deeds Done Dirt Cheap » (« TNT » était déjà parut sur un album précédent).

Chez Big’n, la batterie de Brian Wnukowski est percutante, la guitare de Todd Johnson, incisive et le chant de William Akins, violent. Leur musique est d’une efficacité redoutable. Si à premier abord elle peut paraître minimaliste, en vérité, elle ne fait pas dans la dentelle, flirtant même parfois avec une certaine forme de cacophonie. Puissante, brutale, elle ne souffre guère de concurrence sur la scène contemporaine. « Dying Breed » est une bonne amorce pour découvrir l’univers sonore de ce quatuor yankee. Car la reformation de Big’n n’est ni fictive, ni à but lucratif ; et pour cause, la sortie d’un nouvel opus est prévue pour le mois d’avril. Mis en forme par Mr. Steve Albini, en personne, il paraîtra sur le désormais incontournable label African Tape ! Une bonne mise en bouche, donc…

mercredi, 16 février 2011 23:57

Police Water (Ep)

En 2010, on découvrait Phil Gone (alias Gary War), à travers son album « New Raytheonport ». Et pour dénicher des informations à son sujet, il fallait racler les fonds de tiroir sur le net. Faut dire aussi que le gaillard aime brouiller les pistes. Comme il apprécie mélanger les styles. Mais on ne peut pas dire que cet elpee lui a ouvert les portes de la notoriété. Faut dire aussi que sa musique n’est guère accessible. Moins d’un an plus tard, le New-Yorkais publie un Ep. Intitulé « Police Water », il est paru chez Sacred Bones, un label new-yorkais pratiquement inconnu. Et apparemment, l’Américain vit, toujours au fond de sa tanière, isolé du monde extérieur.

Découpé en neuf plages, cet Ep s’enfonce un peu plus dans le psychédélisme expérimental. Et pour la circonstance, il a incorporé des sonorités de claviers eighties. Pas new wave, mais plutôt disco kitsch. A paillettes, si vous préférez. A moins qu’elles n’évoquent, pour vous, la série Star Trek. C’est selon. Méconnaissable, la voix de Phil Gone est noyée sous une montagne d’effets. Quant aux mélodies elles sont tout aussi étouffées. Mais le mal dont souffre « Police Water » est bien plus grave : la monotonie. Les morceaux se suivent et se ressemblent. D’abord, on s’ennuie ferme, puis un certain agacement commence à vous envahir. D’autant plus que l’expression sonore de Gary War est loin d’être apaisante ; elle taperait même sur les nerfs.

L’Américain est pourtant talentueux et est donc capable de beaucoup mieux. Retour précoce ? Peut-être ! On attendra donc la sortie de son prochain album pour voir si « Police Water » n’était qu’un accident de parcours.

mercredi, 16 février 2011 23:47

22nd of May

Trois ans après la projection du film belge, ‘Ex drummer’, Koen Mortier nous revient pour un nouveau long-métrage tout autant déjanté. « 22nd of May » raconte l’histoire d’un agent de sécurité embarqué dans une affaire de terrorisme. Les sentiments de peur, d’impuissance et de culpabilité ont apparemment la part belle tout au long de ce thriller sous haute tension. Et pour maintenir la pression, le Belge a sollicité Mike Gallagher, le guitariste de feu Isis, afin de composer la bande originale. Et encore une fois, le réalisateur a tapé dans le mille, puisque le six-cordiste est parvenu à sonoriser (NDR : du post metal !) l’atmosphère de ce film. Entièrement instrumentale, cette œuvre est découpée en huit fragments. Le spectre d’Isis est omniprésent. On y retrouve d’ailleurs ces crescendos caractéristiques. Malheureusement, on attend vainement la moindre étincelle susceptible de provoquer une explosion. Et après quelques titres, lassé d’attendre cette rupture qui ne se produit jamais, on finit par désespérer. Résultat des courses, sans son support, cette B.O. perd toute sa raison d’être. Evidement, si on peut être ravi de retrouver le gratteur d’Isis, on aspire surtout à le retrouver lors d’un projet bien plus conséquent…  

 

dimanche, 13 février 2011 01:00

Comme du papier à musique…

Trois concerts étaient prévus ce jeudi 13 octobre, à la Rotonde du Botanique. Soit celui de Belleclose, alias Catherine Thieron, de la formation écossaise Broken Records et du quintet new-yorkais Freelance Whales. Et paradoxalement, malgré le peu de notoriété de ces artistes, la salle était à la limite du sold out.

Catherine Thieron a donc choisi Belleclose pour patronyme de son projet solo. Et elle ouvre le bal. Elle est de nationalité belge et chante en s’accompagnant à la guitare acoustique. Au cours de son set, elle enchaîne ses compos minimalistes, mais sur un ton bien trop monocorde à mon goût. D’ailleurs elle ne parvient guère à susciter l’intérêt des spectateurs. Pourtant, elle quitte l’estrade sous les applaudissements du public ; mais on ne peut pas dire qu’elle ait convaincu votre serviteur. Banal !

A peine 20 minutes plus tard, Broken Records monte sur les planches. Les Edimbourgeois  opèrent leur retour à la Rotonde, un an après leur premier passage, accordé face à 14 personnes, comme ils le signaleront durant le concert. Le début de set des Ecossais est intense et électrique. Le tracklisting épingle une majorité de titres issus de leur dernier album, « Let me Come Home ». Et leur adaptation en ‘live’ est irréprochable. Leur lyrisme me rappelle parfois Arcade Fire. Au cours du show, les musiciens s’échangent leurs instruments : le clavier pour une trompette ou la guitare pour une mandoline, par exemple. Ce qui ne nuit jamais à la qualité de l’ensemble. Faut dire que le combo connaît parfaitement son sujet. Au bout d’une petite heure, les musicos abandonnent la scène à Jamie Sutherland, qui se réserve alors quelques morceaux en solo. Parfois uniquement soutenu par le violoniste. Ce qui lui permet de bien mettre en évidence sa voix haut perchée. En fin de parcours, le band revient sur l’estrade afin d’interpréter quatre derniers titres…  

Pratiquement inconnu en Europe, Freelance Whales a publié son premier elpee, « Weathervanes », fin de l’année dernière. Le quintet monte sur les planches, en toute décontraction. Le climat entretenu tout au long de leur set est totalement différent du précédent. Il est nettement plus coloré et enjoué. Les harmonies vocales se conjuguent à la perfection. Malgré le format pop de leurs chansons, les Américains prennent un malin plaisir à brouiller les pistes, en s’autorisant, de temps à autre, l’une ou l’autre incursion dans le psychédélisme. Ce qui n’empêche pas la prestation de couler de source. Point d’orgue ? Leur single « Generator 2nd Floor ». Dès que les premières notes retentissent, l’ambiance est alors à son comble. D’ailleurs, lorsque le groupe vide les lieux, on sent que le public est ravi. Les musicos n’ont pourtant pas le temps de reprendre leur souffle. Car dès qu’ils quittent la scène, c’est pour foncer sur leur merchandising qui est alors assailli par l’auditoire sortant directement de la salle…

(Organisation Botanique)

 

dimanche, 13 février 2011 01:00

Cool pendant, speed après…

Trois concerts étaient prévus ce jeudi 13 octobre, à la Rotonde du Botanique. Soit celui de Belleclose, alias Catherine Thieron, de la formation écossaise Broken Records et du quintet new-yorkais Freelance Whales. Et paradoxalement, malgré le peu de notoriété de ces artistes, la salle était à la limite du sold out.

Catherine Thieron a donc choisi Belleclose pour patronyme de son projet solo. Et elle ouvre le bal. Elle est de nationalité belge et chante en s’accompagnant à la guitare acoustique. Au cours de son set, elle enchaîne ses compos minimalistes, mais sur un ton bien trop monocorde à mon goût. D’ailleurs elle ne parvient guère à susciter l’intérêt des spectateurs. Pourtant, elle quitte l’estrade sous les applaudissements du public ; mais on ne peut pas dire qu’elle ait convaincu votre serviteur. Banal !

A peine 20 minutes plus tard, Broken Records monte sur les planches. Les Edimbourgeois  opèrent leur retour à la Rotonde, un an après leur premier passage, accordé face à 14 personnes, comme ils le signaleront durant le concert. Le début de set des Ecossais est intense et électrique. Le tracklisting épingle une majorité de titres issus de leur dernier album, « Let me Come Home ». Et leur adaptation en ‘live’ est irréprochable. Leur lyrisme me rappelle parfois Arcade Fire. Au cours du show, les musiciens s’échangent leurs instruments : le clavier pour une trompette ou la guitare pour une mandoline, par exemple. Ce qui ne nuit jamais à la qualité de l’ensemble. Faut dire que le combo connaît parfaitement son sujet. Au bout d’une petite heure, les musicos abandonnent la scène à Jamie Sutherland, qui se réserve alors quelques morceaux en solo. Parfois uniquement soutenu par le violoniste. Ce qui lui permet de bien mettre en évidence sa voix haut perchée. En fin de parcours, le band revient sur l’estrade afin d’interpréter quatre derniers titres… 

Pratiquement inconnu en Europe, Freelance Whales a publié son premier elpee, « Weathervanes », fin de l’année dernière. Le quintet monte sur les planches, en toute décontraction. Le climat entretenu tout au long de leur set est totalement différent du précédent. Il est nettement plus coloré et enjoué. Les harmonies vocales se conjuguent à la perfection. Malgré le format pop de leurs chansons, les Américains prennent un malin plaisir à brouiller les pistes, en s’autorisant, de temps à autre, l’une ou l’autre incursion dans le psychédélisme. Ce qui n’empêche pas la prestation de couler de source. Point d’orgue ? Leur single « Generator 2nd Floor ». Dès que les premières notes retentissent, l’ambiance est alors à son comble. D’ailleurs, lorsque le groupe vide les lieux, on sent que le public est ravi. Les musicos n’ont pourtant pas le temps de reprendre leur souffle. Car dès qu’ils quittent la scène, c’est pour foncer sur leur merchandising qui est alors assailli par l’auditoire sortant directement de la salle…

(Organisation Botanique)

 

mercredi, 09 février 2011 01:00

Is Growing Faith

Au début des années 2000, suite à la sortie du premier album des Strokes, on assistait au come-back du rock garage. Rock garage, oui ! Mais pas trop ! Production irréprochable, mélodies parfaites. Tous les ingrédients étaient présents pour connaître le succès et conquérir le cœur de milliers d’adolescents et autres. Cette nouvelle tendance a été également l’occasion de redécouvrir les initiateurs du genre à travers des groupes tels que The Modern Lovers, Television ou encore The Sonics.

A la différence de The Strokes, The White Fence a réussi à retrouver l’esprit originel du rock garage, s’éloignant des productions moins lissées et exploitant un univers sonore moins accessible. Fondé par Tim Presley, ce groupe californien (NDR : les membres du groupe sont issus de Los Angeles et San Francisco) parvient à concocter du bon vieux rock ‘old school’, à la sauce psyché. Si le son caractéristique est toujours bien présent, on ressent, en même temps, l’influence du soleil californien. Mais aussi cette odeur de sueur mélangée à celle de produits illicites. Un coup d’œil sur les photos du booklet reflète l’état d’esprit au sein duquel baigne cet opus. On y voit le quartet dans leur cave (ou garage).

Le second elpee de White Fence est partagé entre morceaux plus rythmés, lorgnant surtout vers le punk-rock (« Body Cold ») et ballades rappelant inévitablement les Beach Boys (« Your last Friends alive » et « Stranger Things Have Happened (To You) ».

Malgré quelques morceaux dispensables, « Is Growing Faith » tient parfaitement la route. Il nous replonge dans le même univers garage de l’époque. Et on en ressort totalement ravis…

 

mercredi, 09 février 2011 01:00

Tychozorente

Décidemment, Omar Rodriguez Lopez n’arrête pas de bosser. Et pour cause, le prolifique chevelu a gravé quatre albums (dont ce « Tychozorente »), sans compter ses diverses collaborations et ses projets visuels (entre autres la réalisation de son premier film). L’ancien gaucher d’At the Drive-In est tout simplement incapable de se reposer. Sa création, il veut la publier. Tout ce qui lui passe par la tête. Sous n’importe quel format. Et parfois sans réelle promo (NDR : certains de ses projets sont téléchargeables pour un prix dérisoire). Malheureusement, il faut bien avouer qu’il y a bien longtemps qu’il n’est plus parvenu à produire quelque chose d’abordable, dépassant ses performances psyché à rallonge, parfois à la limite de l’audible (NDR : une exception qui confirme la règle : « El Nuevo Grupo de Omar Rodriguez Lopez »). Une constante, cependant –et « Tychozorente » en est une nouvelle illustration– le très mauvais goût de l’artwork de ses pochettes. Pour la circonstance, il semble tout de même avoir atteint le sommet. Juste par curiosité, jetez-y un œil.  

Sur ce nouvel opus, pas question de guitare. Le génial gratteur la troque contre des claviers, boîtes à rythmes et consorts. Ce projet est né d’une première collaboration opérée en compagnie d’Elvin Estella (aka Dj Nobody) au Japon. Dans la foulée, outre Dj Nobody, Omar a convié sa famille –dont son frère Marcel ainsi que sa femme, actrice et chanteuse, Ximena Sarinara Rivera– à venir se défouler. Tout au long de ce long playing, les quatre musiciens développent une électro ambient minimaliste au cours de laquelle les sonorités insolites se succèdent. Et Rivera pose sa voix sur la majorité des morceaux.

Omar Rodriguez a donc voulu prendre une nouvelle direction en explorant le monde de l’électro. Paradoxalement, pour la première fois, on peut se farcir l’écoute d’un de ses albums, d’une seule traite. Mais l’ennui guette toujours.

 

mercredi, 09 février 2011 01:00

My father Will Guide Me Up A Rope To The Sky

Avant la sortie de « My Father Will Guide Me Up A Rope To The Sky », j’avoue n’avoir jamais écouté un album de Swans. Bien sûr, j’avais déjà entendu parler de cette formation avant-gardiste américaine fondée en 1982 ; et d’après mes lectures, j’avais compris qu’il s’agissait d’un des piliers de la scène no wave, à l’instar de Sonic Youth. Faut dire aussi, qu’à l’époque de leur séparation, en 1997, je n’étais pas encore mûr pour assimiler ce type de musique. Est-ce une bonne excuse ? Aucune idée. Soit !

Swans vient donc d’opérer son retour, après treize années de séparation, en publiant ce douzième opus, intitulé « My father Will Guide Me Up A Rope To The Sky ». Entretemps, le leader avait quand même entrepris une carrière solo et remonté un autre combo, Angels of Light. Et puis, il ne faut pas oublier qu’il a fondé le label Young God Records, au sein duquel militent ou ont milité, notamment, Akron/Family, Devendra Banhart, Ulan Bator, Lisa Germano et Wovenhand. Le Californien avait déclaré que cette reformation n’était pas destinée à ressasser le passé, mais simplement à reprendre le processus dans l’évolution de la musique du groupe. Il a donc rappelé Norman Westberg, autre membre originel du combo, ainsi que quelques musicos qui avaient déjà bossé en compagnie de Swans.

L’album s’ouvre par « No Words/ No Thoughts ». Un tintement de cloches prélude le développement d’un climat ténébreux et malsain, réalisé par couches sonores successives. Progressivement, le tempo s’accélère. Les drums entrent en lice puis le timbre grave et sombre de Michael Gira. A vous flanquer des frissons partout. Après neuf minutes, le morceau a atteint sa puissance ultime et s’achève dans le drone. L’elpee recèle plusieurs morceaux sculptés dans un dark folk sous tension électrique. Une intensité électricité qui peut même prendre le dessus, à l’instar de « My Birth » ou « Eden Prison ». Des chœurs envahissent « Jim » et « You Fucking People Make ». Devendra Banhart sur l’un et la fille de Gira sur l’autre collaborent aux vocaux.

Manifestement, Swans a eu une influence majeure sur le mouvement dark folk. Et notamment sur un groupe comme 16 Horsepower et surtout Wovenhand. Silver Mount Zion également. Chez qui les similitudes sont flagrantes, lorsqu’ils accompagnaient Vic Chesnutt. Et même sur un groupe belge comme Kiss The Anus of the Black Cat.

Perso, je viens de faire une découverte. Ce qui va m’inciter à me pencher sur l’œuvre de Gira. Qu’elle soit en solitaire, au sein d’Angels of Light ou à travers Swans.

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