Ce n’est pas la fin pour Caesaria…

Thomas, Louis et Théo ont tissé leurs liens dès l'enfance, autant sur la pelouse du club de foot qu’autour du son. C’est la scène qui devient leur terrain de jeu favori, et ça se voit : leurs ‘live’ électrisent les corps et marquent les cerveaux au fer rouge.…

RIVE sous tension…

Entre la nuit et le jour, RIVE propose "Tension", un 4ème extrait de son album…

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Pour Jane Weaver, l’amour est un spectacle permanent...

Jane Weaver, aka Jane Louise Weaver, est une musicienne originaire de Liverpool. Son nouvel opus, « Love In Constant Spectacle », paraîtra ce 5 avril 2024. Il a été produit par John Parish (PJ Harvey, Eels, Sparklehorse). Son disque le plus intime et le plus…

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Didier Deroissart

Didier Deroissart

mercredi, 09 décembre 2015 00:00

Une voix hypnotique, envoûtante même...

Benjamin Clementine est né en 1988, à Crystal Palace. Auteur/compositeur/interprète il est d’origine ghanéenne. A 22 ans, il émigre à Paris, et vit dans la rue, sans un sou en poche, où il se produit dans le métro. C’est là qu’il est repéré. Et que sa carrière commence. Et lorsqu’il retourne à Londres, c’est pour marquer les esprits, lors de l'émission diffusée par la BBC, ‘Later With Jools Holland’. Sur la scène britannique, il est depuis un peu considéré comme un extra-terrestre. A cause de sa voix et de son physique. Et puis de l’univers sonore énigmatique qu’il parvient à créer, en puisant aussi bien dans le blues, le jazz, la soul que la folk. Un peu dans la grande tradition de Randy Newman ou Gil Scott-Heron. Un univers qui reflète un itinéraire artistique difficile. Première consécration en 2015 : il reçoit une récompense aux 'Victoires de la Musique', dans la catégorie Révélation Scène.

Il n'y a pas de première partie. La salle déborde de monde. Un piano à queue est placé de biais à gauche. Sur la façade on remarque une inscription de couleur jaune 'Lov Rovic', laissant apparaître une rangée d'ivoires descendant vers le bas. En face, une batterie est disposée sur une estrade.

A 20h30, Benjamin et son fidèle drummer Alexis Bossart montent sur le podium. Ils sont pieds nus. De manière à ressentir parfaitement les vibrations de la musique. De grande taille, Clementine est vêtu d’un pantalon sombre et d’une gabardine bleue défraîchie. Il sourit, mais son regard perçant fige son visage effilé. De son siège haut, il domine la situation. Pas de Barbara Le Liepvre au violoncelle ni d' Emmanuel Sauvage aux claviers. Un seul spot blanc mais puissant est projeté depuis l’arrière-scène, pour mettre les musicos en exergue.

« Gone » ouvre le show. La voix de crooner de Clementine est hypnotique, envoûtante même. Lorsqu’une dame, depuis le balcon, clame plutôt à contretemps : ‘J'ai mes places assises’, des  'chut' fusent instantanément dans le public. Si Benjamin continue de jouer, il réagit au quart de tour, mais non sans humour : ‘Que dis-tu ? Je joue du piano et je chante. Merci’. Fou rire général dans l’auditoire. Le moindre ‘clic’ –même discret d’un appareil photo– est susceptible de le décontenancer. Tout au long de « Condoleance », ivoires et fûts sont en parfaite osmose, alors que la voix de Benjamin s’emballe. Ses mimiques amusent les premiers rangs. Il est à la fois détendu et concentré. Et entretient un climat intimiste et mystérieux. Sa capacité à franchir les octaves est impressionnante. On dirait qu’il a plusieurs voix. Ses doigts parcourent instinctivement les ivoires. Et le public écoute dans une forme de recueillement.

Il balance quelques mots en français : ‘Ca, c'est bordel ! Bonjour. On continue, ce n'est pas encore fini’. Sans le violoncelle, le mélancolique « The People And I » perd un peu de son charme. On oublierait presque de le signaler, mais Alexis est un fabuleux batteur. Lors des compos les plus puissantes, il affiche un punch impressionnant. Et lorsque Benjamin joue seul, il reste au pied de son estrade, comme s’il entrait en méditation.

Au bout de 60 minutes, Benjamin referme le couvercle sur les ivoires –sans se coincer les doigts– et retourne vers les loges, suivi d'Alexis.

Le public siffle, crie, applaudit. Et un long rappel sera accordé. Un encore au cours duquel Benjamin Clementine va nous réserver le très attendu « London », en sollicitant –enfin– la participation du public. A cet instant, la communion est totale. Et « Nemesis » clôt ce spectacle fascinant, au bout duquel les artistes seront longuement et chaleureusement applaudis.

(Organisation : Ancienne Belgique et Progress Booking)

 

dimanche, 13 décembre 2015 15:40

L'Ombre du Minotaure (Ep)

Chanson française ou rock alternatif ? Franchement, difficile de se prononcer. D’autant plus que l’expression sonore se nourrit également de metal et d’électro. Et puis les lyrics sont interprétés dans la langue de Voltaire, sauf à une reprise, dans celle de Shakespeare…

Cet Ep a reçu le concours d’Alex Leroy, au mixing. Un maître dans de domaine. Pas pour rien qu’il bosse –notamment– en compagnie de Puggy, Saule, Yel, Pleymo et Von Durden. En outre, le mastering a été confié à Tamas Gresiciki.

Almaniax est le projet solo de Sébastien Rombout, un auteur/compositeur/guitariste/chanteur  bruxellois. C’est également un infographiste. Pas étonnant que la pochette de cet Ep soit aussi soignée. Pour cet artiste, la structure familiale est essentielle. Ce qui explique pourquoi on retrouve sa sœur, Fiona, derrière les claviers ainsi que son épouse Valentine, préposée aux fûts. Au sein de son backing group, figurent également deux autres musicos : le gratteur   Benjamin Delcourt et le bassiste Julien Fierens. 

« Ombre » est une compo construite en crescendo. Limitée à deux minutes, elle est balisée par la six cordes de Seb.

« Techno Victim » baigne dans le métal. Les riffs de guitares sont puissants. Les drums claquent. Et pourtant, accrocheur, le refrain démontre qu’un soin tout particulier est apporté au sens mélodique. Pour Sébastien, « Hybrid Theory », le premier elpee de Linkin Park, paru il y a déjà 15 ans, a changé sa vie. On comprend pourquoi. Et pourtant, au fil des écoutes, on se rend compte que la compo recèle un énorme potentiel radiophonique. Nerveux et pêchu, « Le mur » constitue un autre bel exemple.

« La Trêve De Noël », c’est pour bientôt ! Une plage subtilement sculptée dans les cordes de gratte acoustiques et les ivoires. Tout comme « Interlude »…

« Le Minotaure » est paru en single. Il évoque le mal-être dans notre société, le travail, la pauvreté… Des démons qui nous affrontent quotidiennement et qu’on essaie de combattre à travers des métaphores, comme celle du Minotaure dans le labyrinthe…

 

Pour se rendre à Lille, vu le plan ‘Vigipirate’, il faut s’armer de patience, avant de franchir la frontière. Ce lundi 7 décembre, une bonne heure sera nécessaire pour débarquer outre-Quiévrain. Votre serviteur arrive à l’Aéronef vers 18h45. La salle est en mode club. Ce soir la tête d’affiche est assurée par Citizens ! Le groupe s’était produit en première partie de Mika, le 23 septembre dernier. Et la formation insulaire avait affiché un tel potentiel, qu’il semblait normal d’aller vérifier, lors d’un show ‘full’, si la première impression méritait d’être confirmée.  

Wet Decision est chargé du supporting act. Il y a déjà pas mal de monde pour accueillir le trio nordiste réunissant Amandine Cherie (Paprika Kinski), Diederdas et Poyos (Okay Today). La chanteuse est également préposée aux synthés, et circonstanciellement à la flûte. Les deux autres musicos se consacrent, l’un au synthés et machines, l’autre, casquette vissée sur la tête, aux drums

Féline, Amandine se contorsionne voluptueusement sur les planches. Sa voix est tantôt sensuelle et éthérée, tantôt faite de cris ou de gémissements. Une voix vocodée qui glisse sur des beats électro. La formation semble prendre son pied sur l’estrade et communique sa bonne humeur au public. Ce qui l’incite à danser. Une bonne entrée en matière.

Citizens ! est un quintet londonien réunissant Tom Burke, Lawrence Diamond, Mike Evans, Martyn Richmond et Thom Rhoades. Fondé en 2012, le groupe a été repéré par Alex Kapranos, le leader charismatique de Franz Ferdinand. Il tombe sous le charme de sa musique et décide de produire son album, « Here We Are », qui paraît en mai de la même année.

L’estrade est un peu plus réduite qu'à Forest National. Le band adopte une même configuration, en serrant quelque peu les rangs, vu l’espace restreint qui lui est réservé. Derrière les manettes, on retrouve Laurent D'Herbecourt, responsable de la mise en forme du dernier opus de Phoenix.

Tom est vêtu d’une veste en cuir noir, au dos de laquelle est mentionné le titre du nouvel elpee, « European Soul », paru en avril 2015. Une veste qu’il laissera rapidement tomber, vu la température ambiante. Qu’on pourrait même qualifier d’animale. Au sein de l’Aéronef, on dénombre plus ou moins 300 personnes, totalement acquises à la cause du combo londonien.

Tom salue la foule, dans la langue de Voltaire, idiome qu’il pratique plutôt bien. Il évoque la ville de Lille qu’il a visitée au cours de la journée et nous rappelle, que pour l’instant, il tourne en France.

Dès le départ, le climat est propice à la danse. Amorcé par des percus tranchantes, « It's Was Idiots » ouvre ainsi le bal. Et dans l’esprit de Franz Ferdinand voire d’Arctic Monkeys. De judicieux beats électro stimulent « My Kind Of Girl », un morceau sculpté par deux grattes funkysantes. A deux reprises, il y en aura même trois ; Tom complétant le trio de sixcordistes. Régulièrement, il demande à la foule de lever les bras ou d’applaudir. Pas la peine de le répéter deux fois, l’auditoire est réceptif au quart de tour. Et notamment les filles. Ainsi, lorsque Tom signale que « Waiting For Your Lover » leur est adressé, elle réagissent bruyamment. Faut dire que Burke est un beau gosse. Il s’agenouille même pour « Caroline ». Tom est un fameux entertainer. Il invite un spectateur à monter sur l’estrade pour participer aux percus.

Soignées, les mélodies sont sucrées, accrocheuses, beatlenesques même. Paru en single, « Lighten Up » est une plage plus électro, destinée aux radios ; mais constitue en même temps une nouvelle invitation au dancefloor. Autre single, « Xmas Japan » est aussi coloré que sa pochette. « Trouble » est plus que troublant, il est tout simplement envoûtant…

Tom nous annonce une surprise. En l’occurrence une cover d’« Andy » des Rita Mitsuko. Il n’hésite pas à prendre l’un ou l’autre bain de foule. Ce qui accentue le sentiment de complicité entre le band et le public.

« AreYou Ready » clôt le show. Le band accorde un rappel de trois morceaux, au cours duquel, Tom replonge dans la fosse.

Véritable antidote à la morosité ambiante du quotidien, ce set de Citizens ! a permis de passer un bon moment tout en se vidant l’esprit. C’est déjà pas si mal !

(Organisation : L'Aéronef)

 

 

 

samedi, 05 décembre 2015 00:00

Pro jusqu’au bout des ongles…

C’est au moins la quinzième fois que votre serviteur assiste à un concert de Selah Sue. Depuis ses débuts. La dernière, c’était fin 2014, au Cirque Royal. Juste avant la sortie de son second long playing. Aujourd’hui, dans le cadre de sa nouvelle tournée, destinée à défendre cet opus, elle se produit à Forest National. Les tentures sont tirées à hauteur du deuxième balcon. Ce qui permet d’évaluer la foule, à 6 000 âmes. Sous cette forme club, c’est donc sold out. Cinq militaires, de nombreux policiers et un malinois rock'n'roll (NDR : il porte un collier fluo) veillent sur notre sécurité, à l’entrée de la salle.

Hydrogen Sea assure le supporting act. Un tandem bruxellois réunissant Birsen Uçar et PJ Seaux. La première se charge des vocaux. Le deuxième est multi-instrumentiste. Le duo planche actuellement sur la suite à donner au premier Ep, baptisé « Court The Dark ». Et ses singles, « Only Oleanders » ainsi que « Wear Out », ont énormément été diffusés sur les ondes radiophoniques. Ce qui lui a sans doute permis de jouer à New York et puis sans doute d’assurer la première partie du nouveau périple de Selah.

Des lumières blues, puis blanches, inondent l’estrade, en début de show ; soit lorsque le trio attaque « In Dreams ». Car c’est sous ce line up que le band se produit sur les planches. Où il forme un triangle, afin d’affirmer sa cohésion. Et c’est la vocaliste –grande, blonde et sexy– qui occupe la pointe de cette figure, le drummer se plantant à droite et le préposé aux synthés et aux machines, à gauche, une gratte électrique à ses pieds.

Tantôt Birsen susurre ses mots d’une manière fragile et mystérieuse, tantôt sa voix devient limpide et puissante, une voix qui colle parfaitement à l’electronica/pop visionnaire et envoûtante dispensée par la formation. Une expression sonore qui doit autant à Massive Attack, Beach House que Little Dragon.

Lorsque le claviériste empoigne sa gratte, c’est pour insérer une boucle dans sa loop machine, afin de pouvoir continuer à balancer ses beats électro. Plus pop, contagieux et sucré, « Before I Go » est balisé par des ivoires. Une cover ? Le « Wandering Star » de Portishead. Et baignant dans un light show de couleur rouge, la version est superbe. PJ brandit son iPhone. En quelques secondes la foule l’imite, l’auditoire s’illuminant d’une multitude de loupiotes. Et l’inévitable tube « Weat Out » clôt le set. Un groupe intéressant à suivre et de très près.

Setlist: « In Dreams », « Murky Waters », « Our Life », « Worry », « Before I Go », « Wandering Star » (cover de Portishead), « Weat Out ».

Gravé en 2011, le premier long playing de Selah Sue est éponyme. Il s'est écoulé à 120 000 exemplaires en Belgique, 1 000 000 à travers le monde, et a décroché 6 disques de platine. Paru cette année, « Reason » a bénéficié du concours de deux producteurs notoires, en l’occurrence le Danois Robin Hannibal (Little Dragon, Kendrick Lamar) et le Suédois Ludwig Göransson, connu pour son travail opéré auprès du trio pop HAIM ou encore du rappeur américain Childish Gambino. Les sessions se sont déroulées au sein de différents studios. D’abord en Belgique, mais également en Angleterre (Londres), en Jamaïque et aux States (Los Angeles).

Coiffée de son emblématique chignon, vêtue d’un chemisier blanc et d’un pantalon en cuir noir, elle monte sur l’estrade précédée de ses musiciens et de deux choristes. Qui ont un fameux coffre ! Et c’est parti pour un show à l’américaine… A cause du light show, bien sûr. Particulièrement soigné, il est truffé de spots, de lasers et de leds susceptibles de vous en mettre plein la vue. Mais il est destiné à mettre en exergue les artistes sur le podium.

« Alive » ouvre le set. Selah n’a pas encore empoigné sa gratte. Elle s’exprime également à l’aide de ses mains. Ses déhanchés sont sensuels mais étudiés et s’adaptent langoureusement à la musique. « Reason » s'étire sur plus de 10 minutes. De quoi permettre à chaque musicien de se réserver son solo. Puis chaque couche va se superposer afin de s’achever par un bel ensemble, au bout duquel les choristes vont s’associer, avant que Selah ne le ponctue, d’une voix autoritaire. La musique est tour à tour couverte de nappes électro/soul, parsemée de langueurs trip hop ou stimulée par des cascades de beat house…

Pendant « Black Part Love » et « This World », les musicos se dandinent. Pas de cuivres cependant, mais une plus large plage laissée aux chœurs. En toile de fond, l’image de la voie lactée est projetée. Salah Sue présente sa cover du « Blame » de Calvin Harris, en trois langues. Une version quasi-acoustique au cours de laquelle elle avance les mains, un peu comme feu Joe Cocker. L’intro de « Falling Out » est percussive. Selah en profite pour se désaltérer, puis reprend le micro en empruntant un timbre soul, bien soutenue par ses deux choristes. La toile sise en arrière plan ondule, et laisse apparaître l’image de Mrs Sue, jusqu'au plafond.

Hormis le concours discret de son guitariste, « Time » est interprété ‘unplugged’. La température commence à grimper. Les spectateurs jumpent, applaudissent, chantent et allument régulièrement leurs portables. Une belle interactivité s’installe entre l’artiste et son public tout au long d’« Alone » et de « Raggamuffin ». Selah lui tend le micro qui reprend en chœur le refrain. Après le plus drum&bass « Together », le set nous entraîne vers les plages de Kingston, un trip illustré à travers un « Crazy Sufferin' Style » d'anthologie.

Lors du rappel, un quatuor à cordes (3 violonistes et un violoncelleliste) vient rejoindre la troupe. Qui participe activement au ténébreux « Fear Nothing ». Et le spectacle de s’achever par « Right Where I Want You », les mélomanes regagnant leurs pénates, des mélodies contagieuses plein la tête…

On sent qu’au fil du temps, Selah a acquis de l’expérience. Elle est de plus en plus à l’aise avec ses fans. Et parvient à dompter ses émotions. Faut dire que depuis ses débuts, elle a accordé plus de 600 concerts. Elle est devenue une professionnelle jusqu’au bout des ongles. Ce qui explique aussi pourquoi, elle est aujourd’hui capable de remplir des salles d’une capacité semblable à celle de Forest National…

(Organisation : Live Nation)

lundi, 07 décembre 2015 18:12

Les rêves périphériques de Stoons

Stoons est un quintet fondé en 2012. Il est drivé par le chanteur/guitariste Tom Ros. Après avoir passé un an à l’étranger pour parfaire son anglais, il rentre au Jazz Bxl et commence l'aventure auprès du groupe Play Off. Quelques changements de line up plus tard, le patronyme devient Stoons. Aux côtés de Tom, on retrouve Corentin Cogniaux aux claviers, Adriaan De Vis à la batterie, Orphée Lisein à la basse et Maxime Stapelle à la guitare. Il vient de publier un premier Ep qui s’intitule « Dream Outside The Box »…

Les influences du band oscillent de Jamiroquai à Gorillaz, en passant par Red Hot Chili Peppers ou encore Rage Against the Machine. Mais le groupe ne veut pas se limiter à la musique Il soigne ses textes. Sur scène, son rock est à la fois puissant, intelligent et chargé de groove. Sans oublier le zeste de technologie destiné à apporter une touche contemporaine à l’ensemble et surtout l’inciter à danser… en ‘live’, bien évidemment…   

Tracklisting :

1. 51
2.We Are The People
3. The Walker
4. Pillows On Fire
5.
Question Mark

https://www.facebook.com/stoonstheband/timeline?ref=page_internal

https://soundcloud.com/stoonstheband

https://twitter.com/stoonstheband

 

En arrivant à l’Ancienne Belgique, on remarque immédiatement la présence de 5 militaires et de 10 policiers. Sécurité oblige ! Après la fouille de circonstance, votre serviteur débarque dans l’AB, réduite en mode Box. Il est arrivé le premier, et se retrouve seul dans la salle. Ce soir l’affiche propose Gerd De Wilde ainsi que Kirsten Lemaire et Linde Merckpoel comme supporting act. Omar Souleyman constituant la tête d’affiche. Il a gravé un nouvel opus, intitulé « Bahdeni Nami », en juillet 2015, un disque pour lequel il a reçu, notamment, le concours de Four Tet, Gilles Peterson, et Modeselektor4.

Barbu et chaussé de lunettes, Gert De Wilde fait face à une immense table, devant ses platines. Tout en mixant, il se restaure discrètement. La musique dispensée baigne dans une électro, ma foi fort classique ; quoique de temps à autre, il glisse un morceau plus arabisant. Bonne idée, un morceau, c’est ce dont votre serviteur a besoin. Aussi après un quart d’heure, il s’éclipse momentanément pour aller casser la croûte…

‘Les Plaisirs d'Hiver’ sont ouverts. Piétonnier oblige. C’est à deux pas de La Bourse. L’endroit est propice pour manger et boire un coup sur le pouce. Une petite tartiflette et un vin chaud plus tard, retour à l'AB.

Changement de Dj's, deux filles sont derrière les manettes. Il s’agit de Kirsten Lemaire et Linde Merckpoel. Et s’y trémoussent. Il y a maintenant une dizaine de personnes dans la salle. Il faudra d’ailleurs attendre 21 heures, avant qu’elle ne soit sold out ; horaire prévu pour le début de set d’Omar Souleyman.

Geert récupère les platines et commence à faire monter la pression en diffusant une musique élctro davantage orientaliste. Les spectateurs commencent enfin à réagir…

Omar Souleyman est né en 1966, à Tel Amir, un village situé dans le nord-ouest de la Syrie. Il entame sa carrière dès 1994, en animant les mariages de sa région, accompagné par de nombreux musiciens. Par tradition, ses prestations sont enregistrées, offertes aux mariés et ensuite revendues localement. Omar aurait donc réalisé entre 500 et 700 cassettes. Sa notoriété commence à dépasser les frontières de son pays, en 2004. Lors d'un voyage opéré en Syrie, Mark Gergis, un musicien californien, découvre sa production, et publie en 2007 une compilation baptisée « Highway To Hassake », sur son label Sublime Frequencies. C'est alors le début du succès international pour Omar. Depuis le début de la guerre civile, il a émigré en Turquie.

Omar propose une version moderne de la Dabka traditionnelle. Il est accompagné d’un seul musicien, Rizan Said, d'origine turque. Deux synthés sont plantés au milieu du podium. Toutes les sonorités, même celles de l’oud, du bendi (clarinette arabe) et de tambourin ont été synthétisées.

Pendant la petite intro, des filles commencent à s’égosiller. On entend aussi Omar qui chante déjà, depuis les loges. Le préambule terminé, il monte sur l’estrade vêtu d’une djellaba brune et coiffé d'un keffieh à damiers rouges. Il est chaussé de grosses lunettes fumées (qu'il ne quittera jamais) et porte la moustache. Il tient son micro à la main. Il déambule de gauche à droite et incite l’auditoire, à l’aide de gestes, à applaudir et à danser. A gauche du podium, on remarque la présence d’un jeune homme de grande taille, qu’Omar semble bien connaître. Et pour cause, avant le show, les deux personnages se sont entretenus. Il l’invite à le rejoindre sur les planches. Ce grand garçon a empoigné sa croix et sa chaîne en or avant d’entamer quelques pas de danse endiablées. A deux reprises quelques grappes de spectateurs vont également grimper sur la scène. Avec la bénédiction du service de sécurité. Sourire aux lèvres, Omar semble apprécier. Il s’autorise même quelques selfies auprès de ces danseurs improvisés. La pression monte de minute en minute. Elle va s’achever par une véritable hystérie. Même que votre serviteur s’y est associé.

Parmi les titres les plus notoires, on épinglera « Warni Warni », « Bahdeni Nami », « Salamat Galbi Bidek», « Wenu Wenu », « Leh Jani », des compos qui vont très souvent jouer les prolongations pour le plus grand bonheur d'un public multiculturel et multiracial. Pas mal de néerlandophones assistaient au concert ; et manifestement, ils semblaient apprécier la musique sucrée, jouissive et colorée de Souleyman. Lors du dernier titre de ce spectacle, 3 groupes de spectateurs sont à nouveau parvenus à envahir le podium. Pour y danser. Un moment de feu qu’Omar a boosté à coups de 'Yalla' (Trad : ‘allez !’), dans une ambiance digne de la farandole…

Malgré le chant en langue arabe –auquel votre serviteur ne comprend strictement rien– on a assisté à une belle communion entre le public et l’artiste. Il y a d’ailleurs longtemps que je n’avais plus assisté à de tels envahissements de scène. Cinquante minutes de set. C’est court, mais excellent. Et sans la moindre baisse de régime. Mais en même temps, j’ai l’impression d’avoir découvert une Syrie chaleureuse, souriante, dansante, aimant la joie de vivre. Qui sait faire la fête à la musique et aux être humains. Ce peuple ne mérite pas une telle guerre civile…

(Organisation : Ancienne Belgique)

samedi, 28 novembre 2015 00:00

Rock Thrills 2015 : samedi 28 novembre

'Le Rock Thrills’ est un festival organisé par l'Alhambra, dans le cadre de Mons 2015. Il y privilégie les découvertes. Dont Midas Fall. La tête d’affiche. Une formation insulaire qui, vu son potentiel, devrait rapidement prendre une autre dimension. Et puis le duo montois La Jungle ainsi que le quatuor bruxellois Empereur. La soirée se clôturant par le Dj set de Front 242.

Quand votre serviteur débarque dans la salle, Empereur a déjà entamé son show. Le combo (NDR : qui s’appelait autrefois Thieves of Silence) implique le claviériste Nicolas Van Peteghem, le chanteur/guitariste Paul Paccod, le bassiste Quentin Franckx et le drummer Jérome Elleboudt. C’est lorsque ce dernier –un ex-Private Joke– a rejoint le line up, que le band a opté pour le nouveau patronyme. A son actif, un premier Ep. Eponyme, il vient de paraître. En outre, le band a assuré le supporting act de Wire, au Botanique, ce 1er décembre.

Le post punk pratiqué par Empereur semble hanté par Joy Division et Sisters Of Mercy. Un peu dans l’esprit d’Organic. Vitaminée, sa musique vous incite à vous balancer, à danser voire même à jumper. Les claviers dominent une expression sonore criblée de beats électro. A suivre de très près !

Midas Fall est un quatuor écossais établi à Manchester. Né en 2009, il a été repéré par Tom Robinson. A ce jour il a publié un Ep (« Century ») et trois elpees : « Eleven, Return And Revert » en 2010, « Wilderness en 2013 et « The Menagerie Inside » en 20015, dont il va nous réserver de larges extraits.

Chez Midas Fall, ce sont les deux filles qui se réservent les grattes. En l’occurrence la chanteuse Elizabeth Heathon et Rowan Burn, qui a sacrifié ses claviers, ce soir. La section rythmique réunit deux garçons ; en l’occurrence le bassiste Chris Holland et le drummer Steven Pellat. Il s’agit de la dernière date européenne du band ; et il a envie de la clôturer en beauté.

Sa musique est le fruit d’un mélange d’electronica, de post-rock et d’alt-goth. Les riffs de guitares sont particulièrement incisifs. Lorsque Elizabeth chante, elle ne touche pas à ses cordes et se concentre sur son chant. Limpide, sa voix évoque très souvent celle de Simone Simons (Epica). Les trois gratteurs sont bien ligne, en front de scène. Le light show est dominé par les lumières bleues. Mais des stroboscopes viennent également l’alimenter suivant les frappes du batteur… Une superbe prestation qui incite à revoir le quatuor en ‘live’…

La Jungle est un groupe local qui jouit d’une excellente notoriété dans sa région. Il vient de sortir un vinyle. Eponyme, il a été gravé à 500 exemplaires.

Au sein de ce tandem, Matt se réserve le chant, la guitare et les machines, alors que Rémy se charge des drums. La musique est nerveuse, agressive et tribale. Une sorte de noise rock métallique et particulièrement énergique. Lorsque Matt pousse sa voix, on se demande par quel chamane il serait bien habité (« Apeinapython »). Tout en jouant de sa six cordes, il ne cesse de se contorsionner. Son compère frappe frénétiquement et sauvagement ses peaux et ses cymbales. Il ne faut pas deux minutes pour que les deux musicos soient en nage. De plus en plus nombreuse, la foule se met à remuer. Et vu les bonnes vibrations communiquées par la paire, votre serviteur s’associe à cette danse collective.

La Jungle se produira dans le cadre de la soirée ‘Le Père Noël Est Un Rockeur’, organisée à Dour le 18 décembre.

La soirée est donc ponctuée par un Dj set baptisé ‘Back To Electro Roots’, que vont assurer Richard 23 et Patrick Codenys, membres fondateurs de Front 242. Votre serviteur n'accroche pas trop aux Djs set. Il préfère vivre la musique d’EBM, en ‘live’. Et décide de s’éclipser…

(Organisation : l'Alhambra + Mons 2015)

La Jungle + Midas Fall + Empereur + Front 242 (Dj set)

 

lundi, 30 novembre 2015 00:00

Partage de musique en famille…

Texas fête ses 25 années d’existence en 2015. Il en a d’ailleurs profité pour publier un nouvel album, en février dernier. Il s’intitule tout simplement « Texas 25 ». Sa nouvelle tournée européenne transitait donc par le Lotto Arena d’Anvers, pour un show de plus de 140 minutes. La salle n’est pas sold out, mais bien remplie quand même. Les portes s’ouvrent vers 18h30. Pas de supporting act.

Prévu pour 20h30, le concert accuse 10 minutes de retard. Impatiente, la foule crie, applaudit ou siffle. La star se fait attendre… Les lumières s'éteignent enfin, et Miss Spiteri débarque sur l’estrade armée d’une gratte semi-acoustique de teinte noire. Comme ses cheveux, aux reflets de jais. Mais aussi sa veste, qui recouvre un pull marin à rayures horizontales de couleur rouge. La star focalise déjà tous les regards. Normale, car elle est alors seule sur l’estrade. Le set s’ouvre par « Start A Family ». Intimiste, délicate et empreinte de douceur, cette nouvelle compo figure sur le dernier opus.

La chanson terminée, les autres musicos grimpent à leur tour sur les planches. Il y a deux drummers, dont Neil Payne. Le mari de Sharleen, Johnny McElhome (NDR : c’est également le compositeur) se charge de la basse. Michael Bannister est préposé au piano et aux backing vocaux. Ces trois derniers, et tout particulièrement le dernier, se consacrent aussi aux claviers. Un line up complété par deux gratteurs, Ally McErlaine et Tony McGovern.

Pendant « Halo » (« White On Blonde »), Sharleen arpente le podium de long en large. Elle amorce quelques pas de danse. Souriante, elle nous ouvre les bras. Entre chaque chanson elle s’adresse au public, d’un savoureux accent écossais. Elle l’incite à s’investir et tout particulièrement, celui installé au balcon. « The Conversation » est un titre de circonstance. Sharleen a des bouffées de chaleur. Et nous aussi. Elle laisse discrètement tomber sa veste, au pied des fûts.

Lorsque le band attaque « Thrill Has Gone » et « Everyday Now », deux plages issues de l’elpee « Southside » (Trad : côté sud !), un disque paru en 1989, on se remémore que le groupe a toujours été fasciné par le Sud des States. D’ailleurs son patronyme s’inspire du film ‘Paris, Texas’, de Wim Wenders. Trois grattes –deux électriques et l’acoustique pour Sharleen– alimentent « Thrill Has Gone ». Sharleen aborde ensuite une autre compo, derrière le piano, soutenue par le Hammond.

Elle a empoigné une sixcordes de couleur noire (NDR : of course !) lors de « Detroit City » (« The Conversation »). Pas de cuivres, cependant. Dommage ! Cependant ravi, l’auditoire applaudit.

Tendre, « In Demand » est un morceau plus acoustique. Elle invite le public à reprendre le refrain en chœur. Et ça marche ! Chauffé à blanc, le band entame une série de hits : « Southside », « I Don't Want A Lover », « When We Are Together », « In Our Lifetime » et « Insane ». 120 minutes viennent de passer comme une lettre chez Bpost. L'âme de Gainsbourg hante « Guitar Song ». Un bel hommage…

Sharleen déclare qu'il est temps de retourner chez soi. Le public n'est pas content. Elle demande alors s’il en veut encore. Vous connaissez la réponse. La formation aligne alors « Summer Son », « Black Eyed Boy » et « Say What You Want », moment choisi par l’auditoire pour souhaiter un ‘happy birthday’ à Texas, tout en l’ovationnant chaleureusement, pendant de très longues minutes.

Un rappel ? Bien sûr. Au cours duquel le combo nous réserve « Inner Smile », un autre brûlot qui relance la machine. Et l’apothéose sera atteinte par « Suspicious Minds  », une compo signée Mark James, qu’Elvis Presley avait traduite en tube. Pour ce soir, votre serviteur avait entraîné son fiston. Il a quand même 18 ans ; mais à la fin du show, il m’a confessé : ‘Papa, génial, j'ai passé un bon moment ; et puis la chanteuse est top et sexy’ (NDR : elle pourrait être sa mère). Une bonne manière de partager la musique en famille…  

(Organisation : Live Nation)

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vendredi, 27 novembre 2015 00:00

Une dimension presque magique…

Quel bonheur de pouvoir assister de nouveau à un concert ! Confiné chez lui depuis une grosse semaine, sevré de son addiction musicale, votre serviteur tournait en rond…

En débarquant au Lotto Arena, on constate la présence de deux militaires armés. Ils sont chargés de notre sécurité. Avant de pénétrer dans l’arène, la plupart des spectateurs les saluent poliment. En se rendant au stand marchandising, on reçoit un pin’s en forme de coeur bleu. La responsable me signale –et en français SVP– qu’il est nécessaire de se l’épingler en soutien à Ozark Henry qui milite pour l'association 'Blue Heart Campaign against Human Trafficking'. L'ONUDC est le gardien de la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée et des protocoles y afférents. Elle apporte également son aide aux Etats dans leurs efforts pour mettre en œuvre ces conventions, afin de prévenir, réprimer et punir la traite des êtres humains. La campagne ‘Cœur Bleu’ cherche à sensibiliser le public à ce problème tout en incitant les dirigeants à intervenir pour changer le cours des événements.

Piet Goddaer, alias Ozark Henry, est né à Courtrai, mais il vit aujourd’hui à Oostduinkerke. Depuis février 2014, il est soutenu en ‘live’, par Laura Groeseneken. Jolie, sympathique, elle a une solide voix. Votre serviteur l’avait découverte lors d'un concert de Reena Riot (Naomi Sijmons, fille de Fons, guitariste de The Scabs), accompagnée pour la circonstance du vétéran Roland Van Campenhout, un bluesman respecté dans le milieu…

Outre Laura et Piet, la scène est occupée par l’Orchestre National de Belgique, un des meilleurs ensembles symphoniques du monde. Il réunit 29 violonistes, 6 violoncellistes, 4 contrebassistes, deux percussionnistes, une harpiste et une vingtaine de cuivres. Le tout sous la direction de Stéfan Blunier. Ozark Henry est venu défendre son dernier elpee, « Paramount », enregistré en compagnie de 90 musiciens de l'ONB. Une collaboration qui n’est pas neuve, puisqu’elle avait vu le jour en 2012, lors du septante-cinquième anniversaire de cet orchestre, auquel il avait apporté son concours à quatre morceaux. Pour ce ‘live’, les compos ont dû être réarrangées. Et c’est Arnould Massart qui s’est chargé de cette tâche.

Le Lotto Arena est sold out. Le public est composé de mélomanes de tous les âges. Et après une petite cacophonie nécessitée par l’accordage des instrus classiques, Stéfan monte sur le podium, suivi de Piet qui vient saluer la foule. Il est vêtu de cuir noir (pantalon et veste) et a conservé ses chaussures aux pieds (NDR : il fait sans doute trop froid pour jouer pieds nus). On est donc parti pour 75 minutes de spectacle. Qui s’ouvre par « At Sea ». Le Courtraisien mime de ses mains les accords d’ivoires, un peu à la manière de feu Joe Cocker. Epaulé par les violons, ses cordes vocales son chargées d’émotion.

A deux reprises, il va se promener dans la fosse en serrant un max de mains.

« Godspeed You » est un titre empreint de douceur. L’orchestre est impressionnant, mais lorsque les cuivres entrent dans la danse, c’est le bonheur. Le morceau s’achève en force au cœur des percus.

La célèbre reprise du « We Can Be Heroes » du tandem Bowie/Eno est géniale. Et pour cause, Laura vient de débarquer sur l’estrade et épaule Mr. Goddaer aux vocaux. Cordes et ivoires se chargeant d’étoffer l’ensemble. De quoi en avoir la chair de poule…

L’ingé son est balaise. Le son est cristallin. Pas besoin de bouchons.

Pour « Plaudite Amici Comedia Finita Est » (« Stay Gold »), ce n’est pas Amaryllis Uitterlinden qui se charge du backing vocal, mais bien Laura. Ce qui n’empêche pas, comme sur l’album, d’appréhender Ozark Henry sous un angle différent.

L’artiste flandrien balance régulièrement les bras au rythme de l’orchestre et particulièrement tout au long de « Love Is Free To Interfere ». Les cuivres cherchent à semer la terreur, mais Laura et Piet nous rassurent.

Si ce dernier est capable de pousser sa voix dans les graves, elle élève son timbre davantage en douceur, et surtout par paliers.

L’intégralité du nouvel opus (« Plaudite Amici Comedia Finita Est ») sera interprétée ce soir. Un projet à la fois audacieux et surprenant.

Cordes et hautbois soulignent « Maybe ». Laura transforme son chant en cri. Et dans ce contexte, les six violoncelles font merveille.

« Vespertine » est bercé par les flûtes et le hautbois, mais sous la conduite des ivoires et du vocal de Piet.  

Et en apothéose, « I'M Your Sacrifice » clôt le show. Or on aurait tant voulu que le spectacle se poursuive. Il est si beau et passionnant. Malheureusement toute bonne chose a une fin…

On aura quand même droit à trois titres en guise de rappel : « Sweet Instigator », « We are Incurable Romantics » et, cerise sur le gâteau, « This Is All I Have », c'est-à-dire la plage qui ouvre « Paramount ». Franchement sous cette configuration Ozark Henry apporte une autre dimension à sa musique, une dimension presque magique…

(Organisation : Live Nation)

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lundi, 30 novembre 2015 00:00

Days Of Wine And Roses

Le 23 décembre 1979, Serge Van Laeken, alias Marka se produit en compagnie de son groupe Mad Virgins. Il y présente Lio, une sacré gonzesse, alors âgée de 16 ans. A cette époque, il grave un single phare : « I Am A Computer »/ « Fuck & Suck ». Faut dire qu’au début de sa carrière, il était punk et les groupes au sein desquels il militait, écumaient les bars du style…

Marka va ensuite –notamment– sévir chez Allez Allez (1981), puis Les Cactus (1983), avant d’embrasser une carrière individuelle, dès 1990. Son premier elpee solo « Je vous dit Tout », se vend mal ; et pour survivre, il est forcé de vendre des instruments de musique. Fin du siècle dernier, il enregistre une cover du « Caroline » de Mc Solaar ; et en 2000, il signe l'hymne officiel des Francofolies de Spa. Au cours des 15 dernières années, il a sorti 9 long playings, dont ce « Days Of Wine And Roses » et publié une autobiographie (2013), « Marka Se Reprend », accompagné d'un album « Best Of », qui va donner naissance à un spectacle théâtral. On épinglera encore son investissement pour les SDF, à travers quatre associations différentes. On peut même affirmer qu’il est overbooké !

Les sessions d’enregistrement se sont déroulées au sein de trois studios, SOS, MPL et At Home. Pour la circonstance, il a reçu le concours d’une multitude d’invités. Marka se réserve la basse et la guitare (électrique ou acoustique).

« Jump In Or Fall » est un morceau de pop légèrement teinté de pop, au cours duquel il multiplie les ‘hey’ et les ‘oh’.

« What's Going Wrong ? » démontre que Marka est un artiste au grand cœur. Contagieuse, cette compo a fait l’objet d’un clip tourné en compagnie de deux SDF polonais. L’un deux brille d’ailleurs à l’accordéon.

Sculpté dans les cordes de sèche « Plain Shame » est une ballade susceptible d’être traduite en single. Une chanson qui aurait pu figurer dans le répertoire de Perry Rose. Electro/rock, « Won't You Tell Me ? » adopte un profil bien dans l’air du temps.

« It's Only Football » adresse un clin d’œil appuyé et non dénué d’humour aux 'Pierres Qui Roulent'. Nightclubbien, « Sunflowers Blues » est un blues crapuleux. Pour « For Only You », on dirait que le ket de Molenbeek a sorti Jim Kerr de sa maison de retraite pour qu’il prête sa voix.

Le Hammond et la guitare font bon ménage tout au long d’un autre blues, « Nowhere Somewhere ». Country voire americana, « Tiritas » nous entraîne au cœur de plaines du Far West…

Découpé en dix pistes, « Days Of Wine And Roses » réussit l’osmose entre trois époques : celles des Beatles, des 80’s et la scène électro contemporaine. Le tout a bien sûr été mis à la sauce Marka.

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