Yuksek revisite Laurent Voulzy…

Le musicien, compositeur, réalisateur et producteur de musique électronique Yuksek revisite « Cocktail chez mademoiselle », le titre de Laurent Voulzy paru en 1979 sur son album « Le cœur grenadine ». Il en propose une relecture retro futuriste, groovy et…

logo_musiczine

Un Pycholove pour soigner Hoboken Division…

Issu de Nancy, Hoboken publiera son troisième long playing, « Psycholove », ce 14 février 2024. Cette formation est parvenue à teinté son garage/blues/rock râpeux, glacial, furieux et authentique de psychédélisme. En attendant, cette sortie, le groupe a…

Trouver des articles

Suivez-nous !

Facebook Instagram Myspace Myspace

Fil de navigation

concours_200

Se connecter

Nos partenaires

Nos partenaires

Dernier concert - festival

Enter Shikari - Ancienne ...
Manu Chao - Bau-huis
Bernard Dagnies

Bernard Dagnies

mercredi, 31 décembre 2003 01:00

Atticus - …draging the lake II

26 titres pour autant de formations : cette compile laisse présager la présence de la crème de la scène punk, emo, ska et hardcore contemporaine. En fait, ce projet est né de la collaboration entre le label californien (NDR : de LA !) Side One Dummy (NDR : un spécialiste de la compile !) et la maison 'Atticus Clothing', une boîte fondée par Mark Hoppus et Tom Delonge de Blink 182, qui réunit combos yankees et pros du skate, snowboard et BMX. Comme son titre l'indique, il s'agit déjà du deuxième volume. Un disque dont le plus grand mérite est d'être parvenu à proposer un éventail de groupes puisés chez différents labels. Ce qui n'est pas une mince affaire, dans l'industrie musicale. Et puis de receler 11 inédits (Alkaline Trio, Down By Law, Blink 182, H20, Dropkick Murphys, etc.) Evidemment, pour vendre le produit, il fallait aussi des standards. C'est chose faite en compagnie de Rocket From The Crypt, Thrice, Sparta, Jets To Brazil, Rise Against, The Mighty Mighty Bostones,. Il y a, bien sûr, à boire et à manger sur cette plaque ; mais pour 26 titres, il n'y pas lieu de faire la fine bouche…

mercredi, 31 décembre 2003 01:00

Aggropop now

Pour célébrer le 10ème anniversaire de leur existence, la formation berlinoise Terrorgruppe a sollicité tous les groupes qui avaient tourné avec eux, pour contribuer à cet événement. Comment ? En fournissant une chanson à leur compile. Près de 50 groupes issus de la scène punk internationale ont ainsi répondu à l'invitation, en enregistrant soit une nouvelle chanson, soit en leur cédant une rareté. Parmi les participants figurent NOFX, Good Riddance, Mad Sin, Mad Caddies, Swinging Utters, The Movement, Mighty Mighty Bosstones, Heideroosjes, RKL, Shandon, Youth Brigade, Wizo, Me First & The Gimme Gimmes, Die Arzte, Real McKenzies, Guttermouth, Muff Potter, Dritte Wahl, Church Of Confidence, Skin Of Tears, et bien d'autres. Sans oublier le combo punk allemand, qui signe ici le titre maître de ce double CD, vendu au prix d'un seul.

mercredi, 31 décembre 2003 01:00

Sacrés belges 2

Showstar, Sharko, Sweet Jane, Zop Hopop, Miam Monster Miam, Projet A7, Tena, Yel, Ghinzu, Girls In Hawaii, Adrian Bouldt, Hank Harry et Mud Flow se partagent le deuxième volume compilateur de ce " Sacrés belges " consacré à la scène belge, wallonne en particulier. Si le précédent recueil se limitait aux artistes qui s'exprimaient dans la langue de Voltaire, celui-ci s'ouvre à celle de Shakespeare. Un disque qui vous sera gracieusement offert lorsque vous achèterez l'album d'un des artistes précités.

Vous en avez toujours rêvé et nous vous en donnons enfin l'occasion : faites-nous la promo du site www.sacresbelges.be à votre sauce et gagnez plein de prix très Sacrés Belges !!

Le principe en est très simple : décorez votre cartable, votre voiture, la façade de votre maison, votre chien, une boule de l'atomium, le vélo d'Eddy Merckx, la vache du voisin ou toute autre chose aux couleurs de notre site avec la mention obligatoire www.sacresbelges.be et envoyez-nous en la preuve sous forme de photo numérique à : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. en n'oubliant pas vos coordonnées : nom, prénom et adresse.

Soyez drôles, impertinents, surprenants, déjantés, créatifs, bref soyez très sacrés Belges et vous aurez une chance d'être retenus parmi les heureux gagnants qui seront désignés par le grand Saint-Nicolas en personne !!

Attention : les photos devront nous parvenir avant le 30 novembre à minuit (date et heure du mail faisant foi !). Seules les photos sur lesquelles apparaît clairement la mention www.sacresbelges.be seront retenues.

Il y aura 10 gagnants avec de nombreux albums, invitations surprises à des concerts, rencontres avec des groupes et autres délectations à la clé ! La liste des gagnants sera publiée sur le site à partir du 8 décembre.

Les sacrés belges

mercredi, 31 décembre 2003 01:00

Heart strings

De son véritable nom Gaynor Hopkins, Bonnie Tylor est surtout célèbre pour avoir commis deux énormes tubes : " It's a heartache " en 1978 et " Total eclipse of the heart " en 1983. Depuis, elle a tenté de revenir à l'avant plan de la scène musicale. Des tentatives qui n'ont cependant plus jamais rencontré de succès comparable. Et ce n'est pas cet " Heart strings " qui risque de renverser la vapeur. Un disque constitué exclusivement de reprises, pour lequel elle a reçu la collaboration de nombreux musiciens de studio, mais surtout d'un orchestre symphonique constitué de 76 personnes. Elle possède toujours ce timbre rauque qui fait immédiatement penser à Rod Stewart ou à Kim Carnes ; mais la plupart des adaptations qui composent l'opus (parmi lesquelles figurent " Human touch " de Springsteen, " Everybody hurts " de REM, " In my life des Beatles " et " I still haven't found what I'm looking found " de U2) manquent singulièrement de punch. La grandiloquence des orchestrations symphoniques y est sans doute pour quelque chose. Mais aussi ce sentimentalisme qui prend trop souvent le pas sur la mélancolie. Il y a bien " Need your love so bad ", un slow crapuleux signé Little Willie John qui vous donne envie de draguer (NDR : j'ai dit draguer, hein !). Et puis la cover du " Learning to fly " d'ELO. Une plage qui consomme quand même un peu d'énergie. Mais en général, ces titres s'adressent au public de Radio 2 sur la BBC…

mercredi, 31 décembre 2003 01:00

Ether song

En 2001, ce duo issu de Bolton commettait " The optimist ", un premier album dont la critique avait été excellente. Et dont le style avait été crédité de néo-acoustique. En choisissant Tony Hoffer (Beck, Air, Supergrass) pour produire " Ether song ", Turin Brakes a voulu se débarrasser de cette étiquette. Enfin, pas totalement, car la trame de la plupart des chansons est identique à celle du précédent opus. Mais, énorme changement, ces chansons ont été délicatement enrobées de multiples arrangements, d'ondoiements digitaux, de cordes, de claviers, de grosses guitares et même de slide. On a même droit à du mellotron sur " Falling down " et du piano électrique jazzyfiant tout au long de la berceuse " Full of stars ", une composition douce, cool, presque nightclubbienne. Pourtant, les fragments les plus électriques (NDR : et aussi les plus décapantes) n'apparaissent qu'en fin d'elpee. Abordés dans l'esprit de Radiohead, l'intense " Little brother " est cependant écorché par une slide ; alors que les 7'48 du morceau caché observent une structure en crescendo, un peu comme chez Mogwai. Olly Knights emprunte aussi parfois le timbre de Thom Yorke. Surtout sons falsetto. Mais il est beaucoup plus versatile et se conjugue régulièrement avec le backing vocal de Gale Paridjanian. En outre, ses inflexions sont beaucoup plus amples. Parfois réminiscentes de Marc Bolan. C'est une certitude sur le glam " Self help ". L'opus recèle bien sûr les deux singles : " Long distance " et " Pain killer (summer rain) ", un track contagieux qui a même mis un doigt dans la prog.

mercredi, 31 décembre 2003 01:00

12 memories

Au voleur ! On a piqué les guitares électriques de Travis. J'exagère, mais c'est le sentiment que l'écoute de ce " 12 memories " m'a laissé. En fait, hormis pour le chatoyant " The beautiful occupation ", fragment qui aurait pu célébrer une hypothétique rencontre entre les Nits et les Beatles (NDR : écoutez ces voix et ces contre voix !) et le cinglant, vivifiant " Hapy to hang around ", l'électricité a été reléguée au second plan. Résultat des courses, nonobstant un sens de la mélodie absolument intact, on est rapidement envahi par une sensation d'indolence. A la limite de la somnolence. Pourtant, chez " Quicksand ", " Re offender ", " Mid-life Krysis ", voire " Love will come through ", qui semble être tombé des sessions de " The Invisible Band ", la magie émotionnelle opère encore ses charmes. Mais c'est nettement insuffisant pour un groupe de la valeur de Travis. Et si à leur décharge, cet album a été concocté dans des circonstances un peu particulières (NDR : victime d'un stupide accident en plongeant dans une piscine, le drummer en a profité pour effectuer sa rééducation lors des sessions d'enregistrement), il faut reconnaître que Travis nous doit une revanche…

mercredi, 31 décembre 2003 01:00

Throwing Muses

En 1996, Throwing Muses commettait "Limbo", un album qui allait se révéler le chant du cygne pour la formation. Faute de succès, le groupe décidait donc de splitter. Kristin Hersh allait alors se lancer dans une carrière solo. Avec un certain succès, il faut le reconnaître. Mais dans un style totalement différent, plus intimiste, plus minimaliste, plus dépouillé. Faut croire que l'électricité lui manquait, puisqu'elle vient de remonter le combo. En compagnie de son fidèle drummer David Narcizo. Et puis du bassiste Bernard George, impliqué au sein du line up depuis 1995. Mais la meilleure surprise nous vient de la présence de Tanya Donelly. En guest. Elle ne joue pas de la guitare. Mais participe au chant sur la moitié des morceaux. Apportant cette contre voix à celle de Kristin, suivant une formule qui faisait merveille sur les premiers opus ; et en particulier sur " The real ramona ". Un elpee qui date déjà de 1991, il faut le préciser. Habillé d'une pochette au digipack exceptionnel, cet album éponyme consomme une énergie punk/pop rafraîchissante. Un disque enregistré en 3 week-ends et grevé d'un minimum d'overdubs, histoire de communiquer aux chansons le son le plus 'live' possible. Pas de morceaux acoustiques ni de ballades lentes ou atmosphériques, mais des titres âpres, nerveux, stimulants, vivifiants, hantés par les lyrics sinistres, surréalistes, maléfiques et toujours aussi imprévisibles de Kristin. Autant j'avais été déçu par le dernier opus des Breeders, autant celui des Muses m'a épaté…

Le sous-titre de cette compile est suffisamment significatif. Pas besoin d'en rajouter, donc, pour ce recueil qui réunit 21 fragments. Parmi lesquels, il y a à boire et à manger. Mais dont la valeur est surtout et inévitablement importante pour les aficionados. Qui ne doivent quand même pas courir les rues ! Pourtant, ce duo new-yorkais est célèbre pour être parvenu à réaliser les mélanges de styles les plus improbables. Héritiers du dadaïsme, à l'instar des Residents, T.M.B.G. opérait un subtil mariage entre esprit et harmonie. Entre humour et mélodie, si vous préférez, tirant parti de tout ce qui lui tombe sous la main. Conventionnel et non conventionnel. Basique et technologique. Avec pour résultat une discographie dont l'éclectisme est le maître-mot. En 1994, John Flansburgh et John Linnell en sont revenus à une formule moins insolite, en engageant des musiciens extérieurs, parmi lesquels John Maby (Joe Jackson Band), les ex membres de Pere Ubu, Tony Maimone et Brian Doherty, seront les plus sollicités. Depuis 1996, le tandem s'est cependant montré très discret. John Linnell a bien signé un elpee solo et T.M.B.G. fait l'objet d'un 'live'; mais toujours pas question de nouveau disque studio. "They got lost" est sans doute destiné à nous faire patienter. Mais 8 ans, ça fait un peu long à attendre…

Eponyme, le premier opus de The Narcotic Daffodils sera en magasin dès le 24 mai (voir chronique de l’album ici ).

En concert le samedi 28 mai au Jazz Marathon (Churchills 24 Rue de l’Écuyer Bruxelles), le vendredi 10 Juin au Magasin 4 (51 Av du Port Bruxelles) ainsi que le 21 juillet et le 13 août au Brussels Summer Festival. Après s’être produite en Angleterre, la formation jouera également en Italie et aux Pays-Bas.

http://www.youtube.com/watch?v=wp9OS8SucnI

 

vendredi, 23 septembre 2005 02:00

Une musique noire jouée par des blancs…

Fondé en 1993, ce groupe rouennais rencontre un succès phénoménal au Japon. Par contre, en France, il est considéré comme marginal. Peut-être parce que les chansons sont interprétées dans la langue de Shakespeare. Ou que leur musique n’accroche pas le public hexagonal. Pourtant, le combo ne manque pas de talent. Et puis, au fil des albums, il n’hésite pas à se remettre en question. Avant de se produire en concert à la Maison de la Culture de Tournai, Xavier Boyer, parfois rejoint par ses acolytes, nous a accordé cette longue interview…

Tahiti 80 pratiquerait de la pop moderne traditionnelle. C’est ce que mentionnait un article, paru dans un magazine de presse musicale spécialisée. Partagez-vous ce point de vue ?

(Cacophonie ambiante) Ce n’est certainement pas ce qu’on a pu déclarer. En outre, ca ne veut rien dire du tout. Donc…

Oui, il me semble !

On a toujours beaucoup écouté les artistes issus des sixties. C’est la source d’inspiration basique de notre son. Des sixties, mais aussi des seventies. Parce qu’il existait une approche dans l’écriture des morceaux qui a peut-être un peu disparu aujourd’hui. Mais on a toujours suivi l’évolution musicale. Tant à travers la musique électronique que noire : la soul, le hip-hop, le dub ou le reggae. Notre objectif était ainsi de mêler tradition et modernisme. Pas de rester bloqué dans le passé ; car si c’est pour refaire ce qui a déjà été fait, ce n’est pas très intéressant. Mais lorsqu’on parvient à combiner des éléments hétérogène, le résultat est  généralement original et assez personnel.

Vous appréciez la musique des sixties, et en particulier les Beatles, les Zombies et les Beach Boys. Que vous ont apporté ces groupes sur le plan musical ?

Je pense que les années 60 étaient une époque au cours de laquelle les compositeurs étaient encore capables d’écrire des chansons. Elles recelaient de véritables progressions harmoniques et on pouvait compter jusqu’à 50 accords par morceaux. La totale quoi. Que ce soit au niveau du songwriting, de la performance ou du son, à la fois très intéressant et caractéristique. On osait expérimenter des trucs que personne n’oserait tenter aujourd’hui. Hormis Radiohead, peut-être. Mais c’était plein de charme. Ces artistes étaient alors très, très jeunes et ne prenaient pas trop de recul. C’est absolument la période clé de la musique moderne. Mais également, ils plaçaient chaque fois la barre très haute. Ainsi quand l’un sortait un 45trs, l’autre devait absolument faire mieux. Et puis ils n’hésitaient pas à nous gratifier de singles élaborés qui atteignaient les 6 minutes. C’est la raison pour laquelle on est très branché sur cette époque. On y découvre encore et toujours des idées…

Vous avez déclaré que l’élément le plus important dans votre musique était la voix car elle crée la mélodie des morceaux. N’avez-vous jamais pensé chanter ‘a capella’ ?

Euh… On devrait ! Je pense que c’est une des particularités et un des avantages de l’anglais. La voix occupe une position centrale, tout en s’associant complètement aux autres instruments. Elle devient même instrument tout en véhiculant des idées à travers les paroles. Lorsqu’elles sont exprimées en langue française c’est différent. Le texte prime et surtout on est confronté à certaines contraintes dans le rythme. C’est la raison pour laquelle on a fait ce choix. Cet équilibre nous semblait intéressant et nous permettait de concrétiser nos idées. Maintenant, j’ignore si on va se lancer dans l’a capella. Nous allons encore patienter quelques années, pour laisser passer ce qui est encore une mode. On va attendre un petit peu et lorsque ce sera démodé, on tentera l’exercice de style…

En 1976 paraissait un film de Michel Lang qui s’intitulait ‘A nous les petites anglaises’. Vu votre succès au Japon, n’êtes-vous pas occupés de réaliser une version musicale de ‘A nous les petites Nippones’ ?

Non, non, nous n’avons jamais adopté cet état d’esprit. Nous sommes sérieux. Nous privilégions davantage l’aspect musical que l’attitude rock’n’roll. Nous ne saccageons pas les back-stages. Nous n’avons pas encore cassé de guitare sur scène ; et les groupies, nous les saluons, c’est tout. Nos fans féminines sont très gentilles et nous offrent de petits cadeaux.

Oui mais entrer en concurrence avec Bon Jovi là-bas, est-ce flatteur ou agaçant ?  

Nous sommes très contents lorsqu’on parvient à contrecarrer le pouvoir de domination exercé par Bon Jovi. D’autant que ce groupe est absolument affreux. C’est à la fois un rêve et en même temps un objectif pour chaque formation pop, quand tu débutes, de jouer une musique qui te plaît mais en même temps susceptible de plaire au plus grand nombre. C’est le principe même de la musique pop. Les Beatles, par exemple, en constituent l’exemple le plus parfait. En préservant leur intégrité artistique, ils recueillaient un succès commercial énorme. Si à notre échelle on parvient à marcher sur leurs traces dans un pays comme le Japon, c’est plutôt flatteur. Et si on réussit à piquer des fans à Bon Jovi et consorts, c’est encore mieux !

Votre nouvel album est plus black, plus funky, la rythmique davantage mise en avant, la musique me semble plus sensuelle, dansante, parfois même proche d’un certain disco. J’y détecte même un peu l’âme de Prince. Une réaction ?

C’est absolument l’esprit au sein duquel baigne l’album. Entre la sortie du 2ème et 3ème cd, par exemple, le marché nippon nous a sollicités pour réaliser une compilation. On a donc dû sélectionner les morceaux en piochant quelque peu dans le catalogue de notre maison de disques. Mais on a remarqué qu’elle possédait la collection de tous les Stax et Motown. Or nous avons toujours été des mordus de ces labels. Et tout en nous gavant de musique, surtout dansante, à cette époque, on se tapait aussi des DJ sets. Je pense que ces influences ont toujours été présentes dans notre musique. Par exemple, le premier morceau qui nous a lancé, c’est « Heartbeat ». On y retrouvait déjà ce mélange entre rythmique noire et mélodie blanche. Donc pour ce nouvel album, on décidé de se livrer à fond dans ce style, en enlevant un peu de guitare pour disposer tous les éléments rythmiques quasiment au même niveau que les voix. On a voulu enregistrer un album qui corresponde au feeling de l’instant. Pas qui se focalise sur un genre déterminé. Au final, je pense que notre manière d’écrire colle bien à cette orientation rythmique. Et le résultat est différent de tout ce qu’a pu proposer n’importe quel autre groupe jusqu’à ce jour. Et dans le futur, pourquoi pas, nous pourrions intégrer des éléments traditionnels empruntés à la musique brésilienne ou autre…

Vous aimez également Sly Stone et Marvin Gaye, mais également Curtis Mayfield. Etes-vous collectionneurs de vieux vinyles de ces artistes ?

Oui… (rires) Nous disposons tous d’une belle collection de disques du style. On les a dénichés aux Etats-Unis et au Japon. Aux States, parce qu’il y existe le plus grand éventail à des prix concurrentiels et au Japon, car on y dégote les trucs les plus pointus. C’est un peu cher mais en bon état et on a donc pas mal chiné là-bas. On a chiné au Japon (rires).

Par quel hasard avez-vous bénéficié du concours de Neal Pogue et Serban Ghenea ?

Ce sont des choix du cœur que nous avons un peu provoqué, comme la plupart des collaborations décrochées, jusqu’à présent. Deux albums nous ont toujours marqués chez Serban et Neal. Le premier album de N.E.R.D. et celui d’Outkast, notamment la partie d’André 3000. Ce sont des disques qui nous bottent particulièrement, à cause du son, des rythmiques et de cette pulsation très en avant. Mais pas comme du R’n’B trafiqué par des producteurs pour mettre la chanson en retrait. Bref, on est un peu allés au culot et on a foncé tête baissée. C’était nos deux premiers choix. Et lorsqu’on les a contactés on s’est dit que peut-être l’un des deux accepterait de mixer un compo. Mais finalement, ils étaient tous les deux hyper emballés. A un tel point que nous avons dû les départager pour attribuer les morceaux. Par la suite, notre collaboration a été plus étroite avec Neal. Nous avons ainsi parachevé le disque ensemble, au studio. Quelque part c’est aussi assez flatteur de pouvoir bénéficier du concours de telles pointures qui bossent pour des artistes célèbres. Et il est aussi gratifiant de voir de tels personnages être réceptifs à notre musique ; puis qui acceptent de travailler à des prix inférieurs à ceux exigés pour les stars renommées. Mais tout s’est déroulé de manière naturelle…

Et Linda Lewis ?

Pour Linda Lewis, le choix était plutôt marrant, car on avait décrété que si nous devions échanger un duo avec une chanteuse, nous opterions d’abord pour Minnie Riperton et puis Linda. Mais en même temps nous ne savions pas trop nous y prendre pour la contacter. Et puis, c’était un peu con-con de dire ‘on aimerait bien écrire des chansons pour toi ou alors que tu viennes chanter sur notre disque’. En fait, je l’ai rencontrée lors d’une émission de radio en Angleterre, à laquelle elle participait. Donc, j’arrive à l’entrée et je vois son nom sur le registre. Je demande donc à la standardiste si c’est bien la chanteuse Linda Lewis. Mais elle ne la connaissait pas du tout. Quand je suis entré dans le studio, j’ai vu une femme habillée en noir et coiffée d’une coupe afro. C’était bien elle. Lors de l’émission, je suis parvenu à l’impressionner, car je connaissais toute sa carrière. Après cet épisode, on a gardé le contact et on l’a appelé le moment venu. Et ça c’est génial aussi de pouvoir travailler en compagnie d’artistes dont tu apprécies la musique, dont tu es fan.

La mise en forme de votre nouvel album est hyper raffinée, une sensation accentuée par le falsetto des vocaux, un raffinement qui évoque, pour ma part, Todd Rundgren voire Scritti Politti. Qu’en penses-tu ?

Todd Rundgren forcément ; mais Scritti Politti, je connais très, très peu. Quand on a sorti notre premier album, beaucoup de gens nous parlaient de Prefab Sprout, Style Council ou d’autres groupes du style qu’on connaissait vaguement ; mais qui, au final, n’étaient pas du tout des influences pour nous. Mais je pense que par la suite on s’est inscrit dans une lignée de musiciens blancs jouant de la musique noire. Mon objectif n’est pas de parvenir à chanter comme Marvin Gaye, mais de communiquer une émotion. Par exemple, Todd Rundgren c’est vraiment quelqu’un dont on admire la démarche artistique, même s’il s’est parfois planté. Mais au moins, il a été jusqu’au bout de ses idées ! En ce qui concerne le son, tu le trouves très léché. Etonnant, parce que c’est l’album le plus brut qu’on ait enregistré. Il regorge de premières prises. De trouvailles que l’on a conservées. Mais effectivement, on est d’un naturel soigneux. Peut-être que pour le prochain, on effectuera des prises encore plus brutes. 

Pourquoi avoir intitulé l’album « Fosbury » ? Etes-vous devenus accros au saut en hauteur ? Ou alors avez-vous voulu vous servir d’une métaphore pour traduire le grand bond que vous tentez de réaliser dans l’évolution de votre musique ?

Nous aimons beaucoup le sport. Et on y a décelé cette portée métaphorique. En fait, nous avons choisi ce titre aussi à cause de son rôle d’outsider, qu’il incarnait à l’époque. Sa technique était unique. Tout le monde le montrait du doigt. Craignant même qu’il mette sa vie en danger. Qu’il se brise la nuque. Mais dans cette histoire, le plus intéressant, c’est qu’au départ, il n’était pas pris au sérieux, mais qu’au final, il a décroché la médaille d’or et récolté les acclamations. Ensuite, il s’est retiré de la compétition et s’est impliqué dans des mouvements pacifiques. En analysant un peu son parcours, on a voulu, en quelque sorte, défendre une ambition musicale. Essayer de convaincre les gens. Ne pas enregistrer le même disque que son voisin. Mélanger des genres qui ne sont pas, à premier abord, compatibles…  

Jeanne d’Arc a été brûlée à Rouen ; mais vous chantez quand même dans la langue de Shakespeare. N’avez-vous jamais entendu des voix s’élever pour que vous vous exprimiez dans celle de Molière ?

Un jour, nous participions à une émission sur France Inter. Nous nous produisions en showcase et une vieille dame réagit à l’issue de celui-ci en nous demandant pourquoi on ne chantait pas en français. Guy Carlier lui répond alors que les Zombies n’ont jamais chanté en français. Quand on se rend à l’étranger, il est courant de s’entendre dire que nous pratiquons une musique aux influences américaines et anglaises mais adaptée à la sauce française. Après, je pense que c’est le style qui dicte un peu la langue.

Votre reprise de « So You Want to Be a Rock 'n' Roll Star » des Byrds, vous la jouez encore en live ?

Non, plus aujourd’hui. Mais elle était plus Rock’n’Roll que Star… (rires) On y avait inclus un solo et un intermède psychédélique au beau milieu. Elle ne figure plus à notre répertoire depuis que nous disposons de suffisamment de morceaux personnels. C’est vrai qu’à une certaine époque on interprétait pas mal de reprises. Récemment on s’est quand même attaqué à l’une ou l’autre reprise et notamment une d’Epic Soundtracks.

Votre premier mini-album « Twenty Minutes » est sorti à 536 exemplaires ? Je suppose que vous en avez conservé quelques-uns dans un coffre fort…

J’en ai 3 chez moi. Non je ne dirais pas mon adresse je n’habite pas au ‘bip’. Et en plus on récupéré quelques exemplaires, parce qu’on en avait filé 10, à un copain, qui bossait à la Fnac de Nantes. Il n’en avait vendu que 6 du paquet. Je n’ai par contre pas récupéré l’argent, mais bien les 4 autres Eps en circulation.

Apparemment, vous n’aimez pas les groupes à guitares… Une raison ?

Non, non, j’aime bien les groupes à guitares. Mais c’est comme pour le saxo, je n’aime pas les solos. Ils ont salopé beaucoup de morceaux au cours des dernières années. Par contre, on a toujours détesté la noisy pop. Et un groupe comme My Bloody Valentine. Enfin, pas tout à fait celui-là, car au départ l’idée était intéressante, mais l’armée de suiveurs qui ont pris le train en marche n’a strictement rien apporté. Aujourd’hui, un autre courant refait surface, la ‘New Wave’… On nous a souvent taxés de revivalistes parce qu’on a composé un morceau qui rendait hommage à Ray Davies ; alors que cette démarche nous tenait à cœur. Lorsque certains artistes se mettent à piller les années 80, donc la ‘New Wave’, on n’entend pas beaucoup de voix s’élevant pour clamer que ce n’est pas nouveau ce qu’ils proposent. The Raptures, c’est quand même un bon groupe. Pourtant 20 ans auparavant des formations new-yorkaises pratiquaient déjà cette forme de ‘funk blanc’, mais ils y ont ajouté une voix qui chante comme ça ‘Hwuuuuuuu uuuuuuuh’. Finalement, c’est un peu la même technique que celle utilisée pour le cinéma. On reprend un concept intéressant, mais on le remet au goût du jour.

Phoenix, ce sont des potes à vous ?

On ne les connaît pas du tout. Et ce n’est pas bien. Mais je pense qu’ils ont la même attitude à notre égard. Mais le plus marrant, c’est que nous sommes souvent comparés. C’est sans doute parce que les deux groupes puisent leurs références aux mêmes sources américaines, tout en conservant cet esprit pop/rock français…