Jasper Steverlinck inspiré par Roy Orbison ?

Jasper Steverlinck vient de sortir un nouveau single. Il en parle : ‘« Nashville Tears » est l'une de ces chansons qui m'est venue à moi, instinctivement. Elle a coulé d'un seul jet, comme si la chanson s'était écrite toute seule. Elle évoque un moment très…

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Sebastien Leclercq

Sebastien Leclercq

dimanche, 20 juillet 2008 03:00

Dour festival 2008 : dimanche 20 juillet

C’est déjà le quatrième et dernier jour du festival. Il doit être 15 heures. Nous croisons autant de personnes qui arrivent que de campeurs pliant bagage. La moyenne d’âge est aussi plus élevée. De nombreux riverains du site ont été invités par le Bourgmestre. Ils en profitent pour faire leur petit tour. Résultat, en ce début d’après-midi, l’ambiance au sein du public est plutôt calme.

Ce calme est toutefois de courte durée. Moins d’une semaine après avoir vécu un séisme de degré trois sur l’échelle de Richter, les terres douroises tremblent à nouveau ; mais sur celle de Lofofora cette fois-ci, une des grosses pointures du hardcore français. Après avoir commis un excellent opus, intitulé  « Dur comme fer », les Parisiens ont un peu tourné en rond. Le public d’ailleurs aussi. Mais à leur manière, puisque les ‘circle pits’ et autres pogos n’ont pas tardé à se déclencher. Pourtant, le set manque de subtilité. Tout comme les commentaires du vocaliste Reuno, par ailleurs. Mais les nombreux fans, dont notre Ponpon, ne leur jettent pourtant pas la pierre.

Au sein de Heavy Trash, Jon Spencer ne fait plus dans le Blues Explosion, mais plutôt dans le rockabilly. Il est secondé par Matt Verta-Ray (du groupe Speedball Baby). Bien que toujours très énergique, la prestation ne parvient pas à capter l’attention de la foule, sans doute fatiguée par quatre jours de réjouissances. Jon a beau être enthousiaste, ses ‘Oh Yeah !’ ne sont guère partagés. Maintenant, il est vrai que leur set était peut-être programmé un peu trop tôt dans l’après-midi…

Efterklang est un ensemble danois. Dans leur langue, ce terme se traduit par résonance ou réminiscence. Sur scène, leur mélange de post-rock, d’électro et de cuivres passe plutôt bien la rampe. Imaginez un peu 7 musiciens en tenue (négligée) de mousquetaires. Le spectacle assez plaisant rappelle quelque part leurs voisins d’I’m from Barcelona. Mais leur univers multi-instrumental est plutôt bordélique. Et seules les oreilles averties parviendront à tenir la distance. En outre, vu la programmation chargée de ce dimanche, on préfère zapper.

Le festival de Dour ne manque jamais d’artistes à découvrir. Tout dépend de sa culture musicale. Lorsqu’un ami ou un journaliste (l’un n’excluant pas toujours l’autre) nous recommande un groupe ou un musicien, notre curiosité nous pousse à s’y intéresser. Et à se rendre jusqu’au podium pour se faire sa propre opinion. C’est le cas de Chrome Hoof et de Why ? Les premiers pratiquent un rock inclassable, dont le style navigue quelque part entre les Bellrays (NDR : aussi déjantée, leur chanteuse est également de couleur noire) et Siouxsie. Le second ne nous botte pas trop. Why ? est un autre bidule à tendance hip-hop. Nos conseillers nous confient cependant que la prestation douroise est loin de celle accordée dans le cadre des dernières Nuits du Bota.

La toute grosse foule se masse sous le Dance Hall. Et même à l’extérieur. Didier Super jubile. Il faut dire que son humour énième degré cadre bien avec le festival. Son rock provoc’ fait toujours autant recette. Il vilipende constamment son public, notamment sur la pédophilie en Belgique ; et ses musiciens font même mine de le quitter, fâchés. Mais ce scénario n’est évidemment qu’une mise en scène bien huilée. Un des deux plus grand succès de foule ce dimanche (Alpha Blondy, programmé plus tard en soirée, sera l’autre), avant la première réjouissance, musicale cette fois-ci, de l’après-midi.

Au début des années 60 Buddy Holy signait « Rave on ». Ce tube a inspiré The Raveonnettes, une formation qui nous replonge dans l’histoire du rock’n roll. Et parfois plusieurs décennies, auparavant. Même si le fil conducteur semble s’attarder vers la fin des 80’s et le début des 90’s ; et nous rappeler en particulier des combos comme Jesus and Mary Chain ou Slowdive. Première surprise, ce n’est pas la délicieuse blonde Sharin Foo qui monte sur les planches. Mais sa sœur Louise. Sharin est enceinte. Les frangines possèdent un physique à nous rendre Foo. Louise ressemble à Kirsten Dunst (n’oubliez pas notre section ‘Live photos’). Elle est membre du collectif Ohmarymary. Plus réservée, sa tonalité vocale est tout aussi sensible ; mais son timbre est parfaitement complémentaire avec celui de Sune Rose Wagner. Les échanges d’harmonies vocales sont d’ailleurs savoureux. Bref, le spectateur ne perd pas au change. On a l’impression de déguster un bon homard arrosé d’un Bordeaux-supérieur. Enfin, un spectacle apprécié de bout en bout, même si les aficionados nous confieront qu’en salle, flanqué de la chanteuse principale, c’est encore mieux.

Autre régal de la soirée : Fujiya & Miyagi. Retenez bien leur nom : Fujiya & Miyagi ! On ne peut pas parler de coup de cœur, car on avait déjà pu assister à leur set accord au Pukkelpop, l’année dernière. Mais d’une confirmation. On est bien en présence d’un des meilleurs groupes découverts lors de ces deux dernières années. Le club circuit Marquee n’est pourtant qu’à moitié rempli, mais tous les spectateurs manifestent de l’enthousiasme, même ceux qui, comme nous, prennent le concert en cours de route. L’ombre de Yo la Tengo plane encore sous ce chapiteau qui les avait accueillis deux ans plus tôt. Surtout lors du final d’une durée, quand même, de plus de 10 minutes. Avant que le public n’applaudisse chaleureusement le départ du trio anglais.

Il est déjà 22h30. La foule est beaucoup plus conséquente. Certains festivaliers se seraient-ils réveillés tardivement ? Ou alors la présence d’Alpha Blondy focaliserait-elle un nombre très élevé de spectateurs. Déjà gâtés les jours précédents, les fans de reggae s’en donnent à cœur joie. De son véritable nom Seydou Koné, Alpha Blondy est en effet une des plus grandes figures du genre africain. Et dire que c’était déjà la troisième fois qu’il faisait honneur à Dour. A 55 ans, il n’a rien perdu de sa verve, arborant même fièrement un tee-shirt ‘sex machine’. Ambassadeur de la paix dans son pays, la Côte d’Ivoire, il se démène sans compter pour conduire son combat. Il est bien soutenu par deux choristes. Les mêmes que celles épaulant son compatriote Tiken Jah Fakoly, me semble-t-il…

La soi-disant ‘tête d’affiche’, pour autant que l’on puisse l’appeler ainsi, était Gogol Bordello. Ce groupe multiculturel résume à lui seul l’atmosphère du festival. Un sacré mélange des genres. Un foutu bordel mais qui a du style et de la pêche. Bref, une recette idéale pour faire la fête. Il ne faut que quelques minutes au leader Eugène Hütz pour électriser les premiers rangs. « Not a crime » sonne le départ d’un cortège incessant de slams et pogos. Pendant « Start wearing purple », la moitié de l’assemblée jumpe. Le final est un peu long. Plus d’un quart d’heure. Un massacre du pourtant sublimissime « When The Trickster Starts A-Poking ». Mais bon, vu l’ambiance, personne ne semble s’en soucier. Bonne nouvelle pour les nombreux aficionados, ils reviennent le 17 décembre 2008 au Splendid de Lille, au terme d’une tournée qui les mènera de Tokyo à Montréal en passant par Moscou. Le tout, en moins d’une semaine. Quelle santé !

Quant à nous, il est temps de penser à la route du retour. Emprunter ces fameuses passerelles casse-gueule à la sortie du site, après cette journée marathon. Heureusement c’est aussi celle de la clôture.

P.S. : Je me permettrai quand même d’ajouter un petit commentaire au sujet de l’ambiance qui a pourri le set des BB Brunes. En toute franchise, je dois avouer ne pas être trop branché par leur univers sonore. Lors de leur prestation, j’ai pris un certain recul. Au propre comme au figuré. Mais quel triste spectacle ! Pas celui accordé par le groupe, qui ma foi lorgne davantage vers le rock qu’un vulgaire ‘boys band’. D’ailleurs, la veille, dans le cadre des Francos de Spa, il avait récolté un franc succès, lors. Mais à Dour, les applaudissements étaient largement dominés par les lazzis ; si bien que la formation a dû se produire dans une cacophonie indescriptible. Aussi, je me demande qui est le plus immature ? Les jeunes ados ou cette frange du public dourois qui, après Patrick Juvet et Diam’s, a jugé bon de balancer une série de projectiles vers la scène. Le problème c’est qu’ils n'ont pratiquement jamais atteint leur cible, mais plutôt les spectateurs des premiers rangs. Dont de nombreux jeunes qui participaient pour la première fois à ce festival. Quel souvenir garderont ces ados de Dour ? Auront-ils envie d'y revenir ? Et que penser de ces médias (y compris le site officiel live.dour) qui se sont contentés de tirer à boulets rouges sur le groupe sans remettre un instant en question l'attitude du public. ‘BB cadum ? Dur dur d'être BB’ titrent-ils ? N'empêche les BB Brunes sont parvenus à tenir tête à leurs détracteurs et ont démontré qu’ils ne manquaient pas d'humour. Tout d’abord en respectant leur timing (NDR : dans ces conditions, difficile d’accorder un quelconque rappel). Ensuite, en leur rétorquant qu’ils étaient incapables de viser correctement. Faut croire que ces ‘hooligans’ qui dansaient la farandole sur des reprises d'Abba, le mercredi soir, jugeaient sans doute leur comportement plus branché... Tout est question de point de vue…

 

 

Pour nos lecteurs qui ont rencontré des problèmes lors de l'achat de billets via Sherpa, voici une dépêche de test-achats intéressante :

Billets de spectacle chez Sherpa

La société Sherpa vend des cartes d'entrée et billets pour des évènements de tous genres. Nous avons reçu bon nombre de plaintes concernant leur refus de remboursement de billets en cas d'annulation de l'événement ou réception tardive des billets envoyés par la poste. Leurs conditions générales de vente prévoyaient en effet qu'ils ne sont pas responsables en cas d'annulation ou modification des dates de l'événement. En outre, il était précisé que l'envoi

de billets se faisait aux risques et périls du consommateur sauf si un supplément était payé pour l'envoi par recommandé. Nous avons déposé plainte auprès de la Direction générale « Contrôle et Médiation » qui a dressé procès-verbal d'avertissement pour infraction à diverses dispositions de la loi sur les pratiques du commerce. Suite à cette intervention, Sherpa a modifié ses conditions générales.

Que faire ?

N'acceptez donc plus le refus de remboursement lorsque l'événement a été annulé ou lorsque les billets ne vous sont pas parvenus en temps utiles. En outre, Sherpa n'a pas le doit de vous réclamer des frais d'envoi en cas de remboursement. En cas de doute, vérifiez les nouvelles conditions contractuelles sur le site http://www.sherpa.be

 
Source : http://www.test-achats.be

 

vendredi, 04 juillet 2008 18:47

Dour 2008 : les Highlights !

Les aficionados commencent déjà à décompter les jours avant de rejoindre la 20ème édition du festival de Dour programmée du 17 au 20 juillet 2008. Les mauvaises langues clament déjà pourtant, haut et fort, que l’affiche n’est pas exceptionnelle ; en outre, elles reprochent aux organisateurs de ne pas avoir accompli de gros efforts pour fêter cet anniversaire.

Quoiqu’il en soit, Musiczine a sélectionné pour vous 4 ‘acts’ incontournables, à vivre chaque jour. Imprimez et conservez précieusement ce document si vous éprouvez des difficultés à opérer vos choix dans votre programmation ou si au beau milieu du jeu de quilles, vous vous entez un peu paumés…

Jeudi 17

Goldfrapp : le charme d’Alison ne laisse personne de marbre. Et la pop de Goldfrapp revisitant allégrement les 70’s ainsi que la new-wave de 80’s, est aussi agréable que planante. A ne pas manquer sous aucun prétexte ; surtout si leur set est de la trempe de leur prestation accordée à Werchter ou à Arras, voici 2 ans.

Austin Lace : cocorico, puisqu’on y retrouve notre rédacteur Enzo aux claviers. Trop confiné dans l’ombre d’autres groupes belges hypes, leur pop certes légère mais très rafraîchissante sera appréciée en cette période estivale…

The Teenagers : leur tube « Scarlett Johansson » passe en boucle sur Pure FM, et leur pop-rock devrait plaire au plus grand nombre.

Tiga : pas vraiment notre tasse de thé, mais les amateurs de Dance floor se régaleront ! D’ailleurs le Dance Hall de Dour devrait entrer en ébullition lors de leur show...

Ellen Allien : les fans ne manqueront certainement pas d’applaudir cette figure allemande incontournable et respectée de l’électro.

Vendredi 18

The Notwist : ceux qui ne les connaissaient pas encore en ont eu plein la vue et les oreilles l’année dernière à Dour. Si à l’origine leur style était plutôt sauvage, au fil du temps, il s’est teinté d’ambient, pour notre plus grand bonheur.

Battles : difficile de coller une étiquette au rock expérimental de ces New-yorkais. Mais c’est sûr ils sont dans le vent, et le feront souffler sur la Red Frequency Stage.

Agnostic Front : les vétérans du Hardcore sont de retour pour la 4ème fois sur la plaine de la Machine à feu ; et c’est sûr, ils vont le mettre (le feu).

H20 : une autre référence hardcore US. Faut dire que Dour a toujours réservé une large parenthèse au genre, et le public a toujours bien suivi. Aussi pourquoi en serait-il autrement cette année ?

Ice cube : du hardcore au rap, il n’y a qu’un pas que les artistes franchiront sur la Last Arena. La grosse artillerie Gangsta sera bien représentée par Wu Tang Clan et Ice Cube. Le Californien est également pressenti pour incarner Barracuda dans la grosse production US « A team », aux côtés de Bruce Willis.

Samedi 19

Meat Puppets : les nostalgiques des 90’s et autres fans de grunge ou noisy se donneront tous rendez-vous sur la Red Frequency à 19 heures.

Wovenhand : faut-il encore présenter la country gothique chère à David Eugène Edwards, figure de proue des ex-16 Horsepower ?

The Incredible Punish Yourself Pictures Show : le show haut en couleurs et mouvements de Punish Yourself colle si bien à leur métal-indus, qu’il parvient chaque fois à déchaîner les passions…

Lagwagon : une des références du punk/rock californien. Pas pour rien qu’ils sont signés sur le label Fat Wreck de NOFX.

Mad Sin : l’équipe de foot allemande a échoué en finale de la coupe d’Europe ; mais pas les Mad Sin. D’ailleurs leur punk ancestral, à peine atténué par les interventions surprenantes d’une contrebasse, est toujours aussi conquérant.

Dimanche 20

Fujiya & Miyagi : voyage intemporel dans le Club-circuit Marquee, après un détour très remarqué par le Pukkelpop, en 2007.

Madrugada : bien que navigant au cœur du marasme blues mélancolique, cette formation norvégienne rehausse souvent ses prestations scéniques d’une énergie hors du commun, à l’instar de Nick Cave ou The National.

Alpha Blondy : les fans de reggae ne sont jamais oubliés à Dour. De quoi apaiser quelques peu les ardeurs après 3 jours de festival…

The Fall : depuis plus de 30 ans, ce groupe gravite autour de la légende vivante Mark E Smith, dont le chanté/parlé si particulier a probablement inspiré notre Arno national.

Gogol Bordello : Madonna les a choisis pour l’accompagner lors du Live Earth à Londres. Et quand on connaît le caractère exigeant de la diva, on ne peut qu’être rassuré sur la qualité de cette formation dont le punk/rock oscille quelque part entre Mano Negra et Goran Bregovic.

Pour rappel, le ‘pass’ de 4 jours coûte 85 Euros, et les tickets sont en vente dans les lieux suivant :

AARSCHOT | MVC | Schaluin 77
ARLON | PARK MUSIC | Rue de la Poste 5
ATH | INTIALES CD | Rue aux Gades 5
BASTOGNE | MAISON DU TOURISME | Place Général MCAuliffe
BREE | MEGADISK | Hoogstraat 46
BRUGGE | HIT SHOP | Maalsesteenweg 138
BRUXELLES | CAROLINE | Passage St Honoré 20
CHARLEROI | MEDIATHEQUE | Palais des Beaux art Av. de l'Europe 1
COURTRAI | BILLBOARD | Steenpoort(Kor) 10
DEINZE | FREEEZ | G.Martensstraat 33 bus 1
DINANT | ZONE BLEUE | Rue grande 86
EUPEN | INFO-TREFF VVK | Aachener straat 53
GILLY | VIDEO PARC | Chaussée de Fleurus 289 A
HASSELT | GIGA-SWING | Kapelstraat 26 (28)
HEUSDEN - ZOLDER | PICKUP | Beringersteenweg 7 a
LA LOUVIERE | LA MEDIATHEQUE | Rue Albert Ier 36
LEUVEN | JJ RECORDS | Parijsstraat 32
LIEGE | CAROLINE | Rue de l'Université 28
LIEGE | Stand Info Billetterie Belle-Ile | Quai des Vennes 1
LOUVAIN-LA-NEUVE | MEDIATHEQUE | Place Galilée 9 A
MAASEIK | MADA MUZIEKSHOP | Bosstraat 71
MALMEDY | PIANO BLANC | Chemin rue 42
MENEN | JEUGDCENTRUM Petrol | Jim Sabbestraat 163A
MONS | LA MEDIATHEQUE
NAMUR | LIDO MUSIQUE | Rue des Croisiers 45
NAMUR | JUKE-BOX | Rue Haute Marcelle 38
OOSTENDE | BILLBOARD | A.Buylstraat 11
OUDENAARDE | FONO HARMONIEK | Tussenbruggen 16
ROESELARE | BILLBOARD | Stationsplein 17
TORHOUT | TOP DISC | Markt 30
TOURNAI | LA MAISON DE LA CULTURE | Bd des frères Rimbaud
TOURNAI | LES BASTIONS : STAND INFO
WAREGEM | LP CENTER | Stationsstraat 136

Pour plus d’infos http://www.doumusicfestival.be

 

mardi, 17 juin 2008 03:00

Le temps payé ne revient plus

Il y a bien une bonne quinzaine d’années que votre serviteur suit à la trace les René Binamé. Faut dire que leurs fameux concerts de Noël (Guy Betes et son orchestre) sont à mettre au rang des meilleurs souvenirs. Et il faut remonter à près de 20 ans, pour retrouver les origines de cette formation responsable d’un punk rock alternatif et révolutionnaire. ‘Distillé très lentement, afin de ne pas perdre en route les arômes les plus fragiles’, comme elle s’amuse à le préciser sur son dernier CD. Son titre ? « Le temps payé ne revient plus ». Et il témoigne déjà à lui seul du caractère toujours engagé de nos camarades. « Tic-tac » et « Quelques mots sur le cirque électoral » revisitent l’incontournable album « 71-86-21-36 », même si quelques choristes (Magali, Rachel et Bini) adoucissent les revendications affirmées des textes. Imprimé sur un tempo réminiscent des Wampas, frères de sang de nos Belges, « Société anonyme » illustre parfaitement le propos. Le thème de l’entreprise revient également en force sur le titre enchaîné (au propre comme au figuré) « Djil Copiche ». Caractérisé par ses guitares cinglantes, la reprise du « Mother’s little helper » épouse un rock plus classique. Quant au morceau final, « Final débondé », il a le titre qu’il mérite.

Si le CD est distribué via Bang, il est –suivant leurs principes d’auto-distribution– disponible sur leur site http://www.aredje.net. Vous ne serez pas particulièrement surpris par le genre traditionnel chez les René Binamé, mais sûrement pas déçus non plus. Les Binamé n’ont-ils pas chanté ‘Non, non rien n’a changé, tout a évolué’ ?

 

‘La pluie qui tombe m’effraye un peu’ chante Daniel Darc. Il est 22h30. Faut dire que les spectateurs qui se sont déplacés pour assister au festival, ce soir, ont dû s’armer de courage (et d’un parapluie qu’il valait mieux tenir à deux mains) pour affronter les orages et pluies diluviennes, qui se sont abattues sur la commune de Saint-Josse, à partir de 19h30. Des conditions météorologiques qui pourraient bien se reproduire lors des prochains festivals d’été, si le climat continue à flirter avec des températures aussi élevées. Et ce n’est pas une bonne nouvelle pour les organisateurs, qui risquent de devoir alors faire face à d’autres problèmes bien plus conséquents. Mais inutile d’anticiper, chaque chose en son temps… 

C’est donc trempés jusqu’aux os que la plupart des spectateurs sont arrivés au Bota sur le coup de 20h. Parfois même simplement après avoir traversé le parc. Il est alors 20 heures. L’œil furtif, j’observe d’un air amusé le comportement des individus. De jolies jeunes filles moulées dans leur t-shirt (mouillé) côtoient des cadres à peine sortis de leurs bureaux et quelques punks errants. Un public aussi hétéroclite que l’expo proposée au Witloof Bar.

En déambulant dans les couloirs, on croise Brisa Roché et Daniel Darc. La première conjugue beauté et élégance. Par contre, on ne peut pas en dire autant de l’ex-leader de Taxi Gril. Trapu, presque bossu, son corps et son visage sont profondément marqués par les excès commis au cours de sa jeunesse. Et pourtant, Daniel Darc passerait incognito parmi les musiciens de rue et les mendiants du quartier. Mais respect pour ces artistes. Y compris Daniel Darc. Car se soir, il va nous accorder un show de toute bonne facture. Car comme chez tous les écorchés vifs, on ne sait jamais à quoi s’attendre. Lors de son dernier passage à Dour, son concert était pathétique ; alors que quelques jours plus tard il livrait un set d’exception aux Francos de Spa.

Mais ce soir, c’est le bon soir. Sur le coup de 22 heures, il monte sur les planches, empoigne le micro d’une main ferme et donne immédiatement le ton : le spectacle sera rock’n’roll. Il enchaîne les différents titres de son dernier opus « Amours suprêmes », mais en adoptant un tempo nettement plus enlevé que sur disque. Juste avant, mais aussi après « Les remords », Darc échange quelques mots avec une jeune groupie perdue au milieu de l’auditoire. Une réaction qui démontre l’état de forme de notre homme. Le set monte en puissance et atteint un des premiers sommets lors de l’interprétation du single « J’irai au paradis ». Puis par « Je me souviens, je me rappelle ». On lui pardonnera cependant, des improvisations souvent foireuses. Tout comme ses errements dans ses textes. Il s’en excuse d’ailleurs, spontanément. Des carences largement compensées par un backing group particulièrement solide et talentueux. Darc a quand même le bon goût de le remercier, juste avant d’attaquer « L.U.V.», morceau au cours duquel le guitariste se substitue à Alain Bashung pour partager le duo. Manifestement, du Daniel Darc de cette trempe, on en veut bien encore…

Un peu plus tôt en soirée, Brisa Roché avait précédé le Parisien sur le même podium. Les médias comparent souvent la Franco-américaine à Björk. Si c’est pour le physique, elle mérite mieux. Quant à la voix, elle possède sans doute les inflexions de l’Islandaise, mais pas le timbre. Habillée d’une longue robe colorée, la diva campe un jeu de scène qui colle bien avec celui de ses musiciens, tout de blanc vêtus. (NDR : Richard, le bassiste, me fait penser à Stefan Oldsdal, le bassiste de Placebo). Malheureusement, le chapiteau n’est qu’à moitié rempli et le public n’applaudit guère. Ou à peine. Même lorsque la belle fait son entrée. Et pas davantage à l’issue de ses premières chansons. Il faut avouer que son style, oscillant du jazz au gospel, joue constamment sur les atmosphères. Et cette approche musicale plutôt déconcertante est assez difficile à apprécier d’entrée de jeu. Pourtant, malgré l’ambiance presque glaciale et le manque de réaction manifestée par le public, le collectif ne se décourage pas pour autant et ne se départit jamais de son sourire. Et finalement leurs efforts seront récompensés ; puisque après avoir invité les spectateurs à siffloter son tube « Whistle », Brisa hérite d’un tout autre accueil. Bien plus convivial. Soudainement, l’ambiance monte d’un cran et la bonne humeur devient communicative. Les applaudissements concurrencent même la pluie, qui n’a pas cessé de tomber à l’extérieur. On a même droit à un fin de parcours nettement plus rock’n’roll. Le band précise d’ailleurs que le temps imparti sur scène lui est compté. Et dès lors qu’il préfère raccourcir la setlist, tout en la rythmant. Une initiative très appréciable, dans le contexte d’un festival.

Après avoir assisté aux bonnes prestations de ces deux artistes, nous sommes repassés prendre un denier verre au bar du Bota. Tranquilos ! En plaignant les spectateurs entassés comme dans une  boîte à sardines au sein de la Rotonde pour applaudir le set de Girls in Hawaii, sold out depuis des lustres. Et on n’avait même pas envie d’être à leur place, tant nous avions pris notre pied lors de la prestation de ces artistes français, ce soir…

Daniel Darc + Brisa Roché

Organisation Botanique

 

mardi, 15 avril 2008 22:34

Haarp (cd + dvd live)

Le moins que l’on puisse écrire, c’est que la sortie de ce double Cd/Dvd s’adresse avant tout aux fans de Muse. Bien sûr, les mauvaises langues vont se délier et reprocher au trio de tirer un peu trop sur la corde. Et pour cause. Après 3 Dvd ‘live’ (dont « Hullabaloo » et « Absolution tour ») et 4 albums studio, on peut dire que le band cultive le sens du marketing ! Au niveau promotion, rien n’a été laissé au hasard, non plus : medias, projections en avant-première dans les cinémas de métropoles, etc. Néanmoins, ne gâchons pas notre plaisir. A l’écoute et la visualisation de ce show titanesque, planté au sein d’un stade qui ne l’est pas moins, on a de quoi être impressionné. Les aficionados la première heure risquent même d’être étonnés du parcours opéré par Muse en une dizaine d’années, devenant par la force des choses (ou cette force obscure du marketing dont on vous parle ci-dessus), l’un des grands groupes pop/rock incontournables, au même titre que Placebo et autre Radiohead.

Hormis la galerie photo très moyenne, le Dvd ne recèle pas de bonus. Pas question d’interview ou de reportage no plus. Uniquement le concert. Mais bon, en 1 heure 40 pour 20 titres, il n’y a pas de quoi faire la fine bouche. 

Le CD est plus… compact. Il est découpé en 14 titres. Justifiée sur le Dvd (NDR : à cause de l’entrée en scène toute en couleurs), l’intro traîne en longueur et finit par devenir pénible à supporter. Heureusement, “Knights of Cydonia”, “Hysteria” et “Supermassive black hole” embraient pour le plus grand plaisir de nos oreilles. La déferlante de tubes épingle entre autres “Starlight” et “Time is running out ». Et lors du final, “Take a bow” provoque une véritable onde épileptique. Matthew James Bellamy semble au sommet de sa forme. Souvent comparée à celle de Thom Yorke, sa voix haut-perchée est en démonstration. Pourtant, lors de cet exercice de style, elle peut devenir irritante. Il y manque cependant quelques plages pourtant incontournables. Pas de “Bliss” ni de “Citizen Erased”, pourtant bien disponibles sur Youtube lors des mêmes concerts accordés au stade de Wembley le 16 et 17 juin 2007. Quant à “Feeling Good”, il figure bien sur Dvd, mais pas sur le cd.

Comme je le précisais, ce Dvd devrait combler les inconditionnels. Mais également le grand public, qui dispose ici bonne opportunité de (re-)découvrir ce groupe. A l’instar d’« Absolution », ce Cd/Dvd constitue d’ailleurs une excellente entrée en matière pour pénétrer l’univers de Muse. Et pour que votre info soit complète, sachez que le titre de cet opus live fait référence aux pièces principales du décor de la tournée : d’immenses soucoupes relevant d’un programme d’études scientifique américain, baptisé Haarp.

 

Si les spectateurs accueillent quelquefois froidement les premières parties ou même les boudent, la grande foule se presse déjà dans la Rotonde pour accueillir The Experimental Tropic Blues Band (ETTB). Il faut dire que le trio belge constitue une des formations scéniques les plus incontournables de notre plat pays. Le look toujours aussi sobre, TETBB ne manque ni de classe, ni de punch. Issu du collectif Jaune-Orange, le trio carbure toujours au rock’n’roll 60’s, un r’n’r boosté à l’intensité ‘stoogienne’. Encore que parfois, leur musique me fait penser au John Spencer Blues Explosion. Une chose est sûre, leurs prestations scéniques s’inscrivent dans la lignée des tous grands. Nuance, le combo inocule dans son expression sonore, cette petite touche de second degré bien belge ; à l’instar de leur longue plaidoirie anti-tabagique d’un des deux chanteurs, proclamée lors de la présentation du titre déjà culte « Hellelujah » (extrait de l’album studio du même nom). Ce qui n’empêche pas le combo de consommer un panaché de saveurs totalement différentes (NDR : quoique la dose de bière versée dans le contenu, soit quand même généreuse). Dans un contexte référentiel plus contemporain, on pourrait imaginer ce cocktail plutôt réussi, naître d’un mélange de styles très noir/jaune/rouge. Passés au mixer, si vous préférez. Et plus concrètement, puisant ses influences chez Such A Noise, Arno ou Ghinzu. Encore que l’attitude des membres du combo se révèle plutôt hétéroclite. Le comportement assez ‘rentre dedans’ de Dirty Wolf est ainsi accentué par son timbre vocal rauque, alors que Boogie Snake semble cultiver une image davantage ‘Datsuns’. Enfin, apparemment plus posé, Devil D’Inferno, le drummer, parvient à allier sobriété et efficacité. Sans vraiment pouvoir expliquer comment ni pourquoi, si ce n’est peut-être en se référant au fameux compromis à la belge, le résultat est probant, et les applaudissements nourris de la foule accordés en fin de parcours, en sont la plus belle des démonstrations.

Originaire de Riverside (Californie), The Bellrays milite depuis 1992 et a connu des hauts et des bas. Adulés par les Inrocks (NDR : leur festival les a programmés en 2003), ils étaient presque retombés dans un quasi-anonymat. Leur présence, lors du dernier festival de Dour, n’avait guère marqué les esprits. Quoiqu’il en soit, quand la charismatique Lisa Kekaula déboule sur le podium, peu après 21 heures, la Rotonde est pleine à craquer. Bien que le concert ne soit pas ‘sold out’, on a l’impression d’être coincés comme à l’intérieur d’une (demi-)boîte à sardines.

Très vite le public est conquis. Il faut dire que Lisa sait comment s’y prendre pour l’haranguer. Elle descend très tôt dans la foule, la traverse, monte les marches des gradins, tout en n’hésitant pas à accoster l’un ou l’autre spectateur. Une vraie femme à poigne, comme on dit chez nous. Finalement la sauce prend. BobVennum nous balance ses riffs à la façon d’un J.Mascis, pendant que le bassiste se déchaîne sur son manche, tout en bondissant comme Flea. Et pendant ce temps, la voix chargée de swing ou tout en puissance de Kekaula épate la galerie.

Le set ne souffre d’aucun temps mort. La musique oscille allègrement du jazz au punk, nous invite à opérer une traversée à travers les Etats-Unis ou dans le temps, passant des 60’s aux 90’s sans la moindre difficulté, sans oublier de transiter par la prog des 70’s. C’est tout dire !

Un regret quand même. Après 1h30 de prestation, le public a réclamé, à juste titre, un rappel. Il ne sera jamais accordé. Et pourtant, l’ambiance était vraiment montée d’un cran lors des derniers morceaux du set, et cette fin trop brutale laissera un petit goût de trop peu. Mais qu’importe, car le timbre de voix de Lisa nous trotte définitivement en tête. Il est tellement proche d’une Tina Turner ou d’une Amy Winehouse, les frasques en moins ! Et c’est le moins que l’on puisse écrire, puisqu’à peine le concert terminé, la chanteuse rejoint le stand de vente de t-shirts, juste à la sortie de la salle, pour se charger personnellement du merchandising. Finalement, en grattant un peu, on se rend compte qu’il émane bien quelque chose de punk des Bellrays.

Si vous les avez manqués ou si vous souhaitez les revoir, bonne nouvelle : ils viennent de confirmer leur retour en Belgique le 12 juillet 2008, dans le cadre du festival ‘Les Ardentes’ de Liège.

Organisation Botanique

mardi, 26 février 2008 18:32

American Gothic (Ep)

Un peu moins d’un an après la sortie de « Zeitgeist », elpee qui célébrait leur come-back, et entre deux tournées (l’US et l’européenne qui passait par Forest ce 19/2), Billy Corgan et le reste de sa bande ont concocté cet Ep 4 titres. Aux USA, il est disponible uniquement via iTunes, l’artwork étant accessible gratuitement sur le site officiel du groupe. En Europe les aficionados peuvent se procurer le CD, au design audacieux, mais aux couleurs harmonieuses. Le contenu est tout autant surprenant.

Avouons-le tout de suite, les deux premiers titres ne sont guère emballants. En écoutant « Rose March », on se dit vraiment que les Pumpkins ne sont plus ‘Smashing’ mais plutôt ‘Rolling’. Il y a toujours ce timbre de voix si typique de Billy Corgan, mais sans véritable finition, on se demande ce qu’a bien pu foutre le personnel en studio. A moins qu’il se soit effacé afin de permettre à Billy de mener la danse de bout en bout. L’auditeur est d’ailleurs en droit de se demander où sont passés les arrangements si bien ficelés de « Zeitgest »

« Again, again, again » porte bien son titre, tant ce deuxième morceau semble tout aussi léger, voire bâclé serait-on tenté d’écrire. Il lasse et même irrite sur la longueur. Heureusement « Pox » exhale une petite bouffée d’air frais. Sur fond de guitare acoustique tendre et entraînant, tapissé à la manière des Californiens de Swell, Billy vient déposer sa voix plus douce et plus maîtrisée. Et cet Ep finit quand même sur une bonne note. En l’occurrence par « Sunkissed », une chanson diffusée sur les bonnes ondes radiophoniques. Et il faut croire que le groupe a envie de marquer le coup, en tournant définitivement la page du noisy/grunge des 90’s. Certains salueront ce virage en le qualifiant de rafraîchissant. D’autres, nostalgiques de la période « Gish » ou de l’incontournable « Mellon Collie and the Infinite Sadness » crieront au ‘grand n’importe quoi’. Reste à voir si ce n’était qu’une aventure sans lendemain ou si le prochain elpee des citrouilles sera du même acabit…

mardi, 18 décembre 2007 22:37

North star deserter

Dépressifs, ne plus s’abstenir ! Le feu ne scintillait plus. Il était presque éteint. Mais il couvait. Et puis soudain, une étincelle a ravivé la flamme. Il est à nouveau intense. Les superlatifs ne manqueront certainement pas pour décrire ce « North Star Deserter », qui figurera à coup sûr dans mon top 20 de 2007. Après avoir édité de pures merveilles au beau milieu des années 90, comme « Drunk » ou « Is the actor happy ? », Vic Chesnutt était retombé dans un relatif anonymat. Non pas que notre Ricain (originaire de Floride) n’écrivait plus de bonnes chansons, mais ces longues ballades folk aux textes désenchantés, qu’il interprétait d’un timbre gémissant, coincé entre Paul Simon et Léonard Cohen, avaient fini par lasser.

Et je dois avouer qu’après avoir écouté le morceau d’ouverture, « Warm », j’ai craint le pire. A contrario de son titre, il n’est guère enflammé. Et dans cet esprit, je me suis dit que chroniquer un tel opus, un dimanche après-midi de novembre, alors que le temps est gris, cafardeux, et la pluie vient se plaquer contre les carreaux de ma chambre, n’était pas vraiment une bonne idée. Et qu’il était peut-être préférable de changer d’activité. Heureusement, « Glossalia » a commencé à réchauffer l’atmosphère. Et le son de monter en puissance. Il est d’ailleurs conseillé de bien régler le volume, pour éviter toute surcharge. Transcendé, Vic Chesnutt est déjà au sommet de son art. Renversées les anciennes barrières, chassés les anciens démons, il nous entraîne dans son univers flamboyant. « Everything I say » est un véritable bijou sculpté par les riffs fulgurants de Guy Picciotto. Mais la voix bouleversante de Chesnutt transite par la douceur, avant la montée d’une nouvelle décharge d’adrénaline. « You’re never alone » embrasse une insouciance inhabituelle ; des chœurs empreints d’optimisme, viennent d’ailleurs conforter cette impression. Cette ballade folk en deviendrait presque joyeuse (un paradoxe lorsqu’on connaît l’univers très caractéristique de Vic Chesnutt !) Deux autres perles enrichissent cet opus. Tout d’abord le contagieux « Splendid ». Ce titre continue d’ailleurs à me trotter en tête. On ne se rend même pas compte de la durée de cette plage (plus de 8 minutes). Pour la circonstance, la construction a été inversée. Plutôt électrique au départ, elle s’achève par un atterrissage en douceur. « Debriefing » ensuite. Un morceau dont le contraste entre marasme mélancolique et véritables déflagrations positives s’avèrent totalement déconcertant. Cet album est vraiment incontournable…

Pour enregistrer cet elpee, Chesnutt a reçu la collaboration d’une pléiade d’artistes notoires. Et elle a porté pleinement ses fruits. Ce qui explique sans doute pourquoi il est d’aussi bonne facture. C’était peut-être ce qui manquait sur les précédents albums ? Guy Picciotto (Fugazi), Geneviève Heistek (Hangedup) et Silver Mt. Zion ne sont pas nés de la dernière pluie. Et réunir autant de talents sur un seul disque est déjà une performance en soi. Des artistes dont l’omniprésence à permis de transcender la plupart des titres. La petite centaine de spectateurs présents au club de l’AB, lors du passage de toute cette troupe, fin novembre 2007, ont d’ailleurs pu retrouver le rayonnement du personnage central, pourtant paraplégique. Sur scène, comme sur ce CD, à aucun moment les remarquables collaborateurs ne lui volent la vedette. Ils viennent simplement magnifier la plupart des titres. Le mettre sur le velours. Là où on ne les attend souvent pas. Ils le portent à bout de bras. Sur un nuage.

Onzième essai, « North star deserter » devrait remettre Vic sur les rails et reconquérir les faveurs des critiques. C’est tout le mal qu’on lui souhaite…

mardi, 11 décembre 2007 01:00

Mi-figue, Mi-raisin

Autant le dire tout de suite, l’adage suivant lequel ‘les absents ont eu tort’ n’est pas de mise pour ce concert. Néanmoins, ils ont le droit d’avoir des remords. A cause du supporting act. Turbonegro. Je l’avais d’ailleurs déjà souligné lors de la confection d’un article paru dans les news. En outre, la formation norvégienne s’était également illustrée au dernier Pukkelpop. Le vendredi. En clôture (NDR : voir la review de ce festival signée par l’ami Enzo). Un set quand même difficile à décrire. Une chose est sûre, sa musique nous replonge dans le bon vieux hard des années 80 ; mais la solution sonore est revue et corrigée suivant l’esprit nordique. Une petite touche de punk à la Black Flag en plus. Sans oublier le chouia de truculence, qu’incarne si bien le chanteur. Un véritable Viking qui se produit torse nu tout en dégageant une certaine sympathie. Ne connaissant pas leur répertoire, je ne m’étendrai pas sur leur setlist. Aussi je vous conseille de vous rendre sur leur Myspace, si vous souhaitez en savoir davantage… (http://www.myspace.com/turbonegro)

Marlyn Manson aime se faire désirer. La première partie à peine terminée (NDR : il est alors 20h45 !), un immense drap se déploie pour occulter le podium. Et les aficionados devront attendre plus d’une heure avant le début du ‘main act’. Il est d’ailleurs toujours amusant d’observer ce public. Très éclectique. De vrais fans de métal côtoient ainsi une foule de curieux. De tous les âges. Affichant une diversité de looks et de tenues assez impressionnante. Depuis le ‘bon père de famille’ qui emmène ses enfants (NDR : ce qui peut revenir cher à plus de 40€ la place) à l’ado pré-pubère, en passant par le vieux motard. Et les T-shirts arborés accentuent cette impression. Certains exhibent les derniers groupes métal à la mode comme Nightwish. D’autres, souvent des vétérans, ceux d’Alice Cooper. Des jeunes filles se sont déguisées en sorcières d’Eastwick. Mais on y croise également des cadres dynamiques encore en tenue de bureau… Finalement, en observant cette audience bigarrée, tout en sirotant quelques bières entre ami(e)s, le temps passe assez rapidement, et les lumières finissent par s’éteindre…

Le set s’ouvre par une courte intro au cours de laquelle Brian se livre à une sorte de rituel. La grande majorité des spectateurs n’assiste pas cette cérémonie, car le rideau couvre toujours le devant de la scène. Seuls les mieux placés -à l’avant et sur les côtés- se demandent si au-delà des apparences, Marilyn Manson ne serait pas un peu givré… La toile finit donc quand même par tomber à l’issue de ce prélude, et laisse apparaître un décor digne des cénacles occultes. On a même droit aux cierges. L’image est très importante chez MM. Brian se sert de son micro traditionnel à double fonction (NDR : un couteau de survie en même temps, c’est pratique !) Le contour de ses yeux est maquillé en rose fluo ; et on ne peut pas dire que ce choix passe inaperçu. Grimé de la sorte, on se demande si on est en présence d’un travesti prêt à prendre son service à Pigalle ou un acteur sorti tout droit d’un film d’épouvante de série B. Et du haut de ses bottes à semelles compensées, on peut vraiment affirmer qu’il est tapé ! Finalement, sous cette apparence, on a du mal à imaginer comment il est parvenu à séduire une telle pléiade de jolies nanas. Rose McGowan, par exemple. Mais arrêtons ici la description purement visuelle pour nous consacrer quelque peu au concert. Quoique…

« If I was you vampire » nous plonge immédiatement dans une ambiance propice à l’envoûtement. Dans l’esprit d’une secte, vous m’avez bien compris. « Mobscene » électrise la foule. Flûte, il manque les jolies danseuses de son clip vidéo. Elles étaient pourtant présentes, lors du dernier spectacle accordé au Brabanthal de Louvain. Finalement les titres s’enchaînent d’une façon assez carrée. Le medley opéré entre « Sweet dreams » et le vieux « Lunch box » brise quelque peu ce processus linéaire. Malgré quelques mots prononcés entre les titres et les incursions dans le public, le grand show est attachant, mais pas particulièrement enthousiasmant. A se demander si le spectacle ne serait pas plus adapté à un festival plutôt que dans une salle de grande capacité, comme Forest National (NDLR : lors du Pukkelpop 26, sa prestation a été catastrophique). Le décor est quand même le fruit de prouesses techniques : la chaise de cinq mètres de haut, le stand destiné au discours de propagande politique ou l’avant-scène qui se surélève en plein milieu du concert, en sont les plus belles démonstrations. Il faudra cependant attendre des tubes comme « Rock is dead » ou « The Beautiful People », dispensés en bout de course, pour retrouver chez MM un peu de tonus.

Dans l’ensemble, ce concert a laissé une impression Mi-figue, Mi-raisin. On comprend mieux pourquoi il plaît davantage à la masse de curieux qu’aux vrais fans de métal/indus. D’ailleurs ces derniers prendraient davantage leur pied lors d’un bon st d’Oomph qui n’a pas besoin d’en remettre trois couches pour se révéler aussi brillant qu’efficace…

Setlist :

01) Intro

02) If I Was Your Vampire

03) Mobscene

04) Disposable Teens

05) Tourniquet

06) Irresponsible Hate Anthem

07) Are You The Rabbit?

08) Sweet Dreams/Lunchbox

09) The Fight Song

10) Putting Holes In Happiness

11) Heart-Shaped Glasses

12) Rock Is Dead

13) The Dope Show

14) The Reflecting God

15) Antichrist Superstar

16) The Beautiful People

 

Organisation Live Nation 

                                                                                             

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