Ce n’est pas la fin pour Caesaria…

Thomas, Louis et Théo ont tissé leurs liens dès l'enfance, autant sur la pelouse du club de foot qu’autour du son. C’est la scène qui devient leur terrain de jeu favori, et ça se voit : leurs ‘live’ électrisent les corps et marquent les cerveaux au fer rouge.…

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Luc Herpoel

Luc Herpoel

vendredi, 06 décembre 2013 02:00

Direction Paradize !

Le Zénith Arena de Lille était bien trop petit, le week-end dernier, pour accueillir les fans d’une bande de jeunots comptant cinquante balais passés qui composent LE groupe rock/pop français par excellence, Indochine. Formation portée sur les fonts baptismaux, début des eighties, par les frères Sirkis, le band a collectionné les triomphes et trusté les récompenses en tous genres, au cours de leurs trente années d’existence. Il y a maintenant plus de deux lustres que Nicolas est seul à la barre de ce paquebot des ondes et ce, depuis le départ bien involontaire de son frangin Stéphane. Depuis qu’un single virevoltant a chanté la gloire d’un héros de roman à deux sous, Bob Morane, ce cargo transporte des containers entiers de hits, voguant  sur les eaux multicolores de la musique pop et emmenant dans son sillage des générations de passagers. Ce soir, ils sont tous là, les enfants (parfois très jeunes), leurs grands frères ou grandes sœurs et même leurs parents. Faut dire que depuis 1981, les fans de la première heure ont enfanté à leur tour des petits fans et c’est donc en quelque sorte à une grande réunion de famille qu’on assiste quand Indochine se produit sur les planches.
Ce soir, ils sont plus de sept mille à avoir fait le pied de grue, des heures durant parfois, afin de chanter, danser, faire la fête en compagnie de leurs idoles. Mais les déçus sont encore bien plus nombreux. Dix fois, quinze fois même le Zénith aurait pu afficher complet tant la demande était incroyable. Un succès qui ne se dément pas malgré les années qui passent. Incroyable ! Qu’est-ce qui nous attend en 2020 ?
Dès la sortie du dernier opus, « Black City Parade », Indochine gratifiait ses fans d’une tournée. Las, celle-ci se déroulait dans des salles où n’entraient à tout casser que 2 000 aficionados. Les veinards laissaient derrière eux un monstrueux cortège de mécontents, déçus et désabusés. Et c’est peu dire. Heureusement, Nicolas avait promis que cette ‘mini-tournée’ serait suivie d’une autre aux dimensions bien supérieures. Ouf !
Le Zénith de Lille qui avait vendu les 14 000 places en moins d’un quart d’heure affichait donc plus que complet pour ce week-end festif (6 décembre : St Nicolas !)…

Pour l’anecdote, c’est Airbag One qui est chargé de chauffer le public. Mission difficile, voire impossible pour ce trio qui tente malgré de très mauvaises conditions sonores de se faire connaître. La foule n’en a cure et n’a d’yeux et d’oreilles que pour les vieux de la vieille. Allez ouste les jeunes !!! Nicolas ! Nicolas ! Nicolas ! vitupèrent des milliers de gorges déployées.

Quelques minutes pour débarrasser définitivement le plancher et… obscurité totale…

Les prémices de « Black City Parade » retentissent à peine que la foule se soulève comme un seul homme et dégage illico une énergie insoupçonnée (?). Des dizaines de bâtons d’encens plantés sur le pourtour du podium et un jeu de lumières principalement axé sur le rouge et le blanc donnent le ton : en route pour un voyage planant tout en couleurs… « Traffic Girl » qui suit la plage inaugurale submerge la fosse de confettis, ce qui rend encore l’ambiance plus chaleureuse et festive. Tout le monde hurle, tout le monde chante, tout le monde danse. Délire total, paradis pour tous ! La bonne humeur est de mise et ne quittera plus l’auditoire durant les deux heures trente de concert. « Belfast », troisième titre consécutif du dernier elpee, démontre qu’Indochine n’a rien perdu de sa valeur au fil des siècles (ben oui, ils ont débuté au XXème !)

« Kissing my Song » et « Salome » déclenchent la machine à remonter le temps. A priori, seuls les plus anciens sembleraient à même de fredonner des vieux airs. Que nenni ! Les gamin(e)s d’à peine 8/10 ans s’en donnent à cœur joie, démontrant à qui l’ignore que la mémoire ne se travaille pas (seulement) à l’école… mais surtout dans l’affectif. Nicolas joue l’alternance pour la grosse demi-heure suivante, enchaînant le récent et le moins récent, « Memoria », « Little Dolls », « Miss Paramount », un fantastique « Wuppertal », superbement mis en images grâce à un écran géant contournant le public subjugué par le pas de danse d’Alice Renavand, le magique « J’ai demandé à la lune ». Puis un « Tes yeux noirs » de derrière les fagots donne le tournis et des crampes aux plus âgés dont je suis. Mais ce soir, rien ne pourrait arrêter cette folie contagieuse, même pas quelques courbatures.

Pour calmer un peu le jeu, Nicolas se la joue défenseur des opprimés, des discriminés en attaquant le très controversé « College Boy » et son clip honni par les médias du monde (francophone) entier. Pour l’occasion, les ballons blancs style marche de la même couleur font leur apparition et le message passe beaucoup mieux.

Trois minutes de calme, de réflexion et c’est reparti ! « Alice and June » n’ont aucune pitié de mes vieilles articulations qui vont sans aucun doute rendre l’âme sur les mesures d’un medley de la meilleure veine. « Canary Bay », « Des fleurs pour Salinger », « Paradize », « Play boy », « 3ème sexe » s’entremêlent, s’entrechoquent pour achever ceux qui résistent encore. Le coup de massue viendra lors du super hype « Trois nuits par semaine » balancé juste après une « Maryline » vieille de dix ans.

Heureusement, Nicolas a pitié de votre serviteur (des autres aussi) ! Seul au piano, il entame la séquence ‘émotion’ en chantant « The Lovers », en hommage aux victimes des Philippines et à Nelson Mandela, décédé la veille.

« Le manoir » et surtout « A l’assaut » emboîtent le pas à ce relatif moment de douceur. Ils sont un peu dépoussiérés pour l’occasion ; et à cet instant, j’en vois quelques-uns qui hésitent sur les paroles car ils ne connaissent pas cette dernière. L’honneur est sauf…

Enfin, non mais des fois, vont pas tout nous bouffer ces gamins hein… Déjà qu’ils étaient pas nés pour les trois quarts du répertoire, faut quand même pas rigoler !

Par contre, « L’aventurier », tout le monde connaît, même ceux qui sont encore dans le ventre de leurs mères présentes ce soir. Dingue ce groupe ! C’est bien sûr l’heure de finir en beauté. Place donc aux feux d’artifice et au lâcher de ballons dans le public. Le père Sirkis y va de quelques shoots bien calibrés et s’amuse lui aussi comme un gosse (qu’il est toujours, soit dit en passant).

L’arrêt cardiaque nous guette, il est temps que cette soirée de folie s’arrête. Mais la mort est si douce lorsqu’elle est librement consentie !

Allons-y donc pour deux rappels. « Le fond de l’air est rouge » annonce la fin d’une soirée mémorable, pleine d’une intensité plus que palpable, sans temps mort et sans aucune lassitude ressentie. Quelle forme, quelle énergie !

‘Je pars, je n’reviendrai jamais…’ seront les derniers mots chantés ce soir, « Pink Water 3 » mettant un point final à deux heures trente de plaisir, d’euphorie, de folie.

Chapeau ! Rideau ! Dodo !

(Organisation Vérone Productions)

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Découvert, il y a quelques années, lors d’un show télévisé diffusé sur la RAI qui retransmettait un concert mémorable de par son gigantisme (stade olympique de Rome, plus de 60 000 fans présents) et son irréprochable qualité, je m’étais dit qu’un jour, moi aussi, j’irais voir et écouter le plus désirable des sex-symbols musicaux italiens, Eros Ramazzotti. Et coup de chance, ce soir, le bellâtre transalpin est de passage, une fois n’est pas coutume, dans notre plat pays.

Sa tournée européenne entamée à Turin le 3 mars fait escale pour trois soirées chez nous, les mardi 16 et mercredi 17 Avril à Forest National et le lendemain à l’Ethias Arena d’Hasselt. Inutile de vous préciser que les sésames se sont vendus comme des petits pains et ce mini-périple, sous nos latitudes, affiche complet depuis belle lurette. Une dizaine de milliers d’amateurs de belles histoires d’amour et de mélodies douces-amères avaient dépensé la jolie somme de 57 € pour pouvoir assouvir leur envie. Pas gratos hein !

Accompagné de notre photographe, nous arrivons non sans mal aux abords de la salle. Il faut dire que les voitures et/ou autocars sont légion et débarquent d’un peu partout. Même si la majorité émane de Mons, Charleroi et surtout Liège, on relève également pas mal de plaques d’immatriculation françaises et même quelques italiennes ; tous ces véhicules font plus qu’encombrer la circulation autour du site.

L’accueil est irréprochable de la part du service préposé aux entrées qui nous sépare, évidemment, pour accomplir chacun ce pourquoi nous sommes venus ce soir. Petit bémol, et c’est un euphémisme, la tâche de notre opératrice photos est loin d’être aisée… En effet, prise en charge par un ‘garde du corps personnel’, elle ne peut entrer dans l’hémicycle que sous escorte ; et ce, après le second titre. A ce moment, elle prend place (?) pour tirer ses clichés, mais doit dégager la zone dix minutes plus tard. Et ce n’est pas tout ! Son ‘espace réservé’ se situe deux bons mètres sous la scène alors que deux cameramen sont eux postés sur des estrades qui leur donne toute l’aisance voulue pour immortaliser le concert. A part les pieds d’Eros, rien ou pas grand-chose n’est visible pour la pauvre qui, cerise sur la gâteau, se voit dès la fin du quatrième titre, illico presto confisquer son matos pour la suite de la soirée. Des centaines de flashes illuminent pourtant la vingtaine de chansons d’Eros qui s’amuse même avec les spectateurs/photographes des premiers rangs. Merci à la production pour ces conditions indignes d’un tel évènement. Preuve en est, aucun autre photographe n’est présent ce soir et le ‘garde du corps’ d’ajouter que la veille, tous étaient surpris par ces mauvaises conditions de travail. Pas étonnant qu’aucun d’entre eux ne remette le couvert ce soir !

Ceci étant dit et il fallait le dire, reste le concert à proprement parler…

Surprise, une de plus, l’espace scénique est entièrement recouvert de structures volumineuses. Des prismes gigantesques placés les uns à côté des autres laissent uniquement un couloir d’un mètre de large à peine qui traverse, en biais, toute la scène depuis l’arrière. Il est vingt heures précises quand retentissent les premières mesures. Etonnement total, le Latin Lover entame son set!!! Pas de lever de rideau, aucune introduction, il est déjà là, face à nous. Le ‘Noi Tour’ commence. Il va sans dire que quelques retardataires seront de la revue. Impensable en effet qu’un concert prévu à vingt heures commence à… vingt heures, non ? Tant pis, ceux-là en seront pour leurs frais !

Seul à la guitare devant ses cubes et prismes à base triangulaire énormes, Eros nous livre son premier titre, « Un Angelo Disteso Al Sole ». La folie s’empare directement des 10 000 âmes présentes dans l’enceinte. Cette voix chaude, sensuelle et envoûtante a le pouvoir de séduire et le don de faire chavirer les cœurs, que l’on parle couramment l’italien ou non. Mais entre nous, ceux qui ce soir ne parlent pas la langue du Romain doivent se compter sur les doigts d’une main…

Ce premier tube se termine sous les vivats et les structures volumineuses se soulèvent laissant apparaître, l’une, la section rythmique, une autre, les chœurs, la suivante, les guitares et ainsi de suite. Ces gros blocs relevés et inclinés au-dessus des musiciens (ils sont dix en tout) transforment leurs faces en écrans géants et Eros Ramazzotti est ainsi multiplié par six ou sept de manière à augmenter le coup d’œil. Culte de la personne ou souci de bonne visibilité ?

‘Bonsoir Bruxelles’ et ‘merci’ sont les seuls mots prononcés dans notre langue ; par contre, les ‘Grazzie’ fleurissent tout au long de l’heure trois-quarts du concert. Pas un grand bavard, l’ami Eros. Pas un premier prix d’élégance non plus. Sa tenue est d’ailleurs plutôt austère. Un bluejean élimé et un tee-shirt noir sur lequel apparaissent côté pile un écusson tricolore noir-jaune-rouge et côté face ‘Brussels’, tout simplement. De manière ostensible, l’homme aux 60 millions d’albums vendus sur la planète veut ainsi remercier notre plat pays pour l’accueil qui lui est réservé. Les neuf acolytes qui l’entourent font preuve durant tout le set d’un professionnalisme total et d’un talent à couper le souffle. Ainsi, le préposé aux percussions troque de temps à autre ses instruments contre le micro qu’il partage, avantageusement, avec les deux choristes féminines qui, toute la soirée se déhancheront (parfois de façon ridicule) aux rythmes des différentes ballades. Autre phénomène du band, le saxophoniste qui éblouira l’assistance par des solos de la meilleure veine et une présence scénique de tout premier ordre. Et que dire des trois grattes ? Un bassiste donne le tempo vigoureusement mais sans exagération. La rythmique est bien présente. Et la solo se la joue perso épisodiquement, à la demande du maestro. Le batteur et le claviériste assurent leur part de boulot avec précision et efficacité. Dernière remarque, Eros himself taquine la guitare sur quelques titres et démontre ainsi qu’il n’est pas seulement un ‘interprète joli cœur’ mais également un artiste dans tous les sens du terme qui, non content d’assumer l’écriture et les compos, prouve –si vous l’ignorez encore– qu’il est un musicien accompli.

La suite des évènements sera un enchaînement de nouvelles chansons (« Noi » est déjà disque d’or chez nous) et de plus anciennes, hélas trop peu nombreuses à mon goût. Le bourreau des cœurs italiens n’a offert que six classiques intemporels dont « Se Bastasse Une Canzone », « Aurora », « Una Storia Importante », « Pui Bella Cosa » et « Cose Della Vita », repris en chœur par toute la foule (sauf votre serviteur !), quand elle ne chante pas sans son idole. Bien évidemment c’est le magique « Musica E » qui termine une prestation sans tache.

Il n’est que 21h45 lorsque le salut final et la présentation de la troupe clôturent une belle soirée de variété italienne de qualité. Le séducteur, à l’aube de la cinquantaine (il les aura le 28 octobre), aurait-il pris un coup de vieux ? Perso, jamais je ne m’étais couché si tôt après une sortie musicale. Buona notte !

(Organisation Live Nation)

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mercredi, 06 février 2013 16:21

Transmuting

A l’écoute de la dernière galette sortie de la cuisine de Belasco, on pourrait imaginer qu’une bande de jeunes a, une fois de plus décidé de prendre pour modèles des bands tels Coldplay, Snow Patrol ou autres Script.

Que nenni ! Le band articulé autour de Tim Brownlow existe depuis plus de dix ans (1999) ! Bien avant les deux derniers cités donc. Et… quel dommage que sa notoriété ne soit jamais parvenue à dépasser les faubourgs de Londres.

Indéniablement, les trois musicos militant au sein du combo londonien ne sont pas des manchots et tant Tim (guitares et chant) que Duff Battaye (basse) et Bill Cartledge (drums et chœurs) n’ont plus rien à prouver. Suffit d’aller faire un tour sur Youtube et d’écouter quelques publications plus anciennes pour s’en convaincre. Si la qualité est indéniable, on remarquera que le nombre de visites reste toutefois étonnement restreint. Comme souvent, le talent seul ne suffit pas. Faut être au bon moment à la bonne place et… entouré des bonnes personnes ! La faute à pas d’chance sans doute !

« Transmuting », qui est tombé récemment dans les bacs en même temps que les feuilles mortes des arbres, mérite indéniablement le détour. 

Par douze fois, le trio idéal guitare-basse-batterie nous sert la recette qui plaît et a fait, depuis des générations, ses preuves. Des rythmes sautillants nappés de guitares claires et insouciantes bondissent sur la platine pour offrir les chansons pop parfaites !

Il y a du génie dans cette production et on en viendrait presque à se demander qui a influencé l’autre… Dès les premières notes de « Moves Like Water » qui ouvre l’album, bingo ! On est sur le c** ! Et ce n’est qu’un début. Cette situation durera une bonne quarantaine de minutes sans jamais faiblir.

« Transmuting » est l’album pop-rock parfait. Simplicité et efficacité sont les deux ingrédients principaux qui conduisent à la réussite des mélodies chatoyantes et immédiates.

Belasco, un nom à découvrir, à retenir, à voir sans doute et surtout à écouter !

 

mercredi, 30 janvier 2013 13:25

Point d’issue

‘Alles mooi’, le combo belge aurait pu être ainsi baptisé… dans notre seconde langue nationale. Las, le trio drivé par Thierry Devillers, véritable éminence grise, n’a choisi comme nom que Tout est joli et y a accolé la traduction… anglaise. Il est vrai que quasi toutes les formations issues du nord de notre jolie contrée portent pour la plupart un patronyme anglophone… Et certainement pas français. C’est pour la petite leçon communautaire !

Thierry qui fait quasi tout seul (compo et lyrics) a quand-même dû s’adjoindre Benoist Eil aux guitares et Michel Debrulle aux drums afin de donner du corps à son projet. S’invitent également à la fête mais plus parcimonieusement, Marc Frankinet et Adrien Lambinet aux cuivres. Mais ce groupe issu des terrils liégeois n’est pas vraiment né de la dernière pluie, puisque Thierry et Michel collaborent et partagent des projets communs depuis plus de vingt ans. Et pourtant… « Point d’issue » ne constitue que leur troisième elpee.

Mélange des genres par excellence, « Point d’issue » puise ses inspirations tous azimuts. On pourrait presque parler de feu d’artifice musical. Jonglant aussi bien avec le rock, le blues, la pop que les rythmes électro, la formation évite soigneusement de puiser ses sources chez les autres artistes. Chaque nouvelle compo de Thierry Devillers parvient à accrocher l’oreille. La richesse de sa musique tient en un mot : diversité. Inclassable, ce disque est pourtant susceptible d’évoquer, tour à tour, John Cale, Randy Newman, Talking Heads ou Bob Dylan. Belle prouesse !

Autre curiosité qui interpelle, les paroles concoctées par la tête pensante du band. Issues pour la plupart de sa plume, Thierry glisse de temps à autre, à intervalle régulier, une citation d’un auteur connu. C’est ainsi que se voient crédités des personnages aussi hétéroclites tels que Chamfort, Freud, Hobbes, O’Connor, Sophocle, Lucrèce, Homère, Aristophane et même Benoît XVI. Preuve s’il en est de l’éclectisme de ce combo à géométrie et à musicalité variables.

Un album curieux, interpelant mais néanmoins très réussi.

 

mercredi, 30 janvier 2013 13:23

Le salon des refusées

Le « Salon des refusés », c’est une expo qui s’est déroulée à Paris, au Palais de l'Industrie en 1863, sur décision de Napoléon III, pour accueillir les 3 000 œuvres qui n'avaient pas été retenues par l'Académie pour le Salon de peinture et de sculpture.

Pour son cinquième album solo, Claire Diterzi repêche l’idée et s’en va préparer son nouvel opus à la villa Médicis de Rome dans la section ‘musique actuelle’, choix qui entraîne de vives critiques de la part de certaines personnes issues du milieu de la musique classique contemporaine. Ces chansons sont quelque part ‘refusées’ tout comme les œuvres choisies par l’empereur, d’où le titre de sa nouvelle plaque.

Refusées est un euphémisme. C’est carrément à une levée de boucliers que l’on assiste. Les vieilles huiles bien pensantes ne digèrent pas que l’on puisse ‘souiller’ ces lieux pour enregistrer une œuvre de ‘bêtes chansons’, alors que résonnent encore sonates, opéras, concerti et autres symphonies des plus grands. Quel outrage !

Et pourtant, Claire nous propose douze plages qui ne nuiront en rien à la sacralité des lieux ; tout est opéré en douceur, chaque chanson évoquant davantage une peinture qu’une chanson pop française.

En effet, une fois passée la plage inaugurale, « Le roi des forêts », seul titre aux relents électriques et bien en chair, le reste de l’album se veut gentil, calme et bien respectueux.

Pour y parvenir, Claire troque sa guitare électrique pour un instrument des plus baroques : la viole de gambe qui restera fréquemment présente. Pour le reste,  chaque titre s’écoute comme on regarde un tableau, avec patience et curiosité. Au creux de chaque plage, on retrouve de la poésie, de la nostalgie, de l’humour, un délicat tissage des genres et des instruments pour un voyage particulièrement dépaysant.

Claire Diterzi est une des rares chanteuses françaises qui soit une véritable musicienne. Elle partage avec nos oreilles reconnaissantes des petites perles de littérature musicales.

Pour l’anecdote, on épinglera une reprise tout en finesse de « Riders of the Storm » des Doors qui vaut le déplacement.

 

jeudi, 24 janvier 2013 17:13

Lequel de nous

Patriiiiiick est de retour !

L’homme aux multiples casquettes, chanteur, acteur, champion du monde de poker, membre des restos du cœur et j’en passe et des meilleures revient à la chanson. Passant d’une activité à l’autre avec un égal bonheur (surtout le sien), ce ‘gendre idéal’ nous a concocté son sixième album studio depuis l’entame de sa carrière. Gentils, nous passerons sous silence son premier disque « De face », passé quasi inaperçu en 1987. Par contre, « Alors regarde », publié en 1989, marque ses véritables grands débuts ; sans aucun doute ce qu’il a fait de mieux.

« Lequel de nous » débarque 23 ans plus tard. Statistiquement, il grave donc un nouvel opus tous les quatre ans et demi, à peu de chose près. Entre deux films, trois concerts et quatre parties de ‘cartes’, faut malgré tout le faire. Oui, mais faire quoi ? Il ne suffit pas d’être sympa, d’avoir une belle gueule, de mettre les médias dans sa poche, de passer pour le grand défenseur du peuple juif (n’est-ce pas Dieudonné) pour se voir décerner un prix. Encore faut-il qu’il y ait du contenu, des mélodies qui marquent.

Hélas, trois fois hélas, on est loin du compte. A 53 ans, Bruel nous ressasse son histoire, son passé. Tout n’est quasi que nostalgie dans ses nouvelles chansons. Une fois ça peut encore passer ; mais un album entier, ça sent le réchauffé…

Là où « Place des grands hommes », tout en foutant (déjà) le blues, amusait quand-même par une mélodie et un refrain de qualité, rien parmi les 14 nouveaux titres ne donne l’envie d’écouter une seconde fois ce disque une fois arrivé en fin de piste.

Triste constat que de s’apercevoir que Maurice Benguigui, de sa véritable identité, n’est plus que l’ombre de ce qu’il a été. Trop vite, trop haut, trop beau, trop… un peu de tout ! Dur, dur de se maintenir. Vivre sur ses acquis ne dure qu’un temps. Et à force de tirer sur la corde, elle finit par péter.

Put*** que c’est dur de vieillir. On se répète, on ennuie, on fatigue. Bref, on radote…

Allez, retourne jouer aux cartes, Vieux. Là au moins, personne ne parle !

Mais, aucun doute, « Lequel de nous » va cartonner dans l’Hexagone car, évidemment, on ne touche pas à une icône comme Bruel. Et puis Drucker et compagnie vont à nouveau dérouler le tapis rouge pour l’homme qui sait parler ‘avec son cœur’ aux français.

Pfff, c’est d’une tristesse affligeante !

 

vendredi, 18 janvier 2013 18:09

Vengeance

Adulé par les uns, détesté par les autres, le dandy de la chanson française est de retour ! Ce qui réclamait bien « Vengeance » ;-)

Passons ces considérations d’amour/haine pour aller chercher ce qui nous intéresse : la musique, les chansons. Et là, il fait fort, à nouveau très fort… Benjamin a vraiment la taille extra large, c’est du costaud.

« Vengeance » qui succède au magique « La superbe » ne l’est pas moins. Ce ne sont pas moins de quatorze nouveaux titres que le grand ténébreux nous présente et qu’il chante ‘à moitié’ seul ou (très) bien accompagné.  En effet, par sept fois, une seconde voix lui donne le change ; ce qui apporte une plus value à ces chansons, c’est un dommage collatéral bien appréciable, indéniablement. Là où Vanessa Paradis, Julia Stone ou Carl Barât ne prêtent que leur bel organe, les Gesa Hansen, Sol Sanchez, Orlesan et autre Oxmo Puccino mettent également leur plume à disposition du bellâtre. De son côté, Biolay, qui n’est pas un ingrat, leur tendra le micro pour partager l’interprétation du titre. Hommage pour service rendu...

Quant on connaît la qualité du double album paru il a un peu moins de trois ans, on se demandait si BB allait pouvoir assurer une suite qui tienne la route. Et on n’est pas déçu, loin de là. On navigue toujours au top, musicalement parlant. Dès leur intro, les mélodies font mouche. Synthé, guitares et section rythmique font bon ménage et (em)portent magnifiquement la voix ténébreuse et envoûtante du beau brun. La production et les arrangements sont à la hauteur de l’écriture et des partitions ; bref, on (je) nage à nouveau en pleine ‘béatitude’. Rien à dire, tout est bon, c’est comme dans le cochon ! Quelques morceaux (toujours comme dans le cochon) procurent quand même une saveur un peu plus délicate que d’autres. A l’écoute des premières notes d’« Aime mon amour », on a compris, le vainqueur des Victoires de la musique 2009 nous capture dans ses filets et ne nous lâchera plus. Une heure durant quasiment, le plaisir est intense et l’accessibilité parfois ‘limite’ lors des parutions précédentes est améliorée d’une façon géniale. Les puristes prétendront sans aucun doute que l’univers de Biolay se dilue quelque peu dans ce nouvel opus qui fait la part belle à la ‘variété’ ; mais n’est-ce pas le signe d’un grand, de rassembler autour de son art ? Néanmoins, Biolay ne déroge pas à ses principes et perpétue une qualité d’écriture et aux "Trésor Trésor", "Aime mon amour" succèdent les "Ne regrette rien", "Personne dans mon lit" ou "Le lac gelé" tristement somptueux qui conservent une certaine marque de fabrique typique à la vie dissolue de cet écorché vif.

« Vengeance », un album fabuleux à acheter d’urgence !

 

vendredi, 11 janvier 2013 11:03

For the Brain and for the Vein

Box… Box ? Mmmm, ce nom me dit vaguement quelque chose…

On avait déjà eu droit à The Black Box Revelation, duo super bruyant du nord du pays et plutôt du genre casse-c****** qu’autre chose. Il y a deux mois, un album issu d’une formation qui répond au patronyme de Box vient de tomber dans les bacs. Et… rien à voir avec le band précité, ouf !

Box compte le double de membres. C’est un quatuor, pas un duo. Dont les membres tiennent parfaitement le volant de cette belle bagnole. Car il s’agit d’une bien belle ‘mécanique’. Une superbe grosse américaine, la carrosserie clinquante, tous chromes luisants, dont le bon gros moteur tourne comme une horloge.

Vous l’aurez compris, Box nous livre sur son opus, 10 belles compos bien lourdes et parfaitement rôdées typiquement heavy metal, outre-Atlantique.

A l’aide de ses comparses, Pascal Smeets aux guitares, Bruno Goedhuys aux drums et percussions ainsi que Gilles Verdugstraete à la basse, Bruno Rocha, véritable tête pensante du groupe, a monté une excellente machine made in USA dont les rouages sont extrêmement bien huilés et qui ne souffre d’aucun défaut de fabrication.

Petit détail qui a son importance, le mixage a été confié à Mario Goossens, batteur de Triggerfinger. Et c’est manifeste à l’écoute de « The Numbing Solace of the Light » et « Stop wasting your Time », deux compos qui cartonnent dès les premières notes.

Dans le même ordre d’idée, on épinglera la collaboration d’un autre ‘Trigger’. Monsieur Paul (et sa basse) vient également ajouter son petit grain de sel sur "In your dreams" et "Bullied in the bears". Bonne idée…

Dans la catégorie ‘Rock’, ce nouveau venu décoiffe et devrait sans doute faire parler de lui ; car à chaque nouveau morceau qui commence, on a une impression de puissance, de musicalité et d’énergie qui donnent furieusement envie d’en entendre davantage. N’hésitez pas à faire tourner ce disque sur votre platine Cd, vous m’en direz des nouvelles.

 

vendredi, 11 janvier 2013 11:00

Jours sombres, nuits blanches

Marc Dixon, de son vrai nom Jean-Marc Loffet, est loin d’être un inconnu dans le milieu musical. Né en 60, à Liège, il se fait rapidement connaître via ‘Teenage Head’, revue qu’il publie fin des seventies. A la même époque, soit en juin 1979, il choisit pour pseudonyme Marc Dixon, inspiré du film ‘Mark Dixon’, détective d’Otto Preminger et se proclame chanteur de son propre band : Marc Dixon et les Junkies. Quelques singles plus tard, il rejoint une radio libre. D’abord animateur, il y devient programmateur et enfin administrateur ; finalement il est engagé comme consultant musical à Canal+. Son parcours est assez linéaire et son escalade continue. Il passe producteur d’émissions (NDR : notamment du Top 50) puis réalisateur de documentaires, qu’il consacre aux artistes. A partir de 2008, Marc Dixon revient à la musique et à la photographie, enchaînant concerts, expositions et enregistrement de disques.

Son second elpee paraît en automne 2012. Pour le concocter, il bénéficie de la complicité de Jérôme Mardaga (Jéronimo).

De son timbre grave, âpre, Marc chante ou récite nonchalamment ses textes, mais paradoxalement sa voix est pleine de charme, et surtout convaincante. Et les accords de guitares plaqués par Jérôme font le reste. Navigant entre blues et rock, l’univers de Marc Dixon semble sombre, noir même. On ne nage pas en pleine euphorie, c’est clair ! Les deux premières plages nous le rappellent : « Cours-circuit » et « Si tu joues ta vie » annoncent la couleur… Et ce n’est pas la reprise du « Walking in the Rain » (tout un programme) de Flash & The Pan qui va nous remonter le moral. Ben quoi de plus normal quand l’album s’intitule « Jours sombres, nuits blanches ». Tout juste si on ne reçoit pas quelques capsules de ‘Prosac’ à l’achat du disque ! Et pourtant…

Les chansons ont beau foutre le cafard, j’aime ! J’aime les mélodies, la rythmique, la manière de chanter, les mots qui glissent sur les guitares ou l’harmonica. J’aime par-dessus tout l’authenticité de ces textes. Onze fois, Marc Dixon nous crache son mal de vivre, son ras-le-bol, son envie d’être seul, sa sinistrose.

Aucune joie, aucune raison de se réjouir lorsqu’on l’écoute ; et pourtant, ce disque est beau, tristement beau.

Quel talent de faire aimer ‘son mal-être’ aux autres à travers des riffs, des mots, des notes.

Vraiment étonnant.

 

vendredi, 04 janvier 2013 12:04

1=3

Issue d’une famille qui baigne depuis plusieurs générations dans le monde artistique, Loraine ne pouvait que s’y tremper à son tour. Faut-il le rappeler, mais son arrière grand-père, Georges, est l’auteur du « Journal d’un curé de campagne »…

Après avoir pris quelques cours de saxo à neuf ans, elle s’ennuie bien vite de ses profs, trop lents à son goût, et c’est donc vers celui de treize ans et seule qu’elle apprend à apprivoiser d’autres instruments tels que piano, batterie et guitares. A seize, elle intègre son premier band au lycée. Non contente d’être ‘membre’ d’un groupe, elle commence à écrire et composer ses propres chansons pour poster en ligne sa première réalisation sur Myspace.

Cherchant encore sa voie, elle rencontre Duncan Roberts, en 2011. Il la prend sous son aile pour produire son premier Ep cinq titres « 1=3 ».

Responsable de l’écriture des lyrics et des compos, c’est vers une chanson à texte résolument moderne qu’elle se dirige. Loraine est une battante, tempérament reflété à la fois dans ses mots mais également ses notes. Ses textes vraiment bien torchés, loin des gentilles comptines trop souvent servies par ces jolies demoiselles sont autant de scènes de la vie courante et… pas toujours jolies jolies…. Notre belle plante blonde n’a pas sa langue en poche et dans le registre qu’elle explore, c’est une qualité.

Côté musical, son pop/folk bien saucé est nappé de guitares, accords de piano et rythmes bien sentis.

Loraine n’a visiblement pas envie d’ajouter une petite empreinte au tableau des chanteuses mielleuses qui font le bonheur des radios franchouillardes de bas niveau. Elle élève le sien, consciente de la difficulté de sa tâche mais seule ou quasi, elle franchit une à une les marches qui la révèleront tôt ou tard au grand public.

Une vraie chanteuse de bonne chanson française, c’est pas si courant ! Allez hop, la suite…

 

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