Improbable perle d'infinie mélancolie nichée dans un écrin de velours (cette voix magnifique à la texture grave qui enveloppe dès les prémices de cet album), la musique de Aube L est un aqueduc qui draine les larmes salées allant droit au cœur.
« Souls to the wind » s'érige dans la lumière d'une Aube nouvelle. En treize titres qui subjuguent par leur beauté. Quatrième opus de cette artiste dont les performances vocales font immanquablement penser au regretté Jeff Buckley, cet album est en soi la somme de milliers d'essais non concrétisés dans la constellation Rock. Rarement musique et chant ne se sont mariés avec autant de grâce dans ce style inclassable qu'on appelle communément Post-Rock.
« Black moon » et ses accents New-Wave, le titre phare « Souls to the wind » dressé dans l'obscurité et guidant les sens dans des travers mystérieux (accentués par l'écho lointain de guitares éplorées) ou encore le Dub languissant de « Life planner » dressent la cartographie de ces paysages brumeux. Au loin, se détachent dans le ciel les veines d'une montagne en deuil (« A song for your love »)
L'histoire de cet album est tristement connue. Peu accéderont à sa grâce intemporelle et en nombre relativement restreint, nous nous abreuverons en secret de son nectar venimeux.
Mais prenez garde, si vous y goûtez.