L’hippocampe est un drôle d’animal, un poisson marin qui ressemble à un cheval, en miniature. Et la musique hybride de cette formation mystérieuse, répondant au patronyme d’Eepocampe reflète cette même dualité entre la beauté de l’instrumentation et l’anachronisme de l’interprétation. Son style est cependant bien marqué par les années 90. Imaginez le post-rock d’Explosions in the Sky légèrement contaminé par l’Emo cher à Brandston, Envy voire Thursday (« Lions & Elephant ») et revisité par Brendan Boyd d’Incubus (« Neumonal Realm »), et vous aurez une petite idée du style pratiqué par la formation hexagonale. Issue d’Arras, elle réunit des musiciens particulièrement doués, et capables de s’autoriser de grandes envolées, tout en maîtrisant leur sujet. Et « When Things Get Abstract » ainsi que « Polaroid Fades » en sont les plus belles illustrations. En outre, il faut reconnaître que la qualité du son est très pro. Etonnant, pour une autoproduction. Bref, si ce combo est à suivre de très près, il aurait tout intérêt à éliminer ses quelques accents néo-métalliques, pas vraiment judicieux ; et puis surtout peu propices à une évolution favorable…