Idiograme est une formation française qui nous vient de Poitiers, ville surtout connue pour son parc à thèmes dont les attractions puisent leur inspiration dans le multimédia ainsi que les techniques cinématographiques, audiovisuelles et robotiques innovantes.
C’est de ce coin de la Vienne que sont issus Antoine (laptop) Aline (claviers) Damien (basse) et Julien (drums). Seul ce dernier ne participe pas aux vocaux.
Leur musique est composite. Les ingrédients qui entrent dans sa confection sont puisées dans les influences de chaque musicien. Nerveuse, hyper-présente, la basse s’appuie sur des drums particulièrement jazzyfiants. Il n’y a pas de guitare. Et pourtant, on pourrait l’imaginer, tant les sonorités dispensées y ressemblent. En fait, tout comme les envolées planantes, elles émanent d’un clavier. Enfin, la voix, celle d’Aline surtout, allie mélodie et énergie. Un mélange de genres à la croisée du rock, du jazz, de la musique électro et de la chanson française. ‘On a envie de sortir des styles pour essayer de faire autre chose’.
Idiograme se démarque manifestement des autres productions actuelles. Evoluant dans la sphère du rock/trip hop, son expression sonore est hypnotique, entêtante et bruitiste. Elle permet aux mots, aux textes, de jaillir au cœur d’une confrontation entre influences anglo-saxonnes et rythmique française. De cette alchimie naissent des morceaux qui tournent presque toujours en boucle avant d’atteindre la transe. L’émotion est alors très palpable. Et cette structure en crescendo finit par exploser…
Bref, vu l’agressivité tant musicale que textuelle des compos, ce disque n’est pas facile à digérer. Idiograme ne plaira sans doute pas au mélomane lambda ; mais ce n’est visiblement pas l’objectif premier du groupe. Il cherche un mode d’expression bien personnel et a le mérite de ne pas avoir choisi la voie de la facilité. Un choix qui lui fermera sans aucun doute beaucoup de portes. Néanmoins, on peut déduire que cet opus s’avère à la fois curieux et intéressant, malgré tout…