Un kit de survie pour Bertrand Betsch…

Au crépuscule du grand et joyeux ballet de ses 19 précédents ouvrages, l’exubérant Bertrand Betsch s’inscrit, une nouvelle fois, dans ce qu’il fait de mieux : la belle chanson française en première lecture, l’ironie ensuite, la justesse enfin. Comme toujours,…

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TORRES perdue dans une salle immense…

TORRES (le nom de scène de l'artiste new-yorkaise Mackenzie Scott) publiera son nouvel elpee, « What an enormous room », ce le 26 janvier 2024. La chanteuse américaine propose également son premier single/vidéo, « Collect ». Parallèlement à cette annonce,…

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Shaka Ponk - 14/03/2024
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Béber

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jeudi, 05 janvier 2012 22:34

Bad Penny

Louis Jones, alias Spectrals, nous vient de Leeds, en Angleterre. Il est à peine âgé de 21 ans et, reconnaissons-le, connaît ses classiques pop et rock sur le bout des ongles. « Bad Penny », son premier opus, en est une belle illustration. Il réunit onze morceaux bien ficelés, intemporels, et nous préserve de tout risque d’indigestion.

Tout au long de ce long playing, il revisite paisiblement, en toute décontraction, mais en manifestant une sensibilité à fleur de peau, les 60’s. Il nous conte des histoires sentimentales sur des compos aux mélodies bien construites, en s’accompagnant à la gratte électrique. Mais ce qui rend l’elpee encore plus authentique, c’est la production. Pas question d’arrondir les angles, il faut que les compos sonnent comme à l’époque. Une technique adoptée, il y a quelques années déjà, par The Coral. Et puis, qui me rappelle une formation américaine répondant au patronyme de Beach House. De jeunes groupes qui parviennent à remettre au goût du jour le lourd héritage pop-rock anglo-saxon. Et à le sublimer.

De cet opus, on regrettera néanmoins l’absence de single ou d’un titre sortant véritablement du lot. Ce qui explique sans doute pourquoi, si l’ensemble se révèle sympathique et agréable à écouter, il risque fort de plonger rapidement dans les profondeurs de l’oubli… 

 

jeudi, 22 décembre 2011 23:10

RRR

Si on tient compte des Eps, Hey Colossus vient de publier son huitième disque. Pas mal pour cet ensemble insulaire dont la discographie a débuté en 2004 ; d’ailleurs peu de groupes peuvent se targuer d’une telle productivité. Surtout lorsqu’elle est de qualité.

Hey Colossus a pourtant décidé de changer d’orientation musicale. De franchir le pas qui les séparait de la noise à l’expérimental. De libérer toute sa puissance. Chaque morceau semble ériger un véritable mur de son. Et les hurlements, du moins ce qui semble ressembler aux cris proférés par une voix humaine, amplifient toute cette violence obscure. De quoi vous flanquer des frissons partout ! Première conséquence de cette métamorphose, « RRR » se révèle bien moins accessible que ses précédents essais. Certaines pistes lorgnent même du côté de la drone de SunnO))). Une exception qui confirme la règle, « The Drang ». Une plage plus abordable, élaborée davantage dans l’esprit du Hey Colossus originel.

Hey Colossus a rejoint Todd et Part Chimp au sein de la catégorie des groupes les plus bruyants de Grande-Bretagne…

 

jeudi, 22 décembre 2011 23:08

The Vision

4AD est un label indépendant insulaire qui a toujours eu le nez creux pour dénicher de nouveaux talents. Les derniers en date ? Deerhunter, Bon Iver et Iron and Wine. Je m’attendais donc, en écoutant, le premier elpee de Liam McLean, alias Joker, à savourer une nouvelle découverte de l’écurie. Or, dès les premières notes de ce « The Vision », j’ai failli pousser un cri d’effroi. Je ne m’attendais pas du tout à me taper du r’n’b. Et pourtant, cette pochette ignoble aurait dû me mettre la puce à l’oreille.

Et la première plage de cet opus n’était pas de nature à me rassurer. Il faut dire que « Slaughter House » incarne tout bonnement ce qui provoque mon aversion pour ce style musical. Et si c’était une mauvaise blague, on ne peut pas dire qu’elle soit du meilleur goût. J’ai donc essayé de l’interpréter au second degré, afin de pouvoir continuer la lecture du cd. Car finalement, le natif de Bristol a le bon goût de ne pas trop insister. Enfin dans la foulée. « Tron » adopte ainsi un profil dubstep. Tout comme « My Trance Girl ». Manifestement, c’est dans cet univers, que l’Anglais s’est forgé une certaine notoriété comme producteur. Et il faut avouer qu’il y excelle ! On a même droit à du hip hop (« Lost »). Et puis, patatras, après nous avoir servi une plage aussi interminable que dispensable, Joker replonge dans le r’n’b. De quoi indisposer définitivement votre serviteur. Dommage, car si Liam s’était limité à ce qu’il fait de mieux, il aurait pu sauver cet elpee du naufrage...

 

jeudi, 22 décembre 2011 22:54

Third Album

Ce troisième essai de Pre, comme le mentionne fort justement son titre, n’est pas un véritable album, mais un Ep auquel on a rajouté du rabiot. Et pour cause, les cinq nouvelles compos qui ouvrent le disque ne dépassent pas les 2 minutes.

Fidèle à leur punk convulsif, le quintet londonien est toujours décidé à pousser le mélomane lambda vers la crise de nerfs. Toujours dopée par l’hystérique Japonaise Akika Matsuura, responsable d’une voix excessivement aigüe, et balisée par des guitares grinçantes, la musique de Pre continue de marcher sur les traces de ses compagnons de label, Melt-Banana et Arab On Radar. Pourtant, contrairement à ses deux premiers opus, « Third Album » passe plus aisément la rampe. Pas difficile à comprendre, puisque cinq morceaux, c’est le maximum que l’on puisse endurer chez ce combo insulaire. Au-delà, la pilule est plus dure à avaler. Aussi, on se demande quand même pourquoi le label Skin Graft a ajouté huit pistes ‘inédites’ dispensables. Pas une bonne idée ! Dommage, car les 5 plages valent leur pesant de frémissements. Enfin, si ce type d’expression sonore ne vous rebute pas trop…

 

jeudi, 22 décembre 2011 01:00

People

Ce deuxième album de Skeletons (ou Skeleton$) est une œuvre dont on risque fort de se souvenir encore d’ici quelques années. Une qualité que l’on ne rencontre que très rarement. Dommage que mon top 20 de l’année soit déjà établi, sans quoi, ce « People » figurerait certainement sur le podium.

Cerveau de la formation new-yorkaise (Brooklyn, comme par hasard !), Matt Mehan appartient à cette catégorie de génies qui se foutent pas mal des formats préétablis. L’Américain redéfinit tout simplement les contours de la musique. Dans sa manière de composer tout d’abord. Loin de tout modèle, seul dans sa bulle. Mais la musique de cette formation à géométrie variable évoque irrémédiablement Animal Collective, Gstr Del Sol et Tortoise

Skeletons n’est pourtant pas le type de groupe qui accepte de se laisser coller l’une ou l’autre étiquette. Pourtant, il pourrait revendiquer relever du nu-folk, du post-math-rock et même du nu-jazz. A l’instar de l’artwork reproduit sur la pochette, la musique de Skeletons possède de multiples facettes. Difficile dans ce cas de décrire cette solution sonore, à l’aide de mots. En extrapolant, on pourrait cependant l’imaginer à la croisée des chemins d’Animal Collective (NDR : en compagnie desquels ils ont d’ailleurs bossé), Akron/Family, Battles et même Sufjan Stevens. Malaisé de faire mieux au niveau de références !

L’album s’ouvre par « L’il Rich », une plage qui aurait pu figurer au répertoire d’Animal Collective. Soit sur l’album « Sung Tongs » ou alors « Feels ». A cause de cette ligne de guitare en retrait, des chuchotements mélancoliques et des claviers atmosphériques. A l’instar du groupe de Baltimore, Skeletons maîtrise parfaitement l’art des crescendos psychédéliques. Les riffs de guitare hypnotiques dispensés tout au long de « Grandma » et « Tania Head » évoquent plutôt Battles. Chaque titre jouit de ses propres caractéristiques. Huit perles atypiques et majestueuses qui s’enfilent sans le moindre accroc. Et lorsque le disque est terminé, on n’a qu’une seule envie : appuyer une nouvelle fois sur la touche ‘play’.

Une chose est sûre, ce « People » risque fort de devenir mon disque de chevet. Et pour un bon bout de temps. Skeletons est clairement ma découverte de l’année.

 

mercredi, 14 décembre 2011 01:00

Sad Bear

Quand un ex-punk décide de débrancher son ampli et de renoncer aux distos, pour embrasser un style plus basique, le plus souvent folk, limité en général à la sèche et à la voix, ça passe ou ça casse. Parce que lorsqu’on est seul avec sa guitare acoustique, il n’est plus possible de se cacher derrière le moindre artifice. Seule la qualité de songwriting importe. Parmi les reconversions les plus réussies, on épinglera Elliott Smith et Micah P. Hinson, qui militaient également au sein d’une formation punk avant de se lancer dans une aventure une solitaire. Il y en a d’autres, bien sûr, et l’exemple le plus récent est certainement celui accompli par l’ex-chanteur de Million Dead, Frank Turner.

Malheureusement, il faut reconnaître que Tony Sly n’a pas vraiment fait le bon choix. En outre, son deuxième album risque fort de définitivement éloigner les fans de No Use For A Name. Et pas seulement, parce que l’énergie légendaire dispensée par le groupe culte californien est ici totalement absente. Quant aux quelques étincelles qui parsèment accidentellement l’une ou l’autre plage, elles ne parviennent jamais à allumer la flamme. Simplement parce que les neuf morceaux qui figurent sur « Sad Bear » sont d’une niaiserie indicible. Les lyrics, tout particulièrement. Qu’il interprète, trop souvent d’un ton pathétique (« Discomfort Inn », « Therapy »). Même que si Tony Sly voulait faire pleurer sous les chaumières, il ne parviendrait qu’à provoquer des fous rires. Le pauvre !

 

mercredi, 14 décembre 2011 01:00

Hootenanny

Too Much and The White Nots est un collectif bien belge qui ne connaît pas la crise. Un septuor réunissant, un véritable ‘melting pot’ noir, jaune, rouge ; soit deux Wallons, une Bruxelloise d’origine néerlandophone ainsi que des Bruxellois d’adoption (français, italien). Et le collectif est parvenu à trouver le bon équilibre en n’hésitant pas à faire des compromis, pourvu qu’ils soient source de joie et de bonne humeur. 

« Hootenanny » constitue leur tout premier elpee. Leurs influences ? Ils les puisent essentiellement dans le folk des sixties et du début des seventies. Pensez d’abord à Bob Dylan. Pour la face étasunienne. Et Nick Drake. Pour l’insulaire. Des influences que le collectif revendique d’ailleurs. Evidemment, si on se limite à la scène contemporaine, ce serait plutôt du côté de Fleet Foxes qu’il faudrait lorgner. Tout en imaginant un chanteur dont le timbre est aussi nasillard que celui de Devendra Banhart.

Parfois légèrement teintées de blues, les compos de Too Much and The White Nots sont balisées par un violoncelle et des guitares. Une trame sur laquelle vient se greffer une multitude d’instruments, dont un ukulélé, des dununs, du glockenspiel et un xylophone. Bien que le climat soit le plus souvent allègre, une certaine tension est parfois palpable sur certaines plages. Quant aux vocaux, dispensés sous forme de dialogues ou conjugués en harmonie, ils communiquent beaucoup de vivacité aux chansons. Deux regrets cependant, certaines pistes tirent en longueur. Et puis, il y a cette reprise « My Moon, My Man » de Feist, absolument abominable…

Bonne nouvelle quand même, le groupe a bien la tête sur les épaules. Et il est conscient que c’est sur les planches qu’il parvient à donner le meilleur de lui-même. Il lui faudra donc encore bosser pour reproduire sur un support, tout le talent qu’il parvient à afficher en ‘live’…

 

mercredi, 14 décembre 2011 01:00

Champagne Nightmares

Après nous avoir permis de découvrir Astronautalis, responsable d’un superbe premier album chroniqué en ces pages la semaine dernière, le label yankee Fake Four Inc persiste et signe en nous livrant le second opus de Paranoid Castle. Deux petits bijoux sculptés dans un hip hop particulièrement novateur. Et franchement, dans le style, l’écurie se révèle la plus intéressante, pour l’instant. D’ailleurs, je dois avouer que depuis quelque temps, ma flamme pour le hip hop était occupée de s’éteindre. Et ce label américain, grâce à ces deux opus, vient tout simplement de ranimer les braises…

Paranoid Castle est né de la collaboration entre Kirky Dominant, un rappeur issu d’Oakland mais aujourd’hui établi à New York, et le producteur canadien Factor. Une association qui est née en 2003. Intelligents, ironiques, sarcastiques même, les lyrics abordent les relations humaines difficiles. Ils sont tour à tour chantés ou rappés par Dominant. Mais contrairement à ses condisciples du genre, il aborde ses thèmes avec beaucoup d’humour et d’autodérision. Et le tout est superbement soutenu par les beats et les samples de Factor. Un coup de cœur ? « Stacey Is Doing WAY Too Much », une plage qui baigne dans une atmosphère ‘bon enfant’…

Rafraîchissant, allègre même, « Champagne Nightmares » est un album à consommer sans modération.

 

mercredi, 14 décembre 2011 01:00

Instinction

Manifestement, pour l’instant la Cité du Doudou a le vent en poupe. Alors que Di Rupo vient d’être nommé Premier ministre, le duo montois Petula Clarck nous propose son second opus. Deux évènements qui n’ont aucun rapport, mais qui suscitent un certain intérêt. Voire un intérêt certain. Musiczine ne traitant pas de politique, nous nous concentrerons donc sur Petula Clarck.

Aucune crise identitaire chez Petula Clarck. Les deux enragés reprennent les affaires là où ils les avaient laissées il y a deux ans, lors de la sortie de l’excellent « Aye-Aye-Aye », un elpee qui leur avait permis de se faire connaître.

Dès le morceau d’ouverture, Petula Clarck prend le taureau par les cornes ou plutôt le dragon par la queue (comme tout bon Montois qui se respecte). La formule n’a pas changé. Quatorze morceaux chargés d’intensité et efficaces qui ne dépassent pas les deux minutes. Enfin, à l’exception de deux plages. Les riffs incisifs sont omniprésents. Les drums convulsifs et frénétiques. L’énergie est communicative. Et sans s’en rendre compte, les pieds battent la mesure, tandis que la tête suit le mouvement. Différence quand même, les cris sont moins présents… Autant dire que si vous ne parvenez pas à vous contrôler, dans le métro, les gens vous regardent de travers. D’ailleurs, j’aspire à assister à un de leurs sets, afin de pouvoir gesticuler, en toute tranquillité.

Bref, si chez Petula Clarck, le style est de mieux en mieux maîtrisé, il serait peut-être souhaitable que le groupe commence à se remettre en question. Afin de ne pas épuiser le filon jusqu’à le rendre stérile. Et ainsi nous réserver de futures et bonnes surprises…

 

mercredi, 07 décembre 2011 01:00

The Crux

Il faut bien avouer que l’Autriche n’est pas le pays le plus rock’n’roll d’Europe ; et on doit chercher loin ou être un fin connaisseur pour retrouver la trace d’un groupe autrichien. Bien sûr, si on parle de musique dite ‘classique’, les valses de Vienne signées Strauss ont de quoi séduire. Joseph Haydn et Franz Schubert, y sont nés. Mozart et Beethoven y ont vécu et y sont morts.

Les spécialistes du métal vous parleront certainement de Belphegor. Mais pour le reste, la scène au pays du ‘Beau Danube bleu’ est fantomatique… Pourtant Killed by 9v Batteries est actif depuis 2002, même s’il a connu une période de pause. Il est issu de la capitale. Et semble surtout inspiré de l’indie-rock des années 90. Mozart à laissé la place à Sonic Youth, Dinosaur Jr. ou encore Pavement. Les sonorités de guitares stridentes, parfois bruitistes, rappellent les superbes supplices infligés par Thurston Moore à sa six cordes. La voix fait irrémédiablement penser à Stephen Malkmus. Autant dire que « The Crux » est un condensé de références aux 90’s ; et on ne s’en plaindra pas. Certes Killed by 9v Batteries n’a rien inventé ; mais sa musique est particulièrement jouissive pour les tympans. Bref, cet elpee s’adresse surtout aux trentenaires (et plus si affinités) nostalgiques de ce style, mais également aux plus jeunes qui n’ont pas connu cette période si faste.

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