Le dernier combat de Malween…

Malween est le projet emmené par Julien Buys, auteur, compositeur et interprète, originaire de Nantes. Julien a quitté le monde de la finance, sans regret, en 2017 pour devenir comédien voix-off le jour et chanteur/guitariste a sein de différents projets…

logo_musiczine

La maternité, source d’inspiration pour The Wandering Hearts…

Le trio britannique The Wandering Hearts sortira son nouvel album "Mother", le 22 mars 2024. Produit par Steve Milbourne, c’est un patchwork de récits folkloriques, d'accroches pop et d'énergie rock, le tout assemblé par des harmonies lumineuses. On pourrait…

Trouver des articles

Suivez-nous !

Facebook Instagram Myspace Myspace

Fil de navigation

concours_200

Se connecter

Nos partenaires

Nos partenaires

Dernier concert - festival

Shaka Ponk - 14/03/2024
mass_hysteria_ab_04
Festivals

Les Nuits Botanique 2010 : dimanche 9 mai

Écrit par

Troisième soirée. Les Nuits battent leur plein. Tandis que le chapiteau se prépare à vibrer au son des complaintes de Scout Niblett et Jean-Louis Murat, un casting presque entièrement féminin attend les festivaliers qui ont jeté leur dévolu sur le line-up de l’Orangerie. Au programme : Selah Sue, la petite Belge qui monte, Errors et leur bidouillages entêtants, ainsi que Rox et Ellie Goulding, deux espoirs féminins plébiscitées par la critique britannique. Et plus particulièrement par la BBC qui a gentiment apposé un cachet ‘The Sound Of 2010’ sur leurs premiers travaux.

Programme chargé à l’Orangerie. Pas de moins de quatre artistes vont se donner le relais sur les planches de la salle. Une quadruple affiche qui n’a pas pour autant déplacé les foules. En guise d’ouverture, Selah Sue, de son vrai nom Sanne Putseys. Malgré son jeune âge (elle vient de souffler sa 21ème bougie), la demoiselle originaire de Louvain affiche une détermination admirable. Sa discographie a beau ne compter encore aujourd’hui qu’un seul Ep (« Black Part Love », paru en 2008), Miss Sue ne cesse de gagner du terrain dans sa quête de notoriété. Il faut dire que du haut son mètre soixante et des poussières, la jeune femme manifeste une énergie sans faille. Après deux concerts sold-out à l’ABClub et à la Rotonde, la folk teintée de soul et reggae de Selah Sue a conquis sans trop de difficulté le public présent, notamment grâce à une sympathique version de son « Raggamuffin », en clôture de son set.

Errors prend place sur les planches vers 21h10. Le trio originaire de Glasgow propose, dans la bonne humeur, « Come Down With Me », son nouvel LP, devant une Orangerie à moitié remplie. Les petits protégés de Mogwai (NDR : ils ont signé sur leur label Rock Action) se distinguent de la plupart des formations surfant sur la vague post-rock, par leurs synthés omniprésents. Techniquement, ils n’arrivent pas à la cheville d’une formation telle que 65daysofstatic, mais les trois joyeux lurons assènent à leurs compositions une dose électro beaucoup plus présente et assumée que chez leurs aînés. Du post-rock taillé pour les dance-floors. Il fallait oser. Et Errors s’en sort particulièrement bien dans l’exercice.

Rox, accompagnée de son full band, présente quant à elle son premier album, « Memoirs », à paraître au cours du mois de juin prochain. La Londonienne entame son set par « My Baby Left Me », un premier single aussi solaire que son interprète. La demoiselle enchaîne ses futurs tubes, un sourire gravé aux lèvres. « Rocksteady » procure au public un pur moment de bonheur grâce au déhanché fiévreux de la chanteuse et de ses choristes. Rox est sans nul doute un nom à retenir et une artiste qui aurait bien sa place à l’affiche d’un festival tel que Couleur Café.

Vers 23h10, place à la tête d’affiche de la soirée. Sans se presser, Ellie Goulding et ses trois musiciens entament leur prestation sur une nouvelle compo. A 24 ans, la blonde à la coiffe négligée (déjà adoptée par les ados du premier rang) a réalisé un coup de maître, au cours du mois de mars, en plaçant son premier essai « Lights », directement en pôle position des charts britanniques. Sa pop électronique sucrée n’est certainement pas susceptible de lui faire gagner le respect des ‘hipsters’, mais n’en est pas moins un petit plaisir coupable qui fait du bien par où elle passe. La chanteuse parcourt la quasi-intégralité de son œuvre, depuis « Guns and Horses » à « Salt Skin », en passant par une version acoustique de « Wish I Stayed ». Avant de quitter la scène sur les dernières notes de son hit « Starry Eyed », la Londonienne a également effectué un arrêt sur les terres de Midlake pour une reprise de « Roscoe », sans grand intérêt. Le genre même d’appropriation qui ferait certainement grincer des dents les fans de la formation. Petite faute de parcours sans conséquence qui clôture une soirée un brin 'gentillette'. Mais, parfois, il n'en faut pas beaucoup plus pour être heureux...

Selah Sue + Errors + Rox + Ellie Goulding

(Organisation : Botanique)

Les Nuits Botanique 2010 : samedi 8 mai

Écrit par

Mosaïques d'art !

Lors de cette deuxième soirée des Nuits Botanique, le Cirque Royal nous régalait de deux talentueux groupes aux rumeurs musicales distinctes mais aux projets parallèlement excentriques : The Irrepressibles et MLCD. Espace artistique où chacun d’eux nous propose une vision kaléidoscopique de l’art qui se sert de la musique pour nous emmener dans les mondes du théâtre, du cinéma, de l’opéra… Pas de première partie ce soir mais deux réelles têtes d’affiche qui chevauchent des champs musicaux éloignés sans jamais se télescoper.  

The Irrepessibles. Après avoir chambardé les salles du Roundhouse de Londres, l’amphithéâtre romain de Barcelone et la Cigale à Paris, l’orchestre britannique composé de neuf musiciens classiques déverse le flot torrentueux de ses élucubrations ‘rockocoesque’ sur les planches du Cirque royal. Illuminations puisées aux sources de leur deuxième opus, « Mirror Mirror », produit par l’excellent Dimitri Tikovoi (Placebo, The Horrors, Sharko, John Cale…)

Tout d’abord, un décor. Une scène minutieusement architecturée de huit miroirs, de néons blancs et d’une énorme boule à facettes. Lieu planté, côté jardin, d’un clavier, d’un violoncelle, de deux flûtes traversières et, côté cour, d’un percussionniste et de trois violons. Au centre, le chef d’orchestre, Jamie McDermott. Un ensemble qui magnifie de sa belle synchronisation chaque note émise par la guitare acoustique du leader charismatique. Un travail de concordance stupéfiant ! Un univers extraterrestre construisant un pop orchestral baroque et classique grimé de gestuelle théâtrale, de poses statuaires, de fanfreluches décadentes, de maquillage fantaisiste, de costumes intemporels… Jamie McDermott définit d’ailleurs lui-même son concept : ‘Je me suis intéressé aux liens entre la mode et la musique, à la façon dont la musique et les arts peuvent ouvrir sur un autre monde.’ Un spectacle atypique qui synchroniserait dans le maintenant pur de cet espace sans rivages la musique classique baroque, la pop spatiale de Bowie, le rock pompier de Queen. Non lieu sonore où les symphonies pop de Scott Walker converseraient avec le chant sophistiqué d’Anthony Hegarty (Anthony and The Johnson). Un spectacle qui habiterait le décor cinéma de « The Rocky Horror Picture Show ».

Un cabaret pop précieux qui assume et cultive une certaine forme visuelle du kitsch et de l’excentricité sur "My Friend Joe" ou "Splish! Splash! Sploo!" alternant cependant avec des morceaux plus classiques ("Forget The Past", "In This Shirt" ou "Nuclear Skies"). D’autres, enfin, surprennent par leur sérénité. Ainsi, "The Tide", chanson poignante, bouscule les âmes par ses envolées finales de cordes. Lyrique, glam, précieuse, la musique de The Irrepressibles ne sombre jamais dans l’ultra-sulfureux et se fond souvent dans le timbre élégiaque du contre-ténor britannique.

Et le concert de s’achever tendrement sur un rappel orné d’un visuel drapé d’un fond de scène rouge vif où seuls la claviériste et le chanteur anglais apparaîtront en ombres chinoises. Touché ou non par cette représentation surréaliste, le spectateur ne sort pas indemne de cette expérience.

21h30. MLCD monte sur les planches du Cirque Royal pour livrer le concert belge le plus attendu de cette année musicale 2010. Deuxième représentation seulement (NDR : le premier concert s’était déroulé la veille à la Caserne Fonck de Liège) pour exposer les trames singulières de son opéra pop. Ceux qui d’ailleurs ont eu la chance d’assister au concert livré en bord de Meuse, en rêvent encore. Vidéos, animations, orchestre, costumes… MLCD conjugue avec une aisance remarquable la musique et la magie du cinéma, mais aussi du théâtre.

Trois années de travail intensif qui prennent enfin corps au milieu d’une scène minutieusement meublée. Une fiction accompagnée de metteurs en scène, de vidéastes, de scénographes narrant la vie torturée de Brian Wilson (leader charismatique des Beach Boys) et prêtant un supplément d’âme aux symphonies ‘dictaphoniennes’. Symphonies sublimées par l’orchestre du conservatoire de Liège. Un travail minutieux où tous les acteurs artistiques font merveilleusement corps et observent une synchronisation digne d’un horloger suisse entre musique et projections. Musique qui donne astucieusement vie aux images (NDR : vidéo projetée sur 47 cubes érigés en pyramides) habitées par Redboy. Lieu fantasmagorique où le chanteur-guitariste devient acteur de sa propre narration et incarne le fantôme de Brian Wilson. Un exercice schizophrénique merveilleusement réussi.                                                                                                                                                                                                                                                                                                  

Alternant le rouge et le blanc, cet espace visuel est habilement organisé et habité, côté jardin, d’un orchestre sous la direction d’Hélène Cambier, de la basse hyperactive de Xavier Guinotte et, côté cour, du clavier de Louis Leback ainsi que de la batterie de Jérôme Compère. Au centre, la remarquable présence scénique de Redboy déchire radicalement la ‘toile’.

Entre rêve et réalité, les quatre de bord de Meuse feuillettent les pages de la vie passionnante du musicien californien, en empruntant le talent narratif d’un Tom Waits. Neuf morceaux savoureux au sein desquels ils injectent une énergie brute et communicative et qui ne peuvent laisser indifférents. “He’s not there”, “What are you waiting for », “Shine on”… joués avec plus d’intensité et de puissance que sur l’album n’accorde aucune seconde de répit à vos tympans. Un visuel et une musique qui flirtent avec la perfection !

Ce spectacle-concert froisse le confort des certitudes lisses et vous tourmente l’âme. Il vous convie dans l’œil même du cyclone d’un destin que disloquent tous les vents en furie de la schizophrénie, où se déchaînent des démons qui fracassent la conscience et l’attirent sans pitié dans les abysses les plus sombres d’un océan cauchemardesque. Mais tout n’est pas vents et furie, il est des crêtes du destin où l’on aime surfer indéfiniment…

Une performance impressionnante qui, espérons-le, encouragera d’autres groupes nationaux à se lancer dans des projets aussi ambitieux…

Organisation Botanique

My Little Cheap Dictaphone (BE) + The Irrepressibles (GB)

 

Festival Childerock 2010 : samedi 24 avril

Écrit par

C’est dans les vieilles marmites que l’on prépare les meilleures soupes…

Le Childerock festival fêtait, en 2010, son cinquième anniversaire.

Machiavel était de la fête lors de la première édition et Sttella illuminait de sa présence la seconde. Cependant, depuis trois ans, l’accent est plutôt mis sur l’aspect populaire du spectacle et l’envie de perpétuer des mythes… Depuis 2008, les organisateurs ont donc choisi délibérément de ne plus inviter que des ‘cover bands’ susceptibles de nous faire (re)découvrir les classiques de notre bon vieux rock’n roll.

Ne faisant pas les choses à moitié, Philippe Leclercq, coorganisateur de l’événement, va même jusqu’à choisir des bands qui sont –ce n’est pas une blague– agréés par les groupes originaux. L’avantage de cette formule, c’est qu’elle évite toute (mauvaise) surprise. Les cover bands offrent la garantie d’une bonne connaissance des morceaux interprétés et l’attente du public est donc forcément rencontrée. Cette année, la programmation du Childerock nous proposait Cannon Ball en lieu et place de Supertramp, High Voltage pour nous faire rêver d’AC/DC et en tête d’affiche, Mister Cover, dont le panel très étendu de reprises épingle des standards de Police, Telephone, U2, Queen et la liste est loin d’être exhaustive.

Une bonne nouvelle attendait le public ‘jeune’ aux caisses. Les moins de 24 ans ne payaient en effet que la valeur de la moitié de leur âge. Les autres devaient s’acquitter d’un droit d’entrée de 15 €. Un prix plus que raisonnable au vu de la qualité proposée. Sachant également que les bénéfices du festival serviront à aider les associations caritatives du Lions Club de Tournai, personne n’a rechigné à débourser ce montant.

Il est 19h45, le soleil est toujours bien au rendez-vous, la température agréable, mais rien n’y fait, Cannon Ball entame son set. Les sept membres de ce premier cover démarrent fort (un peu trop au niveau du son) et une bonne partie de la foule profite encore des derniers rayons de soleil. Occupé de déguster une frite ou de terminer sa chope, il se décide enfin, sans doute interpellé par le style progressif de ‘Supertramp’, à pénétrer sous le chapiteau. Tout y est : clavier, saxo, guitares et interprétation d’excellente qualité. Les hits se succèdent: “Dreamer”, “It’s raining again”, “School”, “Goodbye Stranger”... La liste serait trop longue à énumérer. Les amateurs du genre sont ravis et reprennent épisodiquement en chœur, un refrain ou chantonnent de temps à autre du bout des lèvres. Certes, quelques morceaux accusent le poids des ans et résistent difficilement à une déferlante plutôt pop de ces quinze dernières années. Mais les belles mélodies, c’est bien connu, n’ont pas d’âge et le répertoire de Supertramp appartient à  ce que l’on pourrait appeler les ‘immortels’ du rock. Ces dinosaures de la musique anglo-saxonne plaisent encore, preuve en est de l’ambiance devant la scène occupée par Cannon Ball. Une bonne quinzaine de titres plus tard et après un succès bien mérité,  il est temps de céder la place. Le public se retire sous un soleil déclinant, la bière coule à flots et le public se fait plus nombreux.

Vers 21 heures, retour sous la tente rouge et blanche. Tout est prêt pour le second chapitre de la soirée. Les fans d’AC/DC ont fait le déplacement en masse… Ils sont facilement reconnaissables en arborant les uns, une tenue à la ‘Angus Young’, les autres, les fameuses cornes rouges diaboliques. Les perfecto ne se comptent plus. Visiblement, « High Voltage » fait des émules. Le mimétisme dans le public est similaire à celui qui avait accompli le déplacement à Anvers. Seul le nombre d’amateurs diffère sensiblement.

A 21h10 précises, les quatre membres du band entrent en scène et immédiatement l’ambiance monte de deux voire trois crans. Il faut avouer que le ‘sosie’ d’Angus Young sait y faire. Les fans d’AC/DC deviennent carrément fous et on assiste à une espèce d’hystérie collective bien amorcée par ce diable de guitariste. Il pousse le plagiat au maximum, jouant tout comme son idole, des solos de guitare au milieu d’un public complètement conquis et floué par une telle ressemblance tant dans le geste que dans la ‘parole’. Les hits du combo australien s’enchaînent pour le plus grand bonheur de l’assistance. Comme pour la partie précédente, une heure est accordée pour ce second cover band. C’était sans compter sur les rappels insistants du public insuffisamment rassasié… High Voltage accordera donc un rabiot de 10 minutes avant de devoir s’éclipser sous les acclamations de l’assistance complètement surexcitée !

Vingt minutes plus tard, l’espace musical est envahi par les membres de Mister Cover, bien connus du public tournaisien, car déjà présents lors de l’édition 2008. Le souvenir de cette soirée est bien vivace, car à cette heure déjà avancée, le nombre de spectateurs atteint son nombre maximum. Le chapiteau affiche en effet plus que complet et l’ambiance est à son paroxysme. Quelques imperfections techniques, notamment un son de qualité médiocre n’affectent pas ou si peu un début de prestation mené tambour battant. Le sommet est atteint lors d’une reprise de Coldplay et à partir de ce moment, les hits de tous bords se succèdent pour le plus grand plaisir de la foule en transe. La bière et la bonne humeur aidant, chacun se met à danser, transformant le chapiteau en immense salle de bal où s’ébattent tant les plus jeunes que leurs parents… Sur la tracklist de Mister Cover, on retrouve dans le désordre ZZ Top, Coldplay, U2, Wham, Queen, Machiavel, Les Rita Mitsuko, Sttellla, Indochine, Louise Attaque, et j’en passe énormément… Le son est redevenu meilleur (merci l’équipe technique) et le leader de la formation s’en donne à cœur joie. Il faut reconnaître que la qualité d’interprétation est à la hauteur de la satisfaction et la participation des ‘danseurs’. Tête d’affiche de la soirée, Mister Cover a droit au double de temps des autres formations présentes ce soir. Sans aucun temps mort, et sans l’ombre d’un moment d’ennui, le temps passe et vite s’écoule. Le bonheur des danseurs est total durant près de deux heures. Petit bémol cependant, vers 0h30, quelques thèmes de séries télévisées sont interprétés par le combo ; et hélas, à partir de cet instant, le soufflet retombe quelque peu. Dommage de proposer en pleine excitation des morceaux qui sonnent le glas de la soirée pourtant bien entamée et poursuivie –et de quelle manière– par ce cover band de très grande valeur. Il n’est pas loin d’une heure du matin, Dallas et consorts ne retiennent pas les spectateurs et le chapiteau se vide de manière spectaculaire. Mister Cover se perd dans des reprises nettement moins audacieuses et tombe dans une caricature regrettable à cette heure encore ‘festive’.

Pas de regrets à avoir cependant, la soirée a été, dans son ensemble, d’une qualité irréprochable. Et c’est avec un plaisir non dissimulé que Musiczine a couvert, pour la première fois, l’événement. Espérons que l’édition 2011 nous réserve autant de moments de bonheur. Nous reviendrons, sans aucun doute.

(Voir également notre rubrique photos)

Festival D'Hiver Rock 2010 : samedi 20 février

Mauvaise nouvelle, Blakfish a déclaré forfait. Panne de camionnette paraît-il. Et pas plus de monde que la veille pour entamer cette seconde journée du festival. Pourtant l’affiche est bien plus consistante, puisqu’y sont notamment programmés The Ex et My Little Cheap Dictaphone. Un pic d’affluence sera cependant atteint vers 20 heures, quand on dénombrera plus ou moins 650 spectateurs. Tant pis pour les absents, ils auront tort. Et le déroulement de la soirée va confirmer cette intuition…

Hands Up Boys ouvre les hostilités à 16 heures. Quatre filles. Mais pas n’importe lesquelles, puisqu’elles ont déjà bourlingué au sein d’une multitude de projets. Certaines militent d’ailleurs parmi plusieurs groupes. La surprise nous vient quand même de la présence de Cloé Defossez (NDR : si, si, l’ex-Clover’s Cloé dont le nouveau projet Cloé du Trèfle a décroché le Prix ‘Coup de Cœur’ de l’Académie Charles Cros, en 2008). Et manifestement, ses trois copines ont des planches. Deux autres Bruxelloises (pour la section rythmique) et une Romaine. Elisabetta. Au chant et à la seconde guitare elle fait aussi le spectacle. Au menu un mélange de rock, de funk, de pop, de hip hop et d’électro particulièrement excitant. Sans jamais en rajouter trois couches. Sauf le culot et la dérision (NDR : surtout de la part d’Elisabetta !) Et puis, elles participent toutes les quatre aux vocaux. Un set qui programmé à une heure plus tardive aurait pu enflammer la salle. Une performance, quand on sait qu’il ne s’agissait que du quatrième concert de la formation. A revoir, c’est une certitude…

« Attagirl » est le titre du sixième album du band néerlandais Bettie Serveert. Un disque paru en 2003. C’est également le patronyme d’un quatuor issu de la région tournaisienne. Rien à voir donc avec le titre d’une chanson de Johnny. Côté performance, Attagirl assure honnêtement son set dans un style, ma foi, fort conventionnel, dans la lignée de Malibu Stacy (NDR : surtout pour l’attitude), mais sans les claviers. Plus intéressant, le chanteur emprunte parfois les inflexions vocales de Brian Molko (Placebo) ou de Finn Andrews (The Veils). Une bonne voix, c’est une certitude ! Mais pour le reste, rien à signaler…

Drums Are For Parades nous vient de Gand. Un trio réunissant les frères Geert et Piet Reygaert. Aux guitares. Wim chante, Geert pas. Le drummer se chargeant épisodiquement des backing vocaux. Pas de bassiste. Le second frangin n’a plus un poil sur le caillou. Une pilosité que le premier a sans doute récupérée pour en faire une barbe touffue. Leur musique évolue entre noise, heavy metal et hardcore punk. Quelque part entre Kyuss et Shellac, probablement. Les deux gratteurs ne sont pas des manchots. Leur solution sonore est terriblement agressive, puissante et sans concession. Le batteur frappe sur ses fûts comme un possédé. Mais on a parfois l’impression que les différents membres jouent chacun dans leur coin. En outre, pas la peine de chercher une once de subtilité chez ce power trio. Aussi après dix bonnes minutes, on a préféré s’esquiver, pour économiser nos tympans…

Blakfish a déclaré forfait. Il est remplacé au pied levé par Paranoid Grill, un trio transfrontalier dont le set devait, au départ, se dérouler près du bar. Chez ce combo milite l'ex-chanteur/guitariste de Deadwoods et Sliver (combo qui s'est fait connaître en tant que coverband de Nirvana à travers le Benelux) et puis une section rythmique réunissant un très jeune bassiste (Mr J’) et un vétéran aux drums (Mr S’). La musique de Paranoid Grill est directement inspirée par les seventies. Une forme de stoner qui laisse une belle ouverture au blues et au boogie. Pensez aux Black Crowes. C’est pourtant dans ces deux derniers styles que la formation me paraît la plus performante. Surtout que la voix éraillée du vocaliste colle parfaitement à la solution sonore. Quant au drummer, au départ un peu court, il a gagné en amplitude au fil du temps parvenant alors à fédérer des compos de plus en plus abouties. Bref, si ce groupe est loin d’être révolutionnaire, dans son style, il tient la route. Maintenant, il leur reste encore du boulot pour peut-être espérer un jour accompagner Triggerfinger, en première partie d’une de leurs tournées. C’est tout le mal qu’on leur souhaite…

Sextet londonien, The Display Team implique deux guitaristes, un tromboniste, un trompettiste, un bassiste et un drummer. Ils chantent tous les six ! Ils reconnaissent pour influences majeures les Cardiacs, The Beach Boys, Mr. Bungle, Frank Zappa, Queen, XTC, The Specials et The Mad Caddies. J’ajouterai même Gentle Giant ! Et en mêlant rock, ska, punk, funk, doo-wop, swing, hardcore et metal, ils réalisent une forme de progcore ou alors du pronk, étiquette collée au prog punk. Tout un programme ! Et tout ce beau monde se démène sur toute la largeur de la scène tout en jouant de son instrument à la perfection. Parfait ! Sauf que mixer 6 chanteurs, c’est pas du gâteau. Et puis leur musique est tellement complexe qu’on éprouve des difficultés à en suivre le fil conducteur. Avant d’assister à ce type de concert, il serait indispensable d’écouter leurs disques. Histoire de ne pas être trop dépaysé.

La première surprise nous est venue de Phoebe Killdeer & The Straws. Phoebe est australienne, mais est surtout connue pour avoir sévi comme vocaliste au sein de Nouvelle Vague, un projet monté par Marc Collin et Olivier Libaux et destiné à reprendre des titres classiques de la new wave. Pas vraiment ma tasse de thé, même si le concept a cartonné et cartonne encore, en compagnie d’une autre chanteuse, outre-Quiévrain. Vêtue de noir, sexy, élégante, féline, charmeuse, Phoebe possède une très belle voix, légèrement rauque. Rappelant tour à tour Dani Klein (Vaya Con Dios) et Patti Smith. Elle pianote de temps à autre sur un clavier, mais secoue régulièrement des maracas. Elle est accompagnée d’un excellent guitariste (Cédric) qui pourrait être le fantôme de feu Phil Lynott (NDR : c’était le bassiste de Thin Lizzy), et d’une solide section rythmique, même si le drummer présent ce soir n’était que remplaçant. Musicalement, les compos oscillent entre rock, blues, rockabilly et soul. Des références ? Nick Cave, Screaming Jay Hawkins, les Cramps, Tom Waits et PJ Harvey. Des compos tour à tour tribales, sauvages, sensuelles, théâtrales, sombres, vibrantes, envoûtantes et parfois le tout en même temps. Cédric réalise parfois le grand écart tout en redressant son manche. Suggestif ! Le public applaudit poliment. Phoebe tente de l’allumer. Communique avec lui. En vain ! Qu’importe, le set est excellent. Ce n’est qu’en bout de parcours que l’audience commence timidement à participer à la fête. Trop tard, elle prend congé de l’auditoire. A revoir, et le plus vite possible…

A l’instar des Ramoneurs de Menhirs, programmés la veille, The Craftmen Club nous vient de Bretagne. De Guingamp plus précisément. La musique du trio est le fruit d’un mélange explosif entre rock, punk, blues et country. Un peu dans la lignée du Jon Spencer Blues Explosion. Au sein de l’Hexagone, le trio jouit d’une solide réputation de groupe de scène. Dès leur montée sur les planches, le combo enchaîne les titres furieux, brûlants, bien crades, à la vitesse de l’éclair. L’attitude est bien ultra rock’n roll ; mais le manque de variation dans leur répertoire devient rapidement lassant. C’est à cet instant qu’on se rend compte du potentiel de The Experimental Tropic Blues Band. En outre, le son sature rapidement, et après quelques titres, nous abandonnons le combat…

Car dans l’autre salle, nous attend le point culminant de ce festival. Et n’ayons pas peur des mots, l’un des plus grands concerts de ce début d’année 2010. On savait en effet The Ex particulièrement performant en ‘live’. Mais ce soir les Néerlandais vont tout balayer sur leur passage. Il n’est d’ailleurs pas nécessaire au présentateur fantasque du festival de chauffer la salle. ‘Le groupe suivant n’a pas besoin d’introduction’, lance-t-il, ‘Depuis 30 ans il influence bon nombre de groupes’. Et c’est vrai que The Ex roule sa bosse depuis 1979, comptant même une bonne vingtaine d’albums à son actif. Si à l’origine, le combo pratiquait une forme d’anarcho punk lo-fi, au fil du temps sa solution sonore s’est muée en no wave. Très souvent expérimentale. La formation batave a ainsi, à une certaine époque, influencé Sonic Youth. Petite surprise en découvrant le line up cependant, le membre fondateur et vocaliste, GW Sock, a quitté le navire. Il estimait avoir fait le tour de la question et se consacre aujourd’hui essentiellement à l’écriture. Pour le remplacer Arnold de Boer (NDR : traduisez ‘le paysan’), dont la dégaine rurale colle parfaitement à son nom. Terrie Hessel, l’autre membre fondateur, est toujours bien au poste. Présente depuis 1984, Katherina Bornefeld se chargeant, bien sûr, des drums. Sans oublier le bassiste Andy Moor, impliqué dans l’aventure depuis 1990. Mais le groupe n’a rien perdu de ses qualités intrinsèques. D’abord, la musique cogne toujours aussi fort. Tout en conservant son profil complexe. Voire noisy. Les riffs de guitares sont aussi tranchants que chez Fugazi. Le groove impressionnant. Au fil du set, on pense successivement à Sonic Youth, Gang of Four voire à Wire, surtout lorsque les vocaux sont plus saccadés. Mais nous sommes bien en présence de The Ex ! Toutes les compos possèdent leur propre relief. Ce qui explique pourquoi leur prestation tient en haleine de bout en bout. Et lorsqu’on en arrive à « Ethiopia » (NDR : rappelant en même temps que le band batave y a tourné ; et puis également collaboré avec le saxophoniste de jazz Getatchew Mekurya, né en ex-Abyssinie), un morceau hypnotique, chanté par la drummeuse Katherina, l’intensité est à son comble. Un instant, on pense même à Yo La Tengo. Bref, de quoi ravir un public constitué en majorité de trentenaires, quadragénaires voire même carrément quinquagénaires. Et les mélomanes venus expressément de France ou du Nord du pays savaient qu’ils ne seraient pas déçus. Tête d’affiche de cette édition 2010 The Ex a bien rempli son rôle, mais en même temps a accordé une prestation qui pourrait s’avérer une des meilleures de cet exercice.

Le nouveau projet de My Little Cheap Dictaphone est un concept-album et un spectacle ambitieux, sorte d' ‘Opéra Pop moderne’ qui raconte le parcours tragique d'un artiste surdoué, mais torturé par ses démons intérieurs, perdu entre rêve et réalité. Une histoire inspirée par la vie de Brian Wilson. Il a fallu plus de deux ans de travail à Redboy et son équipe pour réaliser ce concept ; en outre, l’équipe a passé les ¾ d’une année mois au sein de différents studios entre Pays-Bas, Belgique et Etats-Unis pour le concrétiser, et a eu besoin de plusieurs mois pour finaliser la création du spectacle et de réalisation vidéo. Un show original imaginé par une équipe de professionnels issus du cinéma et du théâtre, alimenté par des projections vidéos et enrichi occasionnellement par un orchestre classique. C’est ce que nous pouvons lire sur le MySpace du groupe. Et c’est dans cet esprit que MLCD ouvrait donc sa tournée. Sans l’orchestre symphonique, il faut le préciser. Première constatation, le son est parfait. Il y a bien eu un petit problème de guitare, mais il a été rapidement réglé. Vêtus de costards noirs, le quatuor en impose par son attitude. Redboy dispose d’un micro ‘type années 50’. A droite, de profil, le claviériste se montre très appliqué. Du même côté, mais plus haut, le drummer domine l’estrade. Et à gauche, le bassiste, vient de temps à autre enrichir les compos d’interventions sur une caisse claire et une cymbale. Bref, tout baigne. Juste qu’au fil du set, on se demande où en est l’attitude rock’n roll ? Les progressions de cordes me font penser à Coldplay voire à Pink Floyd circa « Dark side of the moon ». C’est tellement parfait qu’on s’ennuie. Un peu comme lors des concerts prog des 70’s. Et j’imagine que lorsque l’orchestre symphonique soutiendra le spectacle, le résultat sera encore plus sophistiqué. Ou tout bonnement somptueux. Vous êtes de toutes manières ainsi prévenus de ce qui vous attend, si vous allez assister à un de leurs concerts, puisque c’est sous cette forme qu’ils seront dispensés pendant toute la saison 2010-2011. Et la sortie de l’album est prévue pour la mi-mars.  

Isbells est un quatuor louvaniste qui fait un véritable tabac au Nord du Pays. Faut dire que le leader, Gaëtan Vandewoude, y jouit d’une solide notoriété. Trois types au crâne rasé (NDR : on dirait des moines !) dont deux chantent et une fille (NDR : très jolie !), également préposée aux vocaux. Ils sont assis face au public, sur toute la largeur de la scène. La demoiselle pianote de temps à autre sur un clavier. Les trois autres se partagent une belle brochette d’instruments acoustiques : guitares, ukulélé, banjo, etc. ; sans oublier la slide. Les harmonies vocales sont superbes. Diaphanes, limpides, douces, elles alimentent des mélodies visionnaires et mélancoliques. Le plus jeunes pensent inévitablement à Iron & Wine, Bon Iver, Kings of Convenience voire Fleet Foxes. Bien lo-fi. Les vétérans à Simon & Gardfunkel et Crosby Stills & Nash. En moins chevelu. Mais c’est tout aussi beau. Simplement, ce style de concert ne me semble guère adapté à un festival. Il s’apprécierait bien mieux dans une toute petite salle, limitée à une centaine de personnes. Pensez à la ‘La cave des poètes’ voire à la ‘Rotonde du Botanique’. Prévoir des sièges également…  .

D’autres Bretons (NDR : mais des Rennais) investissent la salle Noté : X Makeena. Ils s’étaient déjà produits au D’Hiver Rock, lors de l’édition 2008. S’ils pratiquent le hip hop ; c’est surtout leur jeu de scène et le spectacle haut en couleurs qui impressionne. L’un des pions majeurs du collectif, Karlton, joue un rôle clé à la beatbox mais aussi tout au long du show. Le décor et les costumes des intervenants sont dignes de grands films fantastiques. C’est intrigant et on en a plein la vue. La salle est pleine à craquer et réunit de nombreux jeunes qui sautent un peu dans tous les sens. En fin de parcours, un énorme chaudron monté sur un échafaudage à roulettes approche du bord de la scène, avant de cracher d’énormes ronds de fumée, au-dessus des têtes de l’auditoire. Musicalement, pourtant, leur mélange d’électro et de hip-hop ne casse pas des briques. Chacun ses goûts ! D’ailleurs, si êtes intéressés par ce groupe, je vous invite à aller jeter un œil sur la chronique de leur dernier Cd (« Derrière l’œil »), concoctée par notre ami Jojo…

A contrario, chez Cecilia :: Eyes, la solution sonore est fort intéressante. Du post rock digne des maîtres du genre. Pensez à Mono ou à Explosions In The Sky. Le set s’ouvre par « Last call », morceau maître de leur nouvel opus prévu pour avril. Une compo plutôt longue qui s’étire en crescendo. Bien fait ! Il est cependant déjà passé minuit, et faute de jeu de scène ou de projections, une certaine lassitude commence à nous envahir. Même la batterie placée à l’avant-plan ne parvient pas à nous sortir de notre torpeur. Malgré leur répertoire bien maîtrisé et austère, les membres du groupe ont heureusement le sens de l’humour. ‘Nous sommes contents d’être ici’, déclare le leader ; ajoutant ‘Et c’est sympa d’être encore là pour nous, à cette heure-ci !’ Cet art de la dérision se retrouve également dans le titre de leurs compos. A l’instar de « Too late for a porn movie » (!) Finalement, il ne nous déplairait pas de les revoir dans d’autres circonstances, à une heure moins tardive, c’est à dire à un moment où Cecilia :: Eyes pourrait nous tendre les bras, plutôt que de nous abandonner dans ceux de Morphée.

Lors de la seconde journée du festival, se produisent également des artistes locaux ou insolites. Sur un podium monté près du bar. Et certains d’entre eux remportent un franc succès. Dont le nouveau projet de Thomas Rasseneur, Maria Goretti Quartet. Exit le punk à la n’importe nawak des Fucking Canaris. Particulièrement habile, le drummer balise un punk teinté de post rock et de rockabilly. Et quelques guests viennent même participer au set. Peter notamment. Mieux connu comme organisateur de concerts locaux. Pas comme chanteur.

Toujours sur la même estrade, Mambo Kurt va recueillir un joli succès de foule. Les fêtards ne semblent pas fatigués. Pourtant, il faut faire preuve d’une bonne dose de second degré pour apprécier ce type de musique. Car seul derrière ses claviers vintage, l’Allemand fait plutôt dans le méga-kitsch ! On pense à Didier Super lorsqu’il fait l’idiot en ‘one-man show’ ou encore à Meneo pour le côté rudimentaire de son matos informatique. Du « Killing of the Name » de Rage, à « Rythm is a dancer » de Snap! (NDR : mais si, souvenez-vous du le refrain ‘Oh oh, it's a passion, oh oh, you can feel it, yeah’) les reprises sont plus singulières les unes que les autres. Des adaptations, pour la plupart, de tube issus des 90’s, revisités à la sauce germanique. Et après avoir participé à cet oberbayern électro minimaliste, on avait envie d’avaler une saucisse choucroute. Ne pas oublier la moutarde !

Une nouvelle preuve que le D’Hiver Rock continue à faire la part belle aux découvertes en tous genres ! Et que le public tournaisien, tel celui des festivals d’été, est capable d’apprécier des styles fort… divers.

(Voir aussi notre section photos)

 

 

Festival D'Hiver Rock 2010 : vendredi 19 février

En arrivant sur le parking de la Maison de la Culture de Tournai, une légitime crainte commence à nous envahir. Il est à moitié vide. En outre, le public déambulant dans le hall d’entrée est plutôt clairsemé. Or, lors des éditions précédentes, la foule est déjà au rendez-vous. Et est même constituée en parts égales d’ados et de vieux rockers. Une explication ? Peut-être l’absence de véritable tête d’affiche, de ‘hype’ susceptible de jouer un rôle de locomotive. La crise ? Peut-être. La date choisie ? A la fin des vacances de Carnaval. Au cours desquelles les étudiants retournent chez eux et les adultes prennent quelques jours de vacances. De quoi manifestement soulever des questions. Bref, pour cette première journée, il faut tabler sur une affluence estimée à 450 personnes.  

Il revenait aux Bangers d’ouvrir les hostilités. Une formation britannique issue de Falmouth, dans les Cornouailles. Un trio qui pratique une forme de post/punk mélodique plutôt basique. Un bon point : la voix rauque mais bien timbrée du vocaliste, Roo. Un point faible : le manque d’amplitude du jeu de drums. Des références : le Clash et la formation de skate punk californienne NOFX. Un set rondement mené mais qui n’a certainement pas brillé par son originalité…

Crazy Arms nous vient également des Iles Britanniques. De Plymouth, très exactement. Et tourne régulièrement en compagnie des Bangers. Un quatuor qui partage également ses influences majeures entre le Nouveau et le Vieux Continent. Du pays de l’oncle Sam, ils ont incontestablement été marqués par le hardcore juvénile des Green Day, Hüsker Dü voire des Pixies. D’outre-Manche, du folk punk de Ted Leo et surtout de Billy Bragg. A cause des lyrics politiquement engagés. Mais aussi de la voix un peu cassée du vocaliste. Et puis parfois de la manière quelque peu filandreuse dont Darren Johns, gratte sa rythmique. Mais si les références sont solides, le résultat manque quand même d’identité…

Les Ramoneurs de Menhirs véhiculent, au sein de l’Hexagone, une image de formation alternative. On y retrouve d’ailleurs l’ex-guitariste des Béruriers Noirs, à la manœuvre. Un style fortement marqué par le folklore celtique, breton en particulier. Les cornemuseurs avaient déjà rencontré Loran en 85, à l’invitation des Bérus. Pour y enregistrer " Vive le feu ", un morceau publié sur un Ep intitulé " Joyeux merdier ". L’aventure avait même entraîné une collaboration lors de quelques concerts, dont celui accordé lors de la Noël de cette même année, à Paris, Quai de la gare. Avant de revenir soutenir Béru aux Trans musicales de Rennes en 2003. Ce « Vive le Feu », les Ramoneurs vont d’ailleurs l’interpréter ce soir ; un morceau qui va récolter, il faut l’avouer, un franc succès auprès des aficionados. Le reste du public tournaisien se demande un peu ce qui lui arrive. Faut dire que le look punk (NDR : ces crêtes, ces vêtements en peaux de bête !) de ces quatre quadragénaires a de quoi interpeler. Sans oublier un cinquième larron, un sexagénaire, sorte de sosie de Patrick Topaloff, qui vient parfois donner de la voix (NDR : qui a dit chanter ?). Déroutant ! « Edan Ur Blez » ouvre le set. Le public est toujours calme, mais s’avance imperceptiblement vers le podium. Et puis la salle commence à se remplir. Dès « Dans Gwandek », les pogos fleurissent et les farandoles s’enchaînent, telles de véritables gavottes bretonnes (NDR : ‘an dro’ ou ‘dañs tro’, dans le dialecte local). L’ambiance monte en crescendo. Certains fans montent sur les planches et s’improvisent choristes, alors que les premiers slams de la soirée se déclenchent. Et le point culminant du show est atteint lors de l’adaptation de « Bella ciao », rebaptisé pour la circonstance « Bell ARB », un chant protestataire italien devenu celui des partisans communistes avant d’être reconverti en hymne de ralliement pour les anarchistes en France. Tout un programme ! Car le militantisme est très présent tout au long du set. Entre les titres, Loran n’hésite pas nous balancer quelques déclarations particulièrement engagées. Inévitablement, Sarkozy en prend pour son grade. Et si à première vue, on imagine qu’il se produit vêtu d’un maillot de foot français bien beauf, il précise en fin de parcours que c’est celui de la Grèce, en souvenir de la branlée mise à la France, lors de l’édition 2004 de Euro. Pour couronner le tout, le drapeau indépendantiste va même flotter tour à tour sur la scène et dans le public. Et ce n’est pas la version un peu trop brute et appuyée de « Oi oi oi » qui freinera l’enthousiasme de l’audience. Bon, c’est vrai, la solution sonore est parfois un peu monocorde. Les bombardes bretonnes et le binioù kozh y sont sans doute pour quelque chose. Les accords très punk dispensés par la gratte de Loran n’ont strictement rien de subtils. Tout comme cette boîte à rythmes, un peu trop mécanique. Et de véritables drums auraient donné davantage de couleur aux compos. En outre, l’ingé du son ne fait strictement rien pour rendre le son plus propre. On se demande même si ce n’est pas un pote, engagé, lors d’une soirée festive. Même que parfois, on ne comprenait rien de ce que Momo racontait. Mais au beau milieu de ce chaos, les spectateurs n’avaient qu’une seule envie : taper du pied, lever leur verre, et scander des airs révolutionnaires.

Autre salle, autre ambiance chez General Lee. Un septuor issu de Bethune, dans le Nord de la France. Les instrumentistes sont excellents et leur solution sonore lorgne même quelque part entre Meshuggah, Isis et 65daysofstatic. Et donc passe plutôt bien la rampe. Mais très vite le chant métal, limite grindcore, vient casser le tout et nous incite à évacuer les lieux…

Le set des Mala Vita est beaucoup plus pro. Quant aux influences, elles sont bien latines, oscillant de Gabriel Rios à Gogol Bordello, en passant par La Mano Negra (NDR : le patronyme du groupe en est certainement la plus belle illustration). Latines, ‘gypsies’, mais surtout hispaniques. D’ailleurs, on ne peut s’empêcher de penser à Firmin Muguruza voire aux bons vieux Negu Gorriak, tout au long du set. Néanmoins, on est loin de la copie conforme des références susvisées. Et pour cause, nous sommes en présence d’un combo hollandais. Donc issu du pays des coffee shops. D’ailleurs, leurs compos virent régulièrement au reggae. Qu’ils maîtrisent d’ailleurs à la perfection. Le show est parfaitement rôdé et la rigueur batave est parfaitement illustrée par la performance irréprochable de l’ingé du son. Un zeste de cuivres n’aurait certainement pas nui à l’ensemble. Encore qu’il y a toujours un risque de sombrer dans le ska. Ou alors du violon. Pour suppléer l’omniprésence de l’accordéon. Raison pour laquelle, au fil des compos une certaine morosité a commencé à nous envahir. Heureusement, c’était en fin de set. Sans quoi, la prestation de Mala Vita est quasi-irréprochable.

Finaliste du Concours-Circuit en 2007, Morning Red continue de croire en sa bonne étoile. Et pourtant, son néo métal indus est assez difficile à digérer. Le septuor (NDR : encore !) tournaisien implique au sein de son line up deux guitaristes, un bassiste (NDR : il joue sur une drôle de 5 cordes !), un claviériste, un préposé aux platines et deux chanteurs, dont les interventions vocales vociférées pourraient être placées dans le contexte d’une conversation entre deux mecs qui veulent avoir raison lors d’un différent. C’est puissant, intense, terriblement électrique. Mais la musique s’adresse à des aficionados particulièrement branchés sur le style. Ce qui n’est malheureusement pas notre cas. Désolé ! 

Habituellement, nous sommes exhaustifs et passons en revue la quasi intégralité des groupes présents lors du festival, mais nous avons fait l’impasse sur Doubitchou. Difficile de raconter quelque chose de sensé sur le set électro d’un Dj, d’une part. Et puis, au bar, le stock de ‘blanche’ était épuisé. Une raison suffisante pour prendre le chemin du retour. Et puis pour être en forme le lendemain. En espérant que l’affiche proposée soit un peu plus conséquente ; et puis la réserve de fûts de ‘H*********’ suffisante…

(Voir aussi notre section photos) 

Festival Les Inrocks 2009 'Tck Tck Tck' : vendredi 6 novembre 2009

Écrit par

La Roux ayant déclaré forfait, c’est vers la formation irlandaise Two Door Cinema Club que les organisateurs s’étaient tournés. Beaucoup plus de monde pour le second jour. Presque 900 personnes. Faut dire que l’affiche était nettement plus alléchante…

Two Door Cinema Club nous vient donc d’Irlande. Mais du Nord. De Bangor, très exactement. Un trio (chant/rythmique + guitare + basse) qui bénéficie du concours d’un quatrième membre en live. Un drummer. Pour donner davantage de relief à la boîte à rythmes. Et ma foi, leur britrock ne manque pas d’allure. Le chanteur possède une superbe voix. Le groove ronflant de la basse est impressionnant. Et les accès de guitare sont souvent tintinnabulants (NDR : dans l’esprit d’un House of Love voire de Big Country). On pense à Franz Ferdinand, aux débuts de Bloc Party voire à ceux de Coldplay, le tout enrichi d’un zeste d’electronica, à la manière de Hot Chip. Et sur les planches, les musicos ont la pêche. Leur set va décrocher une belle salve d’applaudissements. Bien méritée, en plus. Pas pour l’originalité, mais pour la fraîcheur libérée tout au long de leur prestation…

Un top model pour embrayer. Enfin, côté mode. Plutôt mignonne, la mèche lui retombant souvent sur les yeux, la mini-jupe classe (NDR : style ‘Twiggy’), cette Américaine (NDR : elle est née à Washington mais s’est établie à New-York), chante (plutôt bien) en s’accompagnant à la guitare. Enfin en plaquant des accords de guitare. Elle est soutenue par un bassiste, un soliste et un drummer. Bref, un line up fort classique. La musique de Lyssie Trullie est très marquée par la pop des eighties (Blondie, Go Go’s), ne manque pas de charme ni de sens mélodique, mais son minimalisme est trop carré pour donner une quelque impulsion à des compos pourtant bien troussées. Résultat des courses, elles ont beaucoup de mal à se démarquer les unes des autres. On a malgré tout droit à une cover du « Ready for the floor » de Hot Chip. Néanmoins, ce concert ne me laissera pas un souvenir impérissable…

Florence & The Machine, c’est la nouvelle coqueluche de la scène pop/rock britannique. Pourtant, les quelques titres écoutés sur le MySpace ne m’avaient pas du tout convaincus. J’ai même eu l’impression de me farcir un clone d’Anne Clark. Mais il ne faut jamais rester sur une mauvaise première impression. Et ce concert va le démontrer (NDR : comme quoi, il ne faut pas de contenter des sites de socialisation pour se faire une bonne idée du potentiel d’un artiste ou d’un groupe, que ce soit au niveau audio ou vidéo ; c’est ici que les critiques émises par les journalistes indépendants –comme celles publiées sur votre Webzine– ont toute leur importance). Avant que le combo ne monte sur les planches, on assiste à la préparation de la déco. Dans le fond, une projection représentant une tapisserie fleurie. Des fleurs, il y en a partout. En plastique. Aussi, on ne sait pas trop si c’est pour fêter un anniversaire ou à la mémoire d’un défunt. Et puis des lampes chinoises (NDR : à moins qu’il ne s’agisse des cages à oiseaux) disséminées, un peu partout sur le podium. A gauche de la scène, une superbe harpe. Les lumières déclinent et les haut-parleurs diffusent un instrumental noisy (NDR : pas pu me rappeler, au moment d’écrire ces lignes, de quel morceau, ni de quel formation ou artiste, il s’agissait). Puis les musiciens montent sur scène. Florence, la dernière. Drapée dans une robe bouffante, on croirait qu’elle sort d’un conte de fées d’Andersen. Mais ce qui frappe d’abord, c’est sa longue chevelure cuivrée. Le set s’ouvre par « Between two lungs ». On est alors immédiatement fasciné par sa voix. A la fois son timbre et ses inflexions. Rappelant à des degrés divers Siouxsie Sioux (les ululements), Heather Nova (les envolées éthérées), Lene Lovitch (l’amplitude du registre) et Grace Slick (la richesse de la tonalité). Pour gouverne, Grace Slick était la vocaliste de Jefferson Airplane, puis du Jefferson Starship. Lorsqu’elle ne chante pas, Florence tourne sur elle-même ou alors frappe sur un tom, placé juste à côté d’elle, au milieu de la scène. Les morceaux défilent : le spirituel « My boy builds coffins », le venimeux « Kiss with a fish », le passionné « Howl », un « Dog days are over », au cours duquel elle invite le public à bondir sur place, le « Cosmic love » qui rend hommage à sa maman, l’épique « Blinding », caractérisé par son envolée de cordes ainsi que la cover du « You got the love » de Candi Staton ». Les arrangements sont soignés, élaborés et délicats. Le tempo versatile. Le climat parfois dramatique. L’instrumentation limpide. Faut dire que les interventions à la harpe apportent ce petit côté rafraîchissant aux compos. Et puis les drums alternent le fluide et le frénétique, alors que les riffs de guitare entretiennent un climat de mauvaise augure. On est totalement subjugué par la prestation et on est surpris lorsqu’elle s’achève par un « Rabbit heart » de toute beauté. Tonnerre d’applaudissements. Remerciements de la jeune Londonienne qui se rend compte, sans doute, d’un état de grâce qui lui a permis de communier avec le public…

Responsable d’un premier album de bonne facture (« Manners »), Passion Pit était donc invité à clôturer le festival. Un quintet issu de Cambridge (NDR : c’est aux States, dans le Massachusetts, pas en Angleterre !) fondé par le chanteur/compositeur Michael Angelakos. Drôle de voix. Sorte de falsetto campant un hybride entre Prince, Paddy McAloon (Prefab Sprout), Lionel Ritchie, George Michael et Green Gartside (Scritti Politti). L’expression sonore baigne dans une forme d’électro-rock bien dans l’air du temps. Principal préposé aux synthés et autres machines, Ayad Al Adhamy semble être le membre catalyseur du quintet. Et probablement l’ingé du son. En début de parcours, il quitte son poste, pour solliciter un meilleur réglage de la console. Le guitariste et le bassiste doublent aussi parfois aux synthés. Si bien qu’il arrive de voir trois électroniciens balisant les compos. Techniquement, le set est bien balancé, très puissant (NDR : oscillant le plus souvent autour des 105db) ; mais j’éprouve de grosses difficultés à rentrer dans cet univers trop synthétique à mon goût (NDR : probablement l’âge !) Et puis, il y a ce manque de passion (NDR : paradoxal pour un groupe répondant au patronyme de Passion Pit), de fièvre et ce zeste de folie qu’on retrouve par exemple, chez Friendly Fires. Acclamations nourries des aficionados de ce style musical. Mais pas de rappel. Un peu trop artificiel à mon goût ! Heureusement, ce soir, il y avait Florence & the Machine…

Two Door Cinema Club + Lissy Trulie + Florence & The Machine + Passion Pit

(voir aussi notre section photos) 

Organisation Aéronef Lille 

 

Festival Les Inrocks 2009 'Tck Tck Tck' : jeudi 5 novembre 2009

Écrit par

Petite confusion. En lisant l’intitulé de la 22ème édition du festival ‘Les Inrocks’, on y a ajouté ‘tck tck tck’. Mais rien à voir avec la formation américaine !!! (NDR : prononcez tchik tchik tchik), dont on aurait pu croire un instant faire la tête d’affiche. Le festival se veut toujours défricheur de talents. Et il ne faut pas oublier qu’avant de se forger une belle notoriété, des formations ou des artistes comme les White Stripes, Muse, Franz Ferdinand, Interpol, Editors, Arctic Monkeys, Libertines, les Kooks, Kaiser Chiefs, Oasis ou encore Devendra Banhart se sont produits dans de cadre de ce périple hexagonal. Enfin, la soirée de ce jeudi n’a enregistré que 400 entrées.

Il revenait à Violens d’ouvrir le bal. Une formation new-yorkaise dont le patronyme est le résultat d’une contraction entre violence et violons. Pas de violons cependant au sein du line up ; mais une violence bien contenue, canalisée par une forme de psyché/pop inspiré tour à tour par les Zombies, les Byrds et Johnny Marr. Enfin c’est l’impression qu’a pu me laisser le dernier (NDR : et seul) morceau de leur set, auquel j’ai pu assister. Un groupe à revoir, c’est une certitude…

On installe ensuite un pupitre, derrière lequel vient se poster un Dj. Qui commence à bidouiller pendant quelques morceaux sur ses machines et ses platines. Pas de quoi fouetter un chat… Lorsque soudain, apparaît un personnage vêtu d’une bure. Un instant, j’ai cru qu’il s’agissait de Julian Cope, revenu d’un pèlerinage à Stonehenge. Mais, lorsque de jolies jambes commencent à dépasser du manteau, plus aucun doute n’est permis : c’est une fille ! Elle est jolie, blanche et s’appelle Amanda Blank ! Se met à gesticuler, puis enfin à chanter sur une forme de mélange d'électro, de pop, de rap hardcore et de house. Mais lorsqu’elle enlève son déguisement, c’est pour s’exhiber en body particulièrement sexy. On comprend mieux pourquoi Amanda Mallory (c’est son vrai nom) est considérée comme la nouvelle bombe du rap. Pas trop mon truc, mais on s’approche quand même du podium pour mieux contempler ses formes. Et puis son show très chaud, sensuel et explosif. On pense à Lil Kim, Lady Gaga, mais surtout on se dit que si on avait une souris pareille sur son grenier, on tuerait le chat… (NDR : à transposer en picard, S.V.P. ; et puis à vérifier dans notre galerie photos). La féline, n’est cependant pas une néophyte, puisqu’elle a déjà bossé en compagnie de Yuksek, Diplo, Santogold, M.I.A., Plastic Little, Teki Latex de TTC, Ghosface Killah du Wu Tang clan et David Stisek de TV On The Radio. Pour le reste, ne m’en demandez pas plus. Peu réceptif à ce style de musique, je n’ai cependant pas snobé le plaisir des yeux (NDR : elle est quand même plus jolie à regarder que Margaret Thatcher…)  

Place ensuite aux Black Lips, un quatuor issu d’Atlanta, réputé pour son rock/garage crade, furieux, sauvage, bourré d’énergie, mais qui accroche immédiatement par ses mélodies contagieuses. Première constatation, la section rythmique est particulièrement solide et fédère la plupart des compos. Et si tous les musiciens se partagent les parties vocales, un des deux guitaristes se contente des backing vocaux. L’autre, le moustachu au chapeau de pèlerin possède une voix encore plus éraillée que celle du lead singer, Jared Swilley ; ce dernier jouant sur une drôle de basse. On pense au Clash, aux Fleshtones, aux Strokes, à Brian Jonestown Massacre et même parfois à Téléphone pour le sens mélodique ; mais ce sont les compos les plus canalisées qui font surtout mouche. Pas trop de provocation ou d’outrage ce soir (NDR : donc ni strip-tease, ni vomi, ni urine au menu, mais un simple collant entre deux des musicos). Bref un set fort plaisant, presque inoffensif, au cours duquel on aura droit aux inévitables, « O Katrina », « Cold hands », « Sea of blasphemy », « Stranger », « Fairy stories » et « Dutronc ». Sans oublier, un des rares morceaux plus tendres, « Bad kids ». Les Black Lips deviendraient-ils respectables. Pas bon pour le rock’n’roll tout ça…

Derrière Ebony Bones, se cache l’ancien drummer de Damned, Rat Scabies. Il est devenu arrangeur et producteur et tire les ficelles. Avant de se lancer dans la musique, Ebony Bones alias Ebony Thomas, était une starlette dans les séries de TV britanniques. Et puis elle en a eu marre et s’est lancé dans la musique. Ce qui explique sans doute ce sens du spectacle, du visuel, auquel elle attache tant d’importance lors de ses shows. D’abord, il y a ces deux choristes peinturlurées et vêtues de robes en vesse-de-loup, qui s’agitent tout au long du set. Ils sont sept sur les planches dont une saxophoniste, également très maquillée, un drummer au look efféminé, malgré ses longs cheveux et sa moustache (NDR : on dirait un pastiche de Tony Iommi, le guitariste de Black Sabbath, lorsqu’il était jeune), deux claviéristes dont un double aux percus, et un gratteur dont le chapeau doit avoir été trouvé dans les ruines du Machu Picchu. Et puis Ebony, dans une tenue improbable, très colorée, kitsch, clownesque presque, les collants blancs à petits cœurs, des bracelets partout et une coiffure crépue impressionnante. Tout au long du set elle va arpenter la longueur de la scène, en haranguant la foule. On se croirait en plein carnaval, mais pas celui de Rio, plutôt de Trinidad. Le groupe démarre sur les chapeaux de roues par « We know all about U ». Et va dérouler son mélange de punk, ragga, soul, funk, punk, r&b, et de rythmes africains sans pratiquement reprendre son souffle. Deux covers dans le tracklisting : le « Another brick in the wall » du Floyd et en rappel, quand même, « I wanna be your dog », des Stooges. Chouette alors ? Cela aurait pu. Mais le set est tellement linéaire qu’on finit par ne plus accrocher. Il manque un peu de raffinement dans la musique et de variation dans le show pour pouvoir mieux l’apprécier. Ce n’est peut-être qu’une question de temps et d’expérience…

Violens + Amanda Blank + Black Lips + Ebony Bones

(voir aussi notre section photos)

Organisation Aéronef Lille

Riffs 'n' Bips 2009 : samedi 17 octobre

L’édition 2009 du festival Riffs’n’Bips s’étalait cette année sur deux jours. Tout d’abord le vendredi 16 octobre, une soirée consacrée à l’électro, à laquelle nous avons fait l’impasse et puis le lendemain 17 octobre. Moins de monde que l’an dernier pour cette sixième édition, mais une organisation impeccable, malgré le petit retard sur l’horaire évalué à une demi-heure, vers minuit. Un seul bémol, la fumée. En festival extérieur, ce phénomène n’est pas gênant, mais en ‘indoor’, après 8 heures dans ce brouillard nicotiné, on en a la nausée. A un certain moment, en regardant le plafond du Lotto Arena, on aurait cru voir les nuages de fumée qui s’accumulent dans le ciel, quand ils sont crachés par les hauts-fourneaux de Cockerill Sambre.

Il revenait à la formation Thot d’ouvrir le festival devant une audience plutôt maigrichonne. A cet instant, il devait y avoir une trentaine de personnes devant le podium. Ce trio bien de chez nous pratique une musique postindustrielle mêlant éléments rock et électro. La formation puise manifestement ses influences chez Nine Inch Nails et libère une belle dose d’énergie sur les planches. Malheureusement, la forme est assez brouillonne ; et on a beaucoup de mal à déterminer si les distorsions sont voulues ou pas. Ajoutez-y un chanteur qui hurle plus qu’il ne chante tout en triturant sa guitare, et vous vous comprendrez pourquoi j’ai éprouvé des difficultés à accrocher. Pourtant les sonorités, parfois vintage, dispensées par le clavier sont relativement satinées et le drummer assume bien son rôle fédérateur, même si parfois on a l’impression qu’il abuse un peu des grooves électro. Il y a certainement du potentiel chez les musiciens de Thot, d’autant plus qu’ils sont habitués à remixer ou d’être remixés ; mais en live, ils auraient intérêt à rendre leur son un peu plus fluide. A l’instar de leur morceau de clôture, qu’ils maîtrisent parfaitement. Une parenthèse néanmoins fort importante, le band peut compter sur de superbes projections montées par Arielle Moens. Fallait le souligner…

Isola est une formation hutoise dont le premier single, « Gravity », a été régulièrement diffusé sur la bande FM. Un compo enregistrée à Bruxelles, mixée à Londres par Chris Seldon (Therapy, Foo Fighters) et masterisée aux légendaires studios Abbey Road. Une chanson qui vous donne une bonne idée du style pop pratiqué par ce quatuor, dont les influences doivent osciller des Beatles à Tahiti 80, en passant par Supertramp, Supergrass, Ben Folds Five et Prefab Sprout. Le chanteur possède une très belle voix et jongle entre guitare acoustique et piano. Les arrangements sont hyper léchés et les mélodies contagieuses. Manifestement on est en présence de perfectionnistes. Le drummer commence même le concert un casque sur les oreilles. Le résultat est plutôt sympa, mais il y manque la présence scénique. Une sensation accentuée par la distance entre les différents musiciens sur les planches. Sans quoi, manifestement Isola possède un énorme potentiel radiophonique…

Depuis novembre 2004, époque à laquelle il avait remporté le Concours Circuit, Malibu Stacy n’a pratiquement jamais cessé de tourner. A croire qu’ils ont une énergie inépuisable, car leur set de ce soir était aussi fougueux et enfiévré que les précédents auxquels j’avais pu assister. David continue de bondir d’un côté à l’autre du podium, sans oublier d’y ajouter ses poses rock’n roll. Les mélodies sont contagieuses. Le claviériste se charge également de percus complémentaires alors que le drummer participe davantage aux backing vocaux. C’est un petit changement. Il y a déjà nettement plus de monde devant l’estrade et les fans semblent apprécier le set du quintet visétois. Difficile cependant d’en dire davantage ; car si la qualité est bien  présente, l’effet de surprise ne joue plus. Aussi, le groupe devrait peut-être commencer à imaginer une nouvelle mise en scène, sous peine de tomber dans la routine… Enfin, ce n’est qu’un avis personnel.

Particulièrement populaire en Flandre et aux Pays-Bas, Triggerfinger commence enfin à se faire une place au soleil en Wallonie. Après le festival de Dour et celui d’Ath, le trio se produisait donc au Lotto Expo de Mons. Mais le plus étonnant, c’est l’étonnement des spectateurs, qui pour la plupart méconnaissaient le trio. Musiczine tape sur le clou depuis belle lurette ; et enfin, le public se rend compte qu’il est en présence d’un fantastique groupe en ‘live’. Mieux vaut tard que jamais ! Bref, particulièrement en forme et tiré à quatre épingles, le trio nous a livré un set époustouflant. Mario aux drums démontre qu’il est probablement un des meilleurs batteurs d’Europe. Il se lève régulièrement de son siège, tel un empereur romain, pour haranguer la foule. Monsieur Paul libère un groove pas possible de sa quatre cordes, en affichant un sourire narquois. Et puis Ruben maîtrise de mieux en mieux sa voix, de plus en plus sensuelle, graveleuse, brûlante, de plus en plus blues (NDR : son timbre campe aujourd’hui un hybride entre Jack Bruce et Steve Winwood), tout en assénant ses riffs de guitare particulièrement effilés avec une précision diabolique. En outre, il possède un charisme à soulever l’enthousiasme des foules. Sollicite l’audience pour qu’il réponde à ses onomatopées. Qui réagit au quart de tour. Monte sur le socle du drummer pour secouer sa six cordes ou l’exhiber aux yeux de la foule. La frotte contre l’ampli. En change pratiquement à chaque morceau, empoignant même une superbe ‘Flying V’ lors de la compo la plus métallique. Pourtant, le début du set privilégie les compos les plus mélodiques, recréant quelque part un univers sonore terriblement proche de The Cream, avant de glisser vers une musique de plus en plus percutante, à la limite du métal, tout en évitant ses clichés. Aussi lorsque le trio tire sa révérence, dans un océan de larsens, le public est littéralement sur le cul. Et tout à fait conquis.

A l’issue du set, nous sommes allés féliciter le combo dans sa loge. Le groupe se souvient très bien de notre rencontre, lors d’une interview mémorable (voir rubrique ad hoc). Il nous confirme l’enregistrement d’un troisième elpee. Au moment d’écrire ces lignes, le trio est occupé de travailler sur de nouvelles démos. Au studio La Chapelle de Waismes. En mai prochain, il se rendra en Californie, pour réaliser les sessions d’enregistrement définitives. M’inquiétant de l’absence de Monsieur Paul, pendant une longue période, sur les planches, celui-ci m’a honnêtement avoué qu’il avait dû subir une cure de désintoxication. Je me souviens que lors de notre interview, il regrettait les abus de sa jeunesse. Une situation que certains de ses amis n’ont pu maîtriser. Ils ne sont d’ailleurs plus de ce monde. C’était pour lui la meilleure façon de se refaire une santé. Belle preuve d’humilité et puis aussi d’amitié au sein de l’ensemble, puisqu’il a été réintégré à l’issue de ce traitement. Enfin, il était intéressant de pouvoir interroger Mario, pour connaître ses références en matière de fûts, parce qu’un jour c’est lui qui servira peut-être de guide spirituel. Il y en a des tas, mais parmi les plus illustres, il cite John Bonham, Keith Moon et Jim Keltner. Difficile de faire mieux ! On se promet de se revoir lors de la journée promo qui sera organisée dans le cadre de la sortie de leur prochain elpee. Le temps de finir notre verre et de les remercier pour leur accueil et il est temps de se rendre dans la grande salle où le set d’Arno va commencer…

Soit il avait bouffé de la vache enragée, soit il voulait embrayer sur le show de Triggerfinger dans un même registre ; une chose est sûre, le début de set d’Arno est d’une sauvagerie inhabituelle. Même qu’Hintjens serre les dents. Il a soixante balais, mais il a encore la pêche, l’Anversois ! Heureusement qu’il chante (NDR : sais pas pourquoi, mais sa voix me fait alors penser à Captain Beefheart), sans quoi il ne piperait mot. Il ne prend d’ailleurs même pas la peine de présenter le moindre morceau pendant les trois premiers quarts du spectacle. On se serait presque cru à l’époque de TC Matic. Faut dire que son guitariste (NDR : Bruno !) met aussi la gomme ! Peu à peu la musique vire au funk blues. Même qu’Arno se met à l’harmonica sur un titre pendant que le sixcordiste s’exerce au bottleneck. On allait oublier, ils sont quand même cinq sur scène qu’Arno présente en fin de parcours, dont son fidèle claviériste, qu’il compare à Carla Bruni ( ?!?!?). Et lorsque l’artiste s’exprime enfin, c’est pour sortir des vannes. Du style : ‘on est moche, mais on s’amuse bien’. Pour en revenir à TC Matic, on a droit aux inévitables « Putain, putain » et « Oh la la la », que le public reprend en chœur. Arno nous réserve quand même son incontournable « Ratata », au cours duquel il manie les cymbales, et puis le toujours aussi bouleversant « Les yeux de ma mère »… Grosse acclamation et rappel, au cours duquel Arno choisit d’interpréter « Les filles du bord de mer ». Manquait plus qu’Adamo le rejoigne sur les planches. N’empêche, le publie apprécie, reprend en chœur, en balançant les bras, lorsqu’il ne danse pas la java. Opportuniste, mais bien pensé…

Tout habillés de noir, les Infadels montent sur scène vers minuit. J’avais eu l’occasion d’assister à leur premier passage au Pukkelpop en 2005, lors d’un set étourdissant. Mais l’année suivant, leur nouveau passage dans le cadre du même festival m’avait laissé plutôt sur ma faim. Le quintet est toujours aussi excité sur les planches, et en particulier le percussionniste/claviériste qui bondit chaque fois qu’il frappe sur son tom ou sa cymbale. Mais je ne sais pas pourquoi, leur solution sonore ne parvient plus à m’accrocher. Trop pop ? Trop synthétique ? Trop linéaire ? Le chanteur au petit chapeau noir (NDR : qu’il ôte en cours de set pour laisser apparaître son crâne chauve) a beau se démener, il ne parvient pas à me faire remuer le moindre orteil. Ah là, j’ai bien reconnu « I can’t get enough », leur hit single. Et puis tout le reste va stagner dans le même registre. C’est dansant, mais ça ne me donne pas envie de danser. Présent depuis 16h30, je cède donc le témoin à Seb qui couvrira le reste du festival. (BD)

Pour l’édition 2009, le Riffs’n’Bips avait prévu une seconde scène sous chapiteau, réservée aux groupes hennuyers et baptisée ‘Future is here’. Votre serviteur avait noté deux formations à ne pas manquer. Et tout d’abord De Volanges. La dernière fois que j'avais assisté à un concert de cette formation, c'était en 1992. Au Trianon, à Rumillies. Lors d'un festival new-wave/goth. Et la recette du band n'a pas changé : elle lorgne toujours vers Joy Division, And Also the Trees et autre Neon Judgement. La boîte à rythmes lourdingue et les artifices en moins. Car le rock déballé ici, bien que trempé dans les 80's, s'avère brut, sans fioriture ni concession. Une basse profonde, mélancolique voire carrément dépressive mais couplée à une guitare aux sons post-punk. Et chez le trio, la sauce continue de prendre. Le long titre éponyme de leur dernier album, "Caryatids", vient d'ailleurs brouiller les cartes et les références citées plus haut. Le set lorgne parfois vers The Mission et la petite centaine de spectateurs (pour la plupart dans la tranche 35-45 ans), massée sous la second stage, ne semble jamais s'ennuyer. De Volanges reste donc un groupe à (re)découvrir.

Le second combo à épingler sous ce petit chapiteau répondait au patronyme de Milk. Faut dire que pour l’instant, il est dans tous les bons coups. Il s’est ainsi notamment produit au Nandrin, à l'Autumn Rock ou encore à Dour cette année. Et si le band est assez jeune (NDR : ce n'est pas le cas de ses membres qui ont déjà un passé derrière eux), il draine déjà un public fidèle. Leur style s’inspire des eighties. Notamment la pop électro. On pense immédiatement à Vive La Fête. A cause de la présence d’une chanteuse blonde. Mais la comparaison s'arrête là, car Milk développe son propre jeu de scène. Leur chanteuse est certes moins extravertie qu'Els Pynoo, mais elle a de la voix. Et sa sensualité naturelle intrigue. Dès le premier titre du set, "Be yourself" (NDR : rien à voir avec le titre d'Audioslave), leur bassiste Sébastien Preaud se lâche et escalade les enceintes. Inévitablement on pense à IamX ou Fischerspooner ; mais on ne tombe jamais dans la copie conforme. Le set est rafraîchissant (NDR : outre la blanche rosée que l'on partage avec ses camarades trentenaires). On est finalement bien loin de la pop aseptisée entretenue par certaines formations belges actuelles (NDR : qui a dit hypes ?) Il est peut-être 2 heures du matin ; cependant, les spectateurs apprécient le concert jusqu’à son terme. Et le combo suscite d'ailleurs la sympathie. On suivra son parcours de près, d'autant qu'en novembre la sortie de leur deuxième album est annoncée...

Allez hop, un dernier passage par la grande scène. Plus par conscience professionnelle qu’autre chose, car après le bon show de Milk, je serai bien rentré me coucher. Mais voilà, un rapide coup d'œil à la prestation d'Arsenal s'impose. Le groupe belge fait de plus en plus parler de lui, notamment après avoir été sollicité pour participer à la confection de la B.O. de la célèbre série US « Six feet under ». Et aussi pour s'être produit dans les grands festivals tant chez nous qu’à l’étranger. Le changement d'ambiance est radical. Le spectacle baigne dans une électro teintée de world music. Les quelques centaines de spectateurs toujours sur pied semblent apprécier, et poussent même des pas de danse, sous les vibes afro ou sud-américains. Mais personnellement, il se fait tard pour goûter correctement ce set. Tout au plus, j’en conclus que ce combo tient sa place en ouverture ou clôture de grands festivals.

Sur la route du retour, un chevreuil a traversé imprudemment l’autoroute. Après avoir été percuté par mon véhicule, il s’est relevé et a repris son chemin. Et moi aussi. Ce n’est que le lendemain que j’ai constaté les dégâts provoqué à la carrosserie... (SL)

(voir aussi notre section photos)

 

Sugarock 2009 : samedi 19 septembre

Écrit par

La cinquième édition du Sugarock festival a vécu… Cette année, pour fêter sa demi-décennie d’existence, le Centre Culturel du Pays des Collines (en collaboration avec la Maison des Jeunes Vaniche et le service de l’administration communale) avait axé sa programmation sur des artistes plus ‘professionnels’. Et l’affiche était des plus alléchantes. En effet, elle proposait des formations déjà bien rôdées, délaissant quelque peu le côté ‘amateur’ du festival tout en lui ôtant son caractère légèrement naïf. Mais un public clairsemé (NDR : à peine plus de 730 entrées à 23h30) dans une structure susceptible d’en contenir facilement le double, cela fait un peu vide. Une situation qui avait cependant également ses avantages : être à l’aise, avoir la vue dégagée et ne pas se faire écraser les pieds…

Les conditions sont idéales pour un festival. Une météo clémente a rendu les accès aisés (malgré d’importants travaux routiers à 200m) et le site est sec. Les bottes ne sont pas nécessaires. Le soleil est bien présent et les tenues vestimentaires sont encore estivales. Pas besoin de vestiaire, non plus. Il est 19 h. C’est le calme. Le public débarque progressivement. Sans se bousculer. C’est encore l’été. Tout le monde est heureux.

Les Templeuvois de Sioban ouvrent le feu. Vainqueurs du Tremplin Rock, le band tournaisien tente d’accrocher le public en dispensant un rock épuré dont les refrains sont calqués sur quelques succès des formations des nineties. Il n’est jamais facile d’entamer un festival. Défi difficile. Mais c’est le propre de ce type d’événement. La foule circule. Les spectateurs écoutent un morceau, puis sortent pour boire un coup. Il faut s’accrocher quand on est programmé en tout début d’affiche. Attention toutefois. A vouloir jouer fort, on joue peut-être trop fort et on arrive parfois à saturer les feuilles choux des mélomanes…

Vers 21h, les Bikinians embraient. Et concèdent déjà (NDR : une situation qui ne s’arrangera guère toute la soirée) un fameux retard sur l’horaire. Fort influencé par Supergrass, le groupe tente tant bien que mal d’assurer ! Bien imprégnés de leur musique, les musiciens et le chanteur (NDR : qui force un peu trop sa –pourtant jolie– voix) entraînent le public sous un jeu de lumières bien adapté. Hélas, la mauvaise qualité du son et quelques ‘longueurs’ nuisent à l’ambiance. Et c’est vraiment dommage car les Bruxellois méritent bien mieux au vu de la qualité de leurs compositions. Malgré la demande, aucun rappel ne sera accordé, le retard cumulé dépassant déjà l’heure !

Quarante minutes de préparatifs pour le set suivant nous permettent de nous balader dans les environs et de constater que le public est partagé entre deux générations : les ados d’une quinzaine d’année et les quadras. Peu ou pas de trentenaires et quasi pas de ‘papys du rock’…

Enfin, vers 22.20, An Pierlé, ronde comme son ballon (NDR : l’accouchement ne devrait plus tarder), entre à son tour sous les projecteurs. Tout en douceur, son show débute par une superbe mélodie interprétée par une non moins jolie voix. Le son est cette fois de très bonne facture. Il était grand temps. An enchaîne par une reprise de Deep Purple et son ballon en prend un coup !!! Elle alterne piano et accordéon, se caresse le ventre et fait rire toute l’assemble en déclarant (NDR : à un public fort bavard, manquant parfois de respect et d’attention) : ‘Demain, dans la gazette, on parlera de baleine chantante’. C’est vrai qu’elle ne manque pas d’autodérision. Mais la belle Anversoise assure, installe une ambiance du tonnerre et entraîne le public (NDR venu en masse pour elle) dans sa ‘folie’. On craint même parfois un accouchement prématuré sur le podium tellement elle se démène, n’hésitant pas à martyriser son piano et reprenant en fin de concert « C’est comme ça » des Rita Mitsuko. Un seul rappel –non prévu par l’organisateur– clôture sa prestation : une excellente reprise de Nirvana accordée en compagnie de son complice des claviers. Au piano à quatre mains. Un seul mot pour qualifier le show dont nous a gratifié An Pierle : (d)étonnant !!!

Il est plus de minuit lorsque les déménageurs entrent à leur tour dans l’arène : Pornorama pour ne pas les citer. Dès l’entame des hostilités, ils imposent un rythme plus hard malgré un son (NDR : une nouvelle fois) très limite. Néanmoins, les plus jeunes se déchaînent au pied de l’estrade. Mais hélas, après 40 minutes, le public commence à déserter le chapiteau. Quelques fans s’attardent : des habitués sans doute ou des gens qui en veulent pour leur argent. La musique, quoique répétitive, reste agréable à l’oreille. Il est près d’une heure du matin, Pornorama s’arrête sans avoir réussi à conserver l’ambiance qu’ils avaient créée au début de leur show. Les passions s’estompent…

Lorsque Soldout amorce son set, de clairsemé, le public devient quasiment anecdotique ; ce qui n’empêche pas le duo bruxellois d’essayer de ‘rallumer’ le feu une dernière fois. Auteur d’une prestation encourageante, malgré les désagréments de devoir terminer un festival, le groupe électro-funk convaincra les plus courageux. Ou si vous préférez, les derniers résistants ! Le temps et l’alcool ayant exercé leur effet, les assidus terminent leur festival en dansant au rythme bien balancé des synthés de Charlotte et David.

Fin de ‘soirée’. Il est près de trois heures du matin. Pour les uns, il est temps, de rentrer (ben oui, je suis dans la tranche des plus âgés !) ; pour les plus jeunes, la fête ne fait que ‘commencer’, comme ils disent. Elle promet d’être chaude. Et comme la buvette reste ouverte…

« Sugarock festival 2009 » est mort. Vive « Sugarock festival 2010 » !

(voir aussi notre rubrique photos)

 

Pukkelpop 2009 : samedi 22 juillet

Écrit par

Samedi 22 juillet. L’édition 2009 du Pukkelpop, ‘pukkel’ pour les intimes, bat son plein depuis deux jours déjà lorsque je débarque sur la plaine de Kiewit. Boulot, métro, dodo oblige, l’affiche exceptionnelle du jeudi m’est passée sous le nez *râle, râle* Pas grave, celle du samedi est un peu moins prestigieuse mais pas mal non plus. On s’en contentera...

Débarquement vers 12h. Sans perdre une seconde, je me dirige vers le ‘Château’, histoire de vérifier si le set très moyen accordé par les deux filles de Telepathe, en mai dernier aux Nuits Botanique, peut leur être pardonné. Erreur, erreur… Le duo est légèrement plus éveillé que lors de sa dernière visite, mais l’énergie libérée est tout simplement inexistante. Je cours donc voir ailleurs si j’y suis.

Sous la ‘Dance Hall’, un trio néo-zélandais au nom évocateur fait son apparition sur la scène. Le Corps Mince de Françoise rassemble une petite foule mal réveillée mais va, petit à petit, parvenir à secouer le parterre à l’aide de tubes radiophoniques à la Chicks On Speed. Les demoiselles sont plus qu’enthousiastes, dialoguent avec un public qui n’a pas l’air de comprendre le moindre mot de leur dialecte néo-zélandais et enchaînent des morceaux pas révolutionnaires pour un sou mais plutôt funs. « Love & Nature », leur premier opus, devrait trouver le chemin des bacs au début de l’automne.

Deuxième visite au ‘Château’. Les Anglais de Shadow Dancer balancent leur beats en pleine tronche d’un public qui se demande ce qu’il lui arrive. L’électro tapageur des deux frangins Farrier attire du monde dans le petit chapiteau sous lequel la température grimpe de manière exponentielle. Shadow Dancer envoie un bon petit set dans les dents des festivaliers… qui aurait gagné à être presté sous la ‘Boiler Room’.

Retour au calme sous le ‘Marquee’ en compagnie du sympathique Jack Peñate. Il est venu présenter son second opus, « Everything Is New ». Le Londonien met du cœur à l’ouvrage et se met le public en poche dès les premières notes de « Second, Minute or Hour ». Le concert se révèle quelque peu inégal, mais Peñate parvient si bien à amadouer le parterre, notamment en le rejoignant le temps d’un morceau, que les chansons les plus mollassonnes sont instantanément oubliées.

Quelques minutes plus tard, le nouveau prodige de l’écurie Warp et de la tendance dubstep, Hudson Mohawke, fait à son tour vibrer le Château. La petite scène sent bon les herbes de Provence et le public semble baigner au sein d’une belle harmonie. L’Ecossais dispense donc un set des plus fédérateurs s’achevant sur son remix du « Oops (Oh My) » de la one-hit-wonder Tweet.

Après la grosse frustration consécutive à l’annulation de leur concert à l’AB, il était hors de question de manquer Gang Gang Dance au ‘Club’. Exit les instruments vintage qui se sont envolés en fumée lors d’un incendie à Amsterdam (NDR : cause de absence en Belgique). Le quatuor, clairement mené par Liz Bougatsos, débarque sur scène devant des instruments flambants neufs et vont hypnotiser la foule pendant une quarantaine de minutes qui paraîtront bien trop courtes… D’excellente facture, le tracklisting est composé essentiellement de nouveaux morceaux dont une ultime composition de toute beauté. De quoi amplifier l’impatience de celles et ceux qui attendent avec anxiété le successeur du splendide « Saint Dymphna » et, apparemment, me faire oublier toute réaction objective...

Un exploit, les deux rappeuses de Yo Majesty, accompagnées de leur DJ ‘trop content d’être là’, débarquent à l’heure sur scène. Les Californiennes jouent à fond la carte de la provocation. Des morceaux tels que « Kryptonyte Pussy » parlent d’eux-mêmes. Shunda K. fait grimper la température en dévoilant sa poitrine, sans aucune gêne et pendant les trois quart du spectacle. En voulant probablement pimenter son show, la demoiselle n’a réussi qu’à détourner l’attention d’une frange du public ; celui-ci passant le reste du temps à multiplier les commentaires cocasses à son égard, plutôt qu’à tendre l’oreille vers les baffles…

Après en avoir pris plein les tympans depuis quelques heures, le contraste provoqué par le récital de Fennesz dans le ‘Château’ est déconcertant. Le brio du Viennois à la guitare est incomparable ; mais difficile de véritablement se sentir impliqué. Fennesz est définitivement un artiste qui gagnerait à se produire dans de meilleures conditions.

Impossible de manquer Peaches, après l’énorme concert accordé à l’AB en mai dernier. Toujours flanquée de ses acolytes de Sweet Machine, la Canadienne offre une prestation différente, mais aussi intense que celle accordée lors de sa tournée en salle. Horaire réduit oblige, la demoiselle se concentre essentiellement sur des extraits d’« I Feel Cream » et quelques uns de ses singles, dont « Kick It », un duo au cours duquel Iggy Pop était remplacé par l’un des membres de Sweet Machine affublé d’une perruque dédiée à la gloire de l’interprète original.

Retour en train oblige, la journée s’achève bientôt pour moi. Tandis que le grand bouffon du rap s’égosille sur la Main Stage, un artiste, A majuscule, déchaîne le ‘Château’. The Bug continue sa promo pour son très bon « London Zoo ». Les petits jeunes se trémoussent à gauche et à droite, sous le petit chapiteau ; mais, à peine le temps de s’immerger dans l’ambiance, qu’il est déjà temps de rejoindre le ‘Marquee’ pour assister au dernier show de la soirée. Du moins pour moi…

Dernière étape : Klaxons. Le trio british préféré des jeunes cools attire une belle brochette de spectateurs pour son concert. Dès le premier accord joué, le public s’élève déjà dans les airs. Les tubes de « Myths of The Near Future » s’enchaînent à la vitesse de l’éclair provoquant mini-pogos et stage-divings à gogo. Seule ombre au tableau, les nouveaux morceaux n’annoncent rien d’alléchant pour le prochain recueil du combo. Les deux ou trois extraits proposés à la Belgique sont tout simplement trop mous pour une formation attendue au tournant. Verdict final dans quelques mois…

 

Page 45 sur 61