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Pukkelpop 2003 : jeudi 28 août Spécial

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On avait dit qu'il ferait chaud cette année à Kiewit, vu la canicule qui frappa notre plat pays pendant presque deux mois… C'était bien entendu une prédiction d'amateurs, puisque durant ces trois jours de fiesta musicale, il y a eu de la pluie… La première nuit, ce fût la tornade : heureusement, notre tente n'en aura pas trop souffert… Pas comme celles de certains (environ 600 campeurs), qui auront du dormir tant bien que mal dans un entrepôt des usines Phillips. L'année prochaine, promis, on ne jouera plus aux apprentis météorologues ! Il n'empêche qu'on s'est bien amusé, et qu'avec chance la boue ne transforma pas le terrain en merdier impraticable.

Pourtant, tout commença dans l'ambiance la plus estivale, le soleil au rendez-vous et The Coral sur les starting blocks : les six gamins (le plus vieux n'a que 21 ans) d'Angleterre n'auront pourtant pas convaincu les quelques centaines de festivaliers venus les applaudir, sans doute agacés par ce jam à rallonge pendant " Goodbye ", qui dura 15 minutes sur un set… d'une demi-heure. Avant cette démonstration en roue libre de leur talent d'instrumentistes hors pair, The Coral aura juste eu le temps de bâcler quatre chansons (" Bill McCai ", " Calendars & Clocks ", " Skeleton Key ", " I Remember When "). C'est un peu fort de café pour un groupe qui avait la dure tâche d'inaugurer les festivités sur la Main Stage… Les fans de " Dreaming of You " en auront eu pour le frais. A ceux-là, on conseillera de revenir les voir en première partie de Blur dans deux mois (mais, hum, c'est déjà complet).

Après les jeunes, les moins jeunes : avec DAF dans le Dance Hall, on pouvait s'attendre à quelque chose de puissant, malgré la nostalgie. C'est que Gabi Delgado Lopez (le bras dans le plâtre) et Robert Görl (caché derrière son synthé) ne sont pas nés de la dernière pluie : leur électro-pop tourne dans nos lecteurs depuis vingt ans, surtout depuis que l'elektroklash les a rappelés à notre bon souvenir. Normal qu'avec tous ces pilleurs de tombe, le duo allemand revienne au devant de la scène pour montrer qui sont les chefs. Un nouvel album, et ce concert-événement, bien que d'un ennui profond : à part " Der Mussolini " et " Alles Ist Gut " (et encore), ce live de DAF n'aura eu pour seul impact que nous convaincre d'une seule chose – que la langue allemande c'est bien moche et que l'EBM c'est pour les ringards.

En ces temps de rock'n'roll revival, mieux valait se taper Electric Six, les seuls Américains qui osent se moquer de Bush (le clip de " Gay Bar ") et pratiquer du disco-rock sans tomber dans le ridicule. " Fire ", le disque, est une vraie bombe. En concert, c'est pareil, même si le son est rarement à la hauteur de leurs compos farfelues. Dick Valentine hurle comme un Mike Patton castré, et ces copains moulinent comme des dératés. Dans le public, la sauce prend bien, surtout lors des fameux " Danger ! High Voltage " et " Gay Bar ". Le feu, la guerre nucléaire, les femme, la danse, les gays, le rock : Electric Six, c'est le mauvais goût pratiqué avec classe. Une autre preuve ? La reprise de " Radio Gaga " de Queen, même pas pathétique. Ces gars-là sont très forts.

Quid de Alien Ant Farm, Damien Rice, The Teenage Idols, Donna Summer ? 1/ Ces blaireaux d'Alien Ant Farm ont bien de la chance d'avoir pour ami un certain Michael Jackson : sans cette reprise rigolote de " Smooth Criminal ", sûr que ces tâches n'auraient jamais connu le succès. Leur musique est laide, le chant est atroce, les refrains d'une pauvreté insondable. Suivant.

2/ Damien Rice, pas vu. De loin, en passant. Cet Irlandais chante des chansons tristes, à l'instar d'un Tom McRae ou d'un Ron Sexmith. C'est beau, mais sous une tente à moitié vide (le Marquee, trop grand, faute de Club cette année), ça fout un peu les chocottes. On n'est pas venu ici pour se taper une grosse déprime (et d'ailleurs ce genre de folk intimiste se prête rarement aux festivals). Suivant.

3/ Sur album, The Teenage Idols impressionne, bien que leur garage-rock n'ait rien d'exceptionnel… Sur scène, c'est autre chose : avec ses rouflaquettes et son ventre bedonnant, le chanteur donne plus l'impression d'être un clone bon marché d'Elvis qu'un rockeur scandinave fan des Hellacopters. Et puis ces ululements font tellement penser aux Cramps et au JSBX qu'on préfère aller voir ailleurs, là où ça sent moins le papier carbone et l'arnaque marketing. Suivant.

4 / Donna Summer. Ce type (Jason Forrest, en fait) est fou. Il mixe tout et n'importe quoi sur de la drum'n'bass assourdissante (un peu comme DJ/Rupture), en bondissant comme un taré. Chaud. En même temps, il y avait DAF. La prochaine fois, on saura qui aller voir. Suivant.

Cex : l'un des grands moments de ce festival. Vous l'avez raté ? On vous en a sans doute parlé… C'était ce grand échalas en slip kangourou qui sautait dans tous les sens au milieu d'un public éberlué, les yeux noircis de Rimmel et les cheveux en pétard. Sans parler de ses platform boots à grosses tûtes, qu'il balançait ça et là avec un rictus de dément. La musique ? Du hip hop coriace débité à la mitraillette, sur un tapis de beats électroniques à la limite de l'industriel (certains morceaux ressemblaient à du NIN). Pendant trois-quarts d'heure, Cex (Riyan pour les intimes) sera resté dans le public, à provoquer les plus récalcitrants. Grandiose ! Voilà un type qui ne se pose pas de questions et rétablit l'équilibre entre l'artiste et ses spectateurs, sans se prendre pour une star indigeste qui toiserait son monde avec son grunge-métal de merde (qui a dit Staind ?). Big up !

L'élément scénique, voilà le problème du Pukkelpop : si certains se l'accaparent avec humour et sans aucune gêne, d'autres s'y perdent faute d'habitude et de repères. Que faisaient les Texans de Sparta sur la Main Stage ? Certes, leur prestation de l'année dernière en avait soufflé plus d'un… Mais leur place était-elle sur cette grande scène, devant un public de fans de Staind ? Qu'importe, finalement, parce que les Américains auront de nouveau prouvé, par leur puissance et leur rage, qu'ils valent (plus) que ces têtes d'affiche à la noix pour ados attardés. Malgré les nuages, malgré l'indifférence générale, Jim Ward et ses potes auront fait de leur mieux pour acquérir leur " Artist Pass Unlimited " au Pukkelpop. Rendez-vous est déjà pris pour l'année prochaine, avec normalement un nouvel album à défendre, que l'on espère aussi bon que ce " Wiretap Scars " de haute volée. Seul bémol : s'ils étaient venus deux jours plus tard, on aurait pu rêver en la reformation ponctuelle d'At The Drive In… L'espoir fait vivre, non ?

Après la ‘Gigolo Review’ et juste avant DJ Hell, Ladytron avait plutôt intérêt à réchauffer l'atmosphère, un peu triste sous ces nuages pesants et cette pluie par intermittence. Difficile quand on fait de l'électro-pop un peu figée et maniérée, malgré les hits (" Seventeen ", " Blue Jeans ", " Playgirl "), malgré le joli minois des deux chanteuses. Ces refrains synthétiques n'auront finalement que refroidi davantage l'ambiance, mais qu'ils soit tous pardonnés : n'est pas Electric Six qui veut (et d'ailleurs ça n'a rien à voir).

Pour être vraiment surpris, c'est au Château qu'il fallait encore une fois se rendre : après Cex et Super Numeri (des Russes mélangeant Jagga Jazzist à Tortoise), c'était au flamand Arne Van Petegem, alias Styrofoam, de nous séduire sans peine avec son indietronica splendide. Signé chez le prestigieux label Morr et copain de tournée des Notwist, Styrofoam a sorti cette année le merveilleux " What's There to Show That Something's Mising ", notre " Neon Golden " à nous. Sur scène, il est entouré d'un batteur et d'un guitariste (le chanteur d'Orange Black), voire d'un rappeur, qu'on a déjà pu entendre chez Pole (Fat John). En mélangeant shoegazing à la Slowdive et bleeps bucoliques à la Fennesz, Styrofoam mérite sans peine le titre de " meilleur ambassadeur électro " de Belgique. L'avenir nous le dira, mais après tel concert…

Mais voilà qu'est venu le temps d'aller voir les bêtes de foire de ce festival (pas Jackass, ils ont annulé), l'happening pop à la Warhol (le fameux " 15 minutes of fame " revu à la sauce elektroklash), la plus belle arnaque médiatique (et musicale) de ces dernières années (mais revendiquée comme telle) : tadaaaaa….. Fischerspooner ! ! ! Eh bien oui, c'était donc vrai : les deux zouaves, dont l'un (Casey Spooner, le chanteur) déguisé en grande folle peroxydée, font bien du play-back, leurs danseuses aussi, la " choré " est digne de celle d'un " prime " de la Star Ac', et " Emerge " reste le plus grand tube pop à avoir… émergé de la scène elektroklash. Tout le concert tendait vers cet instant ultime : " Emerge ", grandiose, magique, démentiel. Les confettis volent. La folle se lâche (après un stage diving grandiloquent). Le public exulte. " Me-dio-cri-ty " ! ! !, gueule-t-il avant de perdre le contrôle de ses membres et de se trémousser sans retenue devant ce spectacle ahurissant (d'artificialité) mais tellement jouissif. Mémorable, même si les puristes de la chose " live " auront sans doute crié au scandale. C'est qu'ils n'aiment pas danser et donc qu'ils n'aiment pas " Emerge ", bref qu'ils sont soit fous, soit sourds.

Changement radical avec les six " lads " de Mogwai, tête d'affiche du Marquee alors qu'il y a six ans ils jouaient à 12h00 dans le Dance Hall. Depuis cette époque, beaucoup de choses ont changé pour les Ecossais : érigés en maîtres d'un post-rock cyclothymique dont ils sont pratiquement les seuls survivants, ils sont depuis passés par tous les stades de la dépression musicale… Du classique " Young Team " aux de plus en plus calmes " Come On Die Young " et " Rock Action ", la discographie de Mogwai témoigne d'une homogénéité exemplaire, sans surplace ni changement de cap bouleversants. Leur dernier né, " Happy Songs For Happy People ", laisse ainsi la place à davantage de synthés et d'ambiances cold wave, se rapprochant petit à petit du Cure période " Faith ". Dommage qu'en festival, il s'avère souvent impossible d'apprécier leur musique à sa juste valeur : trop de bruit, trop de gens… Une ambiance qui se prête difficilement à ces tempos lents et ces explosions inattendues, qu'il faut écouter avec attention et confort pour en profiter pleinement.

Mieux vaut dans ces cas-là privilégier les trucs plus lourds et sans prétention, genre ces Fat Truckers et leur électro-punk bon marché : au moins ça dérouille les guiboles et ça fait rire les plus crevés. Fat Truckers, donc : trois rigolos de Sheffield dont l'objectif est de faire du Cabaret Voltaire version clown, avec synthés gras et refrains niais (" Anorexic Robot ", " Superbike ", etc.). Drôles et je-m'en-foutistes, ces types ne vont certes pas révolutionner le langage musical… Mais pour terminer la soirée, c'était plutôt bienvenu…

Et Massive Attack, alors ? Eh bien le groupe (sic) avait l'air plus en forme qu'à Werchter (rythmique plus ciselée, ambiance plus électrique… Même Horace Andy semblait revigoré). Tant mieux pour tout le monde, mais il est clair que ce n'était pas bien difficile…

Informations supplémentaires

  • Date: 2003-08-28
  • Festival Name: Pukkelpop
  • Festival Place: Kiewit
  • Festival City: Hasselt
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