La première journée qui marque l’ouverture de l’édition 2017 des Nuits Botanique est déjà bien chargée. Ainsi DAAN remplit bien le chapiteau situé en plein cœur du parc, tandis que la nouvelle dream-pop du duo parisien Isaac Delusion fait vibrer l’Orangerie.
Mais de notre côté, nous optons pour l’intimité du Grand Salon. Si le lieu semblait propice à la chanson française intimiste d’Albin de la Simone, nous déchantons toutefois rapidement.
Arrivés il est vrai quelques minutes en retard, nous devons, comme beaucoup d’autres spectateurs, attendre quelques minutes supplémentaires à l’extérieur de la salle. Les exigences des artistes français nous surprennent souvent. Dans ce cas-ci, il était imposé de ne pénétrer dans la salle qu’à la fin de chaque titre. Pourtant une imposante porte, puis un rideau, puis encore une paroi nous séparent de l’auditoire concentré en masse devant la petite scène.
La chaleur est étouffante, et le public un peu trop massé (accroupi ou assis) devant l’artiste. (NDR : ce qui rend d’ailleurs l’exercice de notre photographe très périlleux).
Albin de la Simone est resté une bonne dizaine d’années dans l’ombre comme musicien ou parolier (pour des artistes de prestiges comme Vanessa Paradis ou Miossec). Avant de publier quatre albums studio entre 2003 et 2013. Et de revenir en 2017 pour un opus rafraîchissant baptisé « L’un de nous », décrivant de nombreuses scènes d’amour et de la vie de tous les jours.
Sur l’estrade, ce soir, l’instrumentation est assez dépouillée. Notre chanteur reste assis derrière son clavier, et ne se lève que pour se détendre les jambes (NDR : comme il ironise). Anne Millioud-Gouverneur l’accompagne au violon et parfois au chant, pendant qu’une autre souriante jeune femme, Maëva le Berre, se concentre sur son violoncelle. Sur la gauche, un percussionniste –aux interventions très minimalistes– switche parfois vers la guitare.
Plutôt discrète, la première partie du set est résolument acoustique et propose des titres comme « Mes épaules », « Il pleut dans ma bouche » ou « L’un de nous ».
Il faut attendre « La fleur de l’âge » pour que notre frontman se livre un peu plus à son auditoire. Lui expliquant comment il a été amené à écrire ce titre, après qu’une ophtalmologue lui ait signifié qu’après 45 ans, il y avait une dégringolade.
La seconde partie du set (étouffée par deux rappels) est, elle, bien plus légère voir loufoque. Les protagonistes se rapprochent de la foule, se lancent dans des compos et chorégraphies plus déjantées. En terminant même par un poème émaillé de quelques touches paillardes.
Un show bobo, agréable malgré tout, mais destiné à un public proche de celui de Vincent Delerm. De quoi, sans doute, apporter certain vent de fraîcheur à la chanson française… (Voir notre section photos ici)
Albin de la Simone
(Organisation : Botanique)