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Brussels Summer Festival 2017 : jeudi 10 août Spécial

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Pour sa soirée consacrée au Rock Dur, au Hard Rock ou encore au Metal (au choix !), le Brussels Summer Festival a misé cette année sur la francophonie : The Black Tartan Clan, Mass Hysteria et Trust. Trois concerts symboliques pour chacune de ses formations : un adieu, un anniversaire et un come-back. Tous les ingrédients réunis pour passer un bon moment. Ou presque.

Les pavés du Monts des Arts sont glissants. Il est préférable d’éviter les flaques d’eau qui se forment ça et là dans le Parc jouxtant la scène, au risque de se retrouver prématurément les pieds détrempés. Le ciel n’est qu’un camaïeu de gris, chargé de nuages farouchement résolus à arroser de long en large le public bruxellois. Les k-ways deviennent le dresscode, concurrencés par des protèges pluies, de couleur orange pâle, distribués gratuitement à l’entrée du festival, dont le port vous fait étrangement ressembler à un préservatif sur pattes. Bienvenue en Belgique, un pays qui a décrété que, désormais, l’automne débuterait au mois d’août.

Mais restons optimistes : qui dit pluie, dit notamment Ecosse et dit donc cornemuse. L’atmosphère plutôt humide n’est donc pas en totale inadéquation avec l’arrivée des Belges de Black Tartan Clan. L’imposant Mac Hoze opère son entrée, kilt noir et béret de rigueurs, armé de sa cornemuse. Il suffit d’un souffle dans son instrument pour que les notes enivrantes et si typiques viennent électriser la place bruxelloise. Dès ce premier morceau, la bonne humeur et la joie manifestée par les musicos de fouler les planches viennent surprendre de plein fouet le mauvais temps. Le punk/rock celtique des Belges diffuse une chaleur très vite appréciée par les spectateurs, présents en nombre pour une première partie. Torse nu, sourire en coin et guitare à la main, le charismatique Mac Touche harangue la foule, invitant généreusement à la fête. ‘N’oubliez pas de venir faire un coucou aux filles du stand merchandising. On a quelques CD, vinyles et sweaters à vendre. Elles seront contentes si vous leur donnez un peu d’argent, ce sont des femmes hein !’, balance de manière un peu bourrue, le chanteur. A ses côtés, Mac Hoze Junior, quand il ne donne pas de sa voix en accompagnant Mac Touche, intervient au banjo, délivrant une aura folklorique aux titres. Plus le temps passe, plus les jambes se délient et les corps se mettent à danser. Les fidèles du groupe affichent présents aux premiers rangs, reprenant en chœur la plupart des compos. Et pour cause… le 25 juillet dernier, The Black Tartan Clan a annoncé le départ de son chanteur pour d’autres horizons, signant dès lors la fin de l’histoire de la formation, après dix années passées à sillonner la Belgique et les pays environnants. Elle clôture son dernier morceau et salue, émue, son public pour la dernière fois.

 

Pas de répit pour les braves : les averses semblent se plaire à Bruxelles. Partie de chassé-croisé entre techniciens et le matériel de Mass Hysteria commence à s’emparer des lieux. Le logo du groupe squatte désormais l’arrière de la scène. Les musiciens font un à un leur entrée sur l’estrade, au rythme de l’intrigante introduction de « Chiens de la Casse », morceau d’ouverture de leur dernier elpee en date, « Matière Noire ». Casquette noire vissée sur le crâne, l’air toujours aussi sérieux et le regard projeté au loin, Yann balance le premier riff du titre, suivi d’un déferlement de batterie, marquant le début des hostilités. Une heure de show sous tension où, contrairement à leurs habitudes, les Français enchaîneront les compositions les unes à la suite des autres, ne laissant pas à Mouss l’occasion de s’embarquer dans ses classiques diatribes anti-système. ‘Bon, les gars, on a tellement speedé qu’on a encore un peu de temps devant nous’, lâchera-t-il, en fin de set. Alors qu’il avait été initialement décidé de ne jouer que quatorze morceaux, un petit quinzième (« Tout est Poison ») viendra finalement compléter la set-list du jour, pour se solder par, en tout et pour tout, une heure de show exécutée sur les chapeaux de roue. Malgré un début de parcours un peu bancal, entre Mouss qui s’emmêle les pinceaux au niveau des paroles et Yann qui rencontre des soucis techniques avec sa gratte, les artistes rattrapent ensuite vite la sauce et font graduellement monter la fièvre. Une dilatation de l’espace-temps qui atteindra son point d’orgue lorsque Mouss, motivé par son guitariste Yann et malgré ses craintes (‘Mais tu es fou, si l’un d’eux tombe, il va se fracasser le crâne sur les pavés !’), rejoindra la foule sur « P4 » afin de déchaîner autour de lui un circle-pit endiablé. Mass Hysteria l’a dans son ADN. C’est une nouvelle preuve. Même si le public bruxellois n’était ce soir pas spécialement acquis à sa cause, il a néanmoins fini par lui mettre la tête à l’envers. Il aurait été dommage qu’il en soit autrement, vu que les Français fêtaient ici leur 100ème concert de la tournée. Fort heureusement, il semble qu’ils aient dépassés leur phase dépressive de la fin de l’année 2015, où ils avaient annoncé un break pour une période indéterminée. ‘C’est notre dernière date en Belgique… pour cette année !’, signale le chanteur, en s’adressant à la fosse. ‘Ne vous en faites pas, on entrera en studio l’année prochaine et puis on repartira sur les routes dès 2019…’ Les autres membres paraissent acquiescer, malgré quelques sourires forcés qui indiquent peut-être, que ce n’est pas tout à fait ce qui était prévu… Quoiqu’il en soit, « Furia » parvient à décocher un carreau dans le genou des rares personnes qui n’étaient pas encore convaincues que Mass Hysteria possède cette incroyable capacité à mettre le feu dans le cerveau...

Changement de décor et place à présent aux vedettes du jour. Après avoir vécu ses heures de gloire au début des années ’80, et de nombreux tumultes internes, Trust est donc de retour sur les planches afin de souffler son quarantième printemps. L’occasion de se lancer dans la ‘Au Nom de la Rage Tour’, une tournée qui conduira les artistes aux six coins de l’hexagone mais en offrant néanmoins l’exclusivité de la première date à la Belgique. Trois grand tapis recouvrent à présent la quasi-totalité de la scène, une lampe munie d’un abat-jour atypique sert de décor au fond de la scène. Des petits chiens en peluche, de tailles et couleurs différentes, ont également rejoint la stage. Une guitare stylisée est en outre placée devant la batterie. L’ambiance est plantée, les artistes peuvent grimper sur le podium, en accusant un léger retard par rapport au timing prévu. Les membres du line up original sont les premiers à débarquer : le guitariste Norbert Krief, vêtu d’une chemise couleur bordeaux et de chaussures assorties, suivi du chanteur Bernie Bonvoisin, bob vert aux motifs d’ananas vissé sur le crâne, lunettes de soleil et t-shirt jaune criard orné d’une tête de mort. Pour cette nouvelle formation, ils sont accompagnés par David Jacob à la basse (il a déjà sévi chez Trust de ’96 à ‘00), Ismalia Diop à la guitare (mais bassiste de ’06 à ’11) et un nouveau venu à la batterie, Christian Dupuy.

‘Bonsoir Bruxelles ! Vous êtes très beaux, vous êtes une belle nation, c’est un honneur…’, clame Bernie, après quatre morceaux. Non seulement le frontman n’est pas des plus communicatifs, mais lorsqu’il s’adresse à son public, le discours reste bien souvent énigmatique voire même parfois hautain. ‘Vous avez l’air cassé, non ?’, ose-t-il un peu plus tard. Soit il s’agit là de second degré, soit l’artiste n’a pas trop conscience que c’est plutôt lui qui semble à coté de ses pompes. Et dans la plus totale introspection. On devine son regard, dissimulé derrière ses lunettes de soleil, fixant le sol de manière obnubilée. A moins que ce ne soit le registre de ces morceaux, placé face à lui tel l’incarnation d’un souffleur, qu’il s’empresse d’éclairer lorsque les lumières deviennent plus tamisées, afin de garder un œil sur ses lyrics? Sans parler de ces quelques gestes suspects face à la batterie et dos tourné au public ou ses quelques retours en backstage, quand son nez semble le démanger.

Des observations certes anecdotiques, mais qui amplifient un sentiment croissant éprouvé tout au long du show : on s’ennuie. Le public, déjà plus clairsemé que lors du set de la formation précédente, continue progressivement à déserter les lieux. Certains bâillent, d’autres tuent le temps en buvant quelques bières. Les morceaux s’enchaînent mais la sauce ne parvient pas à prendre. Fidèle à son engagement sociétal, Bernie ne manque néanmoins pas d’écorcher le Président français, Emmanuel Macron, et son mouvement ‘En Marche arrière’. Une compo est également dédiée à Adama Traoré, ce jeune de 24 ans, qui aurait été tué par les forces de l’ordre françaises le 19 juin 2016.

Les fans des premiers rangs semblent conquis par le retour sur les planches de ces icônes françaises du Hard Rock. Mais ils semblent être les seuls véritablement convaincus. Alors, qu’en est-il vraiment : un tour de chauffe qui manque de goût pour cette première date de la tournée ou un revival des années ’80 que seuls les aficionados et autres nostalgiques pourront apprécier ? On approche de l’heure et demie de show, la scène est plongée dans le noir. Quelques acclamations s’élèvent et Trust finit par revenir sur l’estrade afin d’interpréter son titre phare incontestable, « Antisocial ». Les spectateurs en-dehors des premières lignes se mettent enfin à bouger et donnent de la voix. Une consolation un peu maigre pour ce retour tant attendu qui, à première vue, ressemble davantage à un soufflé retombé. La rébellion a perdu de sa passion…

Black Tartan Clan + Mass Hysteria + Trust

(Organisation : Brussels Summer Festival)

Voir aussi notre section photos ici

           

Informations supplémentaires

  • Date: 2017-08-10
  • Festival Name: Brussels Summer Festival
  • Festival Place: Mont des Arts
  • Festival City: Bruxelles
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