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Akim Serar

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jeudi, 28 mars 2013 11:55

Go Ahead

C’est l’histoire d’une boulangerie perdue au milieu d’une grande métropole.

On n’y faisait qu’une seule sorte de pain. Blanc, simple.

Fade mais pas infect.

Juste un simple pain, quoi !

Peu de clients y étaient fidèles. Tout au plus l’un ou l’autre riverain trop paresseux pour aller voir plus loin.

Et bien sûr, cette boulangerie n’attirait aucun curieux, puis qu’elle ne proposait rien de spécial à découvrir.

Et le boulanger et la boulangère n’avaient d’ailleurs pas d’autres ambitions, que de contenter ces quelques clients polis qui venaient de temps à autre pour leur petit pain, s’en retournaient avec leur petit pain, pour le garnir de charcuterie sans goût, dans leurs vies sans goût.

Et tout le monde se foutait de cette histoire et continuera à s’en foutre encore longtemps…

 

jeudi, 28 mars 2013 02:00

Electric Hawaii

Que reste-t-il d’« Electric Hawaii » si on soustrait d’emblée la somme de clichés indéfectiblement liés au son de cet album et si on évite d’emblée les évidents raccourcis ?

Un excellent album de Pop dans son interprétation la plus large.

Faisons donc fi de la fratrie de Kody Nielson, qui serait bien là le seul point à mettre en commun avec Unknown Mortal Orchestra et chassons de nos esprits les encombrants spectres de Brian Wilson et consorts, qui reviennent aux lèvres comme l’écume à la bouche dès qu’il s’agit d’évoquer les sonorités des sixties, le surf et les veillées auprès d’un feu crépitant dans la nuit étoilée.

Car si c’est bien dans cette veine que le poison Opossom se distille avec allégresse, l’album se veut certes quelque peu irrévérencieux mais point iconoclaste.

Brassées dans un bain psychédélique, toutes les influences de ce Néo-Zélandais revenu en ses terres éclatent comme autant de bulles oniriques à la surface d’un océan de fausse candeur.

Car le spectre de couleurs auquel ces dix titres renvoient n’est pas à l’abri de certaines parts d’ombre.

Et si d’entrée, c’est de nos corps que « Girl » prend possession, emmenant dans son sillage un vent de fraîcheur ensoleillé (joli contre-pied pour un disque conçu principalement de nuit), bientôt, c’est de nos esprits que cet elpee aura raison.

Responsable d’un son ample, jouant avec l’espace et le temps, et ses airs de ne pas y toucher, Opossom, à l’instar du marsupial à qui il estropie le nom, colonise un terrain pas forcément gagné d’avance.

Et on ne songerait même pas à l’en déloger !

 

jeudi, 28 mars 2013 02:00

Ecotone

Tel un iceberg dérivant vers notre Continent, le son de cette jeune Norvégienne, dont le patronyme signifie précisément le son national, glisse imperturbablement entres nos écoutilles attentives à l’approche de ce qui pourrait bien être une révélation.

Pop dans ses gènes mais sans gêne quand il s’agit de mixer les genres, la DJ (connue sous le pseudonyme de Diis Paradis) propose une synthèse de ses influences qui à l’image d’un glacier retenant la lave d’un volcan, laisse exploser ses paradoxes au gré de ses envies.

Projetant en perspective un univers excitant où les styles musicaux se télescopent sous une chape de froid qui n’est que superficielle.

Car une fois au cœur de cette calotte glacière, la température monte d’un cran, frôlant même une transe purement primale propre à exciter les sens les plus introvertis (NDR : l’imparable « All In Love »).

A trop naviguer, l’embarcation s’égare parfois dans des paysages convenus et telles les ondes à la surface de l’eau, l’intérêt se perd peu à peu dans un océan de déconcentration.

Mais un nouvel écart en terres inconnues relance bientôt l’attention.

Soufflant ainsi en alternance le chaud et le froid, Rikslyd évite l’enlisement et suscite assez d’engouement pour que l’on prolonge le désir.

Fourmillant de bonnes idées, « Ecotone » s’avère un objet dansant non identifié, qui titille la curiosité et demande bien plus qu’une écoute distraite.     

 

mercredi, 20 mars 2013 19:28

Game

Circuit Bending.

Sous ce terme fantasmagorique se dissimule une âme d’enfant.

Cette petite flamme de curiosité brille dans les yeux du bébé qui décortique sa poupée ou démonte son jouet.

C’est un terme qu’on emploie pour désigner cette tendance à détourner les circuits électriques enfouis dans les jeux, pédales d’effets, et autres Casios d’une lointaine époque.

Recyclés, amalgamés, redirigés, assemblés, reprogrammés.

Monstres hybrides en circuits fermés.

Entre les mains de savants fous, de doux illuminés, de vrais passionnés.

Ainsi en va-t-il de Xavier Gazon, touche-à-tout de génie qui depuis deux mille six, mène le projet Playboy’s Bend (oui, Bend, comme Bending) du bout des rêves. De ses rêves. De nos rêves. Rêves éveillés. Rêves habités. Habités par une certaine Electro Pop aux vagues très eighties (Patrick Coutin, Taxi Girl, Plastic Bertrand, Lou & the Bananas, Fad Gadget, Kraftwerk, Liaisons Dangereuses, Android’s 80, Lio, et maintenant cherchez l’intrus).

‘J’ai quitté l’atmosphère de la terre à bord de mon vaisseau spatial’.

Le ton est donné.

Voyage ludique, empreint de nostalgie, entre univers enfantin et fantasmes adultes, « Game » est un album qui porte bien son nom et cache bien son… jeu.

Car il se moque des codes, des tendances, des modes et du temps.

Un univers décalé où l’on croise de jolis chœurs (Belleclose, Juliette Whatieu) qui accompagnent de facétieuses mélodies.

Mais contrairement à ce que l’on pourrait craindre, un univers loin d’être aseptisé.

Si l’humour est omniprésent, l’esprit et la gouaille de ce playboy qui tient plus du rusé renard que du lapin assure une homogénéité salvatrice à cet ensemble au final très cohérent.

Cette suite à l’Ep « Needs », dont on retrouve ici le titre éponyme, ainsi que « Caroline », s’avère donc la confirmation de tout le bien que j’en disais en ces même lignes, il y a quelque temps.

Un elpee pour enfants pas si sages…

 

mercredi, 06 mars 2013 15:49

10:20

A en croire la bio du groupe, voire une certaine presse, The Twang n’est pas un soldat inconnu sur ses terres anglo-saxonnes.

Si musicalement, le groupe de Birmingham provoque effectivement quelques étincelles, leur notoriété a tout de même du mal à traverser la Manche, malgré la sortie de ce troisième album.

Ciselé dans leurs propres installations, « 10:20 » (titre hérité d’un message d’exaspération du voisinage pendant l’enregistrement, voir pochette) se caractérise par une production léchée et un soin particulier porté au son analogique, ce qui le démarque des deux premières productions du groupe.

Les chansons parlent avec fougue de la vie à deux (NDR : les lyrics sont parfois poignants, à l’instar du single « Guapa »), mais l’enthousiasme manifesté par le groupe pour interpréter les compos semble en décalage permanent avec les thèmes abordés.

Exemple frappant, la reprise du « Tomorrow » de Durutti Column, dont l’émotion originale semble violée par une maladroite envie de trop en faire.

Reste une gouaille accrocheuse, un accent attachant, quelques mélodies bien ficelées et un souci d’indépendance louable qui transforment ce disque un objet sympathique mais pas essentiel.

 

mercredi, 27 février 2013 15:32

Monsters / Lasers For Eyes

Indigestion nocturne n’est pas synonyme de terreur nocturne…

Salmigondis improbable de sonorités datées et surjouées, surmontées d’un theremin hanté par un fantôme de l’opéra tôt ou tard démasqué par Scoobidoo et sa bande, ce disque est simplement horrible.

« Monster » en plage d’ouverture, fruit d’une rencontre hasardeuse entre Kraftwerk et Jean Michel Jarre imbibé de naphtaline, se décline en trois versions, dont les Remixes de Ash Wednesday et d’Antoni Maiovvi’s  sont sans nul doute les seules exceptions positives à retirer de cette plaque.

Il y a pourtant matière à s’interroger quand les premières mesures de « Laser For Eyes » se dévoilent. Mais l’incurable Miles Brown et ses solos abjects autour de son antenne transformée en diva de pacotille finissent très tôt de nous convaincre de passer rapidement à la plage suivante.

Déjà passablement excédée par quelques mélodies synthétiques dignes d’un ascenseur galactique, notre attention finit par s’écrouler définitivement quand le virtuose du theremin s’attelle à donner voix à des compositions passablement bancales.

Comme si Nagui invitait simultanément sur son plateau la Castafiore et l’OMD dernière mouture.

Le final de « Meteor Shower » en gerbe magnifique d’auto-complaisance et l’insipidité d’un « Somnabulist » guidé du bout du doigt par cet horrible organe anal(ogique) finissent de m’achever ; ainsi que je salue mon courage d’avoir tenu bon tout au long de ces trente-huit minutes d’infamie.

 

La nuit passe à vive allure, imprimant ça et là des images électriques sur la rétine bitumée d’une longue route se perdant au loin dans une obscurité d’encre. Cette même encre qui coule encore de veines illusions, de vaisseaux fracassés, d’artères estropiées.

Puis vient le jour, qui s’élargit en ondes sonores tout autour du silence.

Le soleil, implacablement situé à l’exacte horizontale de nos chefs découverts, brûle la pellicule de nos rêves abandonnés, éparpillés, décimés.

L’album concept se décline en deux volets.

Le désastre suit l’Amour, qui lui-même fait écho au désastre auquel Prairie semble avoir survécu.

Quelques bribes de monologue transparaissent dans la brume asséchée d’un matin calme (« Red To drive Me », « Black Snow »), comme issues d’un rêve cathodique, les sens encore engourdis par une nuit terrifiante.

« I’m So In Love… » est d’une noirceur confondante. A cause de ses transgressions bruitistes à glacer les sens, ses incursions dans le monde de l’angoisse, sa palette de couleurs oscillant entre l’outrageusement vif comme le sang et la livide teinte du pire cauchemar.

Les différentes influences cinématographiques ne manquent pas, littéraires et picturales aussi.

Musicalement, c’est du côté de The Third Eye Foundation que l’on peut toujours lorgner à la recherche de quelconques points de repères.

Mais de repères, en vérité, il n’y a pas. Pas plus que dans les songes hantés qui s’achèvent à l’orée de toute réalité.

Un must pour tous ceux qui adorent se faire Lyncher…

 

mercredi, 27 février 2013 15:21

Stones And Woods

Projet nébuleux et jadis bicéphale, Anstam est aujourd’hui ancré dans l’identité de Lars Stöwe et lui colle à la peau comme le beat au cœur de clubbers.

Etat des lieux d’un mouvement en perpétuelle évolution, « Stones And Woods » pose la question d’un renouveau dans le monde de l’Electronic et apporte son lot de réponses toutes plus pertinentes les unes que les autres.

Reflet d’une ville érigée en La Mecque du genre, cet album propose une descente vertigineuse dans les limbes d’un Berlin sombre et fascinant.

Démarche intellectuelle certes, mais sans une once d’ennui.

Les neuf titres ici présents offrent une vision remarquable et panoramique d’un genre multiple, qui du Dubstep à la Jungle minimale étend ses tentacules sur la mégapole souterraine.

Aucune texture ne sert ici de tape-à-l’œil, aucun son n’est gratuit. Un résultat qui marie la perfection clinique des machines aux émotions les plus humaines.

Un hybride qui loin d’être monstrueux, révèle ses parts de rêves.

 

mercredi, 27 février 2013 15:15

Urban Turban

Réunion disparate de titres pour la plupart collectés sur leur propre site en offrande à leurs fans, cet opus des Londoniens suit le très jouissif « Judy Sucks A Lemon For Breakfast »,  paru en 2009.

Intervalle où le groupe s’est donc essayé avec plus ou moins de succès à différentes sauces, Talvin Singh son leader-chanteur ne prêtant sa voix qu’à de brèves occasions.

Collaborations multiples et éternelle insouciance face au fric business transforment donc ce recueil en un énième coup de pied (de leur part) aux us et coutumes d’un milieu se prenant trop souvent au sérieux.

Rois incontestés de l’Hindie Pop, Cornershop tâte donc aussi bien des tablas que du Disco Funk Baba Kool & The Gang avec panache et désinvolture.

Les titres soulignent la fantaisie Pythonesque de ce groupe hors norme (« Beacon Radio » par exemple) où les invités apportent cette petite pincée de sel qui fait prendre le curry (« Soko ») ou le rendent indigeste de second degré (Céleste sur l’improbable « Non Stop Radio »).

La démarche est louable, le résultat parfois laisse à désirer, mais l’esprit iconoclaste reste le maître mot de ces Paki du coin qui font la nique aux supermarchés.

 

jeudi, 24 janvier 2013 17:03

Luna Gritt (Ep)

Comme la tache qui se dessine au verso de cet elpee, d’allure symétrique et pourtant nuancée, la musique de Luna Gritt se décline en auréoles subtiles. Comme pour paraphraser Magritte et souligner que les apparences sont trompeuses.

Tel un vernis sombre qui protégerait la tendre mélancolie tramée là-dessous, cette tache uniforme se découpe le long d’un méridien imaginaire.

Des contours nets et précis mais qui masquent difficilement le tremblement de l’imprévu, de l’inattendu.

Des repères évidents jalonnent ces quatre titres. La précision mécanique d’un enregistrement soigné qui laisse transparaître la liberté d’un travail ancré dans la tradition DIY, non pas dans la version sale et Punk de ses premiers jours, mais au sein du confort d’un présent décliné proprement au travers de quelques erreurs binaires.

Un soin particulier, presque scolaire, mais qui n’ensevelit pas pour autant la passion ici protégée, comme dans un écrin.

Les mélodies opèrent un travail remarquable, précis, encerclant les chansons de broderies enjoliveuses. Tout paraît évident. Mais en suspens, la valse des illusions continue à s’imprimer sournoisement.

Et puis, il y a cette voix. Qui serpente et s’installe en hôte de ces lieux.

Elle aussi, trompeuse.

Comme la maîtresse du rêveur égaré, elle promet de se donner mais s’esquive comme la marée. Jamais rattrapée, toujours une longueur d’avance. Juste assez que pour être frôlée.

Pas assez que pour se laisser posséder.

Caresse d’un  éphémère confort, d’une brûlure cuisante et pourtant désirée.

Luna Gritt est une dualité maîtrisée, qui joue de ses atours comme une catin dissimulant ses chagrins tout en pudeur et jouant avec talent d’une beauté évidente, tellement qu’elle en devient provocante.

Un masque de perfection qui dissimule une faille, une faille qui invite secrètement à la chute.

 

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