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Les échos intergalactiques de Mr. Bison…

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Didier Deroissart

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samedi, 20 février 2016 00:00

Trois sold out en trois jours !

Il s’agit de la troisième soirée d’affilée réservée à The Black Box Revelation. Et c’est encore sold out. Issu de Dilbeek, ce groupe pratique un psyché/rock/blues particulièrement nerveux et directement inspiré par les White Stripes. Faut dire que c’est aussi un duo. Masculin cependant ; réunissant le drummer Dries Van Dijck et le chanteur/guitariste Jan Paternoster. En 2009, il assurait le supporting act pour Eagles Of Death Metal, dans la même salle. Que de chemin parcouru en 5 ans !

Stickstof est programmé en première partie, un crew hip hop composé d’un Dj et de quatre Mc’s. Tout en s’exprimant dans la langue de Vondel, il essaient de faire monter la pression. Seuls les premiers rangs semblent réagir, mais manifestement, la majorité de l’auditoire est venu pour voir et écouter B.B.R., qui est venu défendre son quatrième elpee studio, « Highway Cruiser », sorti en octobre 2015.

Dès sa montée sur l’estrade, le tandem est chaleureusement applaudi. Dries s’installe à gauche, en léger décalage, derrière des fûts imposants et flambants neufs ! Une toile a été tendue en arrière-plan. Y figurent le nom et l’emblème –deux yeux– du band. Tout au long du show, elle sera éclairée de spots aux couleurs différentes, pour mettre en exergue ce regard ténébreux. Installé à droite, Jan s’agite tel un arlequin déglingué. Tiens, il y a un claviériste, discrètement planté à l’extrême droite. Dans la pénombre ! Jan présente brièvement le combo. Il triture régulièrement les boutons des pédales placées devant lui. Pour « Madhouse » (« My Perception »), l’éclairage de la toile s’intensifie, de manière à rendre le regard perçant. Et la compo plus sauvage.  

Après un changement de gratte opéré par Jan, deux choristes grimpent sur le podium. Elles ont du coffre et sont plutôt sexy. « War Horse » (« Highway Cruiser ») trempe dans la soul. Jan laisse tomber ensuite la veste et remonte les manches de son tee-shirt ; de quoi provoquer l'hilarité au sein des premiers rangs. « Crazy White Men » adopte un profil davantage psychédélique. Jan chante d’une voix moins virile et plus harmonieuse. Il n’y a plus qu’une choriste pour « Walk Another Line » (« Highway Cruiser »). Et elle balance les bras en chantant. Jan harangue les premiers rangs en exécutant de longs riffs incendiaires. Le public est ravi. Le duo aborde le delta blues « Never Alone / Always Together », un extrait de l’Ep « Shiver of Joy ». Les choristes et le claviériste refont surface pour « High On A Wire » (« Silver Threats »), un des morceaux les plus populaires de The Black Box Revelation.

Les deux musicos n’oublient pas de démontrer toute leur technique sur leur instrument. Le concert touche à sa fin. Véritable brûlot, « My Perception » libère quelques envolées lyriques auxquelles participent activement les choristes. De quoi faire vibrer le public. Les artistes s’éclipsent après avoir salué la foule.

En rappel, « Gloria » (« Highway Cruiser ») est amorcé presque a capella, avant que la compo ne replonge dans le delta. Outre le hit « Set Your Head On Fire », on aura encore droit à une remarquable version du « Spoonful » de Willie Dixon (NDR : un classique repris notamment par Howlin’ Wolf), que les choristes chantent remarquablement, parfois frénétiquement, alors que la guitare de Jan libère une dose phénoménale d’agressivité. 

(Organisation : AB + Live Nation)

Voir aussi notre section photos ici

 

 

 

vendredi, 19 février 2016 00:00

Une musique qui n’a pas pris une Arid…

Jasper Steverlinck, c’est le chanteur/guitariste d’Arid. Depuis 2002, il mène une carrière en parallèle. C’est surtout une fameuse voix que certains n’hésitent pas à comparer à Freddie Mercury. Il se produit deux jours de suite au Botanique. Et votre serviteur a choisi le vendredi 19 février…

Pourquoi ? Parce que Milo Meskens (NDR : que la drummeuse gantoise, Isolde Lasoen, affuble du surnom de Buckley de Deinze) assure le supporting act. Il s’agit du leader de Black Tolex, une formation chargée de promesses issue du Nord du pays. Il a décroché de nombreux prix lors de concours organisés en Flandre. Doué à l’harmo et c’est en outre, un fameux gratteur ! Sa musique est le fruit d’un mélange de folk, country, blues et pop. Rocailleuse, sa voix campe un hybride entre Jeff Buckley (of course !), Bon Iver et John Mayer.

Ce soir il se produit en solitaire. Il monte sur l’estrade vêtu d’un pantalon jaune et d’une chemise d’officier bleue aux rayures blanches. Et attaque son set par un morceau de folk plutôt classique intitulé « Safe And Sound ». Tout au long de « Whatever Ever », il ferme les yeux et se concentre sur son manche. Il s’autorise ponctuellement de superbes envolées vocales. Comme sur « Broken Roses ». Sa cover du « Airplane » d'Eddy Wally est solide. Il tapote régulièrement sur le bord de sa gratte pour assurer quelques pecus. « All The Best Friends » est une chanson qu’il a composée pour ses potes. « Here With Me » est devenu un hit en Flandre. Et il achève sa prestation par « Who Are You ». A suivre de très près.

Le nouvel elpee de Jasper Steverlinck devrait bientôt sortir. Il a été enregistré sous la houlette de Jake Gosling (Ed Sheeran, The Libertines, Paloma Faith). Un single en a été extrait, « Things That I Should Have Done ». Diffusé sur les ondes, il est assez prometteur.

Jasper s'est laissé pousser les cheveux. Il confie être heureux de remonter sur scène, après 4 années d'absence. Et précise que son show inclura des titres issus de son premier album solo, « Songs Of Innocence », sorti en 2004, du futur opus et du répertoire d'Arid.  

Jasper ouvre le spectacle en solitaire. Il attaque ainsi « That's When I Raise » à la gratte électrique. Le spectre de Freddie Mercury plane. Une comparaison qu’il déteste pourtant… Faut quand même reconnaître que grave ou aigue, elle est capable de franchir deux octaves. Il troque sa guitare contre une semi acoustique (NDR : une Gibson !) pour le paisible et mélancolique « Come On » ; moment choisi par le claviériste pour le rejoindre sur le podium. Dès le morceau terminé, le reste du band débarque. Soit un drummer, un second gratteur et un bassiste. Plus électrique, « Lost Stories » met en exergue le rôle du batteur. Jasper aborde « To Make Me Feel My Love » aux ivoires. Deux nouvelles chansons : « Cave Song » et le plus prog/rock « Night Prayer ». Pour aborder le nouveau single, Jasper est discrètement soutenu par le pianiste. Le second gratteur rappelle à Jasper qu’il doit changer de guitare. Ce dernier vérifie la set list. Fou rire général ! Il se mue en crooner pour « Song For You ». Applaudissements nourris. Il se prend pour Joe Cocker et parle avec les mains (NDR : ce n’est pourtant pas un Italien !) sur « You Are ». Et nous réserve quelques compos d’Arid seul, armé de sa gratte ou parfois, épaulé par le claviériste.

Le band est au complet pour accorder les deux derniers morceaux. Et lors du rappel, on aura droit à un inédit, « Miss you », ainsi qu’à « Life on Mars », une cover de Bowie. Finalement on a eu droit à 19 titres en un peu plus de 75 minutes. Et franchement, malgré sa longue absence, la musique de Jasper Steverlinck n’a pas pris une Arid…

(Organisation : Botanique)

jeudi, 18 février 2016 00:00

Moins mathématique qu’il n’y paraît !

C’est le jour ‘J’ (NDLR : le point G ?) pour Benjamin GrandGeorge, puisqu’il publie aujourd’hui son premier elpee, « So Logical » ; une sortie qu’il ponctue d’une ‘release party’. Et le concert programmé à la Rotonde du Botanique est sold out depuis un bon mois. Une bonne nouvelle pour l’artiste qui, jusqu’alors, avait bénéficié de quelques résidences au sein de l’institution. 

StevN alias Steven Codfert assure le supporting act. Chanteur, guitariste et compositeur, ce Franco-britannique est âgé de 23 ans. Puisant ses influences dans la soul, le blues, le jazz et la pop, il reconnaît pour influences majeures, John Mayer, Led Zeppelin, D’Angelo et James Brown.

Dès qu’il monte sur l’estrade, il prend le temps d’expliquer le fonctionnement de sa loop machine, un dispositif qui lui permet d’enregistrer des sons, de les reproduire en boucle tout en les incorporant à une trame instrumentale. Le tout à l’aide de pédales. Un traitement qu’il réserve à sa gratte semi-acoustique ou électrique. Le peuple commence à débarquer, et les spectateurs assis sur les marches sont invités à se lever.

« This Thing » ouvre le set. Steven se lance dans un exercice de human beat box, avant de libérer ses riffs de gratte électrique. Il chante également, d’une voix soul puissante et incantatoire. Un petit riff de guitare loopé balise « Itch ». Steven embraie en frappant des mains et le public applaudit dans la foulée, au grand étonnement de l’artiste, qui semble cependant apprécier. Il s’autorise une légère pause pour réaccorder sa semi-acoustique. Pas de boucles pour « Fired up », un titre plus roots, plus classique, hanté par l’esprit de Joe Bonamassa, qu’il interprète en mode voix/guitare. Un moment au cours duquel l’auditoire est fasciné par sa dextérité sur le manche. Et le concert s’achève en force, par « Somewhere » et « Clap », morceau de blues/roots/soul au cours duquel Steven va se vider les tripes sous le regard épaté de l’auditoire. A revoir, c’est une certitude !

GrandGeorge est un artiste de grande taille. Son nom n’est pas usurpé. Tiens, curieux, il revêt des t-shirts identiques, mais de couleurs différentes, selon qu’il se produit en ‘live’, est représenté sur la pochette ou placardé sur les affiches. Humble, le sourire constamment aux lèvres, il bénéficie d’un fameux capital sympathie. Il va accorder une prestation de 90 minutes ; ce qui est rare pour un artiste qui ne compte qu’un album et un Ep à son actif.

Benjamin se réserve le micro et se consacre à la guitare (acoustique ou électrique), au piano, ou au djembé. Il est soutenu par le fidèle bassiste Nicolas L'Herbette et le drummer Samuel Rafalowicz (NDR : il cache quelque chose sous le bonnet, c’est sûr…)

Dès les premières notes de guitare électro-acoustique, on reconnaît la mélodie de « Come Along ». On est alors invité à traverser les grandes étendues désertiques du Burkina-Faso. Tirant le plus souvent sur le jaune, le light show est à la fois discret et efficace. Benjamin sautille sur place. L’auditoire lui emboîte le pas, applaudissements à la clé. Le courant passe 5 sur 5 entre l’artiste et le public. C’est mathématique ! Caractérisé par sa mélodie contagieuse, le savoureux « How Long » est découpé rigoureusement dans les cordes acoustiques.

Benjamin nous fournit l’exégèse de « Little Boy ». Il était haut comme trois pommes quand ses parents l’ont emmené voir un concert. Le halo de lumière qui se focalisait sur la chanteuse était tellement puissant que son regard restait scotché sur elle. Il pensait qu'elle le regardait et il en est tombé amoureux… Tout au long de ce morceau jazzyfiant, les percus sont discrètes, les accords de basse vaporeux, et les accords de gratte limpides. Des accords qui adoptent un profil flamenco –parfois improvisé– sur « So Fine ».

« Fading Away » nous replonge en Afrique. L’ambiance est particulièrement chaleureuse. Davantage de percus pour « Old Friends », une compo qui lorgne vers… le Who ! Il n’en oublie pas pour autant le titre maître de son long playing, « So Logical ». Mais surtout nous propose un tout nouveau titre, une chanson d’amour qu’il interprète au piano. Il confesse avoir pris des cours pour pouvoir en jouer et explique que c’est sur cet instrument ou sa guitare qu’il a réalisé ses premières compositions.

Benjamin passe du dejmbé à la gratte en transitant par les ivoires pour exécuter « Good Old Money », un titre qui adopte également un tempo ska/reggae, tout en adressant un petit clin d'oeil aux traders. Avant « A Better Dance », Benjamin présente ironiquement son drummer, qu’il a baptisé Hocus Pocus. Et pour cause, ce dernier extrait une basse de son bonnet. Ce qui déclenche un fou rire général dans l’auditoire. Nico en a profité pour piquer la gratte électrique de Benjamin. Et les changements d’instruments se poursuivent, puisque Ben reprend celle de Nico pour attaquer le funk incendiaire « Petit Dej Au Lit ». En fait, tout simplement une invitation à servir de repas aux alligators du Mississipi. Et manifestement, le festin était… « So Fine » ! Puisque GrandGeorge nous le rappelle…

De ce show, on n’en oubliera pas les petites touches d’impro glissées parcimonieusement, mais judicieusement dans les morceaux ; ce qui s’explique, puisque tous ces musicos sont issus de l’univers du jazz. Suivant une logique moins mathématique qu’il n’y paraît ! Et puis la voix de Benjamin, qui me fait de plus en plus penser à celle de Charlie Winston… 

(Organisation : Le Botanique et Ubu Production)

 

 

samedi, 13 février 2016 00:00

En attendant ‘La Vie en Rock’ !

Ce soir, le Salon de Silly accueille Lemon Straw. Avant l’ouverture des portes, plus de 300 personnes patientent sur le parvis. On risque encore d’être entassés comme des sardines. La dernière fois, c’était lors du concert Nicola Testa. Il y a même des mélomanes qui se sont déplacés depuis le Nord de la France pour applaudir les artistes.

Car ce samedi, il y en aura deux. Wanted Fire assure le supporting act. Un groupe bruxellois fondé en 2010 par Mathieu Leseigneur. Il se consacre au chant et à la sèche. Il est épaulé par Augustin Dethier (Aidan And The Italian Weather Ladies) au cajon, Tim Paez à la seconde gratte (électrique) et enfin Tuan Lé à la basse. A son actif, un Ep intitulé « Unchained », un disque paru l’an dernier.

La scène est exiguë. Tuan se plante à l'extrême gauche. C’est le seul qui se produit debout. Augustin est assis sur son cajon. Il agite en même temps un tambourin à cymbalettes, de son pied droit. Tim alterne entre six cordes acoustique et électrique. Les compos sont interprétées dans la langue de Shakespeare. Une seule exception, le « M » de Mathieu Chedid, dans celle de Voltaire.

« Radio » ouvre le set. La gratte électrique libère des sonorités surf. La voix de Mathieu est autoritaire. « Inner Duel » est bien plus atmosphérique ; à cause des envolées vocales. « White Wolf » est un titre fort intéressant. Les lyrics traitent de l'illusion, l’addiction, le conflit, la dualité ; mais aussi de l'espoir, l'euphorie et du voyage que les musicos vivent et partagent en compagnie du public. Bluegrass, « Beyond » pourrait servir de B.O. à un western spaghetti. La prestation du quatuor a été chaleureusement applaudie. Wanted Fire se produira au Bar Du Matin de Forest le 22 avril prochain et d’autres dates devraient suivrent…

Le line up de Lemon Straw implique le chanteur/guitariste Giani Sabia et deux préposés aux machines ainsi qu’aux synthés, Boris Lori et Xavier Bouillon. Le trio est venu défendre son deuxième  elpee, « Running Home », paru en mars 2015. En fait, ce soir, le band va se produire sous la forme d’un quatuor, puisque Martin Moreau –tiens, il s’est laissé pousser les cheveux– est venu renforcer l’équipe. Pas n’importe qui, puisqu’il s’agit du batteur de la formation athoise, Feel. Sur les planches, il joue, un casque audio sur les oreilles. Et Boris est coiffé d’un chapeau. Pas de basse, cependant, au sein du combo borain (NDR : il est issu de Frameries).

La voix de Giani évoque inévitablement celle du vocaliste de Placebo, Brian Molko. Il joue de la lap steel, assis, à la manière d’une pedal steel. Boris utilise également un dobro, dont le son est bien plus métallique. Et circonstanciellement, il souffle dans un harmo. Le quartet est bien soudé sur les planches.

Des notes d’ivoires amorcent « Air », le premier titre du set, avant que la six cordes n’entre dans la danse. Un morceau de moins d’une minute, qui laisse rapidement la place à la ballade atmosphérique « Does Anyone Feel Like Me », balayée par la lap steel. « Out Of Time » est une compo qui a servi de support à la campagne des 'Iles De Paix'. Boris joue de son dobro qu’il place en position couchée. Le refrain est contagieux. « Wich Side Are You On » est un titre plus rock et surtout plus nerveux. « A Chapel  Of Hope's Stories » est une compo bien cosy. Intimiste si vous préférez. Un seul ancien morceau dans la set list, « See You One The  Other Side ». « I'm Gonna Crawl », « Running Home » et « Run » se contentent d’arrangements dépouillés. Un climat qui permet à Giani de bien mettre en exergue sa voix douce et aérienne. Electro/pop/funk, « Change » est davantage dominé par les claviers (NDR : Dada de Suarez y participe sur disque ; ce n’est pas le cas ce soir). Et le set de s’achever par « Kick Me Out ».

En rappel, Boris est en démonstration à l’harmo tout au long de « The Walls Of Your Prison » avant de colorer, de ses interventions, le final « I Don't Care »…

Lemon Straw assurera la tête d'affiche du festival ‘La Vie En Rock’, qui se déroulera le 2 avril 2016 ; un événement dont les recettes sont destinées à financer la recherche contre le cancer (Voir infos ici

(Organisation : Le Salon + Silly Concerts)

jeudi, 04 février 2016 00:00

Entre nylon et métal…

Le premier ‘jeudi acoustique’ de l'année 2016, programmé au Salon de Musique à Silly, se déroule ce 4 février. Une formule inédite pour la région. Un artiste vient présenter son répertoire. L’entrée est gratuite. A la fin du show, on fait passer le chapeau. A l’affiche, ce soir, Milo Gonzalez, un jeune virtuose de la guitare issu de Venice Beach, en Californie. Capable de s’exprimer à travers le classique, le flamenco, le punk, le blues, le bluegrass ou le psychédélisme, il se sert d’une guitare dont les cordes sont partagées entre métal et nylon…

Une cinquantaine de spectateurs se sont déplacés pour applaudir le prodige américain. « Battle Squids » ouvre les hostilités, une compo nerveuse abordée dans l’esprit de Rodrigo y Gabriela. Deux minutes trente au cours desquelles il affiche déjà tout son savoir-faire. Il est habile de ses dix doigts. Cinq se consacrent sur les 3 cordes du haut (métalliques) et cinq sur les 3 cordes du bas (nylon). Milo raccorde sa gratte après chaque chanson.

Milo Gonzalez enlève chaussures et chaussettes afin d’optimaliser son contact avec les différentes pédales de distorsion placées devant lui. « Desert Marauder » baigne dans un climat classique alors que « Purple Green Ice » nous entraîne dans le flamenco. Sur disque, cette dernière compo dure 3 minutes. En ‘live’, le double. La dextérité manifestée sur le manche, par l’artiste, est stupéfiante. Une B.O. idéale pour sonoriser un documentaire consacré à une aurore boréale.

Pas de percus pour « Sun And Moon », un titre folk que Milo chante d’abord d’une voix douce, avant de tenter de la pousser dans les aigus. Sans doute pour couvrir le léger brouhaha propagé par l’auditoire. Pas convainquant. Pas grave, c’est surtout sur sa gratte qu’il est balaise. A l’instar d’« Ice Age », qu’il achève en picking. Il est enfin à la hauteur, au micro, sur « Encounter », un titre réminiscent de Neil Young. Mais également tout au long du dernier titre du set, « Like A Book ». En rappel, il nous réserve une version d’un morceau signé par le légendaire pianiste, Erik Satie. Et franchement, en privilégiant les trois cordes en nylon, il réussit parfaitement cette interprétation…

(Organisation : le Salon de Silly)

mardi, 09 février 2016 00:00

Du show dans le show…

C’est la quatrième fois que votre serviteur assiste à un concert de Halestrom ; et il ne s’en lasse pas. Faut dire que la chanteuse/guitariste est particulièrement sexy. Et puis elle ne manque pas de talent, tant à la gratte qu’au micro. Ce qui ne gâte rien. Halestrom est une formation pennsylvanienne fondée en 1997. A sa tête, un frère et une sœur Lzzy et Arejay Hale, qui n’ont alors que 10 et 13 ans. C’est même le paternel qui se charge alors de la basse. Il sera ensuite remplacé par Joe Smith, toujours au poste. A l’actif du combo, trois elpees, dont le dernier, « Into The Wild Life », est paru en 2015. C’est cet opus que la formation est venue défendre. L’AB Box est sold out.

Il revient à Wilson d’assurer la première partie. Un quintet issu de Detroit réunissant le chanteur Chad Nicefield, le bassiste James Lascu, le drummer Matt Puhy ainsi que les gratteurs Jason Spencer et Kyle Landry. Les 5 musicos arborent fièrement de superbes tatouages sur les bras.  

Le set s’ouvre en force par « Give 'Em Hell ». Quoique hurlé mais mélodieux, rocailleux et énergique, le chant colle parfaitement au rock’n’roll pur et dur du band. Son attitude  'Sex, Drugs and Rock'n'roll' ne manque d’ailleurs pas d’humour. Le bassiste est gaucher. Comme Macca ; mais ici s’arrête la comparaison. Son attaque sur son manche est autrement sauvage. Chad se frappe constamment la poitrine, comme s’il devait faire son mea culpa, ou se secoue violemment la tête. Il invite l’auditoire à former des ‘round circles’. Sans grand succès ! Il devra d’ailleurs attendre le dernier morceau, « Snake Eyes », pour qu’une dizaine de spectateurs acceptent de le porter audacieusement à bout de bras. De ce concert, on épinglera l’excellente cover du « Hair Of The Dog » de Nazareth. Une bonne entrée en matière. (Pour les photos c'est ici)

Place ensuite à Halestorm. Une batterie imposante trône sur une estrade, au milieu du podium. Jeans de couleur bleue, blouson de cuir noir et body bien aéré, Lzzy déboule sur les planches. Les deux Joe (Hottinger et Smith), respectivement deuxième guitariste et bassiste se plantent de part et d’autre. Le son est nickel. Le light show impressionnant. « Apocalyptic » (« Into The Wild Life ») ouvre les hostilités. Lzzy focalise tous les regards. C’est la star de la soirée. D’ailleurs de nombreux aficionados portent des t-shirts à son effigie. Les compos sont imprimées sur un train d’enfer. La voix de Lzzy est sableuse. Elle change de gratte pratiquement à chaque morceau, mais se sert le plus souvent d’une ‘Jacksons’ de couleur blanche. Pendant « Love Bites (So Do I)», elle lève une main vengeresse puis se met à triturer sa gratte. Ravi, le public applaudit et reprend le refrain en chœur. Avant d’aborder « I Am The Fire », un roadie vient apporter à Lzzy une guitare à double manche. Et elle y étale toute sa technique. Sa dextérité sur ses manches est même déconcertante. Tout au long de « Rock Show » (« The Strange Case Of…»), Joe Hottinger s’autorise un solo de gratte revanchard. Lzzy vient régulièrement affronter son frangin devant ou carrément sur l'estrade, à l’aide de la sienne.

En fin de parcours, Arejay se réserve un solo de batterie de plus de10 minutes. Il utilise des sticks de différentes longueurs et martèle ses fûts en sautant sur place. Un autre show dans le show !  (Pour les photos, c'est )

(Organisation: Ancienne Belgique)

 

 

 

 

Il est 18h30, et la file est déjà longue devant l’AB. Elle commence même à hauteur de l'entrée du Music Village. Vous vous en doutez, le concert programmé ce soir est sold out. D’ailleurs toute la tournée européenne de Kodaline affiche complet. En 2013, la formation avait encore foulé les planches du Bota. A deux reprises. A la Rotonde, puis l’Orangerie. Le supporting act n’est pas précisé sur l’affiche. Il s’agit –renseignements pris– d’un combo espagnol qui répond au nom de L.A.. Et c’est lui qui va créer la (bonne) surprise.

Vu la place prise par l’imposant matos de Kodaline, il n’en reste guère pour cette première partie. Les quatre musicos se placent donc en ligne. Un drummer, coiffé d’un chapeau de cow-boy, un chanteur/guitariste, son bonnet enfoncé sur la tête, un autre gratteur et un bassiste. D’après son site web, le band impliquerait six musiciens. Faut croire que deux d’entre eux sont restés à la maison.  

La voix du chanteur est captivante et évoque tour à tour Bono ou Marcus Mumford. D’ailleurs le folk/rock endiablé et nerveux de L.A. lorgne manifestement vers Mumford and Sons. Lumineers, également. La conjugaison des grattes est lumineuse, digne des meilleurs groupes yankees. L’un des sixcordistes découpe des riffs graisseux, vitaminés, alors que le second arrondit les angles. Et pourtant, le sens mélodique est soigné. En outre, le son est nickel. En 30 minutes, L.A. va dispenser de larges extraits de son album « From the City to the Ocean Side ». En applaudissant chaleureusement le public semble avoir apprécié.

Le line up de Kodaline implique Stephen Garrigan (chant, piano, guitare), Mark Prendergast (piano, guitare) Vinny May Jr (drums) et Jason Boland (basse). Une formation irlandaise dont le début de l’aventure remonte à 2011. Son deuxième elpee, « Coming Up For Air », est paru l’an dernier.  

Le rideau est tiré pour opérer le changement de matériel. Aurait-on droit à une surprise ? Quand il tombe, on remarque la présence de 18 rampes verticales recelant de petites lampes leds qui entourent l'estrade sur laquelle est installé le drummer. Mark dispose d’une belle panoplie de claviers. Stephen change de gratte quasiment après chaque morceau. Il la troque contre un synthé à deux reprises. « Ready » baigne au sein d’un light show aveuglant de couleur bleue. Une des couleurs dominantes du show. L’autre ? La mauve ! Lorsque Stephen débarque, il tourne le dos à l’auditoire, empoigne un tabourin garni de cymbalettes et invite la foule à applaudir. Message reçu 5 sur 5 par le public féminin. Celui des premiers rangs connaît les paroles des chansons et les reprend en chœur. Et quand Stephen lance un ‘Brussels’, les acclamations redoublent d’intensité.

Mais, il y a un problème. L’instrumentation est trop puissante par rapport à la voix de Stephen, qui sur disque, se révèle douce, précise et capable d’envolées magistrales dans les aigus. Un volume sonore tellement excessif, que votre serviteur doit régulièrement s’enfoncer des bouchons (NDLR : de circulation ?) dans les oreilles. Pourtant, lorsque l’expression sonore adopte un profil acoustique ou semi-acoustique, les compos passent parfaitement la rampe. A l’instar de « Way Back When », « Brand New Day », « The one » ou encore « Love like this », que Stephen interprète seul, en grattant sa sèche ou en soufflant dans son harmonica. Et si ses quelques interventions au piano sont superbes, elles sont trop rapidement étouffées par le reste de l’instrumentation. Pourtant, le public est chaud-boulette…

Ainsi, en fin de spectacle les filles, en délire, se mettent à hurler de joie… pendant que les portugaises de votre serviteur essuient les plâtres. D’ailleurs, il n’attendra pas le rappel pour vider les lieux…

(Organisation : Live Nation)

vendredi, 05 février 2016 00:00

Les nouvelles roots du blues…

The Rhythm Junks réunit des vieux briscards issus de la scène blues, roots et jazz du Nord de la Belgique. A l’origine, le line up impliquait Steven De Bruyn, Tony Gyselinck (Toots Thielemans) et le vétéran Roland Van Campenhout. Le trio s’était ainsi produit à l’AB en 2010, dans le cadre de la sortie de l’album « Fortune Cookie ». Et votre serviteur avait eu l’opportunité de rencontrer les deux premiers cités. Depuis Roland a cédé sa place à Jasper Hautekiet (Amiral Freebee).

Célébrant ses 11 années d’existence, la formation vient de publier son quatrième elpee, « It Takes A While ». Et a donc décidé de repartir en tournée pour le défendre. Elle va même assurer le supporting act de Balthazar et de Triggerfinger.

Si la salle n’est pas sold out, elle est copieusement garnie. Posée devant lui, la valise de Steven recèle des tas d’instruments : une panoplie d’harmonicas, des machines pour amplifier le son, un sequencer (qu’il a baptisé synthé graphique) et un looper. Il dispose même d’un ‘omnichord’. Egalement baptisé auto-harpe, cet instrument électronique de construction japonaise ressemble à une gratte sans manche, et il libère des sonorités métalliques analogues.

Dès « How Long », Steven improvise. Il jongle entre ses différents harmos et exploite déjà son micro américain ainsi que de sa loop station, alors que la section rythmique adopte un profil, ma foi discret. L’impro terminée, il adresse un regard à Jasper, dont la basse se met à vrombir. Un peu fort, quand même. Steven est en grande forme. Il sautille ou danse en soufflant dans sa musique à bouche. Coiffé d’un chapeau mou de paille, Tony martèle ses peaux et ses cymbales. Et il est plus que convainquant derrière ses fûts. Le morceau ne dure que 180 secondes sur l’elpee, cette version ‘live’ dépasse les 8 minutes.

« Calling Massala » rend hommage à Massala, une artiste que Steven a rencontré lors d’un festival de jazz à Nairobi (Kenya). Elle apprend la musique à des enfants. Séduit par le projet, il lui a envoyé 150 harmonicas. Et a aussi accordé des cours via Skype à l’éducatrice.

Steven abandonne son harmonica pour empoigner le fameux omnichord, dont il extrait des sonorités vraiment singulières. Tout en donnant parfois de la voix. Et le public d’applaudir sa prestation, à plusieurs reprises.

Place ensuite à « Why Would I Worry », le premier single du long playing. Steven triture les boutons des machines placées devant lui. Il passe de nouveau d’un harmo à l’autre, dont deux imposants qui communiquent une touche blues/roots au morceau, nonobstant le recours à l’électronique. Enfin, pas à travers des beats electro, mais simplement pour servir d’amplification à son instrument de prédilection. Précision quand même, sa voix reste naturelle. Elle n’est ni triturée par un vocodeur ou un quelconque filtre.

« The Game Is Up » atteint sa pleine puissance ; faut dire que la frappe de Tony est particulièrement énergique. Il se réserve son petit solo lors de « Shopping Again ». Pour deux plus anciennes compos, « Hunters » et surtout « Some People » (« Pop Off »), Steven utilise son fameux synthé graphique. Des compos qui font mouche.

« Checking In » lorgne manifestement vers le r&b des Stones. Celui de leurs débuts. Un titre au cours duquel l’harmo libère une belle dose d’agressivité.

Pas de cuivres, comme sur l’album « Pop Off », pour « Join Da Bus » ; mais la version parvient quand même à mettre le souk dans l’auditoire. D’ailleurs, à ce moment précis, l’expression sonore voyage entre la Jamaïque, l’Afrique et la Louisiane…

Steven manipule ses machines pour alimenter « Winter Bones ». Et notamment cet omnichord. Enfin, « Trying To Listen » semble déchiré entre électro et blues/roots, plongeant le mélomane dans une atmosphère empreinte de mystère. Ce qui n’empêche pas les trois musicos de briller sur leurs différents instrus.  

Plus étrange encore, « Headphone City » évoque… dEUS….

Deux titres seront accordés lors du rappel. D’abord le paisible « Ofline Land », compo qui opère un retour aux années 70 voire 80. Puis « Best Kept Secret », un blues fangeux mais sans gratte. Une invitation à naviguer dans le Delta, pour sillonner le bayou, en barque, sous le regard sournois des alligators, qui rêvent sans doute de croquer ces Rhythm Junks

(Organisation : Ancienne Belgique)

La release party organisée par Solkins, dans le cadre de la sortie de son Ep, « Gold », se déroulait salle Jules Bastin à Waterloo. D’une capacité de 250 places, cet endroit est généralement réservé aux conférences et congrès. Elle n’est donc pas conçue pour les concerts ; donc le groupe a dû investir pour disposer de matériel de sonorisation et d’un light show. Ce qui lui a coûté un pont. Enfin, consolation, ce soir, le spectacle est sold out. Il a même fallu refuser du monde. Que les déçus se rassurent, le combo va écumer des tas de salles et se produire lors des festivals estivaux, en 2016

Solkins est né en 2012. Un quatuor réunissant Maxime Honhon (Electric Chateau, Konoba) à la guitare et au chant, Grégory Bourguignon (NDR : d’ordinaire, ce maître pâtissier manipule les platines) aux drums, Maxime Simon (Whylanders, Konoba) aux synthés et aux machines ainsi que Thomas Maisin à la basse. A son actif trois Eps : « The Descent » (2012) « The Ascension » (2013) et bien sûr « Gold », un disque découpé en 5 pistes que le band qualifie de ‘gold pop’. Vainqueur du tremplin organisé par l’Inc' Rock, il est également devenu le coup de coeur RTL-TVI, dans le cadre des Wallos de Namur, en 2014.

Une toile est tendue devant la scène. Elle doit recevoir une projection cinématographique ; un peu dans l’esprit du film ‘Dance, Dance, Dance’ d'Arsenal. Trois clips sont prévus : « Someone To Blame », « Old Trees » et « People Want Gold ». Avant que le premier ne débute, le tocsin sonne. Ce qui permet d’atténuer quelque peu le brouhaha dans la salle. Qui se mue alors en applaudissements. Un bras couvert de paillettes dorées émerge. Puis, Maxime, torse nu. Le graphisme est soigné. Tels des dieux sortis de leur boîte, les quatre compères empruntent la voie lactée. Proche de celle de Nicola Testa, la voix est atmosphérique. Une femme et son nouveau-né apparaissent. Les sonorités electro remplacent les nuages. Les paillettes dorées se collent aux corps et les reconstituent. Le chaos est terminé. On revient alors sur la Terre, passablement marqués. Ovation dans l’auditoire.

 « Old Trees » nous entraîne au sein d’un hôpital psychiatrique. Un infirmier alimente une dame installée dans une chaise roulante. Elle envoie son plateau dans le décor. Un camping-car stationne. Le chauffeur est venu lui rendre visite et l'emmène. Le voyage est long et s’achève sur la plage.

« People Want Gold » est né d’une collaboration avec un vidéaste allemand qui réalise des vidéos 'timelapse' (NDR : un effet spécial né de l’accélération du flux des images, réalisé lors de la prise de vues ou en postproduction, spécifique au cinéma). Des étoiles, un coucher de soleil et des nuages défilent… on quitte la planète pour la stratosphère. Et plus vite qu’on ne le pense…

La toile se relève. Le batteur est installé en fond de scène sur une estrade. Ce drummer va capter toute l’attention durant toute la durée du show. A cause de ses mimiques si caractéristiques et de ses mouvements de frappe. Une forme de mise en scène… naturelle. Le bassiste s’installe à sa droite, le préposé aux synthés et aux machines, de biais, du même côté (NDR : il a une belle moustache, digne des ‘Brigades du Tigre’) et le chanteur/guitariste au centre. Les musicos de Solkins portent des vêtements pailletés d’or... On se croirait au carnaval de Venise, mais sans les masques.

Petit problème technique de disque dur. Il est rapidement résolu. Des cordes envahissent le début d'« It never comes ». Une voix semble émaner de l'au-delà. Les synthés émettent quelques sifflements. Le light show, impliquant des stroboscopes, est aveuglant. La section rythmique est solide. La voix de Max est vraiment particulière. « People Want Gold » nous replonge dans l’atmosphère de la vidéo. Mais, emporté par les sonorités de claviers, on ferme les yeux pour pénétrer dans une quatrième dimension où tout n’est plus que dorures et velours… et lorsque le refrain entre dans votre cortex, il ne vous vous lâche plus. « Small Things » est un morceau plus dansant, toujours bien souligné par les claviers. Deux nouvelles compos : « MySelf  » et « Routine ». Deux plages paisibles et aériennes qui permettent de refaire le plein d’énergie. Dont bénéficie « Someone To Blame », une compo qui macère dans une ambiance écrasée par les percus et envahie de sonorités de claviers, alors que la voix de Maxime Honhon, à la fois harmonieuse, accrocheuse et démoniaque, reprend son envol. « Space » est une chanson dédiée aux réfugiés.

Morceau pop/rock spasmodique, « Time Goes By » incite à remuer le bas des reins. Maxime semble enfin détendu et se libère. Il invite la foule à se lever. Et à le soutenir dans son ‘crowdsurfing’. La vague humaine y consent. « The Ascension » est balayé par un solo concis mais irrésistible aux percus, un morceau final qui brille de mille feux…

En rappel, « Old Trees » bénéficie du concours de Marcella Di Troia et Pierre Lateur (NDR : respectivement chanteuse et guitariste de Black Mirrors) ainsi que de la vocaliste Caroline Bloukiaux (Metropolitan Gallery). Les deux filles vont se charger des chœurs. Les yeux de Marcella ne sont pas soulignés d’une ligne noire. Sa voix est puissante. Pierre dispense quelques riffs bien sentis. A vous flanquer la chair de poule. Et le spectacle de s’achever par « Flowers », une autre nouvelle compo. La ‘release party’ de « Gold » valait manifestement son pesant d’or. Même que Maxime Honhon en avait la larme à l'oeil.

(Organisation : Solkins)

mercredi, 03 février 2016 00:00

Tout le monde en a pris pour son grade…

L’édition 2016 du festival Propulse débute ce mercredi 3 février. C'est un peu l’équivalent de l'Eurosonic, mais il se déroule en Belgique ; un événement destiné à mettre en vitrine les artistes noir jaune rouge.

Lieutenant est un quintet liégeois drivé par le chanteur/guitariste Laurent Van Ngoc. A l’origine, la formation puisait allègrement ses influences dans la pop acoustique anglo-saxonne (Simon & Garfunkel, Love, Belle & Sebastian, Kings of Convenience) ; et les lyrics étaient torchés dans la langue de Shakespeare. Puis au fil du temps, celle de Molière a pris le relais, afin de mettre davantage les mots sur les émotions. Faut dire que les musicos s’intéressent également à toutes les formes d’art. Et notamment la littérature, le cinéma ainsi que la peinture. Qui constituent également une source d’inspiration de leur ‘songwriting’. Le combo vient de publier un premier opus, « Au Coeur De L'Arène », un disque qui a bénéficié du concours de Thomas Belhom (Tindersticks, Calexico) à la mise en forme. Pour concocter ce concept album, les musicos ont également mis en commun leurs propres influences, qui oscillent du jazz au classique, en passant par le folk et la pop. 

Outre le leader, le combo implique le pianiste/bassiste Philippe Lecrenier, le drummer Pierre Mulder, le gratteur/clarinettiste Vincent Hargot et la violoniste (NDR : très sexy, par ailleurs) Anne-Claude Dejasse. En ‘live’, le combo est enrichi de trois autres instrumentistes : la violoncelliste Aurélie Potty ainsi que les violonistes Damien Chierici et Arno Polet (alto). De quoi former une parfaite section de cordes. Ils sont huit sur l’estrade.

Juste au dessus de la table de mixage, quatre toiles sont exposées. Sur scène, le décor est soigné, à l’instar de la pochette du long playing. Un texte en slam est déclamé sur fond de gratte, avant que le band n’attaque « Ecume ». Le discours militant achevé, Laurent se plante devant le micro. Les accords de guitare sont presque classiques. La musique est empreinte de douceur. Et les textes incitent à poser une réflexion sur l’égoïsme de notre monde contemporain : ‘L'homme moderne abandonne le compromis pour embrasser l'utopie ; il noie ses angoisses dans l'absolu’…

« Tout est écrit » baigne au sein d’un climat balkanique et manouche, en même temps. A cause de la clarinette. Les cordes communiquent un sentiment de mélancolie. Les chœurs prennent leur envol. Vers l’Est. Comme ceux de l'Armée Rouge. Pour les militaires, c'est le même combat. Une guérilla éclate entre les cordes et cette clarinette ; mais aucun belligérant n’arrive à prendre le pouvoir. « Manège de fin d'un monde » est balisé par les ivoires. Laurent a abandonné sa gratte. C’est le Lieutenant (NDR : le capitaine ?) du navire ; et il dirige le périple (NDR : la croisière ?) de sa voix et de ses mains, alors que l’embarcation est bercée par les cordes languissantes d’Anne-Claude…

Les percus s’agitent tout au long de « L'épine au fond du coeur », compo pour laquelle Laurent a récupéré sa guitare semi-acoustique et qui s’achève en force par la conjugaison des interventions de clarinette et de cordes.

Des cordes qui se déversent sur « Océan De Pluie » et se chamaillent avec les percussions, avant que le violoncelle ne reprenne le flambeau, au sein d’un climat symphonique. Anne-Claude, qui est venue épauler Laurent aux vocaux, rencontre un léger problème de micro. Un nouveau texte est déclamé avant que les ivoires n’installent une atmosphère propice à la « Peur ». Et lorsque le titre commence à s’animer, c’est pour opérer un retour vers les Balkans, avant un retour au calme. Et le set de s’achever en beauté par « Le coeur de l'arène », morceau qui génère une lueur d’espoir… Ce soir, tout le monde en a pris pour son grade…

(Organisation : ProPulse)

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