Yuksek revisite Laurent Voulzy…

Le musicien, compositeur, réalisateur et producteur de musique électronique Yuksek revisite « Cocktail chez mademoiselle », le titre de Laurent Voulzy paru en 1979 sur son album « Le cœur grenadine ». Il en propose une relecture retro futuriste, groovy et…

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J’ai l’air d’une brute, mais… Spécial

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Lorsque nous taillons une bavette ensemble, quelques heures avant son fantastique concert à l'Ancienne Belgique, le 24 mars, Henry Rollins en et encore à pester contre Oasis. Ses nouveaux musicos (les trois ex-Mother Superior) lui ont élaboré une description de la prestation accordée la veille –également à l’AB– de la troupe aux frères Gallagher ; et ce n’était pas très avantageux.

« Moi ça me fout les boules d’entendre un gars toiser son public sur scène » assène le tonique Henry. « Surtout que celui-ci a payé pour le voir. J'aime bien les compos d'Oasis mais je ne supporterais pas de me retrouver dans la foule devant un mec qui chante en mâchant son chewing-gum et reste quasi-immobile, les mains dans le dos, pendant tout le concert. Il prend les gens pour quoi? »

Evidemment, et sans du tout vouloir lui cirer les pompes, Rollins, quand il se produit en ‘live’, c'est toujours pour offrir un maximum aux gens qui viennent le voir. Donc, il se défonce, il donne tout ce qu'il a dans le ventre. « Si je ne fais pas comme ça, j'ai l'impression de me planter, de filer à côté de mes pompes et, à la limite, de tromper les gens. Et ça, purée, ça me ferait mal »

On n'a pas cru déceler la moindre démagogie dans ce genre de propos. Le mec a toujours été du genre réglo –et il est quand même là depuis vingt balais. Il n'a jamais accepté de s'asseoir sur ses valeurs pour faire du beurre. « Ce qui me branche, c'est la création et la réalisation d'un album ou d'un bouquin, pas le résultat final. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle je passe sans cesse de l'un à l'autre, mais que je ‘produis’ sans arrêt... »

Très expansif et percutant sur les planches, Rollins est pourtant un type très renfermé. « J'aime la solitude. C'est mon équilibre. J'ai besoin d'être seul quand je bosse, j'ai besoin de ce calme : de cette espèce de recueillement qui permet d'aller au fond de soi. J'ai l'air d'une brute mais je suis un type qui analyse tout, qui décortique son comportement et démonte ses propres mécanismes. Pouvoir être très spontané et très réfléchi à la fois, c’est l'attitude que globalement, j'aime bien ».

On le sait, Rollins se multiplie. Quand il ne donne pas dans le hardcore furieux (NDR : cf. son dernier cd, une vraie bombe !) il écrit des bouquins, des poésies (intenses, hein, mais faut vraiment avaler...) ou il se commet dans des séances de ‘Spoken words’. Et, quand il en a l'occasion, il joue la comédie au cinéma (un rôle très concluant dans le ‘Lost Highway’ de David Lynch). « Je ne me pose même pas la question de savoir si j'ai raison. Je le fais, c'est tout. Simplement, j'en ai envie et ça me ressemble. Incompatible de jouer du hardcore et d'écrire des poèmes? Ce serait débile de le prétendre. Au contraire, c'est très complémentaire. Moi, ça me fait du bien et ça me libère de ce que j'ai ‘dedans’. Si ça branche aussi les gens de marcher avec moi, tant mieux! »

Article paru dans le n° 82 du magazine Mofo d’avril 2000.

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