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Un mélange de nature et de consumérisme? Spécial

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Fondé en 1995 par le compositeur, guitariste et leader spirituel, Tom Cullinan et le bassiste, Sean Newsham, Quickspace a perdu en chemin son Supersport, puis tous les autres musiciens. Qu'ils ont remplacé assez facilement, il faut le souligner, mais sans que la musique ne souffre de ces changements de line up. Sean est, en outre, propriétaire du label Kitty Kitty Corps. Un atout supplémentaire pour ce toujours quintette londonien, qui mériterait un autre statut que celui de culte underground. Et leur dernier album, " Precious falling ", sorti l'an dernier, en est la plus belle illustration. Tom et Sean à l'interview, c'était donc plus qu'un choix, mais une nécessité…

Pourquoi Quickspace a-t-il perdu son épithète Supersport, en 1996 ?

S : Parce qu'il était grand temps de l'éliminer. De toutes manières, les journalistes l'auraient fait, un jour, à notre place. Les gens ont une tendance naturelle à raccourcir un nom dès qu'il leur semble un peu trop long…

T : Au sein du groupe, on devisait rarement de Quickspace Supersport, mais plus simplement de Quickspace. En fait, cette épithète ne servait rien. Le nom était trop élaboré. Mais ce que je n'ai jamais trop bien compris, c'est pourquoi le public ne l'a pas laissé tomber avant nous…

Qu'est-ce qui a fondamentalement évolué au sein du groupe, depuis deux ans ?

S : Notre âge. Nous avons deux ans de plus. Mais nous avons aussi enregistré le remplacement de quelques musiciens, ce qui a inévitablement entraîné une évolution de notre style musical.

T : Le premier line up a donné tout ce qu'il avait dans le ventre. Nous affichions des attitudes différentes, notamment au niveau des besoins et des ambitions. Aujourd'hui, nous sommes passés au chapitre suivant. Au départ, on a imaginé Quickspace comme un ensemble solidement défini, par une structure de base, autour de laquelle des tas d'invités pourraient se joindre, au gré des circonstances. Un peu comme un groupe à géométrie variable. Finalement, ce projet a toujours été plus solide que nous ne le pensions. Mais ces changements de line up ne sont pas toujours faciles à gérer, même s'ils se révèlent, au bout du compte, plutôt enrichissants pour permettre à une formation d'évoluer…

S : Nous avons eu de la chance, car ces perturbations ont été très bénéfiques ; surtout à l'esprit d'équipe…

The Faith'n Healers était le groupe précédent de Tom, un groupe à vocation plus métallique, plus heavy, à la limite du grunge. Avec le recul, comment évalues-tu cette période ?

T : On s'amusait beaucoup, rien qu'à brancher une guitare et à en tirer le meilleur parti possible. On faisait tout ce qu'on voulait. Enfin, presque. Le plus possible, quoi. Mais au bout d'un certain temps, on doit pouvoir s'arrêter et se remettre en question. Sans quoi on tombe dans la routine…

Comment réagissez-vous face aux fréquentes comparaisons, effectuées dans la presse, entre la musique de Quickspace et celle de Stereolab ?

S : Ce sont les élucubrations de journalistes stupides…

T : C'est vrai qu'on en a marre de toutes ces comparaisons primaires. Je suppose que c'est par fainéantise que les journalistes cultivent ce type de comparaison. Et nos copains de Stereolab partagent certainement notre avis, à ce sujet… Il s'établit souvent une certaine sympathie entre les groupes qui appartiennent au même label. Autrefois, nous les rencontrions régulièrement. Mais aujourd'hui, nous ne nous voyons presque plus. Nous sommes cependant toujours en bons termes avec eux. Mais en général, lorsqu'ils sont en studio, nous sommes en tournée, et vice versa…

Peut-on dire que la musique de Quickspace est à la fois psychédélique, cosmique et visionnaire ?

T : Ca fait beaucoup de choses à la fois ! Je ne pense pas qu'elle soit visionnaire, même si je reconnais qu'on y voit beaucoup de choses (rires)…

Lesquelles ?

S : En fait, nos observations sont plus hallucinatoires que visionnaires. Nous ne sommes pas des prophètes. C'est un exercice difficile, parce qu'il exige un travail à la limite du monde au sein duquel on vit. Visionnaire veut dire voir quelque chose, à moins que quelqu'un d'autre devine ce que vous pressentez. Je sais ce que je veux dire, mais je parviens difficilement à l'exprimer. En fait, c'est un sentiment qui vous tombe dessus sans crier gare, et lorsque vous vous en apercevez, vous en faites ce que bon vous semble. Finalement, c'est un peu l'antithèse de la perspective visionnaire. Nous avançons à tâtons, en espérant qu'une idée émerge. Et lorsqu'elle n'est pas bonne, nous l'écartons et remettons notre métier sur notre ouvrage…

Apparemment, vos textes n'ont qu'un rôle secondaire au sein de vos chansons. Une explication ?

T : C'est exact ! Pour nous, ils doivent simplement enrichir les mélodies, pas les supplanter. Si on met trop l'accent sur les paroles, ils volent la vedette à la mélodie. Ce qui est judicieux pour Bob Dylan, Léonard Cohen, et ce type de chanteur, ce n'est pas notre truc. Ce qui nous intéresse le plus, c'est le son des instruments dans leur ensemble. L'orchestration si tu préfères. Ni les paroles, ni l'instrumentation ne peuvent devenir envahissantes. Nous recherchons la complémentarité de toutes les composantes de notre musique, y compris les parties vocales…

Quelle place réservez-vous à l'improvisation dans votre musique ? Live ? Et en studio ?

T : L'improvisation est une technique merveilleuse. Mais en général, nous n'y avons recours que " live ". En fait, lorsque nous improvisons en studio, c'est pour écrire de nouvelles chansons. Mais en public, nous apportons un plus à la chanson, plutôt que de la transformer. Pour être honnêtes, nous ne sommes pas des experts dans ce domaine. Nous avons besoin de structures ; l'impro se résume à donner la répartie instrumentale. Mais en général, nos standards, sont assez figés.

S : Disons que nous improvisons endéans certains paramètres bien définis…

Pourquoi y a-t-il deux versions différentes de " Quickspace happy song ", sur votre dernier album ? Est-ce un exercice de style ?

S : Non, non, ce ne sont pas deux versions différentes d'une chanson. Ce sont deux chansons différentes !

Pourquoi le mot " mountain " revient régulièrement dans le titre de vos chansons ?

T : Parce qu'il s'agit de la même chanson interprétée différemment. Que ce soit " The precious mountain ", " The mountains wolves " ou " Goodbye mountain ". La mélodie est identique. La première composition est la version originale. Plus lente, la deuxième se déroule comme une bande son, avec des cordes superposées aux claviers. La troisième est une adaptation folk un peu loufoque, que Shaun et moi même avons agrémentée de petits gadgets insolites, et notamment des clochettes…

Est-ce que la deuxième version de " Precious mountain ", enregistrée en 1997, est un hommage à Enio Morricone ?

T : Oui, on aime beaucoup la bande sonore cinématographique, et en particulier celle d'Enio Morricone.

Pas encore eu l'idée d'en composer ?

S : Si, mais jusqu'à ce jour, nous n'avons pas eu de proposition concrète pour y être associée.

Vous avez participé à l'émission de John Peel en octobre 98. Une bonne expérience ?

T : Pour être honnête, pas vraiment ! Nous adorons John Peel, c'est quelqu'un de formidable, mais cette aventure fut loin d'être une réussite.

Pourquoi ?

S : En fait, nous souhaitions réaliser quelque chose de nouveau. Mais nous sommes beaucoup trop habitués à évoluer dans notre studio. Aussi, lorsque nous ne sommes plus dans nos meubles, nous avons d'énormes difficultés à tenir la rampe…

On ne doit donc pas espérer de " Peel session " consacrée à Quickspace ?

S : Non, le résultat était nettement insuffisant, et puis surtout le son était trop terne. Cette expérience reste pour nous un échec…

Les illustrations de la pochette de votre album sont exclusivement consacrées à des arbres. Vous avez un message écologiste à faire passer ?

T : C'est assez long à expliquer. En fait, tous les membres du groupe rêvent d'un monde plus clean. Mais paradoxalement, nous continuons à utiliser des camions, camionnettes ou empruntons des avions pour nous déplacer. On aggrave, en quelque sorte, la pollution. Nous sommes des consommateurs, et par conséquent nous serions hypocrites de nous proclamer de purs écologistes. Evidemment, nous souhaitons, au plus profond de nous même, que le monde soit moins pollué. Mais pour atteindre cet objectif, il faudrait que les gens au pouvoir se préoccupent sérieusement du problème. A notre niveau, nous n'avons aucun pouvoir. Nous aimons les arbres et la nature. Quickspace est en quelque sorte un mélange de nature et de consumérisme…

Sean tu es le propriétaire du label Kitty Kitty Corps. Tu le réserves uniquement à Quickspace ?

S : Non, non. Novak et Ligament viennent d'ailleurs d'enregistrer un nouvel album en nos studios. Des disques qui devraient sortir début 99. Tout comme celui de Penthouse, d'ailleurs, un groupe qui après avoir transité par quelques labels est finalement atterri chez Kitty Kitty Corps. Au départ, la raison d'être de ce label était de soutenir Quickspace; mais au fil du temps, nous avons changé notre fusil d'épaule, en y adjoignant d'autres formations, en leur permettant de travailler dans nos studios, en enregistrant leur création, en sortant leurs disques, en faisant leur promotion, en leur donnant des conseils, et en assurant le suivi. Tout ce que nous pouvons faire pour les aider. De manière à ce qu'ils puissent réaliser leur objectif. C'est une réelle satisfaction pour nous de pouvoir aider d'autres artistes. Parce que chaque disque a sa valeur intrinsèque, ses propres mérites. Et j'en suis très heureux.

Pas trop difficile de cumuler les fonctions de manager, de production et de musicien ?

S : Ce job est full time, et on a absolument intérêt à bien gérer son temps. Heureusement que je peux compter sur Tom. Lorsque je me consacre à un groupe qui travaille en studio, Tom vaque à d'autres occupations, comme par exemple celle de préparer la sortie de l'album. On se relaie constamment en apportant mutuellement notre propre expérience. Une anecdote ? Lors de l'enregistrement de l'album de Novak, il se tapait la cuisine…

Quelques réactions bien tranchées :

Tortoise ? Bon, jazzy.

Labradford ? Connais pas !

Mogwai ? Dynamique.

Spacemen 3 ? Une réelle source d'inspiration !

Sonic Youth ? De la merde, pardon, de l'art rock !

La new age ? De la musique pour néo hippies !

Neu, Can, Faust et le " krautrock " en général ? Germanique !

Merci à Vincent Devos

(Version originale de l'interview parue dans le n° 71- mars 1999 - de Mofo)

 

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