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Reprendre du poil de la bête Spécial

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Entre folk et pop, chorales et orchestrations symphoniques, l'ombre de ce gros nounours new-yorkais se dévoile. En provenance du district de Brooklyn, il y a quelques mois que les quatre musiciens de Grizzly Bear traversent le monde pour propager leur bonne nouvelle. Aussi, le samedi 11 novembre, l'équipée fait-elle étape à Bruxelles. Ce soir-là, comme toujours, le concert  du quatuor est magnifique. Encore une fois, on frôle le rêve éveillé. Mais dès le lendemain, le désenchantement supplante l'émerveillement. En cause, la réception d'un communiqué officiel du label hébergeant le groupe : 'Les Américains de Grizzly Bear ont été contraints d'annuler le restant de la tournée européenne. En effet, dans la nuit de samedi à dimanche des malfaiteurs ont dérobé l'entièreté de leur matériel entreposé dans leur véhicule, garé à quelques pas de leur hôtel bruxellois.' Dans ces conditions, il y a fort à parier qu'ils se souviendront longtemps de leur passage en Belgique. Pas pour de bonnes raisons, certes. Mais ils s'en souviendront. Aujourd'hui, Grizzly Bear doit retrouver des instruments et repartir de l'avant... Récit d'une rencontre antérieure à cette étrange péripétie.

Le grand public connaît encore mal Grizzly Bear. Pouvez-vous nous retracer votre histoire, vos premiers ébats musicaux ?

Trois ans auparavant, seul dans sa chambre, Edward a réalisé quelques enregistrements sur le logiciel Pro Tools. A l'origine, il se faisait plaisir, ne défendant aucune ambition mercantile. Ses chansons étaient pour lui, tout simplement. Une petite structure indépendante a finalement décidé du publier son travail. C'est à partir de ce moment que l'idée de former un groupe a commencé à germer dans son esprit. Nous sommes donc arrivés à ses côtés pour défendre ce premier album artisanal  (« Horn of Plenty ») sur scène. Mais, en concert, la texture sonore des chansons était fort différente. Nos représentations scéniques ont largement contribué à l'évolution du projet. Cette première tournée a donc engendré les bases d'une nouvelle direction artistique pour le groupe. A partir de là, chacun a contribué aux avancées du projet. Après avoir défendu ce premier album, nous avons entrepris l'enregistrement de « Yellow House » en commençant à travailler sur nos divers apports. En écoutant les deux albums, on peut aisément percevoir les deux facettes de la formation : le Grizzly Bear solo et le groupe Grizzly Bear.     

Sur scène, jouez-vous encore les morceaux de « Horn of Plenty », votre premier cd ?

Nous jouons toujours ces chansons sur scène. Mais, musicalement, on s'éloigne considérablement des versions proposées par ce premier album. A la base, ce disque était le projet personnel d’Edward. Finalement, c'est devenu sa principale obsession. Personne ne l'a vraiment poussé à former un groupe. Mais la volonté de donner vie à sa musique était très forte. Désormais, chez Grizzly Bear, chacun apporte son savoir-faire. Toutes les chansons d'Edward traitent de sujets intimes. Mais étrangement, ses textes nous parlent également. Chaque membre du groupe ressent ainsi une implication personnelle au niveau du message véhiculé par une chanson. 

Sur ce deuxième album, Grizzly Bear s'est mué en une belle chorale expérimentale. D'où vous vient cette sensibilité ?

Quand Edward a commencé à travailler sur les bases du premier album, il expérimentait énormément. A la base, il est surtout un chanteur ou un vocaliste, c'est sans doute le terme le plus approprié... Il a grandi dans une famille au sein de laquelle la musique tenait une place essentielle. Pourtant, il n'a jamais vraiment étudié la musique. Mais il baignait dans un univers musical permanent. Alors voilà, on retrouve peut-être dans nos structures des couches sonores entendues chez les Beach Boys ou Van Dyke Parks. Nous avons toujours été fascinés par ce genre d'orchestration. Nous aimons enjoliver la pop. Grâce à la technique du 'multi-tracking', Grizzly Bear prend des allures d'orchestre. On cherche à accumuler les couches sonores : six ou sept parties de guitare, trois parties au piano, trois parties à la batterie, etc.

Chaque écoute de votre dernier album permet de déceler de nouvelles subtilités, des détails harmoniques passés inaperçus quelques minutes auparavant ? Est-ce la conséquence d'une approche musicale maniaque et méticuleuse ? 

Lors de la production de « Yellow House », nous avons accordé une importance démesurée à des questions de détail. Nous étions vraiment impliqués dans l'objet de notre création. Certaines personnes nous ont pris pour des fous, des détraqués. Nous étions réellement obsédés par le moindre détail touchant aux structures de nos chansons. Ce qui explique en grande partie le sentiment ressenti à l'écoute du disque. Cette recherche sur le son constitue certainement une des clefs de ce nouvel album.

Comment décririez-vous votre style musical ? Certains journalistes vous collent une étiquette de formation folk. Quelle est votre vision des choses ?

Pour définir notre musique, le terme 'pop orchestrale' peut convenir. Nous avons une assise tournée vers le jazz. D'ailleurs, notre batteur, Christopher Bear (NDR : aucun lien avec le Grizzly !), est un musicien talentueux dans le domaine du 'free jazz'. La musique de Gil Evans nous impressionne également. Dans ses compositions, les arrangements sont naturels. C'est une musique précise, complexe mais cela n'entache en rien son accessibilité, son côté humain. D'autres éléments viennent aussi enrichir le spectre musical de Grizzly Bear. Parlons donc de 'pop orchestrale' !

Vous êtes originaires de New York, de Brooklyn précisément. C'est une métropole cosmopolite, extrêmement vivante, toujours en mouvement. Pensez-vous que cette atmosphère particulière a des répercussions sur votre musique ?

Sans doute, oui... En même temps, c'est une influence abstraite, quelque chose de difficile à cerner. A New York, les habitants sont quotidiennement exposés à la culture, à la musique. A chaque instant, il y a une ouverture sur l'art, sur le monde, des choses à apprendre. A force de tourner à travers le monde, on commence à apprécier cette facette de New York. Cette multiculturalité est très rare, très difficile à trouver dans d'autres villes. 

Cependant, vous avez décidé d'enregistrer votre album en dehors de New York...

Le disque a été enregistré à Boston, dans la maison de la mère d'Edward. En fait, cette maison, c'est la 'Yellow House' de son enfance. Dans le livret qui accompagne le disque, on trouve des photos d'une vieille bicoque. Il s'agit d'une représentation. Ce n'est pas la maison en question. La 'Yellow House' était beaucoup plus belle ! Nous sommes restés là-bas pendant un mois. Notre budget était trop limité pour passer autant de temps en studio... Pour revenir sur la potentialité d'influences externes sur notre musique, il est certain que cette maison a généré une atmosphère particulière, jouant incontestablement sur les ambiances sonores du nouvel album.

 

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