La pop sauvage de Metro Verlaine

Un coup de foudre, et puis le romantisme comme mode de vie, Metro Verlaine est avant tout une histoire de passion. Fondé en 2013, après un voyage à Londres qui a laissé des cicatrices et un sale goût de ‘lose’ au fond de la gorge, l'histoire de Metro Verlaine…

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Les réjouissances mélancoliques Spécial

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Cheveux noirs, teint pâle, regard songeur, Lauren Hoffman tient la déprime en otage. Normal. A 17 ans, elle s'était fait voler la vedette par la jeune Fiona Apple. Depuis, son monde s'est renversé. Aujourd'hui, elle cherche à le retrouver. Et tous les chemins sont bons pour se refaire une santé. Le moral de Lauren au beau fixe, nous profitons d'une éclaircie dans ce regard noir pour lui poser quelques questions sur sa carrière, sur « Choreography », son dernier album. L'art d'écrire la danse se chante ici. A l'ombre des jours heureux.

Tu as commencé la musique très jeune, à l'âge de 17 ans. Quelles sont les principales difficultés rencontrées par un artiste qui commence aussi jeune ?

Pour moi, la plus grosse difficulté résidait essentiellement dans ma propre approche des choses. A l'époque, je me cherchais vraiment. Ma personnalité peinait à éclore. Parallèlement, il y avait de plus en plus de personnes qui me prêtaient attention. Cette confrontation entre la quête de ma personnalité et la sollicitude du public ne m'a pas été très favorable. Cependant, avec du recul, je pense que la clef de cette situation est davantage à chercher dans un manque de maturité.

A cet âge-là, est-ce que l'on se lance dans la musique de son plein gré ? Etait-ce ta seule volonté ?

Je dois reconnaître que mon père m'a beaucoup soutenue. A l'époque, il travaillait dans l'industrie musicale. Mais ce n'était en aucun cas son choix. La décision finale m'est revenue. Choisir d'embrasser une carrière de chanteuse n'est pas évident... surtout à 17 ans. Cependant, on peut dire que mon entourage m'a encouragée à écrire des chansons, à jouer de la musique.

Dans tes différentes biographies, on peut lire que tu étais une grande amie de Jeff Buckley. De quelle nature était votre relation ?

Une connexion très puissante existait entre nos deux personnalités. Certaines analogies de l'existence nous ont réunis. Je ne venait de nulle part et me retrouvais finalement signée sur un gros label (NDR : Virgin Records). Pour sa part, il était quasiment inconnu. Puis, soudainement, il a accédé au rang de star incontournable. Chaque fois que nous nous sommes vus, l'entente était parfaite. Mais il était si souvent sur la route... Notre relation n'en était pas moins solide. C'était mental, presque spirituel... A sa mort, une part de moi a également disparu...

Depuis 1997, tu n'as composé que trois albums : « Megiddo » en 1997, « From the Blue House » en 1999 et, sept ans plus tard, nous découvrons enfin « Choreography ». Comment expliques-tu ton retour après une absence aussi longue ?

Personnellement, je n'ai pas vraiment d'explication. C'est l'ordre naturel des choses. Et puis, quand on y pense, trois albums en dix ans, c'est exactement le même cheminement que celui de Fiona Apple. Alors quoi ? En quoi ce temps d'attente entre mes disques serait-il trop long ? Je peux vous affirmer qu'il ne s'agit pas d'une stratégie commerciale ! Après mon deuxième album, j'ai vécu une année complète de dépression nerveuse. Après cet épisode tragique, j'ai passé deux années à l'université. Suite  à ce passage studieux, j'ai pris mon temps pour réfléchir, envisager des perspectives d'avenir. Pendant deux ans, j'ai composé, écrit de nouvelles chansons et cherché les meilleures façons d'aborder et de penser ma musique. Je me suis alors concentrée sur l'enregistrement de « Choreography ». Pendant un an, j'ai enregistré, réenregistré pour, enfin, arriver au résultat final. Après cela, j'ai démarché auprès de différents labels... Et nous y voilà : sept ans d'absence !

Ton nouvel album s'intitule donc « Choreography ». Quel est son sens profond ? Est-ce un clin d'œil à ces sept ans d'absence ?

La signification du titre de mon nouvel album n'a pas de lien direct avec cette absence prolongée. « Choreography » a un sens un peu obscur, difficilement saisissable à premier abord. Une des raisons d'être de ce titre repose dans sa prononciation : « Choreography », ça sonne comme « Pornography », mon album préféré de Cure. Plus largement, il s'agit d'un hommage à mon passage à l'université. Là-bas, j'ai étudié la danse, les chorégraphies et toutes ces choses qui m'ont donné l'envie de poursuivre et d'enregistrer ce nouvel album, d'être une artiste au sens noble du terme. Pour moi, « Choreography » est un mouvement dans l'espace. Je considère que c'est la même chose pour mes chansons. En appelant ce disque « Choreography », je révèle donc une part substantielle de mon univers musical.

Ton album est signé chez Fargo, un label parisien. Comment expliquer cette signature sur un label français ?

Ils ont toujours apprécié mon travail. Et, pour ma part, je suis toujours heureuse de venir présenter mes chansons en Europe. En ce sens, on peut affirmer que cette décision est naturelle. J'avais déjà entendu parler du label auparavant. Lors de précédents voyages en France, certaines personnes me disaient qu'il s'agissait d'un excellent label. Alors, quand ils sont venus me trouver en me demandant de signer mon disque chez eux... Je n'ai pas hésité !

Ton nouvel album s'ouvre sur « Broken ». Pourquoi as-tu choisi cette chanson d'ouverture comme single ? L'entrée en matière commence ainsi par un tube. Est-ce un choix conscient ?

En réalité, ce n'est pas un single ! Cette chanson est très populaire sur ma page My Space. Pour l'instant, je peine à faire sortir mon disque aux Etats-Unis. L'album vient de paraître en Europe par l'entremise de Fargo. Donc, aux Etats-Unis, il n'y a pas d'album et par conséquent, aucun single. Ici, en Europe, je ne pense pas qu'ils vont sortir un single en particulier. Mais, au final, cette décision revient au label. Les gens qui y travaillent savent ce que les gens aiment.

La plupart de tes chansons sont empreintes d'une mélancolie tenace. As-tu l'impression d'être mélancolique ?

C'est naturel d'être heureux et malheureux de façon équivalente. En fait, il existe des choses merveilleuses dans les moments les plus tristes de l'existence. C'est très paradoxal, mais parfois, je ressens une joie profonde d'être malheureuse. Cela me permet de découvrir des émotions profondes, très intenses.

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