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Dérèglement des machines intérieures Spécial

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A 27 ans et déjà une belle carrière dans son Québec natal, Ariane Moffatt nous importe enfin ses états d'âmes et ses bidouillages éclectiques. Figure de proue d'un nouveau genre, le R'n'G, autrement dit le Rhythm'n'Grunge, elle apporte dans ses valises « Le cœur dans la tête », un album qui rappellera à l'ordre tous ceux qui pensaient jusqu'ici que la scène québécoise se limitait aux gens qui hurlent sans avoir grand chose à raconter.

Quel est ton parcours et comment en es-tu arrivée à avoir « le cœur dans la tête » ?

J'ai commencé à chanter au lycée. J'avais un prof super stimulant et stimulé qui nous a poussébs à faire des comédies musicales et la première fois que j'ai chanté, j'ai tout de suite senti l'électricité qui me donnait l'envie de reproduire cet effet. J'ai étudié en chant-jazz et en musique à l'université. J'ai aussi toujours été attirée par les claviers. Quand j'étais petite j'avais un bébé-clavier qui devenait de plus en plus gros à chaque anniversaire ; ce qui explique le côté électronique et expérimentation des albums. Parallèlement, j'ai commencé à écrire mes chansons vers l'age de 16 ans. J'ai joué du clavier et été choriste pour des artistes au Québec. C'est un peu ainsi que j'ai fait mon chemin, jusqu'à ce que le premier album, « Aquanaute » sorte en 2001. Le deuxième est paru en novembre au Québec et le 15 mai en Europe.

On sent énormément d'influences dans ton album. Quels sont les genres musicaux qui t'inspirent le plus ?

Le death metal, c'est celui que j'aime moins ; sinon, je suis ouverte à tous les styles, pourvu que ce soit bien senti et que cela grove. J'aime ce qui est vrai, ce qui vient du cœur, du reggae au trip-hop en passant par le hip-hop, le folk-roots ou les musiques du monde. Je pense que c'est cela qu'on entend dans ma musique : le désir de fusionner plein de choses. J'ai essayé de faire quelque chose de nouveau avec ça. « Le cœur dans la tête » est très éclectique, il va dans tous les sens ; mais ça fait partie de moi de vouloir explorer toutes sortes de choses. Peut-être qu'un jour je me rangerais dans un style particulier mais j'aime pouvoir toucher à différents genres.

Tu as travaillé entre autres avec Marc Déry, Daniel Bélanger ou encore M. Quelle est l'expérience qui t'as le plus marquée ?

Celui qui a été pour moi le déclencheur, c'est Daniel Bélanger au Québec. Dans la francophonie, cet artiste est un secret trop bien gardé. D'ailleurs sur mon album je reprends un de ses titres : « Imparfait ». Il m'a fait confiance dès le début en m'engageant dans son groupe comme claviériste alors que je n'avais pas vraiment beaucoup d'expérience en échantillonnage ou en programmation. Je me suis retrouvée dans le bain et devais donc me débrouiller. Il m'a ensuite permis de faire ses premières parties avec mon propre matériel, ce qui m'a permis de rencontrer le public et de préparer le terrain pour mes albums. Il a été extrêmement influent et c'est une rencontre qui s'est transformée aujourd'hui en grande amitié.

Il a fallu 3 ou 4 ans à l'album « Aquanaute » pour débarquer en Europe et seulement 6 mois pour le dernier. N'est-ce pas un peu frustrant que ça prenne autant de temps ou même de devoir assurer la promo de deux albums en même temps ?

Disons que « Aquanaute » est sorti en Europe de manière très lente parce que c'était un critère important pour moi que de ne pas être identifié par cet album, parce qu'il y a trop longtemps qu'il est sorti. Le fait de pouvoir sortir aussi vite « Le cœur dans la tête » synchronise un peu plus la promo avec le Québec. En concert, j'opère juste un mélange des deux albums.

C'est comme recommencer à zéro...

C'est sûr. On est dans un nouveau territoire, un nouvel environnement, et le public est différent. Peut-être un peu plus spécialisé dans ce que je réalise. J'espère attirer un public qui corresponde à ce que j'essaie de créer, entre la pop et les trucs un peu plus expérimentaux. J'aime l'idée de ne rien prendre pour acquis et d'avoir la possibilité de recommencer mais, cette fois, avec tout ce que j'ai appris, toute l'expérience que j'ai acquise au Québec. Je suis surtout dans une optique d'expérience de vie. Même si j'ai signé chez une major, je suis pas du genre 'je suis là pour conquérir'. Mon optique est beaucoup plus humaine. Elle me permet de vivre également des rencontres professionnelles extraordinaires...

Avant, la France se contentait d'importer des artistes canadiens 'à voix' et depuis l'émergence de la 'nouvelle vague', illustrée par des artistes comme Cali, Benabar, Camille, etc. on voit enfin des artistes qui ont des choses à dire. Ton succès, tu préférerais le mettre sur le compte de cette nouvelle scène ou tout simplement sur ton duo avec M ?

C'est vrai que le rapport Europe-Québec s'est tissé sur cette scène-là. Quand j'étais plus jeune, j'avais un peu peur, pour percer en France, de devoir passer par le corridor des chanteuses de comédies musicales ou de la variété. C'est pas ce que je voulais. J'écoutais déjà M à l'époque et je voulais appartenir à ce courant là. M fait partie d'une famille de gens qui ont leurs convictions, qui font leurs trucs sans concession et fonctionnent sans gros rouages commerciaux. C'est un courant qui communique de mieux en mieux.

Y'a-t-il aujourd'hui des artistes que tu ne supportes plus d'entendre et, à contrario, quels sont ceux que tu écoutes le plus en ce moment ?

J'aime beaucoup cette nouvelle chanson, de Philippe Katerine à Keren Ann en passant par Camille ou Mathieu Boogaerts. Ce sont tous des gens qui m'inspirent par leur folie. Ils provoquent et savent ce qu'ils veulent. J'aime leur audace. Par contre, je suis pas très fan de la variété construite sur un moule, étudiée pour cartonner.

Un disque culte ?

« Little Earthquakes » de Tori Amos.

« Will You Follow Me » est une chanson en VF dont le titre est en anglais. Un disque d'Ariane Moffatt entièrement en anglais, est-ce possible ?

Oui. Je pense que ce franglais fait partie de ma personnalité. De mon quotidien. Au Québec, on est entre les deux et j'ai cette manie-là de mélanger les deux langues. Je le fais un peu dans mes chansons et j'ai déjà quelques textes en anglais ; mais je laisse mûrir l'idée...

Dans ton single « Montréal », on te sent heureuse d'y retourner. Qu'est ce qui te manque le plus quand tu n'y es pas ?

En fait j'ai choisi Montréal comme j'aurais pu choisir n'importe quelle ville où tu te sens à la maison. Ce qui est fun c'est de ramener ce que tu as puisé ailleurs puis de le mettre dans ton petit nid. Cette chanson-là parle autant du désir de rentrer à Montréal que de la joie d'être partie.

Tu es l'instigatrice du R'n'G. Quels sont les ingrédients pour être un bon artiste R'n'G ?

C'est une façon de définir ce jeu de contraste entre le côté groove ou dub et le côté guitares un peu plus acérées, un peu plus grunge. C'est le mélange entre ces deux pôles-là. Un peu black'n'white.

Y'a-t-il d'autres artistes que tu considère comme R'n'G ?

Y'a des bouts du dernier album de Cake (NDR : « Pressure Chief ») qui vont dans ce sens-là. Ca m'a donné envie d'aller dans cette direction.

Dans la chanson éponyme de ton nouvel album, tu dis 'j'ai des vices cachés'. On peut savoir lesquels ?

(Rires) C'est une question piège, ça ! Au moment où je l'ai écrit, je ne les connaissais pas vraiment. Je les ressentais. C'est un petit dérèglement des machines intérieures. C'est très vaste... 

 

 

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