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Au plaisir de se revoir Spécial

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Musique atmosphérique, voix planantes, claviers volants. Bienvenue dans l'univers d'Au Revoir Simone, trois New-yorkaises aux longues jambes, chantant sous les étoiles pour mieux faire danser les galaxies. Au-delà d'un charme naturel redoutable, les trois égéries revendiquent un goût prononcé pour les mélopées éthérées, petites harmonies flottant entre les chimères béates de Stereolab et l'électronique hypnotique de Broadcast. Annie, Erika et Heather voltigent ici : aux confins d'une voie lactée de synthétiseurs rêveurs. A l'occasion d'un passage sous les cieux bruxellois, Heather redescend sur notre planète. Le temps d'un entretien plutôt terre-à-terre. Bien le bonjour Au Revoir Simone...

 Aux premières heures de « Verses of Comfort, Assurance and Salvation », la presse s'est empressée de vous comparer à de nouvelles CocoRosie. Votre univers s'éloigne pourtant des folk cabrioles des sœurs Casady. Comment avez-vous vécu ce rapprochement ?

 Heather D'Angelo : Pour être franche, je n'aime pas la musique de CocoRosie. La comparaison me semblait donc malvenue. Nos goûts sont davantage à chercher dans les discographies de Stereolab et de Björk. Annie adore Electrelane. Elle estime ce groupe captivant, vraiment ahurissant. Pour nous éloigner, encore un peu plus, de CocoRosie, j'ajouterai qu'Erika se gave d'albums de Broadcast. En fait, nos influences sont tellement différentes de celles de CocoRosie qu'une association entre nos deux univers ne tient pas la route.

 Selon une rumeur persistante, Annie et Erika se seraient rencontrées dans un train. C'est là, dit la légende, qu'elles ont eu l'idée de lancer les bases de votre formation. Concevez-vous votre musique comme le prolongement de cette rencontre : un projet spontané, rapide, traversant villes et villages de façon éphémère ?

 H. : Cette rencontre a été romancée par de nombreux médias. Qui a véhiculé cette rumeur ? C'est dingue... Bref. En réalité, Annie et Erika sont des amies de longue date. Il y a déjà longtemps qu'elles partageaient un amour commun pour les claviers. Au début, le projet ressemblait davantage à un divertissement : on jouait quelques morceaux sur nos claviers en dégustant du thé. C'était surtout l'occasion de se voir entre copines. Ensuite, nous avons décidé de passer à la vitesse supérieure en fondant officiellement le groupe.

 Aujourd'hui, il faut bien admettre que le prénom Simone ne figure plus au top de la mode. 'Appelleriez-vous votre fille Simone ?' A cette question, beaucoup riposterait d'une réponse cinglante : 'Et pourquoi pas Gertrude ?' Bref, votre projet, plutôt hype, est en train de redorer le blason d'un prénom en voie de fossilisation...

 H. : C'est drôle, en effet ! (rires) En fait, notre nom de scène puise son origine dans un film de Tim Burton : « Pee-wee's Big Adventure ». Nous sommes vraiment des fans de Pee-Wee. A un moment, dans le film (il faut absolument le voir !), le personnage de Simone, joué par Diane Salinger, dit 'Au revoir Pee-Wee !' Et, d'un accent américain bien trempé, Pee-Wee répond : 'Au We Woir Si-Mo-Ne'. Imaginez un Américain essayant de parler en français. Et vous comprendrez pourquoi ce passage est si amusant !

 Comment êtes-vous passées de votre salon de thé, spécialisé dans l'art du synthé, à une signature sur le label indépendant 'Moshi Moshi Records' ?

 H. : Un de nos amis a lancé un super blog dédié aux Mp3's. Il est très fort... Il a dégoté de nombreuses découvertes sur la toile. Il a proposé « Through the Backyards » en téléchargement sur son site. Le patron de Moshi Moshi est tombé sur cette chanson en surfant sur le web et nous a contactés. A ce moment-là, nous étions déjà signées sur un petit label japonais, baptisé 'Rallye Record'. Ce label est uniquement implanté en Asie. C'est pourquoi nous sommes également présentes de ce côté-là de la planète. Mais, paradoxalement, nous n'avions aucun label pour le reste du monde. En Europe, la Suède nous accordait beaucoup d'attention. Dans une certaine mesure, nous avions l'impression que les Suédois et les Japonais se ressemblaient. Dans ces deux pays, les gens ont l'esprit large et semblent apprécier le côté pop de la musique électronique. Là-bas, le public laisse volontiers tomber les œillères.

 La chanson « Through the Backyards » a été utilisée pour la bande originale de la série « Grey's Anatomy ». Considérez-vous que ce show télévisé a constitué la clef de voûte de votre succès ?

 H. : Non, certainement pas. Par contre, la série a certainement contribué à élargir notre base de fans, essentiellement d'un point de vue démographique. Aux Etats-Unis, cette série est suivie par de nombreux trentenaires, des gens actifs, impliqués dans la vie professionnelle. Pour ma part, je ne connaissais même pas la série... Cependant, mes parents ont trouvé ce concept génial... Leur fille posait sa voix sur une des chansons de leur série du moment : rendez-vous compte !

 Outre cette expérience télévisuelle, votre musique a également touché le nerf sensible de David Lynch. Aujourd'hui, ce n'est plus un secret : le réalisateur demeure un de vos plus fervents admirateurs... Comment a-t-il découvert Au Revoir Simone ? David Lynch serait-il, lui aussi, fan de « Grey's Anatomy » ?

 H. : Non ! (rires). Notre rencontre s'est déroulée de façon... disons... romancée ! En janvier dernier, nous avons participé à une présentation chez 'Barnes & Noble', une des plus grandes librairies américaines, sur Union Square, à Manhattan. Chaque année, elle organise de nombreux événements. Pour notre part, nous avons participé à une manifestation baptisée 'Upstairs at the Square'. Son organisatrice s'appelle Katherine Lanpher, une journaliste, qui a toujours rêvé d'associer les musiciens aux écrivains. Ce projet peut sembler étrange. Mais, en réalité, il est vraiment excitant. Cette fois, elle décidait d'inviter David Lynch pour annoncer la sortie de son nouveau livre : « Catching the Big Fish ». En réalité, c'était notre idée d'associer la musique d'Au Revoir Simone avec le bouquin de David Lynch. Nous ressentons une connivence latente entre notre musique et son univers. Nous lui avons donc envoyé notre album. Et il a accepté l'idée. Son livre est très intéressant. Il s'agit d'une véritable source d'inspiration artistique. Après ce concert chez 'Barnes & Noble', il est devenu fan de notre univers. C'était, d'une certaine façon, le monde à l'envers ! Il a commencé à parler de nous dans ses interviews, lors de conférences de presse... C'est complètement fou !

 Un de nos chroniqueurs s'est un jour posé la question de savoir si la musique d'Au Revoir Simone n'était pas 'un truc de filles fait par des filles pour des filles'. Peut-on classer votre musique dans le dossier 'suffragettes musicales, spécialisées dans les rêveries féministes' ?

 H. : Nous sommes un groupe de filles, composant de la musique pour d'autres filles ? C'est intéressant... Je ne sais pas. Une chose est certaine : nous sommes un groupe de filles ! Cependant, je pense qu'en concert, notre audience se compose aussi bien de filles que de garçons. Peut-être plus de garçons encore... (rires) De manière générale, notre public est mixte. Cependant, au Japon, notre assistance est essentiellement composée de filles. Et là, je ne m'explique pas...

 Récemment, vous avez accompli une tournée en compagnie de We Are Scientists...

 H. : Dans un premier temps, nous nous sommes lancées dans un long périple à travers les Etats-Unis. Ensuite, les musiciens de We Are Scientists nous ont proposé de les accompagner en Europe pendant cinq semaines. C'était vraiment une longue tournée...

 Une tournée plutôt festive... Sur 'You Tube', on peut voir une vidéo, filmée à l'arrache, de votre tournée en compagnie de We Are Scientists... On vous surprend, dans le tour bus, chantant et dansant sur le « Young Folks » de Peter Bjorn & John...

 H. : (Rires) Pendant cette tournée, c'était la première fois que nous écoutions ce morceau de Peter John & Bjorn... Et je ne peux pas expliquer l'effet que nous a procuré ce titre... Mais nous étions véritablement obsédées par cette chanson. Dans le tour bus, nous passions ce morceau en boucle, en dansant et en reprenant les paroles en chœur. C'était un rituel. Quand nous sortions après un concert, on s'empressait d'aller trouver le DJ pour lui réclamer « Young folks ». Ce sont d'excellents souvenirs. En fait, en tournée, la vie n'est pas toujours très rose... Parfois, tu te sens fatiguée, un peu dépressive, loin de ton foyer, de ta famille, de tes amis. Sans compter le stress et la pression de jouer chaque soir, de respecter les horaires, de trouver les clubs, etc. Bref. Cette chanson a constitué une formidable échappatoire pour nous. Elle nous rendait heureuse. En 2006, « Young folks » a été ma chanson préférée. Sans aucun doute.

 A l'écoute du nouvel album, on est assez touché par le charme mélancolique qui en émane. Etes-vous des personnalités éplorées par nature ?

 H. : Nous sommes certainement atteintes d'une certaine mélancolie... Bon, entendons-nous bien : Au Revoir Simone n'est pas un trio de suicidaires ou de demi-folles dramatiques ! D'ailleurs, en général, dans la vie, nous sommes des filles heureuses. Mais, peut-être, sommes-nous mélancoliques des choses heureuses de la vie, des événements extraordinaires qui la façonnent. D'ailleurs, pour être précise, je pense que, dans notre cas, il s'agit davantage de nostalgie que de mélancolie. 

 Pensez-vous que notre époque soit propice à la nostalgie ? Et donc, en un sens, propice à la musique d'Au Revoir Simone ?

 H. : Aujourd'hui, le monde tourne un peu à l'envers... Chaque génération a sans doute posé cette réflexion, un jour. Mais là, je le pense sincèrement. Les choses changent, le monde évolue et tout empire. Spécialement aux Etats-Unis. Une fois de plus, nous sommes impliqués dans une guerre, la société débloque complètement... C'est vraiment une drôle d'époque.

 Quelle est, à vos yeux, la principale différence entre « Verses of Comfort, Assurance and Salvation » et « The Bird of Music » ?

 H. : « Verses of Comfort, Assurance and Salvation » doit davantage être perçu comme une collection de chansons. Chacune peut être conçue comme une unité élémentaire. Après ce premier album, les choses se sont décantées. Nous avons alors commencé à bosser sur l'image du groupe, son identité. Depuis ce premier enregistrement, nous avons parcouru un bout de chemin ensemble... Pour « The Bird of Music », la musique d'Au Revoir Simone est devenue une version synthétisée de nos trois personnalités. En commençant à jouer ensemble, nous n'attendions rien, nous n'espérions rien... Ce qui explique le côté indépendant des chansons du premier album. Pour le deuxième, toutes nos compositions ont été pensées en fonction de ce disque. Nous savions qu'elles allaient se retrouver sur un album. Cette fois, on peut réellement le comprendre dans sa globalité. Je crois qu'il s'agit là de la plus grande différence entre ces deux enregistrements.

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