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21th Century... Foxx Spécial

Écrit par - Philippe Blackmarquis -

De son véritable nom Dennis Leigh, John Foxx était le chanteur original d’Ultravox avant qu’il ne soit remplacé par Midge Ure, quand il s’est décidé d’entamer une carrière solo. C’était en 1979. Ce soir John Foxx et son groupe accorderont un concert à Aarschot. Et je suis très heureux de pouvoir rencontrer un des mes héros juste avant ce set. En dépit de son statut d'artiste légendaire, il est très modeste, voire même timide, un vrai gentleman à l'anglaise. Ecoutez ici l'interview complète réalisée avant le concert (audio). Ou lisez ci-dessous un résumé des idées maîtresses.

"La nostalgie, ça ne m'intéresse pas". La voix de John Foxx est profonde et douce. De nostalgie, il n'est en effet pas question. S'il a repris, il y a trois ans, le chemin des studios et de la synth-pop, après une longue période d'introspection, c'est pour prendre une nouvelle direction, donner une dimension moderne à la musique qu'il avait imaginé à la fin des années '70. Cette décision, il l'a prise après avoir rencontré Ben ‘Benge’ Edwards, un magicien des claviers, qui a rassemblé dans son studio à Londres une collection inouïe de synthés vintage analogiques. Dans cette caverne d'Ali Baba, on trouve les dinosaures électroniques grands comme des armoires utilisés à l'époque par Tangerine Dream, mais également les premiers Moog Modular, des ARP 2600, Yamaha C360 et autre Korg Trident.

"Travailler en compagnie de Ben est génial car il m'a permis de retrouver le plaisir de se servir de synthétiseurs analogiques. En fait, ils n'ont jamais été pleinement exploités depuis leur création il y a 30, 40 voire 50 ans. Pourquoi? Simplement parce qu'ils ont été très rapidement remplacés par les instruments numériques. Donc, dans le studio, nous les amplifions et les enregistrons à l’aide de technologies modernes et nous découvrons des sons qui n'avaient jamais été révélés auparavant."

Rien d'étonnant donc à ce que ce studio soit devenu le point de ralliement de toute une nouvelle génération de DJs, compositeurs et autres claviéristes, pressés d'explorer cette nouvelle ‘forêt amazonienne’. On pense bien sûr à Ladytron et plus particulièrement à Mira Arroyo, la seconde chanteuse et claviériste du groupe, qui s’illustre sur un des morceaux de John Foxx & The Maths. Ont également participé aux sessions, le duo new-yorkais Xeno & Oaklander, Gazelle Twin, et le DJ français Jean-Gabriel. Mais surtout deux jeunes chanteuses/compositrices/multi-instrumentistes qui militent maintenant au sein du groupe : Hannah Peel et Serafina Steer. "Ce sont deux excellentes musiciennes, chacune avec un univers et une personnalité propres. Serafina, par exemple, est la seule personne que je connaisse qui soit capable de jouer une mélodie complexe au synthé et une ligne de basse en même temps ; le tout en assurant les 'backing vocals'. Elle enregistre actuellement en compagnie de Jarvis Cocker (Pulp). Quant à Hannah, elle a notamment fait appel une chorale de 36 personnes, pour participer à la confection d’un album. Elle écrit aussi des musiques de film et de pièces de théâtre." Notons au passage que cette dernière sera à l'affiche des Nuits Botaniques en première partie de Lisa Germano.

A ce moment de l'interview, une question me brûle les lèvres. J'ai toujours voulu prouver le caractère véritablement ‘pionnier’ de la musique de John Foxx. Et les indices que j'ai relevés me sont confirmés par l'intéressé: dans l'histoire du rock, le tout premier morceau de new-wave synthétique (synth-pop), un style qui sera popularisé plus tard grâce à Gary Numan, Depeche Mode, Human League et autres Simple Minds, est bel et bien ‘Hiroshima Mon Amour’, qui figure sur ‘Ha! Ha! Ha!’, l'album d'Utravox! datant de 1977. Mais par qui John a-t-il lui même été influencé? On a souvent cité Roxy Music, David Bowie et bien sûr Kraftwerk mais il existe d'autres influences bien plus notables. "Je pense surtout à Neu! et à la scène électronique allemande des années septante. Il y avait aussi The Velvet Underground, et tout le mouvement qui gravitait autour d'Andy Warhol. Sans oublier les Beatles. Leur producteur, George Martin, est un génie. Il est le premier à avoir utilisé le studio comme un instrument à part entière. Il expérimentait à l’aide de loops, de samples et de bandes passées à l'envers. Cet esprit a ensuite débarqué en Allemagne et a été repris par Tangerine Dream, Kraftwerk, Can, Neu! et toute cette génération rassemblée autour de Conny Plank, le George Martin de Düsseldorf."

John est largement en faveur de ces échanges d'influences. Il n'est nullement amer de voir que des tas d’autre artistes ont largement puisé dans ses créations, récoltant même davantage de succès. "Et s'ils gagnent de l’argent grâce à ça, tant mieux, de toute façon l'argent n'est qu'un produit secondaire. Vous savez, c'est Picasso qui disait: 'Un artiste moyen reprend, par contre un véritable artiste vole!' Aujourd'hui, des gens comme SKRIILEX ou encore Justice coupent en morceaux toute l'histoire de la musique et les réassemblent à leur manière. C’est très intéressant! En outre, les Etats-Unis viennent de découvrir la musique électronique –mieux vaut tard que jamais– ouvrant d’énormes perspectives à la nôtre." 

A propos de futur: quels sont les projets de John Foxx And The Maths? "Un nouvel opus sort le 19 mars prochain : ‘The Shape Of Things' ; et, ensuite, un Ep début juin, sur lequel figurera des remixes et diverses collaborations. Ensuite, nous travaillerons sur de nouveaux morceaux. Nous ne savons pas encore très bien quelle direction nous allons prendre, car nous procédons de façon très instinctive. En fait, ce sont les machines qui nous dirigent. Quand vous captez un ‘arpeggio’ sur un Moog, par exemple, c'est tellement rythmique et structuré harmoniquement qu’immédiatement une chanson est suggérée ; et donc je me mets à chanter spontanément. C'est tellement irrésistible qu'il serait pervers de résister à une telle tentation! Une chose est sûre, nous sommes maintenant dans la période 'post-digitale' et la musique analogique a encore de beaux jours devant elle!"

Pas de doute, ce John Foxx-là est tout sauf nostalgique: il est bien de ce siècle : le 21th Century Foxx...

Lisez ici la chronique du concert de John Foxx And The Maths à Aarschot.

 

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