RIVE sous tension…

Entre la nuit et le jour, RIVE propose "Tension", un 4ème extrait de son album "Collision", sous forme de clip. La photographe et réalisatrice Laetitia Bica (prix du ‘Changemaker de l’année 2023’ au Belgian fashion awards) emmène le duo dans la nuit des…

logo_musiczine

La maternité, source d’inspiration pour The Wandering Hearts…

Le trio britannique The Wandering Hearts sortira son nouvel album "Mother", le 22 mars 2024. Produit par Steve Milbourne, c’est un patchwork de récits folkloriques, d'accroches pop et d'énergie rock, le tout assemblé par des harmonies lumineuses. On pourrait…

Langues

Trouver des articles

Suivez-nous !

Facebook Instagram Myspace Myspace

Fil de navigation

concours_200

Se connecter

Nos partenaires

Nos partenaires

Dernier concert - festival

frank_carter_and_the_ratt...
slift_aeronef_15

La musique est un langage universel… Spécial

Écrit par - -

Une drôle d’aventure a précédé la réalisation de cet entretien. Low annoncé dans le cadre du festival Cactus, je signale mon intention au label qui distribue la formation de réaliser une interview en compagnie du groupe. Trois semaines avant leur passage à Bruges, l’attaché de presse introduit la requête officielle auprès du label. Aucune réponse. Il tente même un dernier essai via la cellule organisatrice de l’événement. Silence radio. Bref, c’est sans issue. D’autant plus que ce 7 juillet, vers quatre heures du mat’, un SMS me confirme la fin de non recevoir. Pourtant, au cours de la matinée, une petite voix me souffle qu’il reste un petit espoir. Donc je passe deux bonnes heures à griffonner des questions, en me disant qu’elles pourront peut-être servir ultérieurement… Après le set du trio, je retourne au stand presse. Soudain, j’aperçois Alan Sparhawk en conversation avec quelques VIP. J’attends patiemment qu’il termine ce conciliabule pour l’approcher et l’interpeler. Je lui explique les péripéties qui ont émaillé la demande d’interview. Et il me demande si je suis prêt à tenter le coup. OK, mais ce sera sans filet…

On se retrouve donc dans la loge du groupe. Le bassiste est couché sur une banquette et semble se défouler sur un gameboy. Mimi Parker (l’épouse d’Alan) et le tour manager sont face à leurs portables, sans doute absorbés par leurs ‘chats’ échangés sur internet. Le temps de préparer le matos et on entre immédiatement dans le vif du sujet…

Pour enregistrer son dernier opus, la formation a reçu le concours de quelques invités. Dont Matt Bekcley (Katy Perry, Avril Lavigne, Vanessa Hudgen), à la coproduction, aux arrangements de cordes et au mixing. Il participe également aux harmonies vocales. Puis, la violoniste Caitlin Moe et surtout le guitariste de Wilco, Nels Cline, que nous avions eu l’occasion d’interviewer, dans le cadre du festival de Dour, en 2007. Un Cline dont la liste des collaborations est impressionnante. Alan précise « On se connaît depuis longtemps. Même avant qu’il ne rejoigne Wilco. Lors des sessions d’enregistrement, c’est lui qui s’est chargé des soli. On s’est croisé il y na une quinzaine de jours. En fait, Wilco se produisait au même endroit que nous. Et on a passé un moment ensemble ».

A propos de coopérations, Low n’est pas en reste, puisqu’il développe différents projets parallèles. Musicaux, mais pas seulement. The Retribution Gospel Choir, d’abord. Un combo responsable de deux excellents opus, dont le remarquable ‘2’, paru en 2010. « On essaie de jouer autant que possible. ‘2’ est un excellent album. On en a extrait un single avec 4 chansons. La formation a l’intention d’enregistrer d’autres disques. » The Hospital Choir ensuite. « On a sorti un single qu’on interprète encore. On a accordé de rares concerts, mais jamais accompli de tournée ». Black Eyed Snakes encore. « Ce concept remonte déjà à quelques années. En fait, on s’est investi pour des tas d’amis (NDR : Rivulets, Haley Bonar, etc.), mais toutes ces entreprises nous ont coûté beaucoup d’argent. On a mis la pédale douce, maintenant. On s’est encore embarqué dans l’aventure The Murder of Crows, dont la violoniste s’appelle Gaelynn Lea. Le disque est instrumental et, je pense, s’inscrit dans la lignée de Dirty Three. » Egalement une pièce de danse contemporaine baptisée ‘Heaven’. « On a été très occupé par ce projet pendant deux ans. Il ne se limitait pas à la bande originale. On a aussi participé à la représentation. Qui a exigé énormément de travail. Bien plus que lors d’une tournée d’un groupe de rock’n’roll. Mais c’est énormément de boulot pour très peu de spectacle. Et rien n’a été ni enregistré, ni filmé. C’est étrange et frustrant à la fois… » Humanitaire enfin : la construction d’une école au Kenya. « Ce n’était pas un grand sacrifice. On connaissait un ami qui vivait dans un village masaï et on lui a demandé ce qu’on pouvait faire pour les aider. Donc on a accordé quelques shows à la Noël dont les bénéficies ont été versés à cette cause. On aurait pu en faire davantage. Et puis, c’était une opportunité pour visiter ce coin d’Afrique. Un endroit incroyable ! Mais en fait, c’est plus le responsable de l’opération qui était engagé. Nous on a simplement financé le projet. C’est tout ! »

Daniel Lanois se produisant au cours de la soirée, en vedette, il était intéressant de demander si un album de Low pourrait un jour être produit par le Canadien. Et comme il est à la même affiche, pourquoi ne pas lui proposer, éventuellement, ce soir… Alan réagit : « Il en avait été question, il y a quelques années. C’était une idée qu’il avait en tête, à l’époque où il avait son studio à la Nouvelle-Orléans. On y était même allés, mais il n’y a pas eu de suite. Ce sera peut-être pour une autre fois. La porte reste ouverte… » Mais n’est-ce pas aussi un problème de coût ? Alan admet : « Oui probablement. Et puis, chez Lanois, il a des aspects que j’apprécie et d’autres moins. Son univers est tantôt proche du mien. Notamment dans la manière de jouer de la guitare. Dans la recherche de l’esthétique. Tantôt aux antipodes. C’est plutôt une relation amour/haine… »

Neil Young et Dylan sont deux artistes auxquels Alan voue une grande admiration. Il confirme. « Oui, en fait, ils viennent plus ou moins de ma région (NDR : le Minnesota est un Etat du Mid-Ouest des États-Unis, dont la frontière Nord est formée par les provinces canadiennes du Manitoba et de l'Ontario). C’est un peu une fierté d’appartenir à cette zone d’Amérique où ont grandi Neil Young (NDR : il est né à Toronto) et Dylan (NDR : Le Zim, à Duluth). Il est certain que Neil Young me parle et plus récemment Dylan. A un certain moment, tout artiste doit être confronté à de grands songwriters. Ce qui fait sens. J’ai écouté de manière obsessionnelle les albums de Dylan. Même les bootlegs. C’était il y a deux ou trois ans… »

A propos de Neil Young, en assistant au set accordé juste avant cet entretien, j’ai ressenti chez Alan, dans sa manière de jouer, le feeling du ‘loner’. Et puis, parfois, quand le tempo s’élève, un rythme tribal que l’on retrouve chez les Indiens d’Amérique. « C’est intéressant ce que tu me dis. Au départ, notre style est minimaliste. Mais le minimum de musiciens doit être capable d’en faire le maximum. C’est un peu comme si j’avais recours à d’autres collaborateurs. Au fil du temps, on est parvenu à créer de l’intensité sans avoir recours aux rythmes normaux du rock’n’roll, sans ses trucs et ficelles. Par rapport au set, je suis d’accord avec toi. Tout d’abord je joue d’une Les Paul, comme lui. Mais ma manière de jouer est plus relâchée. Moins précise. Perso, c’est très expressif. C’est dans l’instant présent, dans le feu de l’action. Et à un certain moment, je m’autorise ce genre d’extra. C’est un peu comme si j’utilisais les mêmes outils que Young. Mais ce n’est pas intentionnel, c’est plutôt comme une mutation, une dérive dans mon jeu. Après une vingtaine d’années de pratique de la guitare, j’essaie d’en jouer le plus spontanément possible… »

Pour Sparhawk, la musique véhicule une forme de spiritualité. Peut-être comme le gospel… Il s’épanche : « La musique est un langage universel. Elle n’est pas nécessairement spirituelle. Ce n’est pas une religion. C’est une langue que nous parlons. C’est la raison pour laquelle tout le monde l’aime, depuis les temps immémoriaux. Dans ce domaine, l’expérience la plus importante de mon existence est apparue, lorsque je me suis rendu compte que je touchais à la réalité, à la vérité. Et c’est chaque fois arrivé lors d’un moment en relation avec la musique. Une bonne partie de ma foi se décline autour d’elle. Depuis mon enfance. C’est une révélation qui me permet de voir la vérité à travers une chanson spécifique. Comme serviteur de Dieu, c’est la foi pour mon Eglise, un prophète ou même Joseph Smith (NDR : fondateur du mormonisme) qui me pousse à écrire. Ce qui peut sembler stupide ; mais beaucoup de gens comprennent ce que je raconte, car de nombreuses expériences spirituelles sont liées à la musique… »

(Merci à Vincent Devos)

 

Informations supplémentaires

  • Band Name: Low
  • Date: 2012-07-07
  • Rating: 0
Lu 1696 fois