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Le père du Roadhouse blues Spécial

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Lonnie Mack est l'un de ces artistes qui traversent les vagues sans être touché par ce qui l'entoure, un homme tout d'une pièce, assez bourru, somme toute typique du sud des Etats-Unis. Un musicien qui fait l’unanimité chez ses pairs. De son vrai nom McIntosh, Lonnie est né le 18 Juillet 1941, à Harrison, dans l'Indiana, près de Cincinnati, non loin de la frontière que forment les trois états de l'Ohio, du Kentucky et de l'Indiana. Il s’est prêté de bonne grâce à cette interview…

Tu fais figure d'influence majeure pour de nombreux guitaristes (Eric Clapton, Jeff Beck, Mike Bloomfield, Duane Allman, Stevie Ray Vaughan, etc.) Tu n'avais pourtant que deux ou trois ans de plus qu'eux ?

J'ai commencé à jouer très tôt, dans le milieu des années 50 et puis j'ai beaucoup enregistré au début des années 60 ; mes succès commerciaux, c'était en 1963, c'est-à-dire, bien avant que tous ceux que tu cites ne soient devenus célèbres.

Tes racines?

Mes racines, c'est la country music. Il n'y avait d'ailleurs pas grand-chose d'autre à l'époque ; mes pionniers étaient Merle Travis, Chet Atkins, Les Paul ou encore Hank Williams. Après, j'ai écouté du blues et puis le rock est arrivé, mais c'était déjà plus tard, dans les années 50.

Quand as-tu employé pour la première fois ta guitare ‘Flying V’ (en forme de flèche) ? Peu de bluesmen ont joué sur ce modèle de guitare hormis Albert King bien entendu. Elle est plutôt recherchée par les spécialistes du heavy metal...

Je joue sur cette guitare depuis 1958. C'était une des toutes premières ; d'ailleurs elle porte le numéro de série 7. Elle est appréciée chez les musiciens du heavy metal, parce qu'elle restitue un son très métallique. Je trafique le son au niveau de l'amplification par des systèmes de ventilation ; un ‘Leslie’ qui est une technique utilisée pour les claviers. Ce qui apporte ainsi un certain son d'orgue. J'ai repiqué certains de ces trucs à un musicien extraordinaire qui est malheureusement décédé il y a peu, Robert Ward. Ce type était l'influence majeure de Jimi Hendrix qui jouait souvent aussi sur la ‘Flying V’.

Tes premiers succès, c'était des instrumentaux très rock'n'roll, non?

J'ai commencé par être musicien dans les célèbres studios King à Cincinnati. J'ai notamment joué pour James Brown et Freddie King. Puis, j'ai pu enregistrer mes propres compos pour un nouveau label local, Fraternity. C'est par hasard qu'ils ont sorti ma version instrumentale de « Memphis », une face B d'un 45tours de Chuck Berry. Aux Etats-Unis, lorsqu'on joue de la musique un peu spécialisée (NDR : tout ce qui n'est pas de la ‘pop music’), il est difficile de te forger le succès commercial au niveau national. Par contre, tu peux réaliser les meilleures ventes dans certains coins spécifiques. C'est ce qui m'arrivait. Je jouais alors dans tous ces Etats qui voulaient bien de ma musique. J'étais tout le temps en route, c'est la raison pour laquelle on l’appelait le ‘roadhouse rock ou blues’. Les roadhouses ce sont ces gargotes que l'on croise le long des routes nationales aux States.

Est-ce la raison pour laquelle tu as participé aux sessions d’enregistrement de l'album « Morrisson Hotel » des Doors, pour le titre « Roadhouse blues »?

En fait, à cette époque, j'étais sous contrat chez le label Elektra, qui était aussi celui des Doors. Ils n'avaient pas de bassiste, c'est l'organiste Ray Manzarek qui assurait les parties de basse à l’aide de ses pédales. Je suis donc venu pour jouer la basse mais surtout pour accélérer le rythme des sessions ; car ils avaient tendance à mettre en boîte des dizaines de prises pour souvent revenir à la première. En débarquant, je pensais que les sessions allaient être menées rondement ; mais comme d’habitude, elles ont traîné. Morrisson, quand il arrivait, était complètement bourré. C'est pas un grand souvenir pour moi!

Quand es-tu (re)venu au blues?

Je ne suis pas venu au blues. Je ne suis pas un bluesman. Je ne me suis jamais considéré comme un bluesman. Je joue du rock et du rhythm'n'blues, c'est pas la même chose. Bruce Iglauer vient de la même ville que moi dans l'Indiana ; sa mère vivait près de chez moi. Une fois qu'il était dans le coin, il est venu m'écouter et m'a proposé d'enregistrer pour son label de Chicago, Alligator. Je ne connaissais pas cette boîte, alors il m'a envoyé quelques uns de ses disques, comme ceux d'Albert Collins, et ils m’ont plu.

Pourquoi avoir choisi Stevie Ray Vaughan comme producteur de ton premier album sur Alligator (« Strike like lightning ») ?

J'ai habité à Austin, au Texas, pendant quelques années, à la fin des seventies. C'est là que j'ai rencontré Stevie Ray, un gars fantastique. Le premier disque qu’il n’ait jamais acheté était « The Wham of that Memphis man » (NDR : le 1er LP de Lonnie). Je l'ai influencé mais en quelque sorte, il est devenu une influence pour moi aussi. Il a voulu produire mon album. On a vécu des moments magiques comme pour « Greo Cookie Blues », mon hommage à Merle Travis. Nous étions trois, Stevie, mon frère Bill et moi, assis sur le sol des studios avec nos guitares acoustiques. Un grand moment!

Est-il exact que ce sont les pays européens qui te réservent le meilleur accueil?

Nous aimons particulièrement jouer en Irlande, en Hollande, ici en Belgique et puis aussi en Norvège. Nous avons participé à quelques festivals, mais nous fréquentons aussi les petits clubs, c'est très bien ainsi!

Qu’est ce que tu écoutes, comme musique ?

J'écoute de la country bien sûr et puis des groupes de R&B comme les Allman Brothers, ZZ Top, des artistes qui jouent du ‘southern rock’ (NDR : il en est sans nul doute lui-même le précurseur). Il y a énormément de très bonnes formations aux States, au Texas, dans le Tennessee, à Memphis, mais ils ne sortent guère en dehors de chez eux. J'habite maintenant près de Nashville, la capitale du country.

(Article paru dans le n°7 de novembre 1992 du Magazine Mofo)

 

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