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Electron libre pour hip-hop décomplexé Spécial

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A peine remis de sa victoire au concours ‘Musique à la française’, Veence Hanao s’est emparé de la scène pour mieux paraphraser ses mots exaltés. Nouveau chantre intello d’une culture urbaine consciente, Veence Hanao chante ses textes à qui veut les entendre. Et ils sont de plus en plus nombreux. Cet été, cet amateur de soul au cœur jazzy se laisse découvrir sur les planches des Francofolies de Spa, du Dour Festival et d’Eu’ritmix. Rencontre avec un artiste au verbe acéré et à la langue bien pendue.

L’histoire de ta carrière solo est inextricablement liée à celles de Festen et Autumn. Peux-tu nous présenter ces différents projets ?

Dès mes débuts, j’ai eu la chance de rencontrer Noza, un jeune producteur. Je suis vite revenu vers lui pour lui faire part de mes envies. A l’époque, il venait de commencer un projet en compagnie de Pixel et Barok. Ils jouaient ensemble au sein d’une formation complètement décalée, proche du néo-dadaïsme : Festen. Noza m’a aidé à enregistrer mes premiers morceaux et m’a invité à rejoindre Festen. On s’est rapidement retrouvé à la tête de deux démos finalisées : une pour Festen et l’autre pour mon projet solo. Entre temps, Barok a quitté Festen. Avec Noza, on a encore cherché à toucher à d’autres styles musicaux. On a donc lancé Autumn. On s’est détourné des sonorités électroniques pour se concentrer sur le jazz et la soul des années 60. Le hip-hop reste, bien évidemment, le ciment de ces différents projets.

Aujourd’hui, Festen n’est plus. La fin du groupe coïncide-t-elle avec une volonté de ne pas s’éparpiller, d’éviter d’embrouiller l’auditeur ?

Inévitablement, une confusion s’installait. Quand on jouait pour Festen, on présentait quelques morceaux de mon projet solo. Quand je montais sur scène, les gens disaient : ‘Ah, c’est Veence Hanao de Festen !’ Quand nous avons lancé Autumn, certains venaient télécharger les morceaux en pensant écouter Festen. Bref, c’était un peu l’anarchie. Cependant, les raisons de la séparation de Festen ne sont pas à chercher de ce côté… Nous avions des envies différentes à l’égard de Festen. Aujourd’hui, on en est arrivé à penser qu’il s’agissait davantage d’un projet conceptualisé qu’un groupe !

Ta musique évolue entre le hip-hop, le jazz, l’electro, le slam et la poésie. Comment la décrirais-tu ?

J’ai la chance de bosser en compagnie de Noza, un gars d’une grande culture, capable de produire des sons qui partent dans tous les sens. Au risque de frôler une certaine incohérence, je souhaite conserver ce côté touche-à-tout. Je veux faire des choses différentes et éviter de restreindre mon univers. Maintenant, pour décrire ma musique, on peut dire qu’il s’agit d’un croisement entre le rap et le slam avec des influences electro et jazz.

Sur scène, tu joues déjà de nouveaux morceaux. Te lasses-tu facilement de l’interprétation de tes propres morceaux ?

Oui, je me lasse facilement. J’ai besoin de mouvement. Plus j’en fais, plus je suis critique par rapport au passé. Cela me permet d’évoluer. De toute façon, je ne suis pas encore au stade où les fans viennent pour entendre un morceau particulier. Aujourd’hui, j’ouvre les concerts pour des têtes d’affiche. Dès lors, j’offre de la découverte au public.

Vas-tu commercialiser ton premier album éponyme ?

C’est davantage une carte de visite. Grâce à cet enregistrement, on a eu la chance de remporter le concours ‘Musique à la française’ et de participer aux Nuits Botanique. Mais, à mes yeux, ce premier essai discographique est bouclé depuis longtemps ! Aujourd’hui, j’ai une terrible faim créative. Dans quelques semaines, Nous allons bientôt commencer à travailler sur de nouveaux titres. Nous voulons maintenant trouver un distributeur, peut-être lancer les bases d’un nouveau label. A l’occasion de notre tournée d’été, on offrira toutes nos chansons en téléchargement gratuit ! Mais on n’éprouve aucun regret à l’égard de ce premier album : il nous a permis de gagner un concours, de toucher un public dans quelques magasins spécialisés, de jouer de chouettes dates, de participer à des festivals. En quelque sorte, il s’agissait de présentations. Maintenant, elles sont faites !

Quel regard portes-tu sur la scène hip-hop belge ?

D’une manière générale, la scène hip-hop est boycottée. Nous sommes victimes d’un certain blocage. Cependant, nous ne nous donnons pas les moyens de nos ambitions. Certains rappeurs font preuve de bonne volonté... Malheureusement, il ne suffit pas de prendre un micro dans une cave pour sortir du lot ! Nous sommes mal informés sur le système culturel… On manque d’outils. Le paradoxe en Belgique, c’est qu’au moment où la scène hip-hop se réveille et s’active, elle ne dispose même plus des moyens mis en œuvre par le passé. Pour un Starflam, par exemple… Mais je déteste entretenir le rôle de la victime. Aujourd’hui, la culture rock est installée. A une époque, le rock a dû se battre pour en arriver là. Désormais, il est aux portes de toutes les institutions culturelles du pays. Je ne vais pas dire que c’est normal. Mais dans un même temps, les rappeurs ne font rien pour améliorer la situation. Alors, chacun doit y mettre du sien. Ce n’est pas impossible ! Arrêtons de cultiver le mépris gratuit : les gens ne veulent pas de mal au hip-hop !

Quels albums conseillerais-tu à Monsieur et Madame Tout-le-Monde ?

Le « Madvillainy » de Madvillain, « Champion Sound » de Jaylib, « Opera Puccino » d’Oxmo Puccino, « The Disrupt » de Oh No et l’incontournable Ella Fitzgerald pour son « Lullabies of Birdland ».

En concert :

Le 13 juillet : Dour Festival

Le 22 juillet : Francofolies de Spa

Le 18 août : Festival Eu’ritmix

 

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