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Le bassiste de Kiss nous poursuit en justice… Spécial

Écrit par - Michael P. Short-Use -

Teenage Fanclub est probablement le premier groupe à avoir pensé à cette méthode. Sur scène, il a recours à un ‘aboyeur’, quelqu'un d'extérieur qui vient présenter les morceaux et s'entretenir un peu avec le public ! Et pendant que les musiciens jouent, l'‘aboyeur’ lit un bouquin ou prend des photos! Très Monty Python, non? Ce qui permet, en tout cas, de détendre un peu l'atmosphère, mais aussi de récupérer des effets provoqués par le mur de son construit à chaque chanson ! Originaire de Glasgow, TFC vient de publier son deuxième LP (« Bandwagonesque »), un des meilleurs parus l'an dernier. Agé de 24 ans, Gerry Love, le bassiste, se réserve aussi parfois le micro, notamment pour « December », « Pet Rock » ou le célèbre « Star Sign ». Il possède, en outre, une connaissance extraordinaire de l'histoire du rock. C’est lui qui nous a accordés cet entretien…

A qui aimerais-tu qu'on vous compare ?

A personne ! En Grande-Bretagne, on nous compare à plein de monde : Dinosaur Jr, Husker Dü, les Ramones, Neil Young, Big Star, les Beach Boys. On avance des tas de nom, mais ces comparaisons n’ont aucune importance, tu sais.

Parfois on parle même d’Abba, non ?

Un de mes amis, après avoir écouté « Star Sign », a eu la même réflexion. Je ne me rappelle plus du titre de la chanson d'Abba qu’il évoquait. On peut y penser : la progression de la compo, les chœurs, tout est très classique. C’est une chanson d'amour, aussi. De toute manière, j’aime bien Abba.

Pas un peu ennuyeux, toutes ces analogies ?

Ennuyeux, sûrement pas. Dans certains magazines, on nous reproche de piquer nos idées à gauche et à droite, ce qui n’est pas très agréable à entendre. Mais être comparé aux autres formations, c'est plutôt un compliment. Une des raisons pour lesquelles nous avons formé ce band, c'est justement parce que nous achetons beaucoup, beaucoup de disques. Nous sommes des grands consommateurs, des fans de musique. Alors, être comparé à ce qu'on aime, c'est chouette! Mais en Angleterre, des personnages cyniques nous traitent de copieurs ! Plutôt ennuyeux.

Tu n'as jamais eu le sentiment que tu piquais une idée à quelqu'un?

Oui! Pour être honnête, c'est vrai (rires). Si tu achètes un disque, que tu l'aimes et que tu accordes de l’attention aux arrangements, etc., tu vas finir par sonner de la même façon. Mais ce n'est pas grave, c'est normal! Pour des raisons que j'ignore, les journalistes anglais sont vraiment préoccupés par l’originalité du groupe, qu’il soit totalement vierge de toute influence. Tu sais, on aime la musique! Alors on est influencés par tout ce qu'on écoute, tout ce qu'on voit! Ceux qui nient cette évidence doivent mentir.

Penses-tu que TFC possède vraiment une place bien spécifique au sein de la scène musicale, actuellement? Qu’il n’émarge à aucune autre déjà existante ?

On est issu de Glasgow. Il y a toujours eu une scène à Glasgow. On en fait partie.

Perso, quand on me parle de la scène issue de Glasgow, je pense à Texas ou aux Silencers qui sont totalement différents de TFC...

Ou pire, Wet Wet Wet ! Oui, au début des années 80, Glasgow a donné naissance à un groupe qui s'appelait Orange Juice. Sa mentalité est un peu pareille à la nôtre. Eux aussi étaient marqués par l'idéal et la musique punk. Eux aussi avaient écouté le Velvet Underground, Buffalo Springfield ou Love... Je crois que beaucoup de formations sont nées à Glasgow, grâce à Orange Juice. Nous ou les Pastels, par exemple. Il existe des points communs!

Tu connais Edwyn Collins, le leader d'Orange Juice ?

Pas personnellement. On s'est salués au festival de Reading en août dernier. Il s’attelle à mettre sur pied un nouveau groupe. Et il nous a demandé de pouvoir partir en tournée avec nous. C'est un beau compliment.

Dans ton esprit, un membre de Teenage Fanclub, qu'est-ce que c'est ?

Quelqu'un qui ne connaît pas de barrières musicales, capable d’écouter absolument n'importe quelle musique et l'apprécier, plutôt que d’être cynique. Quelqu'un qui a de l'humour, soit comique, sait prendre son pied, reconnaît ses propres limites.

C'est quoi, tes limites?

Je crois que notre principale limite, c'est l'honnêteté. Il y a des tas de choses qu'on pourrait faire : un disque de ‘dance’, par exemple, mais ce serait malhonnête, puisqu'aucun de nous n'est fan de ‘dance’. Donc, si nous y recourions, ce serait pour l'argent. On essaie de rester honnêtes avec nous-mêmes.

A propos d'argent, parle-moi un peu de la pochette de votre disque?

Perso, je n'aime pas beaucoup cette pochette. C'est Raymond, le guitariste qui l’a imaginée. Par ordinateur. Il voulait utiliser des couleurs comparables à celles de « Never Mind The Bollocks » des Sex Pistols. Quelque chose de très simple qui laisse une impression forte. Tu sais que, là aussi, on nous accuse de plagier! Il paraît que le dessin était déposé. Le bassiste de Kiss, Gene Simmons, nous poursuit en justice : c'est, paraît-il, le logo de sa firme de disques qui est sur notre pochette!

Tu dis que tu n'aimes pas cette pochette. Tu as donc dû faire des concessions?

Ben oui. Mais tu sais les autres membres du groupe ne sont pas non plus convaincus par ce design!

Comment considères-tu l'argent? Comment le dépenses-tu ?

Je ne dépense pas beaucoup. J'achète des disques. Je prends l'argent au business, et je le lui restitue en achetant des disques!

C'est quoi la chose, la plus chère que tu aies jamais achetée ?

Je crois que c'est une mandoline. On n'a pas beaucoup d'argent à Glasgow. Il y a des gens qui n'ont même pas assez pour manger. Je ne veux pas de Rolls Royce, de limousine et de toutes ces merdes.

Parfois, tu n'as pas peur de devenir une rock-star?

Si. Ce que je ne ferais jamais? Je ne prendrais pas de drogues, par exemple. Je n'achèterais pas toute sorte de futilités, un yacht ou que sais-je? Tu sais, quand on n'a plus aucun souci matériel, quand on gagne beaucoup d'argent, je crois qu'on essaie de continuer à toujours en gagner autant. Et on s'implique moins dans sa musique. C'est peut-être la raison pour laquelle les groupes qui ont le plus à dire sont ceux qui ne gagnent pas énormément d'argent.

Tombes-tu souvent amoureux? Crois-tu que l'amour existe?

Ouais! Je ne crois pas que l'amour existe universellement. Mais il existe individuellement. C'est une question d'ambition. Pour tomber amoureux, il ne faut pas vouloir absolument trouver la perle, il faut être content avec ce qu'on a!

Crois-tu que Teenage Fanclub souhaite absolument être aimé?

(long silence) Aucune idée. Le fait que nous soyons aimés est chouette, mais bon, on ne veut pas que tout le monde nous aime. Et on ne fera rien pour que ce soit ainsi. Même si on ne touche qu'une seule personne au monde, eh bien, pour cette personne-là, c'est important.

En peu de temps, TFC a été considéré comme un grand groupe. Penses-tu que vous méritez toute l'attention que vous portent les médias ?

(re-long silence) Je ne sais pas. Je ne suis pas un grand lecteur des journaux spécialisés! Je me demande si toute cette presse, le NME, le Melody Maker, etc., se soucient un peu de musique ! Ce sont des médias qui parlent de mode, et pas d'autre chose. On parle des artistes, mais c'est surtout de la façon dont ils s'habillent, de leurs attitudes… Chaque semaine, ils essaient de découvrir LE nouveau groupe, LA nouvelle sensation. Pour quelque raison que ce soit à un moment c’est nous qu'ils ont choisis.

Tu te rappelles du premier article qu'on vous a consacré ?

Horrible! C'était dans Sounds qui aujourd'hui a disparu. C'était la critique d'un concert que nous avions accordé dans une toute petite salle à Londres, devant 70 personnes. Il n'y avait pas de sono. Nous n'avions pas dû être très bons. On était très nerveux, alors on a bu quelques verres. En fait nous étions saouls! Le journaliste a écrit que c'était le pire groupe qu’il n’ait jamais vu et que nous ne percerions jamais dans la musique... Il avait raison: on n'arrivait même pas à finir nos chansons!

TFC a signé un contrat chez un label indépendant (Creation). Tu t’imagines rejoindre une major ?

Nous sommes sur une major, aux Etats-Unis. Nous avons un contrat chez Geffen. Dans le passé, les gens étaient très snobs: il fallait signer sur un label ‘indé’. Pour moi, Creation, c'est pareil à une ‘major’. Je ne vois pas tellement de différence entre une major et un label indépendant. On dit que les majors s'en foutent de la musique, que ce qui les intéresse c'est l’argent. Mais le but de Creation, c'est aussi de gagner de l'argent. Comme n'importe quelle firme de disques.

Tu ne les aimes pas particulièrement, dis donc ?

On a un bon contrat. On est libres pour concevoir nos disques comme on le souhaite, on ne se plaint pas.

(Article paru dans le n°2 du magazine Mofo de mars 1992)

 

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