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L’état de grâce… Spécial

Écrit par - Michael P. Short-Use -

On peut vendre deux millions de disques rien qu'aux USA et ne jamais arriver à se produire en Belgique. Les Presidents ont en tout cas raté leur 2 premiers rendez-vous belges, mais ils ont une 3ème chance.

"C'est assez incroyable : les deux fois où un membre du groupe est tombé malade, c'était le jour avant de jouer en Belgique! Il doit y avoir une malédiction. La prochaine, pour être sûrs, on commencera la tournée par la Belgique." Chris Ballew et Dave Dederer sur le flanc, c'est Jason Finn, le batteur du trio qui répond à nos questions.

En dehors des Etats-Unis, c'est en France que le groupe de Seattle a recueilli le plus de lauriers. "Inexplicable, estime Jason. Dave dit toujours que c'est en France que Jerry Lewis a le plus de succès proportionnellement. Peut-être nous comportons-nous comme lui ? Enfin, plus simplement, c'est sans doute parce que les médias français nous ont acceptés tout de suite. Bizarrement, c'est en Allemagne que nous avons suscité le moins d'intérêt."

De toute façon, Jason dit avoir déjà été fort surpris que les gens aient accroché si vite, tant aux Etats-Unis, en Belgique qu’en France. "On a commencé par prendre du bon temps entre nous, et on ne s'est jamais départi de cette conduite. Maintenant le groupe est connu internationalement ; c'est comme s'il n'y avait pas eu de transition entre notre première répète et le fait de vendre des millions de disques. Je me suis dis : ‘Comment est-ce possible que ce genre de truc m'arrive ?’ C'est le genre d’aventure dont on peut rêver, mais personne ne peut s'y attendre."

L’histoire d’un nom...

Ce qui frappe immédiatement, c'est le patronyme des trois Américains. "On l’a choisi comme ça. Rien n'était calculé. Il s'est avéré que c'était un bon nom, à la fois stupide et attrayant, à la fois. Grandiloquent et simple, aussi. Exactement celui qu'il fallait pour décrire notre style de rock qui ne se prend pas au sérieux. Chris et Dave sont depuis longtemps dans les mêmes groupes et ils se sont appelés de différents noms comme les Dynamic Duos, les Pure Frosting... Perso, j'étais dans Love Battery avec qui j'ai enregistré 4 albums. Trois pour Sub Pop et un pour A&M" (NDR : le dernier "Straight Freak Ticket", paru en 95).

"Il n'y a pas la moindre connotation politique", enchaîne Jason. "Dans le contexte musical, s'appeler les Presidents, c'est particulièrement bêta, non ? Bien sûr, nous sommes plutôt démocrates que républicains, mais c'est à titre personnel, individuel. Et rien ne l'indique dans notre musique ou dans nos paroles."

En tout cas, les Presidents n'ont pas rencontré le moindre problème dans leur pays après ce choix. "Sans doute parce que c'est employé au pluriel, qu'on n’a pas choisi le ‘Président des Etats-Unis’. Là, peut-être y aurait-il eu des réactions? En Europe, on utilise l'image présidentielle, et notamment ces photos où nous sommes maquillés, moi en rouge, Chris en blanc et Dave en bleu, les couleurs du drapeau américain. Mais chez nous, on essaie d'éviter ce genre de références pour privilégier l'absurdité du nom."

Le trio provient de Seattle. Ouais, bon, on ne pouvait pas passer la ville sous silence, en rencontrant Jason... "Les projecteurs, depuis l'avènement du grunge, sont braqués sur Seattle. Des événements s’y déroulent ; l'infrastructure est présente, notamment des clubs où se produire et des fantastiques studios de répète. Il y a aussi des stations radio qui sont ouvertes plus que largement aux groupes débutants. Et il n 'y a pas, comme en Angleterre, une stupide compétition entre les formations. Les Presidents sont très Seattle, mais ce n'est pas l'avis de tout le monde. Pour certains, Seattle, c'est Soundgarden ou Nirvana et rien que ça. Je me dis que la ville n'est plus une ville, mais une sorte de concept étrange... En tout cas, à mon avis, il faut pas aller à Seattle pour trouver le prochain Nirvana."

Le côté extrêmement fun des Presidents s'inscrit-il en réaction contre la déprime manifestée par les Nirvana et consorts ? "Je ne crois pas", répond Jason. "Certains groupes grunge sont aussi très fun, très marrants. Nirvana est également responsable de textes très drôles ; ce n'est pas parce que Kurt Cobain s'est suicidé, que tout était noir chez eux. Mais bien sûr, Nirvana, Alice In Chains et Soundgarden privilégient les sons mineurs considérés comme plus tristes..."

Tout le contraire des Presidents. Il semble d’ailleurs que sur leur premier disque, il n’y ait aucun accord mineur. "C'est sujet à caution, tout dépend un peu de l'interprétation. Bref, sur certaines chansons, c'est limite, ça peut être mineur ou majeur selon la façon dont on la joue… Mais en fait, je suis le batteur, c'est le genre de question à laquelle il m’est difficile de répondre."

Jason est le plus jeune des trois, il a 28 balais tandis que Chris et Dave sont respectivement âgés de 30 et 31 ans. Tous, ils sont dans le bizness depuis plusieurs années. "Mais on découvre maintenant un côté des affaires qu'on ne connaissait pas : le côté non musical qui découle naturellement du succès... Mais je ne vais pas commencer à me plaindre, ce serait indécent! Nous avons la possibilité de toucher beaucoup plus de gens. A nous de gérer ce phénomène, de continuer à écrire de bonnes chansons et à réussir de bons concerts."

"On discute beaucoup tous les aspects du groupe. Mais on n'est plus des teenagers, on a grandi et on sait communiquer ensemble sans gueuler. Parfois, c'est dur, mais heureusement on partage les mêmes goûts, la même esthétique, les mêmes idées sur la musique. Et on est tous les trois également impliqués. "

‘Ca plane pour moi’ en Yankee-yourt

Les Presidents sont connus pour leurs reprises : celle de ‘Kick out the jams’ de MC5 notamment, qui figure sur le premier album ; mais sur scène, le groupe reprend ‘Video killed the radio stars’ et ‘Ca plane pour moi’ en version yankee-yaourt! Si, si... Pourtant, aucune de ces deux covers n’a été retenue pour le prochain opus. "On les réserve pour la scène parce que ce sont des chansons qui s'y prêtent. Cela dit, ‘Ca plane’ vient de sortir sur un single en France, mais je ne sais pas si les Francophones retrouveront les paroles originales. En fait, nous on n'y comprend rien! Quant à ‘Kick out the jams’, c'était juste une chouette respiration en forme de clin d'oeil, un classique dont on s'est dit qu'il collait parfaitement à notre répertoire…"  

Ce prochain LP est quasi terminé : 25 chansons ont été enregistrées en janvier dernier. "On attend la fin de la tournée pour les mixer, ce sera sans doute un peu après septembre. Ne t'attend à rien de très différent de ce que nous avons réalisé sur le premier disque. Il y aura un peu plus de trucs rapides parce que, pour s'adresser aux foules, c'est plus efficace (rires), mais les chansons sont comparables. Ah oui, le son sera meilleur, mais tu t’en doutes certainement ; on a mis plus de moyens à notre disposition" Le premier disque n'aurait coûté que 120 000 FB (NDLR : 3 000€), une paille. "L'album provisoirement devrait s'intituler ‘Two’. On s'arrêtera à ‘4’. C'est là que Led Zep s'est arrêté, alors que Chicago continuait... On a choisi notre camp!"

Les thèmes des chansons du prochain disque ? "Plus de chansons à propos des animaux et des bagnoles (rires). Tu sais, les paroles, on n'y accorde qu'une importance relative, le tout est de s'amuser."

Ah oui, et ‘Lump’, c'est pas une chanson sur le cancer ? C'est pas très léger ça comme thème, hein Jason? C'est aussi ‘pour s'amuser’! "Ouais, Chris l'a écrite effectivement à propos d'une tumeur. Mais on a un peu hésité, parce que le sujet est très grave, très triste. Alors on a utilisé une métaphore. On peut penser que cette chanson parle d'une femme monstrueuse. Une façon de désamorcer la ‘tension’".

Jason n'écrit pas lui-même de texte: "Je suis à peine capable d'écrire des cartes postales, alors..."

(Article paru dans le n° 44 du magazine Mofo de Juin 1996)

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