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Ce que tu fais est ce que tu es… Spécial

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Steve Vai a deux images. Il est, quelquefois, un fabuleux guitariste, ‘bras droit’ de Frank Zappa (au début des années 80), de Graham Bonnet (ex-Rainbow, MSG) au sein d'Alcatrazz, de David Lee Roth et aussi de David Coverdale (dans Whitesnake). Il y a pire comme parcours. Parallèlement, Steve Ciro Vai (né le 6/6/60 à Carle Place, New Jersey) mène aussi une carrière solo qu'il éloigne des tribulations médiatiques (‘Aucune de mes chansons solo n'a jamais été diffusée à la radio’, affirme-t-il) et des clichés hard-rock poussifs.

Je suis capable de m'adapter aux situations. Et j'ai envie de prendre du plaisir grâce à ce que je fais, de différentes manières. J'aime être un ‘simple’ lead guitariste dans un groupe ; c'est sain et agréable de pouvoir se concentrer sur son jeu et de prendre un méga-plaisir de musicien. Lorsque je gère moi-même un projet, lorsque je compose, que j'écris, j'arrange, et interprète mes propres morceaux, c'est bien sûr sensiblement différent. Là, je suis intégralement moi-même. Ce que je réalise, à travers mes albums solos, est l'expression de ce que je suis. Ma musique me ressemble, elle est moi. C'est normal, j'ai comme philosophie que ce que tu fais est ce que tu es.

Tu te sens parfois à l'étroit lorsque tu bosses comme guitariste pour un groupe ou un leader ?

Non, je sais pourquoi je suis là. Ce qu'on attend de moi. Et je fais le maximum pour que tout aille bien, je donne le meilleur de moi-même comme guitariste. Mais, je n'ai pas envie de me contenter de ce rôle.

"Passion and Warfare" et "Sex and Religion", tes deux plus récents CD solo, expriment un goût évident pour les contrastes. Tu te nourris de conflits?

Justement pas. Je tire simplement certains liens qui me semblent évidents entre des sujets qui peuvent paraître très éloignés les uns des autres. Je pense qu'il existe bien des points communs entre le sexe et la religion. Déjà, à l’origine, ces deux valeurs sont propres, pures. Ce sont les hommes qui les salissent. Les hommes ont inventé les guerres de religions autant que les agressions sexuelles. Intéressant à étudier : l'homme déforme tout. Au début, la religion est une question de foi. La vraie question, la vraie signification de la religion est, selon moi : comment faire pour trouver Dieu en soi ? Toutes les religions partent de ce même principe. Ce sont les hommes qui, au fil du temps, ont inventé les dogmes, les rites, et tout ce qui, finalement, éloigne de l'essentiel.

La religion serait donc un repli sur soi ?

Il faut chercher en soi la force de se détacher de toute une série de choses. Nous serons toujours agressés par la politique, la violence ou le racisme. C'est par la réflexion et par la découverte de certaines vraies valeurs qu'on parvient à s'éloigner de ces saletés. L'autre jour, en rue, j'ai été agressé par un type qui, m'ayant vu de dos et à cause de ma coiffure, m'a pris pour un black. En vivant cette situation, j'ai pu ressentir ce que doivent vivre les victimes de ce racisme idiot.

Tu as besoin d’être dans un état d'esprit particulier pour écrire?

L’inspiration naît naturellement. Je ne force rien. La base d'une composition vient toujours de je ne sais où. Suis-je, alors, dans un état d'esprit spécial ? Possible. Je n'en sais rien. Ce n'est pas très important. Ce qui compte, c'est que le résultat soit bon.

As-tu l'impression que le public comprend toujours bien ce que tu fais?

Ha, non, sûrement pas. Et il n'y a pas que le public. Je lis suffisamment de critiques de mes albums pour être persuadé que pas mal de journalistes n'ont pas pigé non plus.

Ta musique est très visuelle. Tu as déjà envisagé d'adjoindre l'image au son, par le biais d'une vidéo ou d'un film ?

J'adorerais pouvoir réaliser un long métrage. J'ai plein d'idées, plein, plein. Mais bon, un tel projet coûte énormément d'argent et mon audience n'est pas assez nombreuse pour faire naître un intérêt de la part d'investisseurs. Toujours le même problème...

Tes projets en cours?

Hum, hum. J'écris un concerto qui mettra en scène une foule de musiciens et d'instruments. Il y aura des parties de flûte, de clarinette, de corne anglaise, de baryton, de saxo, de trompette, de trombone, de tuba, de guitare, de claviers, de basse, de batterie, de percussions, de harpe, de violons, de contrebasse... Et donc plein de musiciens. C'est un projet imposant qui nécessitera au moins un an de travail pour deux heures et demie de musique. Si tout se passe bien, j'enregistrerai ce projet l'an prochain en compagnie d'un orchestre philharmonique. Je suis content de le réaliser ; j'y pensais depuis longtemps mais il fallait que je me sente prêt. C'est le cas, alors je plonge...

(Article paru dans le n°20 du magazine Mofo de février 1994)

 

 

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