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Shaka Ponk - 14/03/2024

Une blonde qui exorcise ses démons sur une musique post-punk… Spécial

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L'automne 2018 est sans nul doute une période charnière pour Whispering Sons. Ce jeune groupe belge a sorti, en effet, son premier album 'long playing', intitulé « Image ». Originaire du Limbourg, Houthalen-Helchteren pour être précis, et maintenant établi dans la capitale de l’Europe, il comptait déjà à son actif un Ep, « Endless Party », publié il y a 3 ans par Wool-e-Tapes et Minimal Maximal, puis deux singles, « White Noise » et « Performance », gravés par Weyrd Son Records. La formation pratique un post-punk teinté d'influences shoegaze et indie-rock. « Image » est paru au Benelux sur le label PiaS. Un début de carrière fulgurant pour cette formation, décrite comme 'the next big thing' sur la scène indie orientée 'dark'. Nous avons rencontré Fenne Kuppens, la chanteuse/parolière et Kobe Lijnen, le guitariste/compositeur, à Bruxelles...

Vu sa distribution est internationale, ce premier opus est très important pour vous...

Fenne : Oui, l'album est signé par [pias] au sein du Benelux, SMILE pour le reste de l'Europe et Cleopatra Records aux Etats-Unis. C'est donc quasiment une distribution mondiale, ce dont nous sommes très fiers.

Quelle est l’évolution entre « Image » et vos productions précédentes ?

Fenne : La grande différence, c'est qu'on a enregistré « Image » au sein d’un studio professionnel, le GAM à Waismes, près de Malmedy, dans les Fagnes. C'était comme une retraite de 10 jours dans la nature en plein mois de janvier. Il neigeait beaucoup donc nous sommes restés confinés dans cet espace limité du matin au soir. Ce qui explique d'ailleurs pourquoi l'album sonne aussi cohérent. Nous voulions proposer quelque chose de fort, avec une 'image' homogène.

On décèle en tout cas une progression dans le 'scope'. Le rayon d'action s'est étendu, la technique musicale a progressé surtout sur deux compositions, « Waste » et « No Image », qui proposent de nouvelles perspectives.

Kobe : C'est juste. Auparavant, on enregistrait des tracks qui avaient été élaborés en 'live' alors qu'ici, on a pris le temps de structurer les morceaux en studio. Par exemple, « No Image » était à l'origine une composition traditionnelle, avec une base rythmique et on s'est rendu compte qu'il y avait trop de matière ; donc on a déconstruit la chanson afin d’obtenir un résultat complètement différent du reste de l'album.
Fenne : Oui, on a eu le temps et la volonté de se consacrer au son, ce qui explique pourquoi on a travaillé en compagnie d’un producteur. On a veillé à structurer les couches de sons pour que l'ensemble sonne parfaitement.

Il y a deux ans, vous aviez défini votre groupe comme ‘une blonde qui exorcise ses démons sur de la musique post-punk’. Fenne, tu exorcises toujours tes démons aujourd'hui?

Fenne : Oui, et c'est même pire qu'il y a deux ans ! (rires)

« Waste » est devenu l’un de vos titres phares. Lors du concert 'release' à l'AB Club, il a provoqué une ovation incroyable du public.

Fenne : Oui, à la fin de la chanson, c'était fou. On a senti une énorme vague de cris et d'applaudissements, qui a duré plusieurs minutes. On s'est regardés, éberlués, en se disant ‘qu'est ce qui se passe?’ Le show dans son ensemble a été très intense. Tout s'est mis en place à la perfection du début à la fin : un moment parfait. 

Parlons maintenant de ta voix, Fenne. On mentionne souvent les références à Nico, Siouxsie, Larissa de Lebanon Hanover, mais en assistant au concert, à l'AB, quelqu'un d'autre m’a traversé l’esprit. Pour la voix mais aussi pour l'attitude. En alternant les moments calmes et les moments de folie totale, mais aussi à cause des paroles que tu écris, j'ai pensé à Patti Smith. Quand on la voit perdre son self control sur les planches en interprétant « Rock'n Roll Nigger » et s'étriper littéralement la voix, c'est le genre d’attitude que tu adoptes, toutes proportions gardées, bien sûr. 

Fenne : Oh merci ! J'adore tout ce que Patti Smith fait. C'est un très beau compliment. Ceci dit, je ne me suis jamais fixé comme objectif de chanter comme quelqu'un d'autre. C'est venu naturellement dans le processus d'écriture et au fil des concerts.

Parce qu'en fait, tu es quelqu'un de très timide...

Fenne : Oui, c'est sans doute pourquoi je dois monter sur scène pour sortir tout ce qu'il y a en moi.

Kobe, dans le titre « Skin », ta guitare évoque quelque peu les Chameleons. Comment décrirais-tu ton style ? 

Kobe : J'ai développé mon style en empruntant quelque peu à des guitaristes que j'aime, comme John Mc Geoch. J'apprécie son travail chez Siouxsie et Magazine, mais aussi au sein de The Armoury Show, particulièrement sur l'album « Waiting for the floods ».

Ton style est également très mélodique. Dans les compositions, en général, on retrouve deux mélodies, celle de la voix et de la guitare.

Kobe : Je veux compenser la faiblesse de ma voix, donc quand je compose, d'une certaine manière, je chante avec ma guitare.

Le job de Sander Hermans aux claviers est très discret mais ses soundscapes et ses séquences constituent un élément indispensable à votre son.

Fenne : Les claviers sont comme 'the glue', le ciment du son. Quand on réalise un soundcheck sans les claviers, c'est comme s'il manquait l'atmosphère, les fondements.

Aux drums, Sander Pelsmaeker impressionne. Notamment parce qu'il utilise la grosse caisse de sa main gauche sur un tom, debout ; une manoeuvre très difficile à exécuter…

Kobe : Au début, il se servait d’un drumpad, qui se joue debout. Puis il a troqué le pad contre une vraie batterie ; ce qui offre davantage d’alternatives en studio.
Fenne : Et en ‘live’, plus de variations de dynamique ; et puis, visuellement c’est mieux…

Quel thème développe « No Image » ?

Fenne : Celui de l'image que les gens ont de nous, et projettent sur nous et avec laquelle il faut vivre ; alors qu'en fait, elle ne correspond pas à notre véritable personnalité.

« No Time » est un bel exemple de composition plus complexe tant au niveau de la structure que de la rythmique.

Kobe : Oui. Les autres membres du groupe, surtout le batteur et le bassiste, étaient d'ailleurs un peu fâchés sur moi parce que les parties rythmiques sont assez difficiles à exécuter.

A cet égard, on peut également féliciter Tuur Vanderborne, le bassiste, dernier arrivé dans le line up.

Kobe : Tuur a très vite comblé le vide et pris sa place au sein du band. Dans « No Time », la section rythmique accomplit un mouvement différent par rapport aux autres musiciens et, en plus, c'est parfois dans le beat ou 'off beat'. C'était la chanson la plus 'challenging' sur l'album.
Fenne : Kobe a tendance à placer le groupe devant des défis mais bon, on y arrive (rires).

Je propose que vous choisissiez un ou deux titres qui ne figurent pas dans votre répertoire. Des coups de cœur, en quelque sorte. Il y a deux ans, vous aviez plébiscité « Second Skin » des Chameleons, « Whispering Sons » de Moral et « Insides » de The Soft Moon. Vous aviez d'ailleurs mentionné The Soft Moon comme un bon exemple à suivre vu qu'il (NDR : Luis Vasquez) fait son truc sans compromis et récolte un grand succès. Deux ans plus tard, croyez-vous avoir bien suivi cet exemple ?

Fenne : On n'a pas fait de compromis mais on doit encore beaucoup travailler avant d'atteindre le niveau d'un Soft Moon. Il faut promouvoir l'album, accumuler les concerts et peut-être après 2 ou 3 ans, on pourra dire : ça y est, on y est arrivé. Luis est un artiste qu'on adore. On a d'ailleurs assuré la première partie de The Soft Moon, il y a quelque temps.

Alors, vos sélections pour aujourd’hui ?

Kobe : Je choisirais « Superior State », du groupe français Rendez-Vous, extrait de son dernier album.
Fenne : Et moi, un titre de beak>, le projet de Geoff Barrow, de Portishead, c'est la plage « Brean Down ».

Pour écouter l'intégralité de l'interview en version audio, rendez-vous sur la page mixcloud de l'émission radio WAVES ici 

Whispering Sons se produira en concert dans le cadre du Sinner’s Day, à Genk, le 1er décembre, le 8 décembre à Turnhout et le 14 à Gand.

Un grand merci au groupe, à Eric Didden, leur manager, à Amandine (PiaS) et aux premiers labels qui ont supporté la formation : Dimitri (Wool-e-tapes), Dirk Ivens (Minimal Maximal) et Michael Thiel (Weyrd Son Records).

Photo par Karim Hamid : https://www.facebook.com/karimhamid2

 

 

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