La disparition de Gelatine Turner…

Gelatine Turner, c'est un projet chanson porté par deux frères, Pierre au son et Romain au chant. Ensemble ils composent une chanson hybride entre pop et alternative. « Disparaître », c'est une marche hypnotique, un souffle qui s'emballe, une perte de repère…

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Egyptian Blue

Pas un long fleuve tranquille Spécial

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ll émane de Greg Dulli, le leader d'Afghan Whigs, un impressionnant charisme. Rien à ajouter, le gaillard en impose. Il a de l’âme, de la soul... Surtout quand il est en grande forme, comme c'était le cas, il y a quelques semaines lors du concert de son groupe au Botanique. Greg –qui se présente comme un ‘accident né d'une femme de 18 ans et d'un homme à peine plus âgé’– était heureux ce soir-là. Le concert bruxellois était le dernier de la série européenne, et le chanteur allait pouvoir rentrer chez lui à Cincinnati (Ohio), avant de revenir ici, notamment pour le festival de T/W.

Paranoïa

‘Black Love’, le dernier album en date, est le sixième d'un groupe qui a mis longtemps à décoller, mais qui voit ses œuvres de jeunesse rééditées aujourd'hui. Pour ‘Black Love’, dont le titre est emprunté à une marque d'encens américain, Dulli s'est une nouvelle fois replié sur lui-même : par besoin, mais aussi sans doute un peu par obligation. "Peux pas faire autrement, dit-il. L'époque où j'ai composé les chansons de l'album est parmi les plus noires de mon existence. Je sortais d'un moment difficile, d'une période trouble. Je venais de rompre avec une copine que j'avais aimée énormément. Je suis un fataliste, mais aussi un romantique... Même si je me dis que l'amour est précaire, surtout quand on veut entretenir la passion, j'avais quand même tendance, après coup, à sombrer dans une déprime difficile à assumer!" Et puis, selon ses propres dires, Greg a souffert de ‘paranoïa’ à la suite d'une attaque en justice qu'il n'attendait pas. Une demoiselle qui avait été blessée –par un verre de bière– lors d'un concert du groupe il y a 5 ans au Texas, a tenté de faire cracher les Afghan Whigs, une fois qu'ils sont devenus célèbres. "Je ne sortais pratiquement plus de la maison, je m'y terrais, j'étais comme blessé dans ma chair. Le fait de pouvoir écrire de nouvelles chansons m'a permis de me libérer, d'expulser ces sentiments négatifs qui me démangeaient. J’étais mal dans ma peau, mais d'un autre côté, ces épreuves m’ont servi. Ce n'est pas pour rien si les chansons de ‘Black Love’ sont aussi intenses, aussi fortes, aussi poignantes. Elles sont à l'image des émotions que je ressentais à ce moment. "

Clarinettes et violoncelles

Il n'arrive donc pas à composer quand il est bien dans sa peau. Greg : « Je n'écris en tout cas jamais quand je traverse un vrai moment de bonheur. D'ailleurs, il ne sortirait probablement que des idioties. Mais quoi qu'on en pense et même si ça ne se voit pas, je suis capable de ressentir le bonheur et la joie, à très forte dose qui plus est... " S'il a fait son examen de passage, Greg a quand même réussi à concocter des chansons qui sonnent étonnamment spontanées et basiques dans un tel contexte. "C'est vrai qu'il reste au final des éléments très purs, très épidermiques qui existaient à la base de mes chansons. Mais nous avons aussi intégré des nouveautés qui amènent le disque dans de nouvelles directions. Je pense aux parties de clarinettes ou aux violoncelles de ‘Night By Candlelight’. Il y a aussi des percussions qui me semblent atypiques pour nous... ‘Black Love’ est un album tout en contrastes, ce qui m'est sans doute imputable à 100%. Je n'ai pas une vie qui est un long fleuve tranquille... Mais en tant que musicien, j'y trouve certainement une source d'inspiration."

Article paru dans le n° 44 du magazine MOFO de juin 1996.

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